Le Luxembourg sur la carte internationale de l'économie sociale et solidaire

Le Luxembourg sur la carte internationale de l’économie sociale et solidaire

Retour sur « D’Zukunft vun der Sozial- a Solidarwirtschaft zu Lëtzebuerg », organisé à Echternach le 26 juin par Nicolas Schmit, Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Economie sociale et solidaire. Une journée d’échange, une journée pour imaginer l’avenir de l’économie sociale et solidaire au Luxembourg, une journée qui a rassemblé plus d’une centaine de participants engagés issus des ONG et du monde de l’entreprise.

La matinée a commencé très fort, avec la prise de parole de Nicolas Schmit qui a directement ouvert le débat en posant les enjeux clairs auxquels le secteur est confronté : « Dans une société en croissance rapide comme la nôtre, à l’heure où la digitalisation est menée à tambour battant, il ne faut laisser personne de côté. Au Luxembourg, dans le processus de restructuration économique Rifkin, nous devons nous poser les bonnes questions et mettre l’accent sur l’économie sociale et solidaire. Nous avons besoin de tous les acteurs pour avancer ensemble. »

Serge Allegrezza du Statec s’est empressé de renchérir en précisant, chiffres à l’appui, que l’économie sociale et solidaire représente aujourd’hui quelques 10% de la masse salariale au Luxembourg. Secteur en forte croissance, il est impératif d’y apporter une attention particulière pour prendre les décisions permettant d’aller encore plus loin.
Sasha Baillie, nouvelle CEO de Luxinnovation, complète cette approche en rappelant le potentiel de développement de l’économie sociale et solidaire au Luxembourg et plus largement dans la Grande Région, ainsi que sa dynamique en matière d’innovation sociale.

Nicolas Hazard, fondateur d’INCO Paris, a ensuite pris la parole pour rappeler qu’il y a un vrai besoin mondial et, précise-t-il, « les initiatives doivent venir d’en bas, il faut penser ‘glocal’ avec une vision globale et des actions locales ». Il faut utiliser les nouvelles technologies et penser « Tech4Good » afin de négocier au mieux le virage technologique pour le secteur.

C’est dans une ambiance d’échange et de propositions que s’est poursuivi l’après-midi. Autour d’une table, Jean-Christophe Burkel, directeur de l’ULESS, ses quatre invités et plusieurs participants du public ont souhaité échanger leur vision de l’économie sociale et solidaire dans leur domaine : Pit Winandy, directeur du Forum pour l’emploi, Ariane Toepfer, directrice de Youth&Work, Brigitte Lepage, fondatrice de Numericall et Marc de Geest directeur de Autisme Luxembourg.

Tous ces acteurs de l’économie sociale et solidaire étaient réunis afin de répondre à une question : Comment œuvrer pour développer ce nouveau secteur économique ? Quelles actions pouvons-nous mettre en place pour la rendre plus dynamique et lui permettre un impact social plus important ? Pour certains il faut une « collaboration avec le secteur privé », pour d’autres « le secteur de l’économie sociale et solidaire est suffisamment solide et varié pour se développer avec ses propres compétences et démontrer ainsi sa force ». Comme le disait Brigitte Lepage, « nous proposons des compétences », c’est un vrai changement de mentalités que nous offre Numericall. Une belle vision humaine qui est reprise par Pit Winandy qui n’hésite pas à rappeler que le secteur social et solidaire doit « gagner en visibilité ».

C’est Mathieu Klein, président du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, qui est intervenu sur la collaboration entre la France et le Luxembourg pour mettre en forme des « actions concrètes » comme l’a précisé monsieur le Ministre Nicolas Schmit. La première action concrète est la mise en ligne du Cluster dédié à l’économie sociale et solidaire accessible à partir du lien www.clusteress-gr.eu. La construction de ce nouveau cluster est un premier pas vers cette belle collaboration transfrontalière qui n’est que grandissante comme l’a décrite Jean-Christophe Burkel.
Cette journée d’échange l’a bien montré : l’économie sociale et solidaire doit absolument trouver sa place dans une stratégie nationale pour le développement social et durable du Luxembourg dans son ensemble.

Céline MOROLLI

Article
Publié le lundi 2 juillet 2018
Partager sur
Avec notre partenaire
Nos partenaires