Lutte contre les mutilations génitales féminines
Aicha a 8 ans lorsque sa grand-mère l’invite à l’accompagner chez sa tante. Lorsqu’elles arrivent dans la maison de la tante, elles sont accueillies et saluées par trois autres femmes, des proches de la famille. Elles demandent alors à Aicha de s’allonger sur un drap dans une pièce plongée dans l’obscurité. Deux femmes tiennent ses jambes et deux autres ses bras. La tante s’approche de la jeune fille avec un tesson de bouteille dans la main droite. Aicha est victime ce jour-là d’une mutilation génitale féminine (FGM).
Elle compte parmi les 200 millions de femmes et de filles concernées sur la planète. On estime que chaque année, trois millions de jeunes filles endurent une mutilation génitale féminine, pour la majorité d’entre elles avant leur quinzième anniversaire. La Fondation Follereau, de concert avec ses associations partenaires en Afrique, s’engage fermement depuis maintenant un peu moins de dix ans, afin de soutenir les femmes et filles qui ont enduré ce type de mutilation ou qui courent le risque d’en être victimes . Ce travail consiste en grande partie à sensibiliser les populations villageoises, d’une part afin de leur expliquer les conséquences parfois fatales de cette pratique, et d’autre part pour aider les femmes concernées à prendre conscience que nombre de leurs difficultés, par exemple les douleurs ou infections pendant leurs menstruations, leur grossesse ou lors de l’accouchement, peuvent être expliquées par leur mutilation.
Au Mali, l’ONG COFESFA, un collectif de femmes qui s’engage depuis 1989 en faveur de l’amélioration de la santé et de la formation, travaille avec les communautés afin de les informer sur la thématique des MGF et d’abolir la pratique peu à peu, village après village. Contrairement au Burkina Faso, il n’existe au Mali aucune loi interdisant l’excision et condamnant les personnes la pratiquant. Mais des mouvements, associations, et un comité national se battent contre cette pratique néfaste. Cependant, il reste encore beaucoup à faire. Au Burkina Faso, où la Fondation Follereau prend également activement part au combat contre l’excision, les responsables de projet de l’orgnaisation partenaire AAB-FFL soutiennent les femmes concernées dans la province de la Sissili (zone d’intervention du projet). Le paradoxe constaté très clairement réside dans le fait que les femmes excisées sont considérées comme purifiées et dignes d’être épousées, et peuvent ainsi trouver leur place à part entière dans la société, tandis que celles qui sont marquées par des complications dûes à l’excision endurent une stigmatisation systématique. Les femmes sont rejetées par leur famille parce qu’elles souffrent de séquelles physiques directes et indirectes, par exemple d’incontinence, de fistules ou d’infections...
La Fondation Follereau soutient ces femmes par le biais d’un appui psychologique et d’une prise en charge médicale, afin de leur permettre de se réintégrer dans la société et d’assumer les besoins de leur famille.
La Fondation Follereau ne se laisse pas décourager et poursuit avec ses partenaires malien et burkinabè le combat contre l’excision. Ceci ne serait pas possible sans l’aide de la société luxembourgeoise. Dans ce contexte, la Fondation Follereau organise régulièrement des séances d’information et des activités autour de la thématique des MGF, afin de sensibiliser la société civile à cette pratique persistante et de dénoncer cette violation des droits de l’Homme.
La Fondation Follereau vous invite donc le 22 février 2018 à 18h30 à une soirée thématique sur les MGF, durant laquelle le documentaire « Mon enfant, ma soeur songe à la douleur » sera projeté et suivi d’une discussion avec le public, en présence de la protagoniste Khadidiatou Diallo, de la réalisatrice Violaine de Villers et de Charlotte Honorez, gestionnaire de projet à la Fondation Follereau.
Entrée 5€, réservation recommandée.
Communiqué par la Fondation Follereau