Au Guatemala : l’état d’urgence prolongé jusqu’au 5 août
Fin avril, le Guatemala déclarait 289 cas de Covid-19 et 7 morts. D’après notre partenaire, la réelle situation d’infection était inconnue…
Actuellement, le Guatemala déclare au 30 juin 16.930 cas, dont 13.049 cas actifs et 727 décès. Mais, les experts indiquent que le nombre de tests est si minime qu’il faut estimer que les chiffres à l’échelle nationale sont 10 fois plus élevés que les chiffres officiels.
Plus inquiétant encore, notre partenaire déplore que la corruption ne permette pas l’achat du matériel nécessaire à la santé des habitants et donc, par conséquent, les hôpitaux sont complètement dépassés par la situation. Certains ne font plus de tests car ils n’ont plus de capacités. Le personnel médical ne dispose pas du matériel de protection (on dit que 50% du personnel est déjà infecté), ni de traitements et d’équipement médical (thermomètres, médicaments, lits, oxygène etc). Le personnel n’a pas la possibilité d’isoler les patients positifs et le personnel n’est pas formé. Un comité d’experts avait été formé par le gouvernement, mais 2 des 3 médecins ont déjà démissionné de leur fonction. L’état d’urgence a été prolongé jusqu’au 5 août.
Chez notre partenaire, dans la commune de Cahabón, uniquement 24% de la population dispose d’eau courante, ce qui induit un très grand problème pour effectuer les mesures d’hygiène. Cahabón est toujours la commune avec le taux le plus élevé de malnutrition et de pauvreté, cela pourra avoir un impact néfaste sur l’évolution des personnes infectées.
Bon nombre de personnes ne respectent pas les règles, car ils ne croient pas à la maladie. Cette croyance est soutenue par le maire qui organise des fêtes publiques avec de très nombreuses personnes sans aucune mesure barrière.
Le Centre de Santé fait néanmoins de son mieux pour le traçage des contacts des cas positifs. Aux 5 points d’entrée dans la commune, des contrôles sont organisés. Il est très probable que de très nombreuses personnes s’infecteront et mourront sans n’avoir pu être testées ou même sans avoir pu atteindre un Centre de Santé à cause de leur éloignement géographique de ces Centres. D’autre part, les q’eqchi’s n’ont souvent pas l’habitude de fréquenter les centres de santé car ils y sont souvent traités sans respect. Même les communautés très isolées ne sont pas indemnes car les habitants doivent sortir aux centres plus peuplés pour s’approvisionner. Comme ils ne disposent pas de beaucoup de revenus, ils ne peuvent pas faire de stocks pour une ou plusieurs semaines, mais doivent sortir souvent, ce qui constitue à chaque sortie un risque d’être infecté. De plus, si une personne d’un foyer est infectée, le risque est accru pour les autres membres du ménage, puisqu’une même pièce sert à cuisiner, à séjourner et à dormir. Un foyer comprend en moyenne 5,32 personnes.
Comme il y a des cas positifs à Cahabón même, notre partenaire a mis au point une stratégie afin de garantir au mieux la sécurité du personnel présent sur les sites de la fondation afin de s’occuper des bêtes et des champs. Éventuellement le nombre de personnes présentes sera diminué et les activités comprendront prioritairement le soin des bêtes, dans le pire des cas, on laisserait de côté le travail des champs. Toute l’activité d’enseignement est suspendue dans les deux écoles. Il n’y a pas encore de date pour la reprise des cours. Le ministère a proposé de basculer vers un système d’enseignement à distance, cependant, cela n’est pas possible à Cahabón où 73% des communautés n’ont pas d’électricité ni de réseau mobile. Les formations des paysans externes à l’école ne sont pas possibles non plus car les réunions de plusieurs personnes sont interdites. Le partenaire élabore des programmes-radio adaptés à l’évolution de la situation.
Il est malheureusement évident que les résultats escomptés ne sauront être atteints d’ici la fin de l’année.
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partage.lu - Bridderlech Deelen