Mesurer, c’est épargner
Rencontre avec Joachim Colles, Country Manager, et Adelaide Wampach, Operations Manager chez ista Luxembourg.
Mesurer régulièrement, précisément et de manière nominative la production et la consommation énergétiques issues de différentes sources est la clé pour réduire le gaspillage d’énergie et d’argent. Avec une expérience de plus de 50 ans au Luxembourg (et de 120 ans dans le monde) en matière de développement et de gestion de solutions de décompte, ista Luxembourg est un partenaire idéal pour aborder ce sujet avec les concepteurs et les constructeurs dès la phase de planification des bâtiments.
Le déploiement de l’utilisation des énergies renouvelables pour le chauffage a-t-il une incidence sur la manière de monitorer la consommation énergétique ?
Joachim Colles : Les technologies basées sur les énergies renouvelables qui sont le plus souvent mises en œuvre dans les nouveaux bâtiments sont la géothermie / les pompes à chaleur pour le chauffage et le refroidissement d’un côté et le solaire thermique pour la production d’eau chaude sanitaire de l’autre.
En tant que fournisseurs de solutions qui permettent aux gestionnaires d’immeubles comme aux résidents de mesurer et de suivre la production et la consommation d’énergie, nous sommes souvent confrontés à la même problématique : de nombreux promoteurs ne connaissent pas nos besoins et, de ce fait, ils ne prévoient pas les éléments nécessaires pour pouvoir poser des compteurs.
Souvent, la discussion se présente trop tard, lorsque le projet est terminé et que le locataire est déjà installé dans son logement. C’est alors seulement que nous nous rendons compte de ce qu’il manque pour pouvoir établir des décomptes corrects. Par exemple, pour une pompe à chaleur, nous avons besoin d’un compteur électrique dédié qui mesure la consommation énergétique propre à la pompe à chaleur. Ceci fait d’ailleurs partie des critères d’éligibilité pour bénéficier de tout programme d’aide au financement au Luxembourg. Mais, dans la réalité, 80 % des projets n’intègrent pas ce type de compteurs, ce qui rend les décomptes impossibles.
Autre point important : même dans un bâtiment récent et très bien isolé, il faut mesurer la consommation énergétique car ce n’est pas le chauffage qui génère la majorité de cette consommation, mais la production d’eau chaude sanitaire.
Quelle est l’importance d’une bonne planification en amont ?
Adelaide Wampach : Tout changement qui doit être réalisé une fois la construction terminée représente un surcoût et, souvent, les propriétaires ne souhaitent pas investir davantage qu’ils l’ont déjà fait pour installer des compteurs. Une bonne planification permet d’épargner de l’argent.
Comment résoudre ce problème ?
AW : Nous proposons notre accompagnement, dès la phase de planification du bâtiment, aux promoteurs, architectes, bureaux d’études et chauffagistes, pour qu’ils comprennent notre besoin en amont de la construction. Nous souhaiterions être partenaires et faire profiter les experts du bâtiment de notre longue expérience de plus de 50 ans au Luxembourg dans ce métier pour les aider à mettre en place une structure qui leur permettra, par la suite, d’obtenir des décomptes valides. Et nous ne sommes pas là qu’au moment de la vente, nous accompagnons les propriétaires, les locataires et les gérants sur des contrats de 10 ans.
Mesurer la consommation est essentiel, mais doit-on aussi mesurer la production ?
JC : Oui, il est important de mesurer la chaleur produite par les panneaux solaires thermiques quand il y en a. Cela nous permet d’estimer la valeur de l’énergie qui entre gratuitement dans le réseau et d’en tenir compte dans le décompte.
AW : Les propriétaires investissent beaucoup d’argent dans les installations d’énergies renouvelables. C’est pourquoi il faut mettre en transparence les économies d’énergie réalisées, en mettant en place un décompte.
Et pour les énergies fossiles ?
AW : Vu l’évolution actuelle à la hausse des prix des énergies fossiles, notre volonté est aussi d’équiper les anciens bâtiments de compteurs à relevés pour avoir une transparence très claire sur leur consommation et que les résidents décident eux-mêmes s’ils continuent à tourner leur thermostat vers le haut ou s’ils choisissent de consommer moins.
Mélanie Trélat
Article paru dans le NEOMAG#45
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