Passer d'un puzzle à un cercle

Passer d’un puzzle à un cercle

Rencontre avec Marie-Anne Georgel, Head of Operations, et Vincent Lekens, CEO chez diego Luxembourg.

Société membre de Teseos (groupe Encevo), active dans l’accompagnement de ses clients dans leurs démarches de transition énergétique, diego Luxembourg a été créée pour soutenir les particuliers et professionnels dans leurs projets concernant la production décentralisée, la consommation, le stockage et le partage d’énergie. Son premier focus a été porté avec succès sur l’électromobilité. La prochaine étape concernera les panneaux photovoltaïques et les pompes à chaleur. L’idée est de proposer, à terme, une solution intégrée.

L’aventure diego a démarré en janvier 2022. Comment se sont passés ces quelques premiers mois d’activité ?

Vincent Lekens : L’accent a d’abord été mis sur l’électromobilité, où nous avons rencontré un certain succès avec la gestion de plus de 1 000 points de charge auprès de nos clients professionnels et l’installation d’un très grand nombre de bornes chez des particuliers. Nous avons déjà des retours d’expériences positifs qui font que les clients non seulement recommandent nos services à leur environnement, à leurs voisins, etc. mais souhaitent aussi réaliser leurs prochains projets avec notre soutien.

En parallèle, nous avions prévu de lancer la partie photovoltaïque mais, après analyse du marché, nous avons décidé de reporter cette activité à l’année prochaine car les nouveaux subsides du Gouvernement ne seront effectifs qu’à partir de janvier 2023. En attendant, nous préparons les dossiers ensemble avec nos clients mais le mode opérationnel, tel que nous le connaissons actuellement pour l’électromobilité, ne démarrera qu’en 2023 pour nous assurer que nos clients bénéficient effectivement des nouvelles aides confirmées en conseil de gouvernement le 11 novembre dernier.

Et qu’avez-vous dans les cartons pour la suite ?

VL : Nous envisageons de commencer une activité dans les pompes à chaleur au 2e semestre 2023, puis dans les batteries et l’échange d’énergie à partir de 2024.

Pouvez-vous nous en dire plus sur l’activité pompes à chaleur ?

VL : Comme nous le faisons pour l’électromobilité et le photovoltaïque, nous collaborons avec un réseau de partenaires installateurs, nous sélectionnons un ou plusieurs produits auprès de constructeurs européens et nous accompagnons le client tout au long de son projet. Ce volet s’adresse essentiellement à des clients - particuliers et petites structures - qui ont la volonté de mettre en place une transition énergétique dans le cadre de projets de rénovation.

Quels sont les critères de sélection des produits que vous recommandez ?

Marie-Anne Georgel : Le principal critère est que ces produits soient modulables et assez ouverts pour pouvoir les connecter et les utiliser avec d’autres appareils - onduleurs des panneaux photovoltaïques compatibles avec les batteries et vice versa. Et nous essayons de proposer des produits assemblés en Europe. C’est le cas pour nos bornes de recharge actuelles qui sont produites soit en Allemagne soit en Belgique, même si évidemment de nombreux composants de ces produits viennent d’autres marchés. Pour les panneaux photovoltaïques, c’est plus compliqué pour le moment parce que la majorité des panneaux compétitifs de nos jours sont asiatiques, mais nous souhaitons aller dans ce sens.

VL : En plus de la recherche de matériel, nous avons une recherche de partenaires pour réaliser le travail. Il est important pour nous d’avoir un réseau de partenaires locaux, qui ont une compétence, une renommée, et qui nous permettent d’accompagner le client de manière durable dans ses réflexions.

Le contexte géopolitique mondial fait de l’énergie un sujet-phare en ce moment. Quelle est la volonté politique au Luxembourg ? Et comment vous positionnez-vous par rapport à cela ?

M-AG : Au Luxembourg, la volonté est d’encourager l’autoconsommation. Les primes étatiques vont dans ce sens. Pour les personnes qui vivent dans des maisons unifamiliales, il s’agit de consommer l’énergie qu’elles produisent localement. Pour celles qui vivent dans des résidences, nous avons un modèle qui permet l’utilisation de la production électrique sur le toit de la résidence pour les usages dits communs (parking, ascenseurs, …). Nous sommes face à un changement de paradigme, car, pendant tout un temps, les clients étaient incités à revendre leur énergie sur le réseau pour bénéficier de tarifs d’injection intéressants. La prochaine étape sera la batterie mais, pour l’instant, elles coûtent encore trop cher pour être rentables.

Nous avons à cœur, lors de la préparation de nos devis pour les installations photovoltaïques, d’être le plus exhaustifs possible. Nous ne proposons pas seulement une offre de prix pour du matériel, mais nous incluons à notre proposition un plan de rentabilité qui prend en considération tous les éléments du projet actuel et futur du client (configuration de la toiture, profil de consommation, type de financement, investissement futur…) et qui lui montre à partir de quand son installation sera rentable et quelles seront les économies réalisées.

Quel est l’objectif de diego à terme ?

VL : Sur la partie résidentielle, nous travaillons aujourd’hui sur des « building blocks » composés de pompes à chaleur, d’installations photovoltaïques avec leurs onduleurs et de bornes de recharge. Nous faisons communiquer ces éléments sous forme de puzzle. À moyen terme, nous souhaitons passer de ce puzzle à un cercle où les différents éléments communiqueront de manière souple et intégrée. C’est une vision que nous avons. Aujourd’hui, les outils ne sont pas encore tous là, mais cela reste un objectif et nous nous préparons à l’intégration complète de nos solutions pour nos clients.

Mélanie Trélat
Extrait du Neoamag#51
Plus d’informations : http://neobuild.lu/ressources/neomag
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Publié le mercredi 4 janvier 2023
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