STEINMETZDEMEYER a inauguré ses nouveaux bureaux mercredi 20 mai
Passif, l’immeuble s’inscrit durablement dans son environnement et crée un dialogue avec le contexte urbain.
Le projet
STEINMETZDEMEYER, bureau d’architecture et d’urbanisme, vient d’emménager dans un immeuble de bureaux citadin, construit par lui-même pour ses propres besoins. Situé juste derrière la gare, cet emplacement a été motivé par une volonté de rester en milieu urbain et d’être à proximité des transports en commun. Passif, l’immeuble s’inscrit durablement dans son environnement et crée un dialogue avec le contexte urbain.
« Cet immeuble se trouve dans une rue en pente. Son gabarit marque le dénivellement de la rue, mais avec un accent dans la descente, qui est donné par le volume saillant. La façade est en bardage de mélèze carbonisé, ce qui le rend très dur et forme une protection naturelle. À l’intérieur, nous profitons également de notre environnement grâce aux larges fenêtres ouvertes sur le paysage. Nous avons vraiment l’impression d’être dans la ville. Nous sommes attentifs à la symbiose entre intérieur et extérieur dans l’ensemble de nos projets, à ce que l’architecture donne à son environnement et ce que l’architecture prend du site. Il est intéressant de s’adapter au contexte, de le vivre positivement, sinon, c’est un conflit perpétuel.
C’est un petit immeuble urbain passif (classe A) et low-tech, avec une surface commerciale de 110m2 au rez-dechaussée et cinq niveaux de bureaux de l’ordre de 125m2 chacun. Une structure de béton atypique, comportant des dalles à épaisseur variable, offre des surfaces à portée libre intérieures de 11×12 m. Les allèges sont des poutres inversées pour éviter les retombées de béton en façade, permettant aux fenêtres de toucher le plafond, pour maximiser l’entrée de lumière naturelle. Nous avons travaillé avec une majorité de parois en prémurs béton, laissés apparents à l’intérieur. Les bétons des voiles et dalles coulés sur place, sans souhait particulier de finition, sont également restés apparents, avec leurs défauts et irrégularités. Des parquets de chêne massif apportent la chaleur, et le fini noble apporte le contraste avec le gros œuvre ‘brut de décoffrage’. L’escalier, balancé pour être le plus compact possible, est assez particulier : en acier brut ciré, une grande tôle centrale de plus de 15m de haut est suspendue à la dalle de toiture, les marches en tôle pliée sont fixées aux voiles béton périphériques et à la tôle suspendue via des écarteurs qui laissent glisser la lumière le long des parois.
Nous avons laissé les plafonds le plus nus possible. Tout l’équipement technique et électrique provient du sol. Pour le mobilier, nous avons choisi des meubles de bureau sobres auprès d’un équipementier. Il n’y a que la banque d’accueil qui est faite sur mesure. Les finitions sont simples et brutes, aussi pour une question de budget. Nous avons préféré investir en Ville et être raisonnable sur les finitions. En revanche, pour chaque élément, nous avons recherché l’optimisation en restant cohérents avec nos positions et notre démarche d’architecte en général.
Le bâtiment est très bien isolé et pourvu de triples vitrages généreux optimisant l’éclairage naturel et cadrant de belles vues sur les paysages urbains voisins impressionnants de la gare et des rotondes, avec en arrière-plan les forêts et champs du sud de la ville. Des protections solaires extérieures et automatiques limitent les charges externes en été et une ventilation naturelle par des fenêtres automatisées permet de réactiver l’inertie thermique des dalles en béton les fraîches nuits d’été. Aucune production de froid n’a dû être installée. La ventilation des espaces de travail se fait par des simples VMC individuelles à chaque étage, qui ont un rendement de récupération de chaleur particulièrement élevé et qui évitent les lourdes installations de groupes de ventilation et gaines de distribution à travers tout l’immeuble. Le chauffage, quand nécessaire, profite du raccordement au chauffage urbain et se limite ainsi à de simples pompes de distribution et calorimètres. »
Communiqué par le bureau STEINMETZDEMEYER architectes urbanistes www.steinmetzdemeyer.com
Extrait de « PaperJam 2 », interview par Céline Coubray, édition mars 2015 :
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