Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) : comment les éviter ?
Agir sur les causes de l’absentéisme dans le domaine de la construction. Une action essentielle pour préserver un personnel rare en période de crise de l’emploi dans le secteur.
Au cœur des préoccupations des entreprises du secteur de la construction, on retrouve des taux record en matière d’absentéisme et de reclassement. Zoom sur la 1re cause de maladie professionnelle dans ce secteur comme dans les autres domaines de l’économie : les TMS.
Des pistes sérieuses pour inverser la tendance
TMS est un acronyme pour Troubles Musculo-Squelettiques (TMS). Ils sont devenus un enjeu majeur de santé au travail dans de nombreux secteurs professionnels à commencer par le secteur de la construction. Ces affections qui touchent les articulations et les tissus mous associés, représentent un fardeau considérable pour les salariés eux-mêmes et les entreprises.
Dans cet article, nous porterons un regard sur les impacts des TMS sur la santé des salariés, les coûts économiques associés pour l’entreprise et les mesures préventives nécessaires pour faire face à ce problème croissant.
Mais les TMS c’est quoi déjà ?
Selon une définition de l’INRS, les Troubles Musculo Squelettiques sont des maladies qui affectent les muscles, les tendons, les ligaments, les nerfs, mais aussi les vaisseaux sanguins, les bourses séreuses ou encore les cartilages. Les TMS sont également parfois appelés « Pathologie d’usure ». On comprendra que la répétition, les postures non naturelles pour le corps et la durée d’exposition sont la source de ces risques professionnels. Les signes cliniques sont variés et comportent en général une douleur souvent associée à une gêne fonctionnelle (difficulté à réaliser un mouvement, par exemple...). Cette douleur est plus ou moins réversible.
Les TMS ont une origine multifactorielle et des recherches ont permis de les classer en 4 principaux types de facteurs. Le facteur biomécanique, l’ambiance physique et la composante psychosociale autrement dit le stress et le « vécu au travail » et le facteur individuel.
Si leurs causes sont multiples, leur traitement et leur prévention au quotidien sont propres à chaque entreprise. D’autant plus que les TMS touchent un large éventail de salariés allant des employés de bureau aux ouvriers du BTP, de l’industrie, de la restauration, au personnel des transports, aux professionnels de santé.
Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), les TMS représentent environ 60% de toutes les maladies professionnelles dans le monde.
Les enjeux pour l’entreprise sont nombreux
Des enjeux sociaux et médicaux d’abord avec un coût humain (douleur, handicap, réadaptation, parfois la perte d’emploi pour le salarié), des enjeux financiers ensuite, liés à des coûts directs parfois conséquents mais aussi des coûts indirects souvent ignorés (surcharge de travail du fait de l’absence ou l’incapacité d’un collaborateur, ambiance de travail détériorée, turnover, absentéisme...). Enfin, on peut citer les enjeux réglementaires puisque le Code du travail prévoit l’engagement de la responsabilité du dirigeant en cas de défaillance à préserver la santé de ses collaborateurs.
S’il existe de nombreux enjeux pour l’entreprise, le salarié reste le premier exposé et les conséquences peuvent être lourdes et longues pour lui, ses proches comme pour l’entreprise.
Quand les douleurs apparaissent il est déjà tard, elles peuvent entraîner, en fonction de la pathologie déclarée, une longue période de réadaptation et donc d’absence, en passant par une période potentielle de handicap pendant laquelle les vies du salarié et de l’entreprise sont affectées. Les TMS peuvent aussi conduire à un changement de travail, de fonction, un reclassement interne, des adaptations de postes ou même une perte d’emploi.
La prévention : tous acteurs !
« Il vaut mieux prévenir que guérir », souligne le dicton. Au regard de tous ces enjeux, il y a donc potentiellement beaucoup à perdre tant pour l’entreprise que pour les salariés. La prévention des TMS est essentielle pour réduire leur incidence et atténuer leurs impacts sur la santé et l’économie de l’entreprise. La prévention passe par l’implication tant de l’employeur que des salariés.
Ensemble, ils sont amenés à collaborer pour identifier les situations à risques et mettre en place des mesures tant efficaces que durables. Mettre en place une réelle démarche passe par une approche structurée où chacun, dans l’entreprise, est une partie prenante, formée et impliquée.
Des pistes de solutions efficaces et peu coûteuses existent
Chaque entreprise choisira de mettre en place sa propre stratégie, parfois avec une aide extérieure, comme celle de l’Institut Luxembourgeois de la Qualité de Vie au Travail. Que ce soit par le biais de diagnostics TMS, d’ateliers participatifs ou ludiques de sensibilisation, une réelle démarche TMS avec des formations dédiées, nous vous accompagnons à chaque étape.
Certaines entreprises choisiront de se lancer dans une démarche d’amélioration continue de la Qualité de Vie et des Conditions de Travail pour agir de façon globale sur le pilier social de la RSE.
En entreprise, prendre en main la prévention est un investissement dès lors qu’on se donne les moyens de travailler de façon structurée et durable.
En bref
Les Troubles Musculo-Squelettiques représentent un enjeu majeur de santé au travail avec des répercussions sur la santé des salariés et les finances de l’entreprise. La prévention des TMS s’organise autour d’une approche globale, impliquant la sensibilisation, l’ergonomie et des pratiques de travail adaptées. En investissant dans la prévention des TMS, les entreprises peuvent créer un environnement de travail plus sûr, plus productif, et plus attractif tout en améliorant la santé et le bien-être de leurs employés… un seul mot d’ordre… Qualité de Vie au Travail : Tous acteurs !
Auteur : Fabien Rohrbacher. Consultant formateur en QVCT, spécialisé en TMS à l’Institut Luxembourgeois de la Qualité de Vie au Travail, société d’impact sociétal sans but lucratif, agréée par le Ministère du Travail, de l’emploi et de l’économie sociale et solidaire.
Plus d’information : www.qvt.lu ou info@qvt.lu
Texte et photo de l’Institut Luxembourgeois de la Qualité de Vie au travail (ILQVT)
Cet article est issu du dossier du mois sur la construction durable, Doheem