Le magazine 4X3 crée l’événement autour de ses partenaires et du chef René Mathieu
À l’occasion du grand lancement de la 25e édition du magazine 4X3, une centaine de personnes ont assisté à de passionnantes conférences dans le nouveau hall polyvalent de la Ville de Dudelange. Au programme : des acteurs de la consommation luxembourgeoise, d’inspirants parcours de femmes et le chef étoilé du meilleur restaurant végétal au monde.
Le Hall polyvalent de Dudelange
Claude Leners, City Manager de la Ville de Dudelange, en tant que mécène a ouvert les présentations avec le nouveau bâtiment dudelangeois. Il s’est notamment réjoui que le lieu de réception soit en parfaite adéquation avec les valeurs représentées par le parterre de partenaires présents.
« Le nouveau hall polyvalent met en lumière l’économie circulaire dans la construction. Outre des matériaux de construction durable, il est entièrement modulable et démontable. Il sera désinstallé pour être réimplanté dans le quartier NeiSchmelz.
Tous les modules sont des structures en bois, préfabriqués en Allemagne et en Suisse. Des panneaux photovoltaïques ont été installés sur le toit. Le bâtiment présente une surface totale de 650 m2 quand la salle occupe 220 m2 divisible en deux parties, selon les besoins.
Le projet a coûté environ 7 millions, en partie financés par les ministères de la Culture et de l’Environnement. »
Frédéric Liégeois, fondateur et administrateur de Picto Communication Partner, l’agence éditrice du magazine 4X3, de Neomag et du site web infogreen.lu a introduit les deux thématiques du jour : la consommation locale et les regards de femmes.
Il a défini le concept de « congruence » instauré par Carl Ransom Rogers, un psychologue américain. Pour résumer : la congruence décrit un alignement, une cohésion entre nos pensées, nos ressentis, nos paroles et nos actions. Être en adéquation avec ses actes. « Un lien que vous trouverez comme fil conducteur des dossiers et de notre événement » a fini par ajouter Frédéric Liégeois.
Karine Paris du CELL (Citizens for and Ecological Learning and Living) en est convaincue : « si on veut mieux nourrir la population, il faut encourager la production locale ». Ainsi, les producteurs, distributeurs mais aussi consommateurs d’une alimentation locale et de saison sont entrés en scène et ont présenté leurs expériences au travers de solutions efficaces, éprouvées au quotidien.
Une meilleure alimentation
Catherine Stronck, sa directrice a présenté co-labor. Très active dans la réinsertion socioprofessionnelle, co-labor met en avant les producteurs locaux à travers ses deux boutiques de Bertrange et Dudelange ainsi que sur différents marchés. Co-labor assurait d’ailleurs le catering de la soirée.
L’histoire ne racontera pas si son mari était au courant mais elle a pris en exemple celui-ci : « il aime consommer local. Quand il va faire les courses, il rentre très fier de lui, pensant avoir acheter local et ce n’est pas le cas. Mon mari n’est pas plus bête qu’un autre. Le packaging est trompeur et il est très facile de se laisser berner ».
Pour que les futurs consommateurs ne se fassent plus prendre en défaut par le marketing audacieux, Co-Labor a élaboré un jardin pédagogique et des ateliers de sensibilisation pour mieux décrypter les étiquetages.
Thomas Didier, Head of Food Services a mis en valeur Compass Group Luxembourg. Implanté au Grand-Duché depuis 1982, l’entreprise représente aujourd’hui près de 2.100 salariés. C’est le 21e employeur national. Mais cette croissance n’a pas détourné le groupe de ses convictions, à savoir collaborer avec la production luxembourgeoise pour proposer des menus sains et équilibrés.
Thomas Didier a poursuivi par les engagements du groupe et de son entité Eurest, marque de restauration en entreprise, mais aussi de restauration scolaire et des administrations comme la Ville de Dudelange : « avec les générations Z qui arrivent en entreprise, il y a de vrais enjeux concernant l’alimentation. De l’école à la maison de retraite, Eurest a le privilège d’accompagner l’alimentation tout au long de la vie. Et pour nous, cela représente une grande responsabilité.
Nous prônons une juste rémunération des producteurs issus de l’agriculture luxembourgeoise. 100% de la viande bovine est issue du Luxembourg.
Grâce à des partenaires comme La Provencale, 100% de nos pommes de terre proviennent du Luxembourg. »
Réne Mathieu, éloge de la nature et de la cuisine végétale
En point d’orgue de la soirée, le chef reconnu et multi-primé René Mathieu qui officie dans les Restaurants du Château de Bourglinster a dessiné les contours de sa cuisine qui puise très largement son inspiration dans la nature.
Si vous avez déjà fait partie des quelque 25 chanceux attablés autour de ses deux services journaliers, vous savez comment cet attachement à la terre est capable de sublimer ses plats.
René Mathieu est revenu sur cette philosophie si particulière et qui a séduit l’assemblée : « nous avons une petite structure et nous pouvons maîtriser nos fournisseurs locaux.
Pour les grands groupes, il y a bien sûr une demande et des clients. Ils peuvent proposer des tomates en hiver. Il faut qu’on débatte et qu’on agisse sur cela.
Nous avons trop tendance à montrer du doigt les politiques mais en fait, nous devrions nous pointer du doigt, nous.
C’est en sortant de notre zone de confort que nous réaliserons des miracles. Tout recommencer à zéro, c’est ça, sortir de sa zone de confort. Je sais que sortir de sa zone de confort, ça fait peur mais c’est simplement un mauvais moment à passer qui deviendra par la suite, une nouvelle manière de voir et de penser. C’est notre philosophie au château de Bourglinster. »
Le chef étoilé a comparé sa cuisine à la Formule 1 : « à quoi sert la Formule 1, à améliorer la voiture du quotidien. Je ne pourrais jamais réussir à faire ce que Thomas Didier fait, je ne pourrais jamais nourrir autant de monde mais je peux améliorer l’assiette du quotidien ».
II a poursuivi par la genèse de sa nouvelle orientation culinaire : « la forêt, c’était la maison de ma Grand-Mère. À un moment donné, j’ai oublié cela. Le déclic est venu à la cinquantaine. Les souvenirs de l’enfance sont revenus et ce passé était végétal. »
Et ce n’était pas un pari gagné d’avance, malgré sa notoriété : « dans une région où l’on mange beaucoup de viande. Après le confinement, nous sommes complètement passés en végétal et le succès a été immédiat, jusqu’à ce que nous soyons consacrés meilleur restaurant végétal au monde. »
René Mathieu a confessé n’être pas végétarien, manger de la viande en très petite quantité et ne rien se refuser mais pour lui la cuisine végétale est certainement la cuisine du futur si « elle est bien faite. Et pour qu’elle soit bien faite, il faut que ce soit local. 95% des produits des restaurants sont locaux. Il y a une histoire dans la cuisine, il faut construire une autre histoire. »
Cette césure magistrale ponctuait la partie consacrée à la promotion d’une consommation régionale et annonçait une partie riche en paroles et témoignages précieux.
Parcours de femmes
C’est sur la citation de Michelle Friederici, associée gérante de FG architectes et présidente de l’OAI (Ordre des Architectes et des Ingénieurs-Conseils), que se sont ouvert les débats : « la réussite est à la portée de toutes. Il est crucial de croire en soi et de refuser d’être limitée par des stéréotypes obsolètes. Chaque femme qui parvient à s’imposer contribue à créer un monde plus équilibré et juste ».
Michelle Friederici a avoué être plus à l’aise « quand il s’agit de parler de ses projets plutôt que d’elle-même ».
Elle s’est pourtant prêtée à l’exercice en toute honnêteté : « c’est bien de dire que je suis la première présidente de l’OAI mais c’est tout. Il est tout à fait normal de voir une présidente. Dans le même état d’esprit, je suis architecte et pas une femme architecte.
Il est vrai que c’est un milieu d’hommes mais le nombre de femmes est en augmentation. »
Michelle Friederici a utilisé un chiffre marqueur de l’OAI : « en 1990, il y avait 12% de femmes. En 2024, 32% parmi les architectes associés ».
Elle a par la suite livré une part de sa réussite : « dans mon couple, on se partage les taches, c’est une collaboration comme les autres » et a souhaité « aider les hommes qui désirent prendre leur congé maternité car il souffre encore trop souvent d’une mauvaise représentation. »
Conny Reichling, présidente de la Fondation Follereau Luxembourg a poursuivi ces échanges : « l’éducation est le pilier pour atteindre l’équilibre, l’égalité des chances » soulignant qu’elle avait « utilisé chance et pas genre… ».
Elle s’est concentrée sur l’action luxembourgeoise de la fondation estimant que : « d’une manière générale, je côtoie beaucoup de personnes qui rencontrent des préjugés. Je dois moi-même lutter contre mes préjugés et mon éducation. Ce sont des valeurs que ma mère m’a transmises, parce qu’elle-même a été élevée dans ce schéma ». Pour briser ce cycle, La fondation, outre son action dans le monde, tente de promouvoir au Grand-Duché, « la richesse et la diversité sociale. »
Les start-ups à l’honneur
Après cette double vision de femmes engagées, Cécile Cavalade est venue au pupitre pour présenter la start-up CILAD qu’elle a créée.
Tout d’abord, CILAD propose aux organisations partenaires des cycles de rencontre sur mesure, ateliers participatifs et conférences interactives. Deuxièmement, une anticipation des risques climat une adaptation à valeur ajoutée, un bilan carbone et la construction d’un plan d’action climat interne.
Venez rencontrer CILAD lors d’un WAKE UP du réseau in4green. C’est le 25 avril à l’IFSB de Bettembourg !
Une seconde start-up était à l’honneur, mise en relief par son créateur, Philippe Freitas Morgado. Simpleviu propose des hébergements, des gîtes pour des séjours originaux, parfois insolites à travers le Luxembourg et sa culture.
La structure remporte en 2020, le Best Business Plan Award de la Chambre de Commerce : « c’est ce qui m’a motivé à créer la start-up. La meilleure formule, c’est de multiplier les partenariats, chacun amène sa force. »
Pour Philippe Freitas Morgado, il est primordial de valoriser la région. Pour le moment, la majorité de ses hébergements sont connectés dans le sud par le Minett Trail et ses quelque 90 km de randonnées avec le même leitmotiv : « donner un nouvel air au tourisme et visiter le Luxembourg d’une autre manière ».
L’appel de l’APEMH
Depuis plus de 55 ans, l’APEMH œuvre au Grand-Duché en faveur d’une meilleure qualité de vie des personnes en situation de handicap.
Pour intensifier la montée en compétence des acteurs du secteur, l’APEMH a créé il y a plus de 25 ans, l’UFEP qui propose chaque année des formations variées dans le domaine du Handicap, du Management et du Développement Personne ou encore celui de l’Enfance et de la Jeunesse. Ces formations sont à destinations des salariés de l’APEMH, de ses usagers mais aussi de l’ensemble du secteur social luxembourgeois.
Le lancement du magazine reconnu SIS (Société d’impact sociétale) a été l’occasion pour Audrey Grebil, chargé de développement RH de formuler une demande : l’APEMH et l’UFEP ont un grand besoin de salles.
Voici la nature de leurs besoins :
- Une salle d’une capacité de 80 personnes située au Luxembourg
- 3-4 salles de workshops pouvant accueillir chacune 20 personnes environ
Le budget de fonctionnement de l’APEMH est limité et ne lui permet pas la location de telles structures. L’APEMH en appelle donc à la générosité des propriétaires.
Vous pouvez dès à présent prendre contact avec l’APEMH ➡️info@uefp.lu ou ➡️ressources.humaines@apemh.lu
Un chèque de 1.000 euros remis à Serve the City
Comme à son habitude, Frédéric Liégeois a remis un chèque de 1.000 euros – fruit d’une chaîne de solidarité sur les réseaux sociaux – à une initiative citoyenne, engagée, partageant et relayant les valeurs de Picto Communication Partner.
La chaîne de solidarité a compté 6.500 affichages sur les réseaux sociaux, 495 likes et partages. Serve the City Luxembourg. Pour chaque like, chaque partage, nous faisons un don de 5 euros.
Nicolas Duprey, président de Serve the City a reçu la somme issue de cette mobilisation collective. Un soutien pour ce réseau de bénévoles qui œuvrent sur le terrain avec des actions accessibles à tous.
Une dégustation de miel bio luxembourgeois
En marge du networking et de la restauration, le producteur de miel Honapi proposait une dégustation de son miel biologique made in Luxembourg.
L’apiculteur, Geoffroy Vigneron produit un miel biologique respectueux de l’environnement à Remich et s’est récemment associé à Bamolux pour la fabrication de ruches luxembourgeoises. La proximité des mirabelliers et de la flore printanière locale confèrent au miel une palette florale riche et particulière.
Remerciements
Frédéric Liégeois, Infogreen, In4Green, 4x3 SIS et Picto Communication Partner tiennent à remercier les mécènes de l’événement : IFSB/CDEC, Fiducie Consult, Betic, Coeba, TK Elevator Luxembourg, ainsi que l’ensemble des annonceurs et sponsors. Merci de nous faire avancer.
Par Sébastien MICHEL
Photos : Fanny Krackenberger
Retrouvez les photos de la soirée ci-dessous :