Soutenir les actions publiques
Trop nombreux sont les entrepreneurs qui hésitent à mener à bien de nouveaux projets, par peur de se voir confronter à des frais initiaux de conseil élevés. Pour parer à cette frilosité, KPMG Luxembourg vient de lancer "K-Start", un programme novateur qui permet aux porteurs de projets de bénéficier d’une expertise gratuite sur une durée limitée.
KPMG a inauguré le programme K-Start, destiné à aider gratuitement les entrepreneurs à lancer de nouveaux projets soutenus par KPMG. Quel est l’objectif recherché ?
Louis Thomas, Head of commercial & industrial sector, et associé Tax, KPMG Luxembourg : Nous avons deux objectifs. Le premier est de vendre le Luxembourg à l’étranger afin d’attirer les investisseurs étrangers dans notre pays. Le deuxième est de permettre aux entrepreneurs luxembourgeois de se développer afin de gagner de nouveaux marchés au Luxembourg comme à l’international.
Nous avons mis en place ce programme pour soutenir les priorités du gouvernement et combattre le syndrome de la première facture. Lorsque des entrepreneurs ont des projets intéressants et réfléchis, ils doivent passer à la vitesse supérieure en consultant des experts qui puissent les guider dans leur démarche. Or cela a un coût conséquent qui peut en rebuter plus d’un.
Aussi, KMPG a décidé d’aider gratuitement les porteurs de projets ou les entreprises existantes dans la phase de démarrage d’un projet à concurrence d’environ 100 heures et avec la mise à disposition d’une adresse pour six mois, en leur apportant toute l’expertise qu’une multinationale comme la nôtre possède, ce, afin de limiter les frais initiaux. Notre programme, qui est le fruit du travail de notre équipe au sein de KPMG Luxembourg, est à l’heure actuelle encore en phase de démarrage.
Quelle est la contrepartie pour KPMG, si contrepartie il y a ?
En premier lieu, en aidant ces porteurs de projets ou entreprises dans la phase de lancement d’un projet, nous nous inscrivons dans les efforts de promotion du pays réalisés par le gouvernement au travers de ses missions économiques à l’étranger ou via ses campagnes de communication.
En deuxième lieu, KPMG cherche par là à nouer des contacts privilégiés avec des entrepreneurs afin de pouvoir bien évidemment poursuivre l’aventure avec eux dans les étapes ultérieures de leur projet, même s’il n’y a aucune obligation légale pour eux.
Comment déployez-vous ce programme ?
Il se déploie sur trois axes, tout d’abord la presse et les clients privés, ensuite le ministère de l’Economie et du Commerce extérieur et les représentations diplomatiques et économiques à l’étranger, et, enfin et surtout, notre propre réseau. Il nous faut, concurremment au gouvernement et aux grands acteurs économiques, vendre le Luxembourg à nos collègues étrangers chez KPMG qui compte 140.000 collaborateurs aux quatre coins du monde.
Signalons que nous sommes, dans le cadre de ce programme, en contact étroit avec les autorités publiques, en particulier avec le ministère de l’Economie et du Commerce extérieur et le GIE Luxinnovation, puisque nous avons un objectif commun.
Comment K-Start se décline-t-il ?
Les personnes concernées prennent contact avec nous. Nous nous entretenons sur les tenants et aboutissants de leur projet initial pour voir s’il est porteur, réaliste et viable, et après une première phase de discussions, nous rentrons dans le vif du sujet en mettant à contribution les collaborateurs de nos différents services, à savoir les services d’audit, de fiscalité et de conseil. Nous aidons l’entreprise avant tout par la réalisation d’études de faisabilité et d’analyses de projets au sens large.
Quels sont les principaux secteurs d’activités concernés ?
Nous nous sommes calqués sur les priorités identifiées par le ministère de l’Economie et du Commerce extérieur, notre objectif étant, comme je l’évoquais, de soutenir les actions publiques.
Ces priorités sont au nombre de quatre, les écotechnologies, les biotechnologies, la logistique et les TIC. S’ajoute à ces secteurs celui de l’automobile, souvent considéré comme cinquième cluster, qui compte de nombreux sous-traitants dans le pays.
D’autres secteurs revêtent également un intérêt, à l’instar de ceux des ressources naturelles et de l’énergie, des produits industriels, et, enfin, des produits de consommation.
Sans transition, nombreux sont ceux qui prétendent que les Luxembourgeois manquent d’esprit d’initiative et n’ont guère la culture du risque. Partagez-vous cette analyse ?
Vous savez, en tant que conseiller, il est un peu facile de faire valoir que les entrepreneurs doivent prendre des risques. Beaucoup trop de gens font la leçon sans jamais avoir fait leurs preuves, ce que je trouve personnellement regrettable.
En cela, je tiens à signaler que j’ai beaucoup de respect, même de l’admiration pour toutes ces personnes qui se lancent dans l’aventure, et que, comme mes collègues, je ne suis pas là pour les encourager à prendre des risques inconsidérés mais bien pour les accompagner dans des initiatives réalistes, viables.
Photo Louis Thomas par Marlene Soares pour LG Magazine