« Un peu d’intelligence collective »
La rénovation entre enjeux, perspectives et obligations réglementaires C’était le sujet de la 7e édition de Meet&Build, organisée le 16 janvier à l’IFSB, en collaboration avec Picto Communication Partner. Autour de la table, quatre profils complémentaires. En face d’eux, plus de 80 participants pour ce rendez-vous qui rassemble toujours davantage.
Bruno Renders, directeur général du CDEC, a posé le contexte. Dans le cadre du Green Deal européen qui vise zéro carbone à l’horizon 2050, la réduction de l’empreinte de la construction est un enjeu majeur. 40% de la consommation énergétique européenne lui sont imputés et la rénovation constitue un levier de progression important, sachant que 75% des bâtiments existants sont des passoires énergétiques, que 90% d’entre eux seront toujours debout en 2050 et que le taux de rénovation est inférieur à 1% par an alors que l’ambition est fixée à 3%. Des solutions existent (utilisation de matériaux bas carbone, biosourcés ou circulaires, « emballage » des bâtiments avec des modules préfabriqués qui intègrent isolation et technique, entre autres), mais une approche qui intègre les volets technique, financier, réglementaire et produit est nécessaire. « Faire d’une pierre plusieurs coups en rénovant tout en réduisant l’empreinte carbone des bâtiments, est possible, il faut juste un peu d’intelligence collective », conclut-il.
Dirk Kintzinger, directeur adjoint du Fonds du Logement, a exposé la stratégie de rénovation établie par le 1er promoteur public luxembourgeois pour participer à la lutte contre le réchauffement climatique. Le potentiel est là : 84% des 345 bâtiments dont le Fonds du Logement est pleinement propriétaire, ont une classe énergétique comprise entre D à I et la majorité sont chauffés au gaz ou au mazout avec une consommation moyenne annuelle de 119 kWh/m2. Parmi les mesures prises pour y parvenir : renforcer l’efficacité énergétique des bâtiments et remplacer les installations basées sur des énergies fossiles. D’ici 2046, le Fonds du Logement prévoit de rénover 1.600 logements pour un coût total de 360 à 515 millions d’euros, ce qui permettrait de réduire de 75% ses émissions de gaz à effet de serre.
Rénover, comment s’y prendre ? C’est la question à laquelle Anass Haddaji, responsable opérationnel chez COCERT, a répondu. D’abord en définissant des objectifs (confort thermique et acoustique, réduction de la consommation énergétique, réduction des risques pour la santé, augmentation de la valeur du patrimoine, indépendance énergétique), puis en établissant un diagnostic du bâtiment (environnement, matériaux mis en œuvre, techniques spéciales) et enfin en isolant tout en gérant correctement les ponts thermiques. Il souligne l’importance d’un bon accompagnement : « Pour parvenir à un bon résultat, il faut un savoir et un savoir-faire ».
Concernant le savoir et le savoir-faire, Alexis Sikora, directeur de l’IFSB, a présenté quelques-unes des formations proposées par le centre de formation aux salariés manuels et à l’encadrement. Elles concernent l’assainissement énergétique et la rénovation durable, la mise en œuvre de solutions de rénovation à partir d’éléments préfabriqués et d’ici le printemps, la stratégie d’intégration des systèmes photovoltaïques dans une entreprise ou sur un bâtiment. L’IFSB met ses propres infrastructures à disposition des personnes formées pour leur permettre d’aborder concrètement les problématiques rencontrées sur différents types de bâtiments. Il a rappelé que le FSE, le ministère du Travail et celui de l’Environnement peuvent prendre en charge les frais d’inscription et une partie des frais journaliers.
Rendez-vous le 20 février pour une prochaine édition consacrée aux matériaux innovants.
Mélanie Trélat
Photos : ©Fanny Krackenberger