Mali : la vie continue avec ECPAT Luxembourg
120 jeunes filles ont été accueillies dans les centres d’accueil du projet dont la plupart étaient en situation de rue et d’autres issues de familles précaires.
Parmi ces filles âgées de 12 à 17 ans beaucoup ont fui leur famille à la suite de violences physiques, psychologiques et sexuelles qui leur ont été infligées. D’autres sont des filles migrantes venues du village à Bamako comme aide-ménagère. L’hébergement et les différentes prises en charge (sanitaire, médicale, psychologique, vestimentaire) ainsi que le programme d’activités (formations, alphabétisation, éducations aux compétences de vie, ergothérapie, groupe de soutien psychologique) ont permis de créer un cadre protecteur propice à la résilience et à la stabilisation des filles. Les compétences de vie comme l’apprentissage de l’hygiène corporelle et sanitaire, la préparation des repas et autres ont contribué à valoriser les filles et à leur permettre de se projeter dans l’avenir par rapport au rôle qu’elles auront à assurer dans l’entité familiale. L’approche ludique et récréative introduite dans les centres d’accueil par le psychologue a souligné l’impact positif des jeux auprès des filles, notamment par une meilleure écoute, une plus grande sérénité (évacuation du stress) et a contribué à l’intégration des nouvelles filles dans les centres.
Ainsi un grand nombre d’entre elles ont été formées à la coupe et la couture, à la teinture de tissus (très prisée au Mali) ainsi qu’à l’hôtellerie et au tourisme. D’autres trop jeunes, âgées de 8 à 13 ans ont suivi des cours d’alphabétisation, une des activités clé du centre qui s’adressent aux filles déscolarisées et non scolarisées. Cette activité contribue à les stabiliser et à faciliter leur intégration dans le centre.
Le retour et la stabilité des enfants en famille constituent notre objectif fondamental. Tout le travail d’accompagnement se situe dans ce cadre. Il permet aux filles de reprendre une vie normale auprès de leurs familles et mieux s’insérer dans la société. Les retours en famille sont effectués à partir du centre par les éducateurs et souvent avec le psychologue. Il est le résultat du processus d’accompagnement psycho-médicosocial d’une équipe pluridisciplinaire et d’une synergie d’action entre les partenaires et l’équipe du bureau de coordination d’ECPAT Luxembourg. Il est loisible aux parents désireux de venir rendre visite à leur fille et/ou de les chercher en accord avec les éducateurs et le consentement de la fille.
Dans le cadre de leur séjour dans les centres d’accueil, les filles ont pu à leur demande retisser les liens avec leurs familles par des visites régulières en familles pour une perspective d’un retour en famille. À ce jour, une quarantaine de filles sont retournées en famille, d’autres sont encore au centre ou sont retournées dans leur famille d’accueil pour reprendre leur travail d’aide-ménagère. Le retour en famille est un long processus qui peut prendre plusieurs mois voire une année !
Les visites en famille ont pour objectif de restaurer les liens entre la fille et sa famille, sensibiliser la famille et nouer une collaboration entre cette dernière et le centre. Des visites sont souvent demandées par les filles à la suite des écoutes, des sensibilisations, des causeries et des counseling. Ces visites permettent de préparer la fille comme la famille pour sa réintégration dans la famille.
Pour les filles qui vivent dans des conditions difficiles en famille, ces visites permettent de mieux s’imprégner de leur vulnérabilité et d’avoir une meilleure analyse de leur situation. Ce qui par la suite permettra d’élaborer un projet de vie avec la jeune fille. Ces visites favorisent le retour et la stabilité des jeunes filles en famille.
Crédit photo : A. Grojean
Communiqué par ECPAT Luxembourg