Une transition vers un environnement durable
Le bâtiment de l’IFSB (Institut de Formation Sectoriel du Bâtiment) a accueilli le traditionnel événement de lancement du 26e numéro du 4x3, le magazine durable d’utilité publique. Partenaires, sponsors, mécènes et invités d’infogreen.lu ont pu échanger sur la transition durable et la préservation de l’environnement.
Vous étiez à nouveau nombreux pour l’événement de présentation du 4x3. En effet, une centaine de personnes a répondu à l’invitation de Frédéric Liégeois, fondateur de Picto Communication Partner et infogreen.lu.
Bruno Renders, Administrateur-Directeur Général du CDEC (Conseil pour le Développement Économique de la Construction), hôte de l’événement, a rappelé que le secteur de la construction, même s’il est tendu en ce moment, recèle un certain nombre de solutions et d’opportunités pour l’avenir. De son côté, dans son mot d’accueil, Frédéric Liégeois a mentionné « la grande fierté de toute l’équipe d’avoir mis en place un business model qui correspond aussi à des enjeux sociaux et sociétaux. Nous sommes toutes et tous concernés, chacun à notre échelle, pour protéger la planète via nos actions au quotidien ».
Transition
Le 1er dossier de ce 26e numéro de 4x3 est consacré à la transition et aux différents moyens mis en place pour garantir un avenir durable à la planète.
Bruno Renders a notamment évoqué la progression du secteur du bâtiment. « Cela fait 22 ans que j’ai monté cette maison de l’IFSB, et cela fait 22 ans que nous sommes en transition tous les ans. Le but est de concevoir un futur qui est plus résilient, plus durable, moins carboné. Aujourd’hui, on pense qu’il faut faire mieux avec moins. C’est aussi ça la résilience et c’est ça aussi la décarbonation. Il faut réfléchir constamment à la manière de construire, notamment au volume de matériaux que nous mettons en œuvre, ou aux capacités à peut-être les imaginer en moins grande quantité, de réutiliser ce qui peut l’être. L’ambition de l’Union européenne, c’est de passer à 3% de bâtiments rénovés chaque année. Aujourd’hui, on est à 0,7%. Le chemin est encore long. »
Romain Poulles, président du Conseil supérieur pour le développement durable (CSDD), a présenté le concept des néo-écologistes, non sans donner quelques chiffres parlants. « L’agriculture biologique a doublé de surface en 10 ans en Europe, mais également quadruplé son chiffre d’affaires. Trois fois plus de consommateurs se tournent aujourd’hui vers des alternatives écologiques, avec des emballages réutilisables, des achats en vrac ou des réutilisations de produits. Je pourrais continuer la liste pendant longtemps. Ce sont évidemment des opportunités. La notion d’écologie a considérablement évolué au fil des années et est passée d’une discipline purement scientifique à un large mouvement sociopolitique. La néo-écologie met un accent sur les solutions immédiates, mais en intégrant quand même des stratégies à long terme. Elle souligne également les défis mondiaux et leurs solutions qui doivent être pris en compte par l’ensemble des citoyens. Je reste tout de même optimiste dans la mesure où, selon une étude de l’OCDE, deux tiers des consommateurs interrogés sont prêts à adopter un comportement durable. Ils ne sont pas des écologistes militants mais des personnes conscientes que notre avenir est déterminé par nos actions d’aujourd’hui. »
Tilly Metz, Députée européenne (Déi Gréng), a récemment publié le livre « La transition sera sociale, ou ne sera pas ». « J’ai demandé à différents acteurs engagés, comme Caritas, le CELL ou Greenpeace, de contribuer à ce livre via des témoignages. Quand on aborde la taxe carbone et que l’on observe les chiffres, on se rend compte que ce sont les populations les plus vulnérables qui supportent financièrement cette transition écologique. Il existe un véritable fossé entre les personnes dans le besoin et celles qui n’ont aucun souci financier. Il faut donc prendre l’argent où il est, c’est-à-dire chez les ultra-riches. Ceux qui se déplacent en jet privé. Je pense également aux grosses entreprises qui réalisent des bénéfices énormes. C’est une histoire d’opportunités et de défis, et non d’interdits. On a besoin d’un cadre pour réaliser cette transition écologique. Pour ce faire, c’est aux politiques de prendre des décisions cohérentes. »
4x3 magazine propose toujours un Grand entretien pour séparer les deux dossiers. Frédéric Liégeois a mis en avant Lara Schroeder, Natural Translator. Cette dernière a présenté sa profession au service de la nature. « Je travaille en parallèle avec, d’un côté, le scientifique, c’est-à-dire l’écologie, la biodiversité, la durabilité, et de l’autre côté, l’outdoor, l’aventure vivante. Les expertises sont très importantes dans le domaine de la transition. En ce qui me concerne, je pratique beaucoup l’escalade. Je peux donc apporter mon expertise dans de nombreux domaines via cette discipline et les rendre plus accessibles aux novices. Et de l’escalade à la nature, il n’y a qu’un pas rapidement franchi. Si chacun décide d’en franchir un, c’est évidemment important pour la planète. »
Nature humaine
Le second dossier du magazine est consacré à la préservation de l’environnement au Luxembourg qui est cruciale face aux défis contemporains. La sensibilisation à ces enjeux est essentielle pour garantir un avenir durable, favorisant la qualité de vie, la santé écologique et la conservation des écosystèmes uniques du Luxembourg.
Selon Norry Schneider, Coordinateur Transition Luxembourg au CELL (Citizens for Ecological Learning & Living), « la résilience, c’est la solidarité. À travers nos jardins communautaires ou nos projets alimentaires, CELL contribue à transformer le territoire au travers de lieux participatifs et citoyens. L’innovation est très importante pour que le monde bouge, mais elle doit être utilisée intelligemment. L’économie a également un rôle à jouer dans cette transition. Il y a plein de citoyens qui sont en train de créer des économies locales, des entreprises. Par exemple, les coopératives énergétiques. Au Luxembourg, il y en a une quinzaine. Ça doit faire 1.500, voire 2.000 personnes qui participent, qui sont porteurs de quelque chose. C’est important d’apprendre les uns des autres. »
Paul Braun, conservateur digital au Musée National d’Histoire Naturelle a présenté le programme « inaturalist » qui permet de partager des observations et des photos propres aux espèces sauvages. « Les scientifiques ne peuvent pas être partout à la fois. La coopération est donc importante pour observer les changements. Ce programme est un des artisans de la collecte et de la digitalisation des données dans lesquelles le ‘natur musée’ est engagé depuis de nombreuses années. C’est également pratique pour mieux repérer les espèces invasives ou en voie d’extinction. Il existe également le Digital Challenge. Sur une période de quelques jours, on détermine 600 régions à travers le monde qui peuvent envoyer des informations. Une initiative qui a encore connu un franc succès puisqu’en 4 jours, l’application a recueilli 2,5 millions d’observations venant du monde entier. Ensemble, nous sommes plus forts pour sauvegarder la planète. »
Jacques Hoffmann, Responsable ESG (Environmental, Social & Governance) chez Banque Raiffeisen, a présenté les nombreuses initiatives durables. « Toujours volontaire pour une implication en faveur de l’environnement, Banque Raiffeisen essaie d’impliquer autant ses clients que ses employés dans différentes actions. Grâce à notre carte de crédit durable, nous avons déjà pu planter 61.677 arbres, que cela soit au Luxembourg avec notre partenaire la Fondation Hëllef fir d’Natur de natur&ëmwelt ou au Bangladesh via l’ONG Friendship Luxembourg. Nous proposons également des produits intéressants comme le prêt personnel R-Eco qui a pour but principal de contribuer à la transition écologique. Mais également de participer activement dans les démarches retenues dans le 3e Plan national pour un développement durable du Luxembourg. Enfin, les employés retroussent régulièrement leurs manches pour planter des arbres au Grand-Duché. Ce travail physique est important à mes yeux, car le corps comprend autant que l’esprit, qu’il est important de réaliser des gestes pour l’environnement. »
Enfin, Ivana Palamarevic, responsable Marketing et Communication chez Planet B a mis en avant le certificat « Travelife certified » reçu lors de l’ITB, le plus grand salon professionnel du tourisme au monde. « Nous sommes le premier tour operator au Luxembourg à être certifié par ce label durable. C’est évidemment une belle reconnaissance pour notre travail en matière de durabilité et de responsabilité sociétale dans le secteur du tourisme. Avec nos voyages, nous soutenons les acteurs locaux, la population, les ressources naturelles et l’économie locale. On se focalise sur des vols directs qui diminuent notre impact carbone. Sur place, nous favorisons les transports en commun, comme les trains. Nous recherchons également des hôtels et des hébergements authentiques pour améliorer notre impact sociétal. Les interactions locales sont importantes pour mieux comprendre les enjeux environnementaux du pays. »
Une start-up et de la solidarité
Lors de chaque événement de présentation du 4x3 magazine, une start-up est mise à l’honneur. C’est MissBak, par l’intermédiaire de Ahoua Bakayoko, qui a été placée sous les projecteurs. Après 10 ans dans le secteur de la finance, cette dernière a décidé de se lancer dans l’entrepreneuriat. « Au fil de mes nombreuses recherches pour trouver des solutions naturelles aux allergies de mon fils, je suis devenue, en quelque sorte, une ’experte’. Je me suis donc formée pour créer MissBak qui est une marque de soins corporels naturels et éthiques. Je suis déterminée à centrer ma marque sur un impact environnemental positif. Je travaille également avec les ateliers du Tricentenaire qui sont chargés de conditionner mes produits. C’est une belle aventure humaine qui m’a fait rencontrer de nombreux partenaires. Ensemble, nous souhaitons que nos clients adaptent leurs comportements de consommation. »
Enfin, la Chaîne de solidarité a permis d’offrir un chèque de 1.000 euros pour soutenir Handicap International Luxembourg et son projet « Préparation à l’urgence – Crise des personnes déplacées ». Une action importante pour soutenir les victimes au Liban. Anaïs Bourgeois, responsable Marketing relationnel, a présenté la situation. « Les populations vivent dans un stress constant. Elles ne savent pas de quoi demain sera fait. C’est vraiment un contexte très compliqué. Nous apportons un appui en termes de réadaptation et un appui psychosocial. Nous travaillons avec des partenaires qui sont sur place, proches des populations. Nous apportons aussi de l’appareillage, notamment pour les bébés. »
Frédéric Liégeois, Infogreen, In4Green, 4x3 SIS et Picto Communication Partner tiennent à remercier les mécènes de l’événement : IFSB/CDEC, Fiducie Consult, Betic, Coeba, TK Elevator Luxembourg, ainsi que l’ensemble des annonceurs et sponsors.
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Sébastien Yernaux
Photos : Fanny Krackenberger