Bientraitance : 10 ans de bienveillance et d’engagement
Célébrée au cœur de la Banque de Luxembourg, la soirée du 10ᵉ anniversaire de l’ASBL Bientraitance a été marquée par des interventions inspirantes et des témoignages poignants. Un moment clé pour revenir sur une décennie d’efforts en faveur de pratiques respectueuses dans les organisations.
Une soirée sous le signe de la réflexion et du partage.
« Ce soir, nous célébrons une décennie d’engagement collectif pour la bientraitance », a annoncé Willy de Jong, président de l’ASBL Bientraitance, en ouverture de la soirée. Ce rendez-vous exceptionnel a rassemblé des figures clés du secteur social et institutionnel, comme Marco Deepen, chef de la direction générale de l’enfance au Ministère de l’Éducation nationale, ou encore Sandy Kubaj, coordinatrice du département Santé sociale du ministère de la Santé.
L’événement a également été ponctué par les interventions de Virginie Stevens, directrice de l’ASBL, qui a projeté des témoignages vidéo de collaborateurs des organisations signataires de la Charte de la Bientraitance. « Ces histoires de terrain illustrent l’impact concret de nos actions », a-t-elle expliqué avec émotion. Les témoignages, à la fois personnels et universels, ont apporté une dimension humaine et vivante aux discussions.
Un dispositif né de la nécessité
Willy de Jong a rappelé les origines du Dispositif Bientraitance, initié en 2014 à la suite de scandales impliquant des abus dans diverses institutions. « Ce fut un électrochoc, mais aussi un point de départ pour instaurer une tolérance zéro envers toutes formes de violences », a-t-il souligné. L’élaboration d’une charte, la création du poste de Délégué à la Bientraitance et la mise en place de formations obligatoires ont permis de structurer une démarche cohérente et ambitieuse.
Marco Deepen, dans son discours, a salué cette initiative pionnière : « Nous avons construit, pierre par pierre, un dispositif qui s’appuie sur des bases solides. Mais le travail n’est jamais terminé. » Il a également rappelé l’importance des subventions étatiques, notamment pour les crèches et maisons-relais à travers le Service National de la Jeunesse, afin de maintenir des formations accessibles à tous.
Santé et bientraitance : un duo indissociable
« La bientraitance n’est pas seulement l’absence de maltraitance, c’est un état d’esprit qui améliore le bien-être global », a déclaré Sandy Kubaj. Elle a insisté sur l’importance des relations bienveillantes, notamment dans le domaine de la santé, où la vulnérabilité des personnes est souvent exacerbée. Partageant une anecdote personnelle, elle a démontré comment de petits gestes attentionnés, comme nettoyer les lunettes d’un patient, peuvent transformer une relation.
Diversité, inclusion et vigilance face aux abus
Yuriko Backes, ministre de l’Égalité des genres et de la Diversité, a abordé la bientraitance sous l’angle de la lutte contre les discriminations et la violence. « Nous devons être intraitables face aux abus de pouvoir et aux inégalités », a-t-elle affirmé. Elle a annoncé la création prochaine d’un centre national pour simplifier le parcours des victimes de violences, et a mis en avant le Plan d’action national contre la violence fondée sur le genre. « Ces projets renforcent nos engagements communs pour une société plus juste », a-t-elle conclu.
Une perspective gériatrique sur la bientraitance
Le Dr Sophie Moulias, médecin gériatre, a enrichi les discussions avec une perspective axée sur la maltraitance des aînés. « Les violences psychologiques, souvent invisibles, sont en augmentation depuis la pandémie », a-t-elle prévenu. Elle a dénoncé la banalisation de pratiques comme la contention physique, tout en plaidant pour une formation accrue des professionnels.
Pour Sophie Moulias, reconnaître les signaux de maltraitance est essentiel : « Ne pas agir, c’est être complice. » Elle a également insisté sur la nécessité de créer des environnements propices à des interactions respectueuses. « La bientraitance n’est pas une option, c’est une responsabilité collective », a-t-elle martelé.
Une vision tournée vers l’avenir
L’un des moments forts de la soirée fut l’annonce par Willy de Jong de l’ouverture des services de Bientraitance asbl à d’autres organisations dès 2025. « Notre expertise et nos formations seront accessibles à un public élargi, mais cela nécessite un investissement de la part des petites structures pour assurer une qualité optimale », a-t-il précisé.
La soirée s’est conclue sur une note de gratitude. Willy de Jong a adressé ses remerciements aux collaborateurs, formateurs et partenaires, sans oublier la Banque de Luxembourg pour son accueil. Il a réservé une mention spéciale à Virginie Stevens et son équipe pour leur dévouement quotidien et l’organisation impeccable de cet événement.
« Ensemble, nous construisons une culture de bientraitance où chacun se sent protégé et respecté », a déclaré Virginie Stevens, en guise de clôture. Une soirée marquante, qui réaffirme l’importance de la bientraitance dans tous les aspects de la société.
Un avenir prometteur pour une initiative essentielle
Alors que l’ASBL Bientraitance s’apprête à élargir son champ d’action, ses dirigeants rappellent que le combat contre les abus nécessite une vigilance de tous les instants. Les témoignages et discussions de cette soirée soulignent combien la bientraitance est une valeur à protéger et à transmettre.
Sébastien Yernaux
Photos : © infogreen.lu