Matériaux sains, solutions saines : de hauts standards d'exigence

Matériaux sains, solutions saines : de hauts standards d’exigence

Lars Linster (Schroeder & Associés) invite à une planification rigoureuse pour prévenir, voire éliminer, les risques. « Le prix à payer n’est rien d’autre qu’un investissement à long terme ».

La qualité de vie, dans un bâtiment sain, c’est un crédo pour les ingénieurs chez Schroeder & Associés. « On s’intéresse beaucoup aux notions de qualité, de bien-être des occupants », confirme Lars Linster, ingénieur et chef d’unité « Conseil en construction durable » chez Schroeder & Associés. « Nous avons définitivement été convaincus des solutions à apporter aux questions d’air intérieur par exemple, à la suite de la formation H2E mise en place par le Ministère de l’Énergie et de l’Aménagement du Territoire et le pôle d’innovation Neobuild. Et cela nous a renforcés dans l’idée que, pour un lieu de vie sain, il faut être particulièrement attentif à la planification et à la prise en compte de tous les paramètres, en l’occurrence sur l’ensemble de la durée de vie du bâtiment, voire au-delà. C’est aussi notre responsabilité en tant qu’ingénieurs ».

Il faut pouvoir se méfier des apparences et des « vices-cachés ». « Depuis une dizaine d’années, les normes et exigences énergétiques ont fortement augmenté. C’est évidemment très bien. Mais une des mesures classiques, c’est de renforcer l’isolation et l’étanchéité à l’air des bâtiments. S’il y a des émanations toxiques ou des risques de pollution de l’air ambiant, par exemple, issus de certains matériaux mis en œuvre, l’étanchéité va d’une certaine façon « confiner les risques ». Et donc exposer les occupants. C’est pernicieux, d’autant que la plupart des risques environnementaux ne sont pas perceptibles et portent leurs effets sur la santé à long terme ».

Des investissements utiles et opérants

Et dépenser plus ? « Non, pas si on considère l’ensemble du cycle de vie et l’ensemble d’un cycle de coût global, sans même parler de l’empreinte écologique d’un bâtiment ou de la santé des occupants, qui n’a pas de prix. Il est clair que la planification est un élément qui a une grande influence sur tous les paramètres. C’est un de nos challenges, en tant qu’ingénieurs-conseils, pour convaincre des maîtres d’ouvrage, parfois réticents face à l’investissement initial, qui semble plus élevé. Nous devons penser plus loin, voir le long terme, et souligner que les coûts de base, lissés sur un cycle de vie complet, peuvent s’avérer payants, des investissements particulièrement utiles et opérants ».

Les bonnes pratiques ne demandant qu’à devenir exemplaires, Schroeder & Associés a évidemment conçu son nouveau siège à Kockelscheuer selon cette approche. « Le bien-être des occupants, c’est-à-dire nous-mêmes, nos collaborateurs, nos visiteurs, a été au centre des préoccupations dans la planification du bâtiment. On a d’ailleurs multiplié les tests et les mesurages afin de s’assurer d’une qualité de l’air irréprochable. Là aussi, on a pu croire que les coûts étaient plus élevés, mais si l’on prend tout en compte, ça vaut le coup ».

Idem pour un projet-phare porté par le bureau d’ingénieurs-conseils, la future crèche de Roodt-sur-Syre, qui pousse les standards d’exigence vers le haut.

« La qualité de vie des utilisateurs, cela me paraît être un critère sur lequel on ne peut pas transiger. Surtout pas quand les occupants sont des enfants ».

Alain Ducat avec Schroeder & Associés, partenaire Infogreen
Photos, illustrations : Schroeder & Associés / Valente architecte
Article paru dans le dossier du mois « Pollutions ? Solutions ! »

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Publié le mardi 19 avril 2022
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