POST habillé en Fairtrade : un exemple parlant

POST habillé en Fairtrade : un exemple parlant

POST Luxembourg remplace progressivement les tenues de ses collaborateurs par des vêtements certifiés Fairtrade. L’expérience semble concluante et séduisante. Le plus gros employeur du pays a placé sa démarche dans une vision plus large, où se croisent RSE, économie circulaire, commerce équitable, économie locale… De quoi encourager à aller dans cette voie. Voire à aller bien plus loin !

Depuis la fin de l’année 2020, les collaborateurs de POST Luxembourg ont commencé à voir changer leurs tenues. Frappées, aussi, du logo Fairtrade. Les conseillers de vente POST Courrier et POST Telecom ont reçu des t-shirts et gilets en coton bio et Fairtrade, puis des chemises et des blouses, ainsi que des bonnets. En un an, on est passé de 6000 à 9000 pièces commandées...

Au moment de faire un premier retour d’expérience, un an après le début de distribution de cette « manne vêtement » estampillée commerce équitable, POST Luxembourg salue ses partenaires de la première heure.

Fairtrade Lëtzebuerg a mené un travail de fond pour convaincre le plus gros employeur du pays (4700 personnes) de s’engager dans cette approche vestimentaire nouvelle. POST a saisi l’opportunité d’affirmer sa politique RSE, d’amplifier son rôle d’exemple, d’offrir toujours le confort et la qualité à ses employés mais en accentuant le critère de durabilité et d’éthique tout au long de la chaîne de valeurs.

Dès fin 2019, avec le support de Fairtrade Lëtzebuerg, POST a sondé le marché des fournisseurs.

Et c’est à 2 pas de son siège dans le quartier gare que POST a trouvé le partenaire de choix : Akabo.

Avec Karel Lambert, le gérant engagé d’Akabo, il y a même eu visite sur place, chez le fabricant, une coopérative indienne.

L’impact du consommateur

Et, après quelques petits réglages pour s’assurer que le vêtement de travail s’intégrait bien dans les critères de qualité et de confort requis pour les différents métiers, POST, satisfait, va plus loin.

« La gamme de vêtements de travail certifiés Fairtrade sera étendue en 2022 », annonce le directeur général Claude Strasser.

Le ministre Franz Fayot, en charge de l’économie, le cas échéant circulaire, mais aussi de la Coopération et de l’Action humanitaire, salue la démarche : « POST fait preuve d’innovation et d’engagement, en appuyant sa responsabilité sociale d’entreprise. C’est important parce que cet employeur emblématique a une belle visibilité et une valeur d’exemple, ce qui aide à la sensibilisation. Le commerce équitable est un choix pionnier. Et on peut montrer, avec cette collaboration locale, que le consommateur luxembourgeois a un impact sur les conditions de travail des producteurs de textile dans les pays à faible revenu ».

Président de Fairtrade Lëtzebuerg, Jean-Louis Zeien abonde dans ce sens. « Nous avons besoin de faire passer les messages et de montrer les exemples. Nous avons besoin de précurseurs. Et POST le fait. Dans le segment des vêtements de travail, il y a des alternatives qui respectent la chaîne des valeurs, l’éthique, le travail dûment rémunéré et pas forcé, les filières naturelles, la santé. Qui permettent de passer de la ‘Fast Fashion ‘ à la ‘Fair Fashion’. Ces produits certifiés équitables, il faudrait les voir encouragés partout, dans les organismes publics comme les entreprises privées. C’est un critère de choix que l’on peut inclure dans les politiques d’achat, voire dans les cahiers de charges ».

Au-delà de l’achat, la revalorisation

En tout cas, l’engagement de POST est assumé et sa direction veut l’inscrire dans la durée, dans une logique intégrée aussi. La réflexion entamée avec Fairtrade Lëtzebuerg a aussi poussé vers le volet Rethink Your Clothes et a actionné d’autres curseurs. Le volet achat, en l’occurrence des produits à base de coton bio et labellisés commerce équitable, « depuis l’origine des matières premières jusqu’à la confection », précise Geneviève Krol, directrice de Fairtrade Lëtzebuerg, se double d’un souci de revalorisation des anciens vêtements.

Chez POST, entre 700 kg et 1 tonne de vêtements (environ 1600 pièces) sont remplacés, par année. Mais ils ne sont plus retirés du circuit et incinérés, comme avant. En 2020, la politique maison a basculé. Les vêtements sans logo – comme les pantalons – sont offerts à des associations, comme la Stëmm vun der Strooss. Les polos de facteurs son recyclés et conditionnés dans les ateliers de la Fondation Autisme Luxembourg, pour devenir par exemple des emballages des pots de miel.

Les t-shirts usagers finissent en chiffons, notamment aux mains des mécanos dans le garage des véhicules POST… Le solde ne part plus en fumée, mais en Allemagne, où un industriel transforme les fibres textiles en matériaux d’isolation, que l’on retrouve dans des sièges auto ou des joints de machine à laver… Et l’upcycling peut aussi apporter son fil à la toile.

Il y a encore des voies à explorer. Et le plus gros employeur du Luxembourg peut sans doute inspirer d’autres acteurs de l’économie locale à s’engager dans ce cercle vertueux.

Alain Ducat
Photos © POST Luxembourg / Akabo / Fairtrade

Photo de groupe (de g. à d.) : Italo Garofoli, Chef de service du Réseau de vente POST Courrier ; Geneviève Krol, Directrice Fairtrade Lëtzebuerg ; Karel Lambert, Akabo ; Claude Strasser, Directeur général de POST Luxembourg ; Franz Fayot, ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire ; Jean-Louis Zeien, Président de Fairtrade Lëtzebuerg

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Publié le lundi 18 octobre 2021
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