Les premiers pas concrets des utilisateurs du BIM sur chantier
Le 12 juin dernier, Drees & Sommer a proposé, en collaboration avec Neobuild, un premier tour d’horizon des pratiques BIM au Luxembourg et en Grande Région. La conférence, intitulée « Les premiers pas du BIM sur les chantiers », a rassemblé près de 130 professionnels intéressés par la mise en place du Building Information Modeling.
Reportage conférence BIM : retours d’expérience
Un peu plus de six mois après l’événement annuel BIM LUX, c’est un nouveau rendez-vous auquel étaient conviés les professionnels du secteur de la construction. L’occasion de découvrir l’avis de différents utilisateurs d’outils BIM et des exemples d’applications réelles sur chantier.
Après une introduction de Francis Schwall (Neobuild) et Laurent Henin (Drees & Sommer), qui laissait présager l’importance de la collaboration, Charlie Boon-Bellinaso de l’atelier d’architecture et d’ingénierie AI+ a présenté un suivi de chantier réalisé avec la plateforme collaborative Dalux. Nathan Claude d’ERI Ventilation et le menuisier Bernard Poncin ont découvert les possibilités du logiciel proposé par AI+. S’ils ont été réticents au début, ils se sont rapidement familiarisés avec une application très accessible permettant à leurs salariés de disposer des plans à jour, des dernières modifications demandées, directement sur leur téléphone sur chantier. Une démonstration live a permis aux personnes présentes de découvrir le fonctionnement de Dalux sur base d’exemples concrets.
Le BIM employé systématiquement par 30 % des participants
C’est également de manière interactive que Moreno Viola (CRTI-B) est intervenu en proposant un sondage en direct. Il en ressort par exemple qu’environ 30 % des personnes présentes utilisent déjà le BIM de manière systématique, 40 % le feront certainement dans les trois ans. 84 % emploient une plateforme collaborative en conception, 69 % en exécution et 16 % seulement en exploitation. Ces données permettront au Centre de Ressources des Technologies et de l’Innovation pour le Bâtiment, chargé de l’implémentation du BIM au Luxembourg, d’orienter les groupes de travail et formations à venir.
Direction l’Allemagne ensuite avec Drees & Sommer pour des retours d’expérience concrets. Peter Liebsch note que les entreprises générales sont les plus avancées dans l’utilisation d’applications BIM, tandis que les plus petits intervenants rencontrent davantage d’obstacles (voir interview Drees & Sommer p28). Les applications permettent en tout cas, lorsque les données intégrées sont complètes et fluides, de réaliser un véritable travail de planification. Sur le projet d’infrastructure routière SMARTSITE, présenté par Tobias Schütz, le BIM a permis d’optimiser les processus, en incluant notamment la circulation des camions, primordiale pour assurer une livraison du goudron à température idéale pour fournir un travail de qualité.
Jean-Baptise Pépin a présenté l’outil Space Time, solution innovante et flexible pour réaliser un réel as-built des constructions, destinée tant aux maîtres d’ouvrage qu’aux administrations ou aux assureurs. Après avoir scanné les différentes étapes du processus constructif, un casque de réalité virtuelle permet de « retourner dans le temps » pour visualiser et comprendre toutes les étapes, ce qui peut s’avérer pratique en cas de problème. Voir Neomag #22 p. 88.
Aider les PME pour une collaboration complète
Constat est que pour de nombreux projets, l’utilisation d’énergie simulée en phase de conception est différente de la consommation énergétique réellement mesurée en exploitation. Les causes peuvent être nombreuses et incluent les incertitudes environnementales, la qualité d’exécution, le comportement des occupants ou encore la gestion technique. Partant du principe que l’usage du BIM peut réduire, voire supprimer ces problèmes, Sylvain Kubicki (LIST) et Marcel Deravet (LUSCI / IFSB) ont travaillé à des solutions et ont développé l’offre de formations BIMEET, qui considère toute la chaîne de valeur : clients, concepteurs et entreprises. Plus précisément adressées aux petites et moyennes entreprises, ces formations concernent les personnels de chantier et le génie technique, et répondent concrètement aux besoins en matière de BIM. Une partie théorique reprend les essentiels du BIM, et ensuite les participants apprennent à utiliser les applications et outils (smartphone, tablette ou ordinateur portable) sur chantier. L’opportunité était d’ailleurs au cours même de la conférence de tester une tablette pour interagir avec une maquette physique.
Laurent Henin a finalement conclu la matinée en rappelant que le BIM est avant tout un processus collaboratif, ainsi qu’un facteur essentiel, mais pas le seul, dans la transition digitale du secteur de la construction.
Marie-Astrid Heyde
CRTI-B needs you !
L’une des conclusions de la conférence « Les premiers pas du BIM sur les chantiers » est que de nombreuses entreprises se sentent concernées par le BIM. Si vous comptez parmi celles-ci, manifestez-vous !
Le CRTI-B termine en effet la première phase développement du BIM au Luxembourg et souhaite intégrer les entreprises à la réflexion et aux groupes de travail de la deuxième phase qui débutera fin 2019. Faites d’ores et déjà connaître vos besoins afin qu’ils soient intégrés à la feuille de route dans la suite des réflexions.
Contactez Régis Bigot (Neobuild)
+352 26 59 56 764
r.bigot@neobuild.lu
NEOMAG#24
Plus d’informations : http://neobuild.lu/ressources/neomag
© NEOMAG - Toute reproduction interdite sans autorisation préalable de l’éditeur
Photos : Marie-De-Decker