L’importance de l’Artisanat sur le marché de l’emploi
Reflet de la dynamique appréciable dont a su faire preuve l’Artisanat en termes de création d’entreprises et d’emplois, l’annuaire statistique 2014 de la Chambre des Métiers a été dévoilé au cours d’une conférence de presse tenue par elle en ses locaux en date du 31 mars 2015
La Chambre des Métiers a également profité de l’occasion pour thématiser ses réflexions et initiatives s’inscrivant autour de la problématique du chômage et de l’emploi.
Le voile a été levé sur les statistiques 2014 établies par la Chambre des Métiers, reflétant les réalités du secteur de l’Artisanat dont la dynamique de l’an dernier est tout à fait appréciable, dans un environnement au demeurant difficile, la croissance économique et la hausse générale de l’emploi étant loin des niveaux atteints avant la crise économique ayant débuté en 2008. Malgré tout, l’Artisanat compte actuellement 6.600 entreprises occupant près de 83.000 personnes ; il constitue dès lors le premier employeur au Luxembourg. Il est à souligner qu’en une année, le nombre de ses entreprises a progressé de quelque 270 unités (+4%) et que l’emploi affiche une hausse non négligeable de l’ordre de 2.250 personnes (+3%). Ce dynamisme du secteur a été porté par un certain nombre de facteurs favorables, dont notamment la forte croissance démographique, qui a eu pour effet d’augmenter le nombre de clients potentiels de l’Artisanat.
Dans le même ordre d’idées, il convient de relever que le volume d’activité de l’Artisanat est également déterminé par les investissements publics, qui ont eu sur lui un impact favorable en ayant été maintenus à un niveau élevé, et ce malgré la persistance des déficits publics. Sans oublier la réforme du droit d’établissement de 2011, qui a introduit certaines ouvertures dans la législation, favorisant la création de nouvelles entreprises et le développement d’entreprises existantes. Par ailleurs, l’activité de l’Artisanat étant de manière générale corrélée à celle du PIB, l’accélération de la croissance économique en 2014 a exercé un impact positif sur la situation conjoncturelle de l’Artisanat.
Les statistiques régulières et successives réalisées par la Chambre des Métiers montrent qu’au cours de la dernière décennie, l’Artisanat a offert un emploi à plus de 20.000 personnes, couvrant l’ensemble du spectre des qualifications, depuis le salarié non-qualifié aux universitaires, en passant par les détenteurs d’un DAP, d’un Brevet de Maîtrise ou d’un BTS.
Ceci témoigne du fait qu’indépendamment des récentes initiatives mises en œuvre pour lutter contre le chômage, l’Artisanat a déjà su par le passé prendre ses responsabilités, notamment en axant ses actions sur la formation mais aussi en recrutant tant des jeunes que des moins jeunes. Toutefois, et conformément aux engagements pris dans le cadre de l’accord entre le Gouvernement et l’UEL, l’Artisanat, agissant en tant que « partenaire pour l’emploi » participe lui aussi au renforcement des initiatives visant à endiguer le fléau du chômage qui touche le pays en général.
Dans cette optique, la Chambre des Métiers, saluant les efforts de réforme de l’ADEM, a prévu de mener, pour 2015/2016, une campagne de sensibilisation auprès des PME artisanales, ce afin de les motiver à déclarer systématiquement leurs postes vacants. Dans le même ordre d’idées, des événements tels que des « Meet Adem » seront organisés en coopération avec le « service employeurs » de l’Agence pour le Développement de l’Emploi, à laquelle la Chambre des Métiers propose par ailleurs une convention de coopération visant à soutenir les demandeurs d’emplois, en prévoyant notamment la mise à disposition gratuite d’un contingent de places dans son offre de formations continues. Sera en outre lancée en mai 2015 une enquête visant à définir les besoins en main-d’œuvre dans l’Artisanat, ce afin que soient concrètement évaluées les perspectives qui s’offrent en termes de création d’emplois dans les différents métiers.
Eu égard au fait que dans un contexte « lifelong learning », le développement des compétences des salariés constitue un défi continuel pour les PME de l’Artisanat, la Chambre des Métiers estime qu’il est important que le Gouvernement définisse, dans le cadre de la future réforme du régime d’aide à la formation continue, un « bonus PME », c’est-à-dire une intensité d’aides majorée par référence aux dispositions européennes y relatives. Si la Chambre des Métiers insiste sur l’importance de la lutte contre le chômage, elle rappelle que le meilleur rempart à celui-ci consiste en une formation de base solide. En ce sens, l’Artisanat va ainsi promouvoir de façon renforcée, lors des foires-emploi à venir, les opportunités offertes aux jeunes, notamment par le biais de l’apprentissage.
C’est d’ailleurs dans cette optique que s’inscrit « Hands Up », le programme de promotion et de valorisation de l’Artisanat mené par la Chambre des Métiers et visant à sensibiliser les jeunes aux métiers du secteur, qui souffre trop souvent et à tort de préjugés et véhicule malgré lui une image fréquemment négative, principalement induite par une méconnaissance des activités qu’il recèle. L’ambition de la Chambre des Métiers est celle de repositionner l’Artisanat à sa juste valeur, de révéler la richesse et la diversité de ses métiers et de démontrer qu’il regorge de domaines innovants, techniques, précis, pointus, qualifiés.
Avec Hands Up, l’Artisanat tend la main aux jeunes, la saisir étant l’un des meilleurs moyens de remédier au chômage.
En vue de permettre à l’Artisanat de continuer à jouer son rôle d’acteur socioéconomique se traduisant notamment par la création d’emplois et par son engagement dans l’apprentissage et dans la formation, tout en étant un vecteur de cohésion sociale et d’intégration, un cadre propice au développement des entreprises est indispensable.
Dans cette optique, la Chambre des Métiers ose espérer que la tripartite annoncée pour le 23 avril prochain va dégager des résultats tangibles.
Communiqué par la Chambre des Métiers de Luxembourg
Photo copyright CDM Luxembourg