Le + qui change tout

Le "+" qui change tout

Michel Brachmond, directeur adjoint de la Chambre des Métiers, et Christian Reding, conseiller économique, nous parlent du nouveau cycle de formation “Energie fir d’Zukunft+“ désormais proposé en français.

- 1

Christian Reding, conseiller économique et Michel Brachmond, directeur adjoint

 

“Energie fir d’Zukunft+“ succède à “Energie fir d’Zukunft“. A part le “+“ dans son nom, quelles sont les principales nouveautés de cette formation ?

 
Michel Brachmond : Lancée en 2001, la formation “Energie fir d’Zukunft“ en matière d’utilisation rationnelle de l’énergie et des énergies renouvelables était davantage orientée vers les technologies. Environ 2.000 personnes en sont sorties en ayant obtenu, après un petit test, le label luxembourgeois “Energie fir d’Zukunft“.

Pour “Energie fir d’Zukunft+“, nous avons augmenté d’un cran la qualité de la formation. Nous ne mettons plus l’accent sur les technologies pour tendre davantage vers la collaboration concrète entre les différents corps de métiers en matière de réalisation de maisons passives.

Christian Reding : Auparavant, le concept était purement national et les tests purement luxembourgeois. Dorénavant, c’est le Passivhaus Institut, en Allemagne, qui élabore les tests qui répondent à un standard international. Les examens auront lieu à la même date dans toute l’Europe, permettant à tous les participants d’être certifiés au même titre que leurs confrères européens.

Les personnes qui auront réussi l’examen se verront attribuer le certificat international “PassivhausHandwerker“ et le label luxembourgeois “Energie fir d’Zukunft+“.

Enfin, les personnes qui réussissent l’examen seront affichées sur une plateforme Internet internationale comme artisans certifiés maisons passives et pourront donc se faire connaître, échanger et comparer leurs pratiques et leurs niveaux.
 

A qui s’adresse cette formation ?

Christian Reding : C’est une formation destinée aux chefs et cadres d’entreprises, ainsi qu’aux techniciens qui préparent les dossiers sur le plan technique et financier, et qui sont en contact avec la clientèle. Ces personnes élaborent les offres pour les clients et assurent les suivis sur les chantiers.

Par la suite, nous avons l’intention d’élaborer un nouveau concept de formation spécialement destiné aux ouvriers. Nous travaillons pour cela avec l’energieagence et l’IFSB qui est en train d’ériger une maison témoin sur laquelle nous pourrons faire des tests et des contrôles réels.

Michel Brachmond : Nous avons ajouté une valeur pédagogique à la base allemande de laquelle nous nous sommes inspirés, pour offrir aux techniciens une “boîte à outils“ qui leur permettra de sensibiliser à leur tour leurs travailleurs de manière concrète, ce qui rendra la formation pratique et multiple. Les techniciens deviendront ainsi diffuseurs de l’information.

 

La formation doit se dérouler sur trois jours. N’est-ce pas un peu court ?

Christian Reding : Ce cycle concernera uniquement la maison passive, c’est pourquoi nous offrons une formation compacte pendant laquelle nous mettrons l’accent sur tout ce qui va changer avec les nouveaux standards.

Les personnes qui suivent ces formations construisent actuellement des maisons traditionnelles en standard B alors que nous nous focaliserons sur le standard A qui sera obligatoire à partir du 1er janvier 2017. Une échéance qui n’est pas si éloignée que ça quand on sait que des projets peuvent s’étaler sur plusieurs années. Il faut donc bien se préparer et donner plus de sécurité et de sûreté aux entreprises qui doivent construire ce genre de maisons étant donné que certaines sont encore réticentes à se lancer dans ces types de construction par peur de se voir confronter à des recours de la part de leurs clients si le standard A n’est pas atteint.
Les maisons passives doivent effectivement passer un test d’étanchéité de l’enveloppe thermique du bâtiment. Ce contrôle de qualité concernera une majorité des corps de métiers impliqués dans la construction de maisons passives.
 

Qui dispensera les cours de ce cycle ?

Michel Brachmond : Cette formation est dispensée par des spécialistes en matière de maisons passives qui viennent de l’energieagence ou de cabinets d’architectes et d’ingénieurs qui se sont spécialisés dans ce type de constructions depuis un certain temps déjà.

Christian Reding : Ce sont des personnes qui témoignent d’une expérience déjà très solide de plus d’une centaine de chantiers de maisons passives. Ils connaissent donc toutes les spécificités de ce type de constructions et les erreurs généralement commises.

 

Comment expliquez-vous le succès de cette formation qui n’est pourtant pas obligatoire ?

Michel Brachmond : S’il n’est pas obligatoire, il est évident que l’obtention de ce label deviendra un critère de sélection au niveau des marchés publics et privés.

De plus, tant qu’elles emploient au moins une personne ayant été diplômée, les entreprises peuvent communiquer sur la détention de ce label “Energie fir d’Zukunft +“.

Christian Reding : Au regard des clients, ce label sera une preuve de confiance qui mettra en évidence les artisans spécialisés dans la construction de maisons passives. Le client saura donc que le travail sera de qualité. C’est vers ces professionnels-là que les futurs propriétaires ou promoteurs se dirigeront en premier lieu.
 

Pourquoi avoir remis en route et modernisé ce cycle de formation onze ans après la première version ?

Christian Reding : Sous le régime actuel, un peu plus de 200 habitations en classe B ont été subventionnées contre une trentaine, seulement, en classe A.
On voit donc qu’il y a encore du chemin à faire d’ici 2017, et nous nous attendons à une très forte augmentation des constructions de maisons passives dans les prochaines années. FC

 

www.cdm.lu

Source photo : Marlene Soares pour LG Magazine

Article
Article
Publié le mercredi 10 avril 2013
Partager sur
Nos partenaires