Panelux : artisanat, durabilité et innovation dans la boulangerie

Panelux : artisanat, durabilité et innovation dans la boulangerie

Panelux allie tradition et modernité. Préserver des méthodes de confection transmises de génération en génération n’est en rien incompatible avec le plan ambitieux de viser une neutralité carbone d’ici 2035-2040. Rencontre avec Patrick Muller, CEO et John Wirtz, Regional Sales Director.

L’entreprise Panelux est spécialisée dans la fabrication de produits de boulangerie, de viennoiserie, de pâtisserie et de produits pour les services traiteur. Même si son activité ne cesse de se diversifier, son process de fabrication reste dans la tradition. « C’est une fabrication artisanale avec des quantités industrielles », souligne Patrick Muller. « Nous travaillons essentiellement avec des matières premières locales. La farine est fournie par les Moulins de Kleinbettingen dont le blé est cultivé au Luxembourg. Nous essayons de nous fournir dans un périmètre de 200 kilomètres. Bien entendu, certains ingrédients viennent de plus loin comme, par exemple, les raisins secs importés de Turquie. »

Une fabrication artisanale avec des quantités industrielles
Une fabrication artisanale avec des quantités industrielles - © Panelux

L’électromobilité « step by step »

Limiter l’impact carbone tout en proposant des produits frais fait partie des priorités de l’entreprise Panelux. Une réflexion qui va jusqu’aux véhicules de livraison.


« Nous venons de commander un premier camion électrique qui sera livré dans quelques mois. L’idée est que, sur les dix prochaines années, nous nous dirigions progressivement vers une flotte 100 % électrique. Nous y allons ‘step by step’, car c’est un investissement important. À l’heure actuelle, les camions électriques coûtent 2,5 fois plus cher qu’un véhicule thermique. Ce test est donc déterminant pour la suite, autant en termes financier que fonctionnel. En plus de la gestion des kilomètres parcourus, il faut également que les batteries tiennent pour la partie frigorifique. »

Patrick Muller, CEO Panelux

Actuellement, la société compte 30 tournées quotidiennes. Pour celle assurée par un camion électrique, l’installation d’une borne de recharge à l’usine sera nécessaire. Il faudra également adapter la distance de cette tournée selon l’autonomie du véhicule. « C’est un beau challenge. L’idée est d’en acheter un cette année, et probablement un l’année prochaine. Ensuite, on va analyser l’évolution des prix et des développements. »

Objectif 2035-2040

Toujours sur le thème de la décarbonation, l’entreprise a acheté un nouveau four et a installé, pour la première fois, une chaudière hybride. « Nos grands fours fonctionnent avec de l’huile à une température élevée. Elle circule à l’intérieur du four pour permettre de le chauffer. Grâce à cette installation hybride, 65% de la puissance calorifique est livrée par l’électricité et, si nécessaire, le complément est assuré par la partie thermique. C’est un investissement pour notre futur. Au Luxembourg comme dans l’Union européenne, la volonté est de décarboner l’industrie. Pour réussir, il faudra faire en sorte que le prix de l’électricité soit moins élevé que celui du gaz. »

Patrick Muller, CEO et John Wirtz, Regional Sales Director
Patrick Muller, CEO et John Wirtz, Regional Sales Director - © Panelux

Une transition est également opérée par rapport au fuel qui est progressivement remplacé par le gaz. « Il a une meilleure efficacité au niveau CO2. Nous attendons les derniers détails pour passer au gaz sur ce four. Les autres fours suivront progressivement puisqu’il suffira de changer uniquement leur chaudière. C’est vraiment notre roadmap pour les 15 prochaines années à venir. »


« Nous souhaitons être ’carbon neutral’ à l’horizon 2035-2040. Je pense que c’est faisable aussi bien avec les chaudières hybrides que les camions électriques. Nous réussirons à éliminer 90% de notre consommation de CO2 en passant par l’électricité. Un plan est en train d’être mis en place pour adapter le réseau à cette future décarbonation de l’entreprise. Si le pays veut s’engager totalement, l’électrique est la solution, aussi bien pour les particuliers que pour les industriels. Il faut que tout le monde aille dans la même direction. »

John Wirtz, Regional Sales Director

Des emballages repensés

« Nous livrons quotidiennement 450 clients régionaux », poursuit John Wirtz. « C’est une belle reconnaissance de notre savoir-faire. Et pour compléter ce que Patrick évoque concernant l’empreinte carbone, nous mettons tout en œuvre pour la limiter au maximum. »

Parmi les nombreuses actions menées, on peut citer les nouveaux emballages. « Historiquement parlant, nombre de produits Panelux étaient proposés sous blisters en plastique. Afin de réduire les déchets, nous avons décidé de passer aux emballages mixtes composés de carton et film transparent pour 85 % de nos produits. Nous ne comptons pas nous arrêter en si bon chemin. Des études sont en cours pour augmenter ce pourcentage avec un nouveau type d’emballage encore plus écologique. »

Il s’agit d’un projet important qui nécessite de nombreux tests à différents niveaux, dont l’hygiène et la solidité de l’emballage.


« Le consommateur doit également s’y retrouver par rapport à la bonne tenue du produit et son aspect commercial. Nos clients doivent donc trouver des solutions de présentation et de valorisation du produit dans leurs magasins. Il faut trouver le juste équilibre pour satisfaire clients et consommateurs tout en contribuant à la protection de la planète. »

John Wirtz, Regional Sales Director

Des déchets traités intelligemment

Si des efforts sont portés aux emballages, Panelux s’est également engagée dans la diminution des déchets et l’optimisation de leur traitement. « Nous avons un contrat avec une entreprise de la région qui propose un système de biométhanisation. Nous y envoyons nos pains invendus. Ils sont mélangés à d’autres résidus organiques. Grâce à la fermentation, nous obtenons du biogaz qui est transformé en électricité. Cela fait environ 15 ans que nous sommes dans ce processus. Ce type de revalorisation des produits est important à nos yeux. »

Une grande attention est également portée sur le tri à l’intérieur de l’entreprise. « Nous avons obtenu le label de la SuperDrecksKëscht. Nous avons voulu recycler tout ce qui pouvait l’être comme le carton, les boîtes en métal et le plastique. Un audit est réalisé chaque année ainsi qu’un reporting détaillé, transmis auprès de l’Administration de l’environnement sur nos déchets et la manière dont nous les traitons. Pour renforcer notre engagement, nous améliorons aussi nos zones de déchets pour les rendre plus hygiéniques et notre personnel est sensibilisé au tri afin de garder les bons réflexes au quotidien. »

Un système administratif digitalisé

Panelux a demandé à ses clients, il y a maintenant deux ans, d’envoyer toutes leurs commandes via e-mail. Une demande qui facilite grandement la gestion de l’entreprise. « Nous avons 450 clients, ce qui veut dire 450 commandes, 450 bons de livraisons, et donc 450 factures. Grâce à la digitalisation, nous avons un meilleur suivi du processus de gestion des commandes, tout en évitant d’imprimer des tonnes de papiers. C’est également le cas pour nos offres de prix et nos propositions commerciales. Il en va de même en interne avec les ordres adressés à la production. Les opérateurs ont tout sur un écran et peuvent produire selon les commandes reçues. Une partie du dosage des ingrédients est automatique, le reste est manuel mais piloté par l’ordinateur qui indique s’il faut ajouter du sel, par exemple. »

La partie répartition des produits est également digitalisée. Les produits, une fois confectionnés, sont envoyés vers le picking, c’est-à-dire le lieu où les commandes sont préparées, et ce, au fur et à mesure pour assurer une livraison en temps et en heure.


« Cette digitalisation est une aide précieuse. Avant, nous avions 1.500 pages de picking par jour. Elles reprenaient chaque commande de chaque client. C’était gérable mais il ne fallait pas se tromper. Aujourd’hui, cette digitalisation est une aide précieuse pour la plus grande satisfaction de nos clients »

John Wirtz, Regional Sales Director

Et cette précision se retrouve dans les tournées, digitalisées aussi. Chaque chauffeur reçoit la liste des clients à livrer grâce à une tablette intégrée dans son camion. « Le système lui indique son itinéraire de livraison, mais également l’ordre dans lequel il doit charger les marchandises et les endroits précis où il faut livrer la marchandise. C’est d’autant plus utile pour faciliter l’intégration de nouveaux collaborateurs, notamment parce qu’ils roulent de nuit. Ces fiches de renseignement logistique représentent un gain de temps. Et cela épargne des kilomètres inutiles, car le système calcule les tournées optimales au jour le jour. Cette digitalisation est la clé de notre organisation. C’est un grand travail d’organisation et de mise en place en amont. Mais le résultat représente une facilité et une qualité de travail pour l’ensemble de l’équipe. Chaque membre est informé des étapes à suivre en direct. Cela évite des erreurs ou des appels inutiles. »

L’entreprise Panelux propose des formations afin que chacun s’intègre parfaitement dans ces différents processus d’amélioration et d’évolution. « Les départements travaillent en synergie et c’est toute l’entreprise qui en profite avec une vue bien définie pour l’avenir ».

Par Sébastien Yernaux
Photos : PANELUX

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Publié le mardi 24 septembre 2024
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