L’économie circulaire dans le secteur de la construction

La demande de réemploi est actuellement faible sur le marché et il n’existe pas encore de plateforme de stockage temporaire de matériaux au Grand-Duché. Pour s’inscrire dans un modèle de déconstruction et de construction circulaire, une recomposition progressive des méthodes de travail et des chaînes de valeurs préexistantes s’avère inévitable.

Tendances économiques

L’économie circulaire est un concept incontournable au cœur des stratégies de développement de l’U.E. afin de promouvoir une croissance durable et génératrice d’emplois. Le plan d’action relatif a été publié le 11 mars 2020 par la Commission européenne et il propose d’accorder la priorité aux chaînes de valeurs considérées « essentielles » telles que la construction et les bâtiments.

En complément, la taxonomie classe les activités économiques ayant un impact positif sur le développement durable et qui peuvent bénéficier plus facilement de financements par les investisseurs et les banques. L’économie circulaire fait donc partie des 6 objectifs environnementaux de la taxonomie européenne parmi lesquels :

• L’atténuation du changement climatique,
• L’adaptation au changement climatique,
• L’utilisation durable et la protection des ressources aquatiques et maritimes,
• La transition vers une économie circulaire,
• La prévention et le contrôle de la pollution,
• La protection et la restauration de la biodiversité et des écosystèmes.

Le Luxembourg a pour ambition de s’inscrire dans une économie circulaire et cet objectif nécessi tera l’implication des PME comme des grands groupes, ainsi qu’une coopération public-privé et des échanges intersectoriels.

Plateformes de stockage temporaire de matériaux dédiés au réemploi

Un des plus gros enjeux pour l’économie circulaire au Luxembourg est la mise en place de flux dédiés au réemploi avec la création d’une plateforme nationale pour le stockage temporaire et le traitement des matériaux du secteur de la construction.

Un autre défi sera aussi de garantir la compétitivité et la fiabilité des matériaux à réemployer par rapport au marché du neuf et ce défi passera inévitablement par des processus d’industrialisation du réemploi.

Nous pensons que l’efficience de la logistique et la confiance des acteurs dans les matériaux à réem ployer ou réutiliser seront des facteurs clés pour la réussite de la mise en œuvre d’une économie circulaire au Luxembourg.

Anticiper « l’après-vie » des bâtiments

Pour s’inscrire sur le long terme dans une démarche de construction et de déconstruction circulaire, il est déterminant d’intégrer dès la conception l’utilisation de ressources durables et de concevoir des solutions techniques démontables, modulaires, réversibles et évolutives, réutilisables en somme. De nouvelles méthodes de construction innovantes arrivent progressivement sur le marché et les tendances devraient s’accentuer à l’avenir. Nos différents experts structures lourdes et légères travaillent déjà sur des solutions techniques pour développer des concepts démontables et évolutifs favorisant la réutilisation des matériaux et la durabilité à long terme dans le cadre de projets précurseurs au Luxembourg.

SECO : facilitateur pour le réemploi dans le secteur de la construction

SECO Luxembourg contribue à vos projets « Be Circular » en tant que catalyseur d’initiatives transversales dans le secteur de la construction. C’est un acteur clé capable d’apporter une valeur ajoutée significative à un projet, en mobilisant ses différentes compétences et expertises.

Bien au-delà du principe de « cradle to cradle » qui encourage des cycles circulaires avec transformation, SECO souhaite s’engager dans les processus de réemploi en favorisant les flux de circularité sans nécessairement transformer les matériaux à réemployer / réutiliser.

Un des premiers maillons de ce processus consiste en la réalisation d’inventaires matériaux selon la loi des déchets modifiée du 9 juin 2022 pour lesquels SECO dispose de l’agrément D9.

Pour aller plus loin SECO réalise des inventaires réemploi en identifiant les ressources qui peuvent être réutilisées dans d’autres projets de construction, contribuant ainsi à la réduction des déchets.

À cette fin, le groupe SECO a codéveloppé l’attestation « safetyin circularity.be » qui accompagne les industries innovantes à mettre en place un processus encadré de démontage, traitement et stockage de matériaux destinés au réemploi (garde-corps, faux planchers, robinetterie, sanitaires…).

Un des objectifs pour le secteur de la construction est d’aider à industrialiser le processus de réemploi au Luxembourg pour le rendre fiable, compétitif et effcient.

Camille Coppi – Project Engineer - Circular Economy, SECO Luxembourg

Pour en savoir plus :

Article tiré du NEOMAG#57
Plus d’informations : http://neobuild.lu/ressources/neomag
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