Situation humanitaire critique pour les déplacés à Bama, dans l’état de Borno
Médecins Sans Frontières (MSF) a lancé des activités d’urgence pour apporter des soins pédiatriques et nutritionnels à Bama, dans l’État de Borno, au Nigéria, en réponse à une situation humanitaire critique au sein des déplacés qui sont arrivés récemment dans cette ville.
Le manque d’aide notamment en termes d’abris et de soins de santé, a de graves conséquences pour les jeunes enfants. MSF appelle les autorités à fournir urgemment l’aide nécessaire, avant que la situation ne se détériore davantage.
Depuis avril 2018, plus de 10 000 personnes sont arrivées dans le camp de déplacés de la Government Science Secondary School, ou GSSS, de Bama ; beaucoup d’entre eux sont en mauvaise santé. Certains des nouveaux arrivants expliquent avoir fui des zones où ils n’étaient plus en mesure d’assurer leur subsistance. D’autres proviennent des zones où l’armée nigériane est en train de mener des opérations militaires contre les groupes armés actifs dans la région. L’aide fournie n’a pas suivi l’augmentation du nombre de déplacés, qui continuent d’arriver chaque jour. Le camp, conçu pour un maximum de 25 000 personnes, a atteint sa capacité maximale à la fin du mois de juillet.
Des personnes déplacées arrivées récemment à Bama, dans l’État de Borno, au Nigéria, le 15 août 2018. © Nitin George/MSF
Aisa Kache, 35 ans, tenant son fils à l’intérieur du camp GSSS de Bama, dans l’État de Borno, au Nigéria, le 15 août 2018. © Nitin George/MSF
Entre le 2 et le 15 août, les équipes de MSF ont rapporté les décès de 33 jeunes enfants dans le camp. Ce chiffre est extrêmement élevé lorsque l’on considère le nombre total d’enfants de moins de cinq ans dans le camp, estimé à environ 6 000.
De nombreux enfants, souffrant de malnutrition sévère et de complications médicales, ont un besoin urgent de soins intensifs et d’un suivi médical rapproché : la saison des pluies est en cours, ce qui entraîne généralement une augmentation du nombre de cas de paludisme et de diarrhées. L’absence d’un centre nutritionnel thérapeutique et de structures de soins pédiatriques à Bama a des conséquences catastrophiques pour les enfants.
MSF a lancé des activités d’urgence pour apporter des soins pédiatriques et nutritionnels à Bama, dans l’État de Borno, au Nigéria, en réponse à une situation humanitaire critique au sein des déplacés arrivés récemment dans cette ville. © Nitin George
L’hôpital général de Bama, la seule structure hospitalière de la région, n’est pas opérationnel. Les enfants sévèrement malades doivent voyager jusqu’à Maiduguri pour recevoir des soins adaptés. Or, de nombreuses personnes à Bama, ne sont pas en mesure de payer le transport jusqu’à la capitale de l’État de Borno. Et les centres nutritionnels thérapeutiques de la ville sont actuellement débordés. En plus de mettre en place une structure de soins à Bama, entre le 1er et le 12 août, MSF a transféré 26 enfants vers ses centres de soins pédiatriques à Maiduguri.
Des personnes déplacées arrivées récemment à Bama, dans l’État de Borno, au Nigéria, le 15 août 2018. © Nitin George/MSF
Le 16 août, MSF a ouvert une structure de soins de 30 lits pour les enfants de moins de cinq ans sévèrement malnutris et les enfants de moins de 15 ans souffrant de paludisme sévère et d’autres maladies. Il s’agit d’une intervention de court-terme en réponse à la situation humanitaire critique à Bama, en attendant le déploiement d’une aide plus conséquente aux populations. MSF appelle les autorités à apporter une réponse aux besoins humanitaires urgents à Bama, avant que la situation n’empire davantage.
Communiqué Médecins Sans Frontières (MSF)