Prendre de la hauteur sans effort et en toute sécurité
Grâce à l’ascenseur sur cordes, la paroi verticale devient accessible à tous aussi bien à 90 mètres en haut d’un haut fourneau que sur une façade de bâtiment pour des travaux de peinture et ce, sans maîtriser les techniques de travaux sur cordes issues des pratiques de spéléologie alpine. VTKL a l’expérience et la maîtrise nécessaires pour installer ce type de système et encadrer son utilisation en toute sécurité.
Rencontre Avec Fabien Champredonde, fondateur et gérant de VTKL
La Fête des Hauts Fourneaux a eu lieu à Belval les 1er et 2 juillet avec, comme attraction phare, une tyrolienne reliant les deux hauts fourneaux. Longue de 80 mètres et perchée à 60 mètres, elle a été installée par VTKL, spécialiste de la technique de cordes au Luxembourg, qui, après le succès de l’édition 2016 où 240 personnes se sont jetées dans le vide, a décidé d’innover en 2017 en proposant une nouvelle surprise aux amateurs de sensations fortes : un ascenseur sur cordes. Celui-ci a permis aux plus téméraires de monter à 90 mètres au-dessus du sol, plein vide, le long de deux cordes accrochées à un portique déporté d’une dizaine de mètres du haut fourneau, à la vitesse de 24 mètres/minute. Et ce, en étant toujours en totale sécurité et sans avoir à fournir le moindre effort ou à maîtriser une quelconque technique de grimpe, car l’ensemble est mu par un moteur d’une autonomie de 200 mètres à la montée.
Mais loin de n’être qu’un simple objet ludique destiné à créer l’événement comme c’était le cas à Belval ou à réaliser des cascades dans le contexte des arts du spectacle, cet ascenseur sur cordes est aussi et avant tout un outil qui, du fait qu’il requiert peu de technique, permet de rendre la paroi verticale accessible à tous : « Nous avons déjà fait grimper des enfants dans des arbres et nous en avons fait descendre d’autres dans des puits. On pourrait imaginer faire monter des personnes le long des parois rocheuses du Grund, du Pfaffenthal ou du Müllerthal. Ce dispositif pourrait même être utilisé par des personnes à mobilité réduite et leur ouvrir l’accès à certains métiers, ce sur quoi je travaille avec l’ADEM. », souligne Fabien Champredonde, gérant de VTKL. L’ascenseur sur cordes est, pour l’heure, déjà utilisé par les forces de l’ordre et les brigades de secours dans d’autres pays car il peut supporter le poids de deux personnes plus une civière (charge maximale autorisée : 250 kg).
L’ascenseur sur cordes vient également révolutionner le monde du travail sur cordes, notamment dans le cadre de l’entretien des bâtiments et des éoliennes, ainsi que du secours sur grues et tours. « On n’a pas d’autre choix pour préserver la biodiversité que d’aller vers des bâtiments biomimétiques qui intègrent des serres en toiture, des murs végétaux ou encore des fermes verticales, dont il va falloir assurer l’entretien. Si on utilise les techniques traditionnelles (nacelles, échafaudages, etc.), on risque d’être vite limités. Par contre, si on place des rails autour des bâtiments sur lesquels on attache des ascenseurs sur cordes, les tâches d’entretien sur les parois verticales pourront se multiplier parce qu’elles deviendront accessibles à tous les corps de métier », explique-t-il.
L’outil choisi par VTKL est le treuil ActSafe du fabricant suédois ActSafe Systems. Il a été sélectionné pour son faible encombrement (avec ses 13 kg, il est ultra-mobile) et pour sa polyvalence : « Il peut être installé dans tout type d’endroits, même dans des espaces confinés, et offre une multitude de configurations possibles : en point haut, en point bas, sur soi, déporté, et il peut être télécommandé à une distance de 150 mètres. Il permet de gagner du temps, de l’énergie et offre une grande ergonomie en situation de travail ». Il peut être utilisé par toute personne ayant suivi une courte formation agréée par ActSafe (disponible au Luxembourg chez LC Académie), mais il ne peut être mis en place que par des professionnels expérimentés comme VTKL. Ce type d’ascenseur est compatible avec la solution de rails périphériques Harken qui peut accueillir 2 opérateurs par portion de 3 mètres. L’installation des cordes ne nécessite qu’une seule montée donc d’une part, le nombre d’accès à l’intérieur du bâtiment est limité ce qui augmente le gage de qualité et de sécurité des données et, d’autre part, le temps d’exposition au risque de chute de plain-pied ou en franchissant l’acrotère est restreint à son strict minimum. Une fois les cordes installées, les opérateurs accèdent au bâtiment par le bas et il leur suffit de gérer leur vitesse de déplacement à la verticale au moyen d’une télécommande. En cas d’urgence ou de panne, le système permet de descendre manuellement.
« Le travail sur cordes est au début d’une nouvelle ère : l’ascenseur sur cordes constitue un mix entre les techniques traditionnelles de travail sur parois verticales : nacelles, techniques de cordes et échafaudages », conclut Fabien Champredonde.
Mélanie Trélat
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