Le dossier du mois

Une thématique dans chaque #DossierDuMois, avec la rédaction d’Infogreen et l’expertise de nos partenaires

Publié le 26 février 2018
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février 2018

Ce déchet, mon ami

« Le secret de l’industrie moderne, c’est l’utilisation intelligente des résidus », disait Roy Lewis. Cette citation apporte une valeur ajoutée au déchet trop souvent considéré comme un résidu inerte. Le déchet est au cœur des préoccupations environnementales, en limiter la production et le réemployer sont des solutions d’avenir.

Ce déchet, mon ami
Ce déchet, mon ami
Ce déchet, mon ami

En novembre 2017, la Chine connue comme étant le plus grand pollueur mondial a fermé ses portes à l’importation des déchets internationaux. Elle repose selon le ministère de l’Environnement chinois sur une volonté de « protéger les intérêts environnementaux et la santé des personnes ».

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C’est maintenant définitif, l’Europe doit gérer les millions de tonnes de déchets qu’elle avait l’habitude de « refourguer » à ses voisins chinois. Le secteur mondial du recyclage risque d’être très impacté par cette décision.

D’après un rapport réalisé par l’Agence européenne pour l’environnement en 2015, 3,4 % des émissions de gaz à effet de serre européennes seraient dues à la gestion des déchets. L’empreinte carbone des déchets serait en réalité sous-évaluée.

« Déchet mon ami », paradoxe ? Selon la Banque mondiale, près d’1,3 milliard de tonnes de déchets solides par an sont générés dans le monde. Cela représente près de 25 000 « Titanics ». Ce nombre atteindrait 2,2 milliards d’ici à 2025.

Ces chiffres nous les connaissons déjà et dressent un état des lieux alarmant. « À tout problème, une solution », telle doit être notre devise et c’est certainement celle des acteurs de la gestion des déchets au Luxembourg qui mènent une politique de valorisation. C’est aussi le principe d’une tendance qui se renforce de plus en plus, celle de l’Upcycling. Le reconditionnement, lui, va vouloir remettre en état un appareil et souvent inclure une dimension sociale qui englobe les compétences de bénévoles ou de personnes réfugiées.

Et dans le fond, pourquoi ne pas aussi apprendre soi-même à donner une seconde vie à nos objets du quotidien en fréquentant un Repair Café, lieu convivial qui permet non seulement de se poser mais aussi de réparer nos appareils sous l’œil avisé d’experts dans divers domaines ? On peut ainsi lutter à son niveau contre l’obsolescence programmée.

C’est certainement aussi la conception des personnes qui ont décidé de générer le moins de déchets possible en commençant par leur foyer, leur garde-robe, leur façon de consommer en donnant l’envie à d’autres de suivre cette voie… c’est le mouvement Zero Waste.

Sara Liégeois

La prévention, une priorité
La prévention, une priorité

État des lieux de la situation en termes de déchets au Luxembourg avec Carole Dieschbourg, ministre de l’Environnement.

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Quelle est la quantité de déchets produite au Luxembourg ? Quelle tendance peut-on observer ces dernières années ?
On constate que le volume des déchets ménagers et assimilés résiduels (ceux qui sont repris par les communes dans les poubelles grises) a sensiblement diminué au cours des dernières années, passant de 327,5 kg par habitant et par an en 2010 à 281,7 kg par habitant et par an en 2016. Compte tenu du fort accroissement de la population, cette réduction se chiffre à 46 kg par personne et par an.

La quantité de déchets de papier ramassés dans le cadre de collectes séparées, dans les bulles ou dans les centres de recyclage, baisse, elle aussi. Et ce, tant en valeur absolue qu’en valeur spécifique (c’est-à-dire en kg de papier par personne et par an). Ce phénomène s’expliquerait en partie par une diminution des journaux, publicités et courriers imprimés qui, pourtant, devrait être contrebalancée par une augmentation des cartons et papiers d’emballage utilisés notamment pour la livraison d’articles achetés sur Internet. Une analyse plus approfondie de ce phénomène devrait bientôt être réalisée.

La collecte de verre reste, quant à elle, stable en valeur absolue, mais elle diminue en valeur spécifique. Ceci est probablement à mettre en lien avec la hausse de la consommation de boissons en bouteilles en PET et se reflète dans l’augmentation des valeurs absolue et spécifique de la fraction PMC (sacs bleus). Il est à noter que le poids des bouteilles PET étant nettement moindre que celui des bouteilles en verre, ces deux fractions ne peuvent pas être directement comparées.

Selon le plan national de gestion des déchets et des ressources, les déchets biologiques, les métaux, les matières inertes et les matières problématiques (récoltées par la SuperDrecksKëscht) ont diminué au cours des cinq dernières années alors que, dans le même temps, les plastiques, les articles d’hygiène et les matériaux composites ont augmenté. De plus en plus de plastiques et de composites font en effet leur entrée sur le marché et s’accumulent au fil des années dans les ménages. De par un meilleur réseau de collecte, il est possible de récupérer plus de matériaux.

Que deviennent les différents types de déchets ?
Les déchets biologiques, qui sont essentiellement des déchets organiques ménagers du type herbe de tonte ou restes alimentaires, sont traités dans des installations de compostage ou de méthanisation. Ils servent à la production d’électricité, de chaleur ou de gaz qui sont ensuite injectés dans le réseau. Ils permettent aussi de produire un compost utilisé par les particuliers, les communes et les agriculteurs.

Les déchets ménagers recueillis par collecte séparée, bulles ou centres de recyclage sont également valorisés.

Les déchets de verdure au Luxembourg proviennent des ménages privés pour les petites quantités. Cette gestion est du domaine de compétences des communes. Or, l’administration de l’Environnement vient de publier une brochure sur la gestion des déchets de verdure dans le propre jardin début 2018.

Les grandes quantités de déchets de verdure ligneux issus de l’agriculture, de la sylviculture, de l’horticulture et de la viticulture sont collectés via un réseau de collecte et de gestion des déchets de verdure.

Le verre (qui ne doit se composer que d’un seul matériau) est broyé en plusieurs étapes : les impuretés sont retirées par le biais de séparateurs magnétiques, d’aéro-séparateurs et de tamis. Le granulé ou la poudre de verre ainsi obtenue est fondue et transformée en nouveaux produits.

Les matériaux de construction minéraux sont broyés et tamisés. Les polluants et les substances indésirables, tels que le papier ou les métaux (par exemple les clous), sont retirés. Ensuite, ce matériau peut être réutilisé, notamment dans la construction de routes.

Une fois qu’ils ont été triés et que les matières indésirables ont été retirées, les métaux sont broyés et utilisés dans des aciéries (métaux ferreux) ou d’autres usines (métaux non-ferreux) pour la fabrication de nouveaux produits.

Quant au plastique, les différents types sont triés puis transformés en nouveaux produits et réintroduits dans le circuit économique. Les plastiques encrassés ou ne se composant pas d’un seul matériau sont soumis à une valorisation énergétique. Le PET, dont sont par exemple composées les bouteilles en plastique, est broyé en France ou dans d’autres pays voisins du Luxembourg. Ce produit broyé est de nouveau importé afin d’être réutilisé pour la production de nouvelles préformes de PET.

Existe-t-il des filières de revalorisation au Luxembourg ? Et quelles sont-elles ?
Le Luxembourg dispose de grandes filières de revalorisation pour les déchets de ferraille (fer, acier, etc.), ainsi que d’une industrie de revalorisation d’aluminium. En plus, nous disposons d’une industrie qui revalorise les déchets de cuivre. Une autre grande filière est celle du plastique et notamment du PET. Finalement, l’industrie du ciment nous permet de revaloriser les scories industrielles.

Quels sont les déchets qui posent problème ?
Il s’agit des déchets alimentaires, mais aussi des emballages et plus particulièrement, les emballages superflus, les suremballages, les sacs en plastique, les gobelets à usage unique et les capsules de café qui représentent à elles seules 570 tonnes par an (soit 40,8 millions de capsules par an). Le littering (les déchets sauvages jetés dans les espaces publics), pose également problème, ainsi que les terres d’excavation.

Qu’en est-il des déchets de construction et de démolition ?
Dans l’optique de l’économie circulaire, la déconstruction de constructions existantes est préférable à la démolition puisqu’elle permet une réutilisation et un recyclage importants des matériaux de construction. Afin de favoriser la réutilisation, il faudra cependant que le modèle d’économie circulaire s’intègre d’abord dans la réflexion des maîtres d’ouvrage et des fabricants de matériaux. Ensuite, la conception architecturale des bâtiments, ainsi que la gestion des chantiers seront adaptées selon ce concept. Or, le recyclage des matières de la construction n’est pas possible sans tri rigoureux. La directive européenne impose pour 2020 un taux de recyclage de 70 % des déchets de déconstruction.

L’administration de l’Environnement a publié une brochure sur cette thématique.

Quelles mesures sont prises pour réduire les déchets non revalorisés ?
La prévention est une priorité, selon la hiérarchie des déchets. Elle passe par la sensibilisation et par le fait de promouvoir le prolongement du cycle de vie des objets, la réparation et la réutilisation des biens de consommation déposés dans les centres de recyclage.

Une campagne de sensibilisation « Klengen Offall, Grousse Problem » contre le littering le long des routes a été lancée en 2017. Elle consiste en une vidéo diffusée dans les cinémas et dans les stations de service. Des affiches ont également été envoyées aux communes pour la sensibilisation sur leur territoire.

Il s’agit également d’assurer un meilleur tri à la source et de renforcer la collecte séparée, car plus élevée est la qualité des déchets collectés, plus grandes sont leurs possibilités de valorisation.

En outre, le fait de proposer des solutions alternatives pratiques, comme l’ECO-Sac réutilisable au lieu des sacs en plastique à usage unique, permet de réduire les déchets.

Le volet de la formation joue lui aussi un rôle crucial, ainsi l’administration de l’Environnement donne certaines formations pour les responsables des centres de recyclage ou les responsable des déchets en entreprise. La SuperDrecksKëscht (SDK) en tant qu’action de l’administration de l’Environnement entreprend de nombreuses formations dans le domaine de la gestion des déchets.

La SDK est en plus en charge de l’action « Clever Akafen ».

Mélanie Trélat

« Faire du déchet une matière première secondaire »
« Faire du déchet une matière première secondaire »

Que deviennent nos déchets après avoir été déposés au centre de tri d’Ecotec ? Explication avec David Bousrez, directeur.

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Ecotec récupère les déchets, les trie et les conditionne pour qu’ils puissent être revalorisés. Ce sont ainsi environ 35 000 tonnes de déchets qui sont gérées par an, dont 80 % proviennent de la construction et le reste de l’industrie et des communes limitrophes. Depuis septembre 2016, le centre récupère aussi les déchets provenant du parc de recyclage de la ville de Differdange qui regroupe quelque 25 000 habitants.

Mais qu’advient-il de nos déchets une fois qu’ils ont été déposés sur le site d’Ecotec ? « Dans notre centre de tri, nous retirons le maximum de ce qui est recyclable », répond David Bousrez, directeur d’Ecotec. « L’idée est de faire du déchet une matière première secondaire. C’est pourquoi nous travaillons sur la qualité pour sortir des matières qui soient directement utiles pour l’industrie du recyclage ».

Quand ils ne sont pas recyclables, les déchets sont valorisés thermiquement, donc utilisés pour produire à la fois de la chaleur et de l’électricité en suivant un procédé de cogénération. En tout dernier recours, lorsqu’ils ne peuvent être ni recyclés ni transformés en énergie, les déchets sont éliminés. Le taux de valorisation dépassait les 90 % en 2016.

Parmi les 35 000 tonnes de déchets traités chaque année, 6 000 tonnes sont des déchets mélangés qui vont être triés dans l’installation. « On remarque un changement significatif depuis quelques années : les déchets destinés à être triés sont de plus en plus pauvres en fractions recyclables. Ceci est dû essentiellement au triage qui est effectué directement sur les chantiers des entreprises de construction ».

La situation se complique lorsqu’il s’agit de certains déchets de plastique. « Depuis peu, nous avons limité le tri des tuyaux en PP (polypropylènes), car des additifs sont ajoutés à ce thermoplastique, comme, du talc et des ignifugeants, afin d’améliorer les propriétés mécaniques de ce polymère, respectivement pour le rendre moins inflammable. Par conséquent, ces adjuvants rendent ce produit très difficile à recycler », explique-t-il.

Une autre problématique à laquelle l’entreprise est actuellement confrontée est le manque de filières de recyclage en Europe qui se fait particulièrement sentir depuis que la Chine a fermé ses portes en bloquant drastiquement les importations d’un certain nombre de déchets. « Il ne faut pas oublier que la Chine était le premier importateur mondial et que, désormais, les frontières chinoises sont closes pour la plupart des matières premières secondaires, telles que les films plastiques, papier/carton, etc., ce qui entraîne une déstabilisation du marché du recyclage. Pour ma part, je considère cela comme une aubaine pour les industries européennes, car il va falloir investir dans des procédés industriels innovants dans un but de créer directement des matières premières recyclées au sein de l’Union européenne », indique-t-il.

Si le Luxembourg reste malgré tout un adepte du recyclage, la situation est différente dans d’autres pays. « En France, il est parfois plus économique d’aller en décharge que d’amener les déchets mélangés dans une installation intermédiaire où les différentes fractions seront triées puis remises sur le marché. Ce sera le cas tant que la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) sur l’enfouissement ne sera pas augmentée », indique David Bousrez. « L’Allemagne, quant à elle, impose depuis l’année dernière des quotas de tri et recyclage à atteindre. De notre point de vue, nous priorisons toujours les voies de recyclage et de valorisation à l’élimination », conclut-il.

La solution pour augmenter le taux de recyclage ? Selon le directeur d’Ecotec, elle se résume en deux mots : l’écoconception du côté des producteurs et la sensibilisation auprès des consommateurs.

Mélanie Trélat

Flécken a Léinen
Flécken a Léinen

La consommation intelligente et durable au Luxembourg sera dotée à l’avenir d’une plateforme centrale en ligne permettant au client intéressé de trouver le fournisseur luxembourgeois qui lui convient de la manière la plus simple et la plus rapide possible.

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« Flécken a Léinen » sera un service gratuit pour les utilisateurs tout comme pour les fournisseurs. L’utilisation de « Flécken a Léinen » doit promouvoir directement l’économie de matières premières et d‘énergie par l‘utilisation commune ou prolongée de produits ou de biens. Dans ce contexte, les prestations proposées uniquement par des fournisseurs luxembourgeois sont enregistrées et affichées.

Comment sera structuré « Flécken a Léinen » ?

La plateforme se décline en deux volets : « Flécken » (« Réparation ») et « Léinen » (« Prêt »). L’utilisateur intéressé, qu’il s’agisse d’un client privé ou d’une entreprise, choisit par clic de souris s’il souhaite faire réparer quelque chose ou emprunter des produits. Après avoir fait ce choix, il opte pour l’une des catégories principales actuelles ou inscrit un mot de recherche de son choix dans la case prévue à cet effet.

  1. Appareils électroniques : hi-fi, téléviseurs, ordinateurs, portables et autres, etc.
  2. Maison et appartement : Fenêtres, serrures, chauffage, équipements sanitaires, toiture, installations électriques, construction et aménagement, etc.
  3. Vêtements, chaussures et bijoux : Tout ce que l’on porte, etc.
  4. Dispositifs médicaux, produits cosmétiques, bien-être : Appareils auditifs, lunettes, déambulateurs, fauteuils roulants, etc.
  5. Meubles, vaisselle, textiles et aménagement intérieur : De la chaise à la lampe, etc.
  6. Véhicules et remorques : Voitures, vélos, motocyclettes, motos, etc.
  7. Caméras et instruments optiques : Caméras, objectifs, jumelles, télescopes, etc.
  8. Machines et appareils électro-ménagers : Machines, appareils, accessoires, etc.
  9. Musique et instruments : Tout ce qui a trait à la musique, etc.
  10. Sport, jouets, voyages et loisirs : Articles de sport, articles de loisirs, accessoires, etc.
  11. Jardins et plantes : Appareils, accessoires, plantes, etc.
  12. Fêtes et soirées : Tentes, gastronomie, effets, etc.

Les résultats visualisés listent ensuite toutes les entreprises et tous les fournisseurs situés au Grand-Duché de Luxembourg, qui ont une offre pour le client dans la rubrique choisie ou sous le mot-clé entré. La liste peut être visualisée en fonction de la distance par l’entrée du code postal du client (affichage cartographique et listing).

La liste affichée est un relevé complet des résultats. Il est possible de cliquer sur les différentes entreprises pour afficher la fiche complète de l’entreprise sur la plateforme de recherche. À partir de là, le client peut accéder directement au site web du fournisseur et s’informer sur les prix, les conditions, les correspondances, etc.

Pourquoi peut-il être intéressant pour les entreprises de participer ?

  • La participation est gratuite pour toutes les entreprises luxembourgeoises.
  • Via un compte utilisateur convivial, l’entreprise enregistrée détermine elle-même les contenus proposés.
  • La notoriété de l’entreprise est augmentée grâce à une plateforme de recherche nationale (publicité gratuite pour l’entreprise).
  • L’entreprise souligne son engagement pour une consommation durable et ajuste son profil vis-à-vis de ses clients.
  • Elle attire de nouveaux clients intéressés par la gestion durable et la qualité.
  • Elle démarque positivement des concurrents.
  • La structure et l’utilisation de la plateforme sont simples et conviviales.
  • « Flécken a Léinen » est une plateforme neutre sans propres intérêts économiques, ouverte à tous les fournisseurs luxembourgeois.

« Flécken a Léinen » est géré par la SuperDrecksKëscht® (administrateur) en étroite coopération avec l’administration de l’Environnement, la Chambre des Métiers, la Chambre de Commerce, Ecotrel et Oekozenter Pafendall.

Intérêt éveillé ? Les entreprises intéressées peuvent s’enregistrer sur le site www.flecken-a-leinen.lu/login et remplir le questionnaire en ligne.

Communiqué par la SuperDrecksKëscht®

Demain, des bâtiments comme banque de matériaux
Demain, des bâtiments comme banque de matériaux

Dans la gestion des déchets de construction, l’objectif ou l’idéal, serait, à terme, le réemploi direct. Mais il est encore très faible, pour de multiples raisons. On essaie donc aujourd’hui de favoriser le recyclage. Le point avec Marcel Deravet, Project Manager Lusci (IFSB).

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Marcel Deravet
Marcel Deravet

Quels types de matériaux peut-on récupérer dans les bâtiments qui sont aujourd’hui déconstruits ?
Le matériau que l’on trouve en plus grande quantité dans les bâtiments, en termes de tonnage, est le béton. Il est recyclable, mais la réglementation luxembourgeoise limite à 5 % le taux de béton de déconstruction pouvant servir à la fabrication de nouveau béton après concassage (en France, ce taux atteint 15 %). Cette limite s’explique par le fait que nous n’en avons pas énormément à disposition, mais aussi par le fait que nous en avons besoin pour la construction de soubassements de routes. Le réemploi n’est pas faible, mais le matériau n’est pas valorisé à un niveau supérieur. Dans les bâtiments, on trouve également de l’acier. Il peut facilement être séparé des autres matériaux par des procédés électromagnétiques et, au Luxembourg, ArcelorMittal dispose d’un four électrique permettant de fondre la ferraille pour créer de nouveaux éléments en acier (ndlr : plus de 95 % de la ferraille sont ainsi revalorisés). Il s’agit, là encore, d’une transformation qui induit une perte énergétique. Il en va de même pour le verre qui est lui aussi cassé et fondu pour entrer dans une nouvelle production. Quant au bois, il est le plus souvent valorisé énergétiquement (donc brûlé), parce que les traitements contre les insectes et autres champignons qu’il subit le rendent impropre à la réutilisation.

Est-ce qu’on peut imaginer vivre demain dans des bâtiments démontables dont les éléments seront réutilisables ?
Tout à fait ! La réglementation luxembourgeoise LENOZ en vigueur depuis 2017 prévoit des primes pour inciter les maîtres d’ouvrage et les propriétaires à construire des bâtiments déconstructibles. Prenons un exemple typique de la situation actuelle, qui est catastrophique en termes de réutilisation : celui de l’isolation. Elle est aujourd’hui collée sur les murs extérieurs et couverte d’un enduit ciment posé sur un treillis. Ce système ne permet pas de réemployer le polystyrène expansé qui la compose parce qu’il est contaminé d’un côté par la colle et de l’autre par l’enduit. Le bloc de maçonnerie brique ou béton peut l’être aussi. C’est pourquoi, on cherche aujourd’hui à développer des façades qui se fixent mécaniquement sur les murs extérieurs, ce qui permet de les démonter et de réemployer les éléments de parement et d’isolation sans devoir les transformer.

Quels modèles économiques peuvent émerger de ces nouveaux modes de construction ?
Jusqu’à peu, on ne considérait que le coût de la construction. Depuis la réglementation sur l’efficacité énergétique, on prend aussi en compte le coût de l’utilisation. Vient maintenant le coût de la déconstruction, qui va en augmentant à cause des obligations légales concernant la détection des substances dangereuses telles que l’amiante et le tri avant revalorisation. De ce fait, les entreprises devraient rapidement s’adapter et une certaine valorisation de l’investissement devrait se faire.

Peut-on parler d’écoconception ?
C’est le terme adapté. Il va falloir réinventer les choses, consacrer plus de temps à la conception des nouveaux bâtiments parce qu’ils ne seront pas faits comme on les a toujours faits. L’écoconception finira par devenir naturelle, mais il va falloir encore un peu de temps de formation et d’investissement de la part du maître d’ouvrage, mais aussi de la maîtrise d’œuvre qui doit s’approprier de nouveaux matériaux et de nouvelles techniques.

Mélanie Trélat

Sodexo valorise ses déchets
Sodexo valorise ses déchets

Dès 2006, avec l’engagement des équipes et en partenariat avec ses clients, Sodexo Luxembourg obtient son premier label SuperDrecksKëscht certifiant ses procédures en matière de gestion des déchets.

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Aujourd’hui, toute l’entreprise est très investie dans ce processus : 100 % des déchets produits par les différentes activités de restauration sont triés et l’ensemble des sites sont labellisés par l’organisme SuperDrecksKëscht ou en cours de labellisation. En ce qui concerne les déchets organiques, 99 % de ceux-ci sont collectés et valorisés sous forme de biogaz et de compost.

La valorisation des déchets organiques produit ainsi annuellement 26 tonnes de compost qui sont utilisées comme fertilisant par les fermiers luxembourgeois et 283 000 m³ de biogaz.

Le biogaz est obtenu en enfermant hermétiquement de la matière organique dans un réservoir chauffé et brassé que l’on appelle le digesteur ou bioréacteur. Dans ces conditions, des bactéries anaérobies se nourrissent de la matière organique et se multiplient pour produire du biogaz.

Le biogaz est une source d’énergie propre et renouvelable pouvant remplacer le gaz naturel pour cuisiner, pour produire de la chaleur, de l’eau chaude ou pour générer de l’électricité. Il est produit par bio-méthanisation dans la station d’Itzig au Luxembourg et utilisé comme source de chauffage pour des habitations de la ville de Luxembourg.

283 000 m³ de biogaz permettent de chauffer une bonne centaine de maisons de 100 m2 par an !

Chez Sodexo, les équipes s’attachent également à recycler les huiles de friture qui sont utilisées dans les cuisines. Elles sont transformées en biodiesel, qui, lui, est utilisé dans les transports publics.

Aujourd’hui, en 2017, Sodexo Luxembourg c’est plus de 2 000 collaborateurs, 70 sites clients, plus de 6 millions de repas par an préparés pour des crèches, des écoles, des entreprises, des administrations, des centres de foires et congrès, des hôpitaux ou encore des maisons pour seniors !

Et selon le Statec, au Luxembourg et en 2016, chaque habitant jette 123 kg d’aliments par an, dont 56 kg sont des déchets d’aliments encore comestibles. Les ménages sont à l’origine de 72 % des déchets alimentaires jetés et 11 % sont imputables à la restauration collective.

En partenariat avec ses clients, ses consommateurs et ses collaborateurs, Sodexo s’engage aujourd’hui dans de nouveaux projets où il ne s’agit plus de bien gérer et valoriser les déchets que l’on produit, mais d’être les acteurs de la prévention, de la réduction des déchets à toutes les étapes de la chaîne.

Communiqué par Sodexo

L'inclusion sociale passe par le digital
L’inclusion sociale passe par le digital

Digital-Inclusion est une association luxembourgeoise créée en 2016 par Patrick De La Hamette, ingénieur en informatique et Isabelle Mousset, sociologue. Cette asbl recycle les ordinateurs issus de dons et les redistribue aux personnes n’ayant pas les moyens de disposer d’un ordinateur au Luxembourg.

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Le but de Digital-Inclusion est de promouvoir l’accès à l’informatique pour tous, de favoriser l’inclusion sociale et d’avoir un impact positif sur l’environnement. Cette initiative permet en outre de créer un lien social entre résidents luxembourgeois et réfugiés provenant de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan et de bien d’autres pays encore. Ces volontaires travaillent bénévolement afin de remettre en état du matériel informatique. L’atelier de réparation situé au 41, rue Charles IV L-1309 Luxembourg, est un lieu de rencontre et d’échanges qui lutte contre l’isolement social et permet la solidarité, les échanges culturels.

Inclusion numérique

Cette association soutenue par le projet « Mateneen » de l’Œuvre nationale de Secours Grande-Duchesse Charlotte a permis de créer des emplois. En plus des ateliers de réparation, elle propose des ateliers en électronique et en télécommunication, des cours de langue française et anglaise via l’informatique et la possibilité d’une formation en conception assistée par ordinateur. Pour couronner le tout, Digital-Inclusion décroche des stages en entreprise pour les réfugiés en s’adressant directement aux chefs d’entreprise qui recherchent des stagiaires dans l’IT.

Fonctionnement de Digital-Inclusion

Digital-Inclusion collecte des ordinateurs chez les particuliers et auprès de sociétés désireuses de soutenir leur projet. Sont également récupérés des ordinateurs portables post 2005, des desktops, des smartphones et tablettes de moins de 10 ans et tout autre équipement électronique. Digital-Inclusion compte une cinquantaine de bénévoles expérimentés en informatique.

Des workshops de réparation sont prévus plusieurs fois par semaine. Une grande distribution d’ordinateurs est régulièrement organisée. La demande est grandissante et la liste d’attente ne cesse de s’allonger. La protection des données et sécurité de l’information sont scrupuleusement respectées.

Objectifs de Digital-Inclusion

Digital-Inclusion participe à la protection de l’environnement et lutte contre l’obsolescence programmée en doublant la durée de vie du matériel informatique collecté. L’association joue un rôle social majeur en favorisant l’autonomie par le biais de l’accès au numérique.

Cette initiative luxembourgeoise crée des interactions, une dynamique sociale qui sollicite la créativité, la solidarité des participants et encourage ces projets technologiques.

Crédit photos : Digital-Inclusion

Pour tous renseignements :
Digital-Inclusion asbl
E-mail : info@digital-inclusion.lu
www.digital-inclusion.lu

Qu'est-ce que l'obsolescence programmée ?
Qu’est-ce que l’obsolescence programmée ?

L’obsolescence programmée est un concept économique utilisé par les consommateurs, nié par les fabricants. Ce terme est né dans un contexte économique marqué par la crise. Serge Latouche, célèbre économiste, s’emploie à dire que : « La publicité crée le désir de consommer, le crédit en donne les moyens, l’obsolescence programmée en renouvelle la nécessité. »

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Cette stratégie industrielle qui consiste à diminuer la durée de vie d’un objet afin de le remplacer est difficile à prouver ! Certains économistes ne désignent pas l’obsolescence programmée comme étant la seule coupable. En effet, les phénomènes de mode, la pression sociale, le sentiment de satisfaction frénétique que procure la consommation, sont des armes tout aussi efficaces.

Selon une étude du service de recherche du Parlement européen, de nombreux produits de notre quotidien ont une durée de vie raccourcie. En moyenne, un téléphone portable est remplacé après un à deux ans, et un ordinateur après trois à quatre ans.

En France, l’obsolescence programmée devient une infraction punie par la loi

Cette infraction est désormais passible de 300 000 euros d’amende et deux ans de prison. Le montant de l’amende peut représenter 5 % du chiffre d’affaires annuel de l’entreprise en réponse au préjudice de tromperie.

Le Parlement européen commande à la Commission européenne de légiférer précisément sur ce sujet. Cette initiative s’inscrit dans un modèle d’économie circulaire qui vise à réduire de façon considérable la production de déchets dans l’Union européenne en réutilisant, recyclant et réparant davantage les produits.

Lutte contre l’obsolescence programmée

Sensibiliser et influencer la population à consommer des produits plus durables et réparables est le combat de l’association HOP (Halte à l’Obsolescence programmée) qui a déjà déposé plainte contre plusieurs fabricants d’imprimantes. L’ouverture d’une enquête par le parquet de Nanterre à l’encontre des fabricants d’imprimantes Epson a abouti à une plainte pour « obsolescence programmée », une grande première en France.

HOP estime que les mises à jour des iPhone d’Apple réduisent significativement l’efficacité et la durée de vie des téléphones et incitent ainsi à leur remplacement. Greenpeace a récemment accusé Samsung, Apple et Microsoft, d’être coupables d’obsolescence programmée.

Le reconditionnement se veut moins cher en CO2 que la fabrication d’un objet.

Il faut savoir qu’un produit reconditionné est de 30 % à 60 % moins cher que son homologue neuf. Un smartphone d’un poids de 100 grammes nécessite dans son processus de fabrication d’environ 70 kg de ressources rares pour sa production. Ainsi, le reconditionnement réduit sensiblement l’impact écologique de la téléphonie mobile sur l’environnement, en optimisant la durée de vie des appareils.

Aujourd’hui, les consommateurs avertis préfèrent des biens réparables ; c’est le cas du Fairphone par exemple, un téléphone équitable, facile à réparer. D’après une récente étude, « 90 % des citoyens européens souhaitent avoir une information loyale sur l’espérance de vie des appareils achetés. »

La Commission européenne prévoit de se saisir du sujet afin de proposer des solutions à ses États membres. Une étude récente a d’ailleurs révélé que plus de neuf Européens sur dix estiment que la durée de vie d’un produit devrait être clairement signalée. Les eurodéputés envisagent la création d’un label européen indiquant la durabilité du bien concerné.

Sara Liégeois

« Rien ne se jette, tout se répare »
« Rien ne se jette, tout se répare »

Repair Café est à l’origine une initiative de Martine Postma, une Néerlandaise qui a organisé son premier atelier en 2009 à Amsterdam. Ce concept remporte alors un franc succès et donne naissance en 2011, à la fondation « Stichting Repair Café ». Cette association fournit un soutien professionnel aux groupements locaux, nationaux et étrangers qui décident de créer leur propre repair café. Martine Postma a même écrit un livre sur le sujet et donne de nombreuses conférences. Ce mouvement fait des « petits » puisqu’il existe aujourd’hui 1 466 repair cafés dans le monde.

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Qu’est-ce qu’un Repair café ?

Un repair café est un atelier consacré à la réparation de toutes sortes d’objets. Il peut être organisé au niveau local entre des personnes qui habitent un même quartier ou une même ville par exemple.

Les participants apprennent à réparer les objets défectueux seuls ou avec l’aide de bénévoles qui mettent à profit leurs compétences dans divers domaines.

Des outils et matériaux sont mis à disposition des participants de l’atelier pour toutes sortes de réparations que ce soit pour des vêtements, meubles, appareils électriques, bicyclettes, jouets et bien plus encore.

Fini les appareils à la poubelle !

Les participants gardent leurs objets défectueux avec la perspective de leur redonner vie si possible. Le fait d’apprendre à réparer, d’être encadré par un spécialiste donne une certaine fierté devant le geste accompli et donne une certaine assurance et confiance pour la prochaine réparation. Le repair café est ouvert à tous, même si le visiteur n’a rien à réparer, il peut toujours s’installer et savourer une tasse de café ou de thé en lisant un livre. Ce lieu est aussi un lieu d’échanges, de partages et de transmission des connaissances.

Pourquoi un repair café ?

En Europe, nous jetons des tonnes de déchets liés à l’obsolescence programmée des objets du quotidien. Certains de ces articles peuvent être facilement réparés et réutilisés sans passer par la case poubelle. Bien souvent le fait même d’envisager une réparation est un véritable casse-tête pour l’utilisateur. Il pense au coût élevé de la réparation, au service après-vente ou garantie et préfère se débarrasser de l’objet détérioré. La société de consommation incite le consommateur à acheter toujours plus. Des critères d’attractivité, de facilité, d’immédiateté incitent au remplacement instantané de l’appareil endommagé.

Entrevoir l’objet différemment

Le concept du repair café va à l’encontre du consumérisme de masse.

La matière première et l’énergie nécessaire pour produire de nouveaux produits sont ainsi économisées ainsi que la production d’émissions de CO2.

Repair café Luxembourg

Un « Repair Café » luxembourgeois a eu lieu au « Goodbyemonopol2 » (242, route d’Esch à Luxembourg) le samedi 17 février 2018 de 14 à 17h00.
Pour tous renseignements

Les personnes intéressées par l’idée d’apporter leurs compétences à ces ateliers peuvent se renseigner via la page Facebook du « Repair Café » à Luxembourg.

Pour toute inscription : repaircafe@email.lu

Fréquenter un Repair café, c’est adopter un nouveau mode de consommation, plus responsable et plus durable. C’est aussi devenir un acteur en faveur de l’environnement et participer à lutter contre les méfaits de l’obsolescence programmée sur la planète.

Sara Liégeois

4x3 fait bonne impression
4x3 fait bonne impression

À l’occasion de la sortie du nouveau média luxembourgeois baptisé 4x3, trimestriel dédié aux enjeux du développement durable au Luxembourg, la société 4x3 SARL SIS - société d’impact sociétal - en collaboration avec Picto Communication Partner choisit d’utiliser pour une impression totalement respectueuse de l’environnement des papiers et produits vraiment innovants.

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Avec l’expertise de l’Imprimerie Centrale chargée de l’impression du magazine, la production du 4x3 se veut complètement respectueuse de l’environnement dans un premier temps avec du papier FSC, puis avec la mise en œuvre d’une toute nouvelle génération de papier baptisé « Crush » utilisant de la fibre de bois, de fruit, de céréale, le tout emballé dans un blister entièrement compostable.

Le papier Crush

Le papier Crush est une gamme de papiers écologiques distribuée par l’entreprise italienne Favini. Le procédé de fabrication consiste à remplacer jusqu’à 15 % de la pulpe d’arbres vierges par des résidus de produits biologiques. Le papier Crush est constitué de sous-produits d’agrumes, de raisins, de cerises, de lavande, de maïs, d’olives, de café, de kiwis, de noisettes et d’amandes. Ces matières premières naturelles sont détournées des sites d’enfouissement et utilisées pour fabriquer des papiers plus vivants.

Fidèle au style de la maison, le papier Crush est conçu avec créativité dans un souci de respect l’environnement et utilisant un processus de fabrication écologique bien plus avancé que les procédés de recyclage standards.

Le papier Crush est certifié FSC, sans OGM et contient 40 % de déchets recyclés post-consommation. Il est produit avec EKOénergie, ce qui se traduit par une réduction de 20 % de l’empreinte carbone. Le process de fabrication et le produit final sont protégés par un brevet européen.

Le papier Crush s’utilise tant pour les emballages de luxe que des brochures, des étiquettes de papeterie ou des cartes. Les coloris obtenus par ce procédé et la texture du papier Crush se démarquent et offrent une dimension supplémentaire à l’impression.

4x3 sous blister compostable

Le blister utilisé pour le packaging du 4x3 est entièrement compostable. Ce blister biodégradable est issu du film Biowrap commercialisé depuis 2017 dans toute l’Europe. Il se distingue de par sa qualité sur le marché du film biosourcé. Il répond aux nouvelles normes en vigueur. Depuis 2017 en France, les films de mise sous film de mailings et de conditionnement industriel doivent être biosourcés (certification Bio Ok Home Compost) afin d’être biodégradables. Au 1er janvier 2018, le taux de biomasse minimum de ces films passe de 30 à 40 %.

Climatiquement neutre, exemplaire et innovant

L’adhésion de 4x 3 à Nature Office permet une compensation carbone de 3,924 tonnes et contribue à la protection de l’environnement. Les produits climatiquement neutres sont des produits dont les émissions de CO2 liées à la production ont été calculées et compensées par un projet de protection du climat certifié.

4x3 est l’exemple d’un média qui ne se contente pas d’informer mais devient un acteur du changement en s’engageant à réduire concrètement son impact environnemental.

Sara Liégeois

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Une garde-robe éthique ?
Une garde-robe éthique ?

Stylianee Parascha de What. Eve. Wears. est la coordinatrice de la Fashion Revolution Week au Luxembourg. Ce mouvement incite les consommateurs du monde entier à se questionner sur la provenance de leurs vêtements et sur l’éthique des grandes marques. La créatrice invite à ne pas céder au matraquage publicitaire et à ne plus jeter systématiquement les articles de mode dès que la tendance est passée.

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Fashion victime responsable

Se vêtir est un besoin primaire, or nous savons aujourd’hui que l’industrie textile nuit gravement à l’environnement. Elle est comparable à l’industrie pétrolière de par son empreinte écologique, c’est l’une des industries les plus polluantes au monde. Elle méprise bien souvent les droits fondamentaux des travailleurs. La mode tend à nous singulariser mais trop souvent standardisée, la « racoleuse » ne tient pas ses promesses.

Nous entendons souvent dire que la mode est un perpétuel recommencement, Coco Chanel disait à ce propos « rien ne se perd jamais vraiment », preuve que nous pouvons aller à contre-courant et préférer une mode plus responsable et tout aussi tendance. Notre consommation vestimentaire impacte directement la santé de notre planète et les objectifs de développement durable que nous nous sommes fixés.

« Le changement doit venir de la technologie »

Stylianee nous rappelle qu’il n’est pas possible de recycler tous les types de textiles, encore faut-il que l’article soit composé à 100 % de telle ou telle matière. S’il est mixte, nous ne possédons pas encore la technologie pour les recycler.

Il existe bien d’autres solutions pour se vêtir de façon éthique au Luxembourg et changer son rapport à la mode, voici un petit tour d’horizon…

What. Eve. Wears.

Stylianee Parascha a imaginé sa propre marque de vêtements éthique et écologique en 2016. Sa collection a pour devise « Designed in Luxembourg, Made in Greece & Made with Love and Respect ». Son concept est basé sur l’entreprenariat social avec le travail de femmes en situation précaire et des ateliers protégés.
En savoir plus : www.whatevewears.com

Vintage Mo(o)d, la boutique « second hand » de la Croix-Rouge luxembourgeoise

Ce magasin solidaire propose des vêtements d’occasion issus de dons. C’est l’occasion d’acheter malin, d’acheter fashion, de donner un second souffle à ces habits et par là même de faire une bonne action puisque l’argent récolté revient aux bénéficiaires de l’association.
En savoir plus : www.facebook.com/vintage.mood.lux

Akabo SARL

Cette boutique fondée par Lyne et Karel Lambert propose des vêtements éthiques et responsables depuis 2015. Ce couple a de la suite dans les idées puisqu’il a imaginé un fashion truck ou « Akabobus », le premier Fashion bus luxembourgeois. Il sillonne le pays et se pose souvent sur les parkings des magasins Naturata. De nombreuses marques respectueuses de l’environnement, Faitrade ou Global Organic Textile Standard vous sont proposées.
En savoir plus : www.akabobus.com

The Modu Shop

Ce magasin de vêtement situé à Luxembourg-ville a ouvert ses portes fin 2017 et propose des habits véganes, des vêtements bio.
En savoir plus : www.themodushop.com

Dono

La marque Dono a mis en place une initiative créative et sociale et transforme les anciennes bâches de chantier du Pont Adolphe en produits du quotidien. Elle emploie des personnes en situation de handicap. La designer Julie Conrad a imaginé différents articles conçus à partir de la bâche longue de 10 000 m2, des sacs à main, abat-jour et sacs pour vélos, des objets uniques puisqu’ils proviennent de différentes sections de bâche avec laquelle ils ont été confectionnés.
En savoir plus : Luxembourg House, 2 rue de l’eau L-1449 Luxembourg

« Risaïkourou », créations textiles et Upcycling

Risaïkourou est une marque qui utilise des vêtements existants comme nouvelle matière première. Chaque création Risaïkourou est unique et contribue au respect de l’environnement.
En savoir plus : www.facebook.com/risaikourou/

Exposition de la série INTRO

En octobre dernier s’est déroulée l’exposition de la série Intro dédiée pour sa cinquième édition à l’Upcycling, inaugurée par Xavier Bettel, ministre de la Culture. Les créateurs Eric Marx, Shirely Dewilde et Stylianee Parascha ont présenté au public leurs créations, vêtements et meubles.

Xavier Bettel a souligné l’importance de la durabilité et du respect envers l’environnement, deux idées centrales dans le concept du « Upcycling » qui consiste à utiliser des matériaux destinés à être jetés, pour leur redonner une valeur, une utilisation différente par rapport à leur fonction initiale.

Au Luxembourg des associations comme Faitrade et Caritas mènent de front des campagnes de sensibilisation avec le soutien du gouvernement luxembourgeois. Des workshops d’Upcycling sont régulièrement organisés par SNJ et Caritas, afin de montrer au public qu’il existe une autre voie, celle de la consommation responsable.

Les notions relatives à l’économie circulaire, à la valorisation des déchets et la consommation responsable s’expriment à travers l’Upcycling. Décidément, ce concept fait partie de l’avenir de la mode, une mode qui va prendre bien d’autres directions !

Sara Liégeois

Comment l'industrie de la mode peut lutter contre le gaspillage
Comment l’industrie de la mode peut lutter contre le gaspillage

Avec l’essor de la « mode éphémère » ou « fast fashion », 6 000 kilogrammes de vêtements sont jetés à la décharge toutes les dix minutes en Australie. Pour se faire une idée de ce que représentent ces chiffres, les journalistes du programme « War on Waste » – la « Guerre contre les déchets » – diffusé par le média australien ABC ont empilé des vêtements usagés, pour en faire un monticule géant au milieu de la ville de Sydney. Que faire pour enrayer ce phénomène ?

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Une scène de « War on Waste ». ABC
Une scène de « War on Waste ». ABC

Les spécialistes de la question des vêtements durables recommandent de ne pas acheter d’articles de mode éphémères, et promeuvent les échanges et la réparation de vieux habits. D’autres suggèrent d’acheter des vêtements en tissu biologique dont la fabrication respecte une certaine éthique, ou fabriqués à l’aide de techniques zéro déchet. Ils espèrent qu’une plus grande transparence des chaînes d’approvisionnement mènera à la fin des ateliers d’exploitation de la main-d’œuvre humaine et des pratiques non durables de l’industrie de la mode.

Ce sont des initiatives admirables, mais elles ne font que réduire le gaspillage ou le délai au bout duquel les vêtements finissent à la décharge. Elles ne prennent pas en considération l’ampleur du recours à la mode éphémère, si massif qu’il peut facilement éclipser ce genre d’initiatives de durabilité. Elles n’abordent pas non plus le problème du gaspillage provoqué par les technologies actuelles, ni le besoin urgent d’en trouver de nouvelles.

Même si nous pouvions comme par magie interrompre la production mondiale de vêtements, il nous faudrait encore inventer des outils verts pour nettoyer les déchets déjà existants. Des stratégies à long terme de développement des technologies vertes, comme les voitures électriques, se mettent en place. Mais où sont les grosses entreprises et instituts de recherche majeurs quand il s’agit de développer les technologies nécessaires à une mode durable ? La biologie de synthèse pourrait être la clé.

Des podiums aux labos

Je voudrais maintenant évoquer mon parcours, de pionnier de la conception de la mode zéro déchet à chercheur transdisciplinaire sur la mode, pour mettre en lumière les défis auxquels la mode durable est confrontée et la nécessité de recherches poussées dans ce domaine.

Il y a dix ans, j’ai présenté ma collection « Zero-Waste » à la Fashion Week de Londres. Comme d’autres créateurs de vêtements durables à cette époque, je confectionnais mes collections à partir des flux de déchets tels que les matériaux de récupération et les restes de tissu. J’ai été sélectionné pour « Esthetica », un projet inédit des gourous de la mode éthique Orsola de Castro, Filippo Ricci et Anna Orsini du British Fashion Council. La mode durable défilait sur les podiums londoniens à côté de la mode de luxe – une avancée révolutionnaire pour l’époque.

Il résulte du découpage classique du patron d’un vêtement, quand bien même le modèle est optimisé par ordinateur, environ 15 % de gaspillage du matériau. J’ai inventé un moyen de créer de la haute couture sur-mesure, de sorte que toutes les pièces d’un vêtement s’assemblent comme un puzzle et qu’aucun déchet ne sorte du processus. Je voulais changer systématiquement la façon de fabriquer des vêtements.

Produire un vêtement zéro déchet requiert de nouvelles techniques de conception des patrons, basées sur les mathématiques avancées. Author provided
Produire un vêtement zéro déchet requiert de nouvelles techniques de conception des patrons, basées sur les mathématiques avancées. Author provided

Le problème, c’est que le design zéro déchet est difficile à réaliser. Il faut un styliste expérimenté, capable d’imaginer à la fois le vêtement en 3D et le patron plat, tout en assemblant les pièces comme un puzzle. C’est facile de fabriquer un vêtement ample ou non adapté à la personne qui le porte, mais créer quelque chose de beau et d’ajusté au corps constituait un vrai défi.

Même après toutes ces années, une grande partie de la mode zéro déchet contemporaine n’est toujours pas adaptée au corps. J’ai pratiqué cette technique pendant longtemps pour la maîtriser. Elle requiert de briser toutes les règles de la fabrication conventionnelle des patrons, et de créer de nouvelles techniques basées sur les mathématiques avancées.

C’était une période palpitante. Nos tissus étaient bio, nous faisions tout localement et nous nous assurions que tous les salariés étaient payés convenablement. La presse a adoré notre histoire. Mais les problèmes sont apparus à l’étape vente. Nous devions vendre des vêtements plus chers, en utilisant une gamme de tissus restreinte – les coûts de nos matériaux et de notre main-d’œuvre étaient plus élevés que ceux des entreprises qui produisaient à l’étranger. Les consommateurs nous disaient souvent qu’ils adoraient ce que nous faisions. Mais après avoir regardé le prix sur l’étiquette, ils s’en allaient poliment voir ailleurs.

En tant que styliste de mode durable, mon impact était limité. C’était aussi impossible d’enseigner la mode zéro déchet sans expliquer comment les mathématiques avancées s’y appliquaient. Il était temps d’essayer une nouvelle approche, alors j’ai décidé de faire entrer les sciences et les maths dans les techniques traditionnelles de la mode.

Dans ma thèse, j’ai étudié la géométrie qui sous-tend la fabrication des patrons. Cette combinaison de la mode et de la science a permis d’expliquer et de communiquer, aux scientifiques et aux ingénieurs, les techniques traditionnelles et l’art de créer des vêtements.

En même temps, les entreprises de mode éphémère se sont rapidement étendues. Zara, Topshop et H&M ont atteint l’Australie en 2011. Elles ont fabriqué d’énormes quantités d’articles bon marché, faisant de larges marges sur chaque vêtement. Par la taille et l’échelle de leur activité, elles ont produit des centaines de tonnes de vêtements chaque jour. Les consommateurs sont vite devenus accros à la satisfaction immédiate que procure la vente au détail.

Les limites de la technologie de la mode

Les entreprises de mode éphémère comme H&M ont développé des initiatives de recyclage, selon lesquelles les consommateurs peuvent échanger leurs vieux vêtements contre des bons de réduction. Et cela, pour permettre aux habits usés d’être recyclés en habits neufs, au lieu d’atterrir à la décharge.

Mais certains sont sceptiques quant au processus de recyclage de l’enseigne de prêt-à-porter. En 2016, la journaliste d’investigation Lucy Siegle a dévoilé les chiffres de l’opération et conclu qu’« il apparaît que cela prendrait 12 ans à H&M pour utiliser 1 000 tonnes de déchets textiles ». Ce qui, a-t-elle dit, correspond à la masse de vêtements qu’ils produisent en 48 heures.

Un rapport de l’entreprise sur le développement durable en 2016 révèle que seul 0,7 % de leurs vêtements est fabriqué à partir de matériaux recyclés ou provenant de sources durables. Dans le texte, H&M reconnaît : « Aujourd’hui, ce n’est pas possible parce que les outils technologiques de recyclage sont limités. Pour cette raison, la part de matériaux recyclés dans nos produits est encore relativement faible. »

D’ailleurs, ce même rapport indique le besoin de recherches supplémentaires : « Pour qu’une plus grande proportion de fibres recyclées puisse être ajoutée aux vêtements sans compromettre leur qualité, ainsi que pour être capable de séparer les fibres contenues dans des matériaux mélangés. »

Les technologies durables tendent vers une économie circulaire, dans laquelle les matériaux peuvent être recyclés à l’infini. Mais elles n’en sont qu’à leur stade embryonnaire et nécessitent beaucoup plus de fonds destinés à la recherche. Chaque année, le concours Global Change Award de la fondation H&M finance cinq start-up à hauteur d’un million d’euros au total, pour trouver de nouvelles solutions. Comparez cela aux millions dont a besoin la plus simple des start-up de la Silicon Valley ou aux milliards des grandes entreprises de technologies vertes, telles que Tesla ou SolarCity

Parmi les nouvelles technologies prometteuses, beaucoup consistent à cultiver des bactéries ou des champignons pour qu’ils fabriquent ou biodégradent les tissus à notre place.

Par exemple, il faut 2 700 litres d’eau et plus de 120 jours pour faire pousser assez de coton pour confectionner un t-shirt. Alors que, dans la nature, les bactéries telles que l’Acetobacter xylinum peuvent fabriquer une feuille de cellulose en quelques heures. Les vêtements issus des bactéries ont été inventés par le docteur Suzanne Lee. Si le coton cultivé commercialement peut être conçu par des bactéries, ce pourrait être possible de remplacer les champs de coton par des cuves de bactéries plus efficaces.

Mais pourquoi s’en tenir au coton ? Les tissus peuvent aussi être obtenus à partir du lait, des algues, des carapaces de crabe, des bananes ou des noix de coco. Des entreprises telles que Ecovate nourrissent bien les spores des champignons avec des fibres de tissu pour créer des bioplastiques ou des emballages biodégradables, à destination de sociétés comme Dell. Adidas a bien imprimé en 3D une chaussure biodégradable à partir de soie d’araignée, développée par AMSilk.

Alors que je commençais ma carrière de styliste de mode, une nouvelle génération de matériaux et de technologies m’a entraîné du podium au laboratoire scientifique. Pour résoudre les problèmes complexes du gaspillage, la collaboration entre créateurs, scientifiques, ingénieurs et hommes d’affaires est devenue essentielle.

Pour nettoyer le passé et aborder les enjeux des déchets du futur, investir dans les technologies de l’industrie de la mode est une mesure à prendre d’urgence.

Article de Mark Liu, Chancellors Postdoctoral Research Fellow, Fashion and Textiles Designer, University of Technology Sydney

La version originale de cet article a été publiée en anglais. Traduit de l’anglais par Diane Frances.

Source : The Conversation

Au Smicval Market, c'est open bar !
Au Smicval Market, c’est open bar !

« Donnez, prenez, recyclez », telle est la devise du Smicval Market, un supermarché inversé construit sur un terrain de 5 000 m2 par un syndicat de collecte et de traitement des déchets qui regroupe 138 communes de la région de Bordeaux, en France.

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Au départ, c’est une déchèterie classique qui devait remplacer l’équipement existant devenu obsolète. Mais les difficultés à sa réalisation ont laissé le temps à une réflexion et prospection plus approfondies et c’est finalement une infrastructure d’un genre nouveau qui a vu le jour. « Le lieu a abandonné les codes de la déchèterie pour adopter ceux de la grande distribution », explique Élodie Bittard, directrice de communication. Des rayonnages colorés et des espaces thématiques (maison des objets, préau des matériaux…) ont été agencés. On y déambule avec son caddie en suivant un parcours fléché qui reprend la logique réemploi > recyclage > enfouissement.

Comme dans une célèbre enseigne discount, on y trouve de tout si on est malin et on y fait plein de bonnes affaires : jouets, cycles en tous genres, livres, CD, DVD, matériel de puériculture, matériaux de construction, outils, meubles, objets de déco, hi-fi, électroménager et même gravats, bois de chauffage ou compost… tout y est en libre-service et gratuit. Chacun est invité à prendre ce qu’il veut et à déposer ce dont il ne veut plus, sans restriction et sans contrepartie.

On peut s’y débarrasser de ce qui nous encombre et qui peut encore servir à d’autres. La philosophie du projet est de changer la vision des citoyens sur ce qu’ils considèrent comme un déchet et qui constitue en fait une ressource pour celui qui en a besoin. « Pour redonner de la valeur aux objets déposés, l’utilisation de l’infrastructure se fait de manière autonome, avec l’aide d’un agent si nécessaire. Les visiteurs mettent eux-mêmes leurs objets en scène dans les rayons de manière à leur faire prendre conscience que leur cycle de vie n’est pas terminé seulement parce qu’ils n’en ont plus l’utilité », indique-t-elle. Des ateliers de réparation ou de fabrication sont également organisés de manière régulière au sein de la structure pour renforcer le travail de sensibilisation.

Résultat de ce changement d’approche, le public du Smicval Market n’est pas celui d’une déchèterie : c’est en famille que l’on y vient ! Et le comportement n’est pas non plus celui qu’on a dans une déchèterie : on y flâne, on y chine… bref, on y prend son temps !

Un peu moins d’un an après l’ouverture de cette déchèterie 2.0, les déchets qui partent à l’enfouissement ont été réduits de 60 % et le taux de recyclage s’élève à plus de 85 %, contre 70 % en moyenne dans une déchèterie traditionnelle.

Deux nouveaux équipements seront bientôt créés sur le territoire de la communauté de communes : l’un en milieu urbain, l’autre en milieu rural. Le premier sera axé sur la réparation et l’upcycling des objets. Le second aura une vocation sociale plus poussée en lien avec la politique de lutte contre le chômage. Mais, dans les deux cas, rien ne se fera sans les associations en présence. « Le Smicval Market existe pour nous permettre de réduire les déchets et passer à l’économie circulaire, mais il doit se construire en synergie avec les acteurs et la dynamique d’un territoire pour avoir de l’impact », conclut Élodie Bittard.

Source photo : Smicval

Mélanie Trélat

Les mégots aussi, ça se recycle !
Les mégots aussi, ça se recycle !

Petits mais costauds en termes de pollution, les mégots de cigarette sont en passe d’être classés comme déchets dangereux en France. Pourtant, beaucoup l’ignorent, ils peuvent désormais être recyclés.

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40 milliards de mégots jetés par terre en France chaque année, 350 tonnes rien que dans les rues de Paris…, des chiffres qui font peur quand on sait qu’un seul filtre contient 4 000 substances chimiques nocives, peut polluer 500 litres d’eau et met 12 ans à se dégrader entièrement ! Sans compter que la dépollution a un coût pour les collectivités territoriales : celui-ci est estimé à 5 000 euros par jour pour la capitale française.

Bonne nouvelle : il est aujourd’hui possible de les recycler en les transformant en matières plastiques ! La 1re condition pour y parvenir est de les récupérer, ce qui n’est pas une mince affaire car nombreux sont les fumeurs qui ont pour habitude de jeter par terre plutôt que dans un cendrier leur cigarette sitôt terminée.

Plusieurs entreprises se lancent déjà sur ce créneau porteur. C’est le cas d’Écomégo qui collecte chaque jour à vélo les mégots à travers le réseau de bornes qu’elle a installées à Bordeaux, mais aussi de Terracycle qui a créé des boîtes zéro déchet permettant de recycler toutes sortes de déchets, dont les mégots. Ces boîtes sont enlevées par UPS une fois pleines et leur contenu est ensuite revalorisé. À Brest, c’est MéGO qui s’y colle. La société a mis au point une technologie permettant de dépolluer les mégots avant transformation. Son usine peut en traiter 80 tonnes par an. Les 3 jeunes lilloises de GreenMinded ont, de leur côté, conçu une borne de collecte connectée à une application qui fournit des informations sur la pollution évitée et des récompenses pour vos comportements écologiques.

La question qui se pose est dès lors de savoir comment financer la collecte : en incluant le coût de la revalorisation dans le prix des cigarettes, suggèrent de nombreux citoyens. Un projet de loi visant à créer une taxe environnementale sur les mégots à la charge des fabricants de tabac avait d’ailleurs été déposé début 2013, mais il n’a pas trouvé suite.

Mélanie Trélat

Une paille qui en jette !
Une paille qui en jette !

La paille en plastique est un véritable fléau écologique. Sous ses airs inoffensifs, son allure fun, cet objet de petite taille reste pour beaucoup le tube plastique qui habille nos cocktails. Elle n’en est pas moins très polluante.

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Les pailles sont difficiles à recycler, elles se retrouvent directement dans l’océan. Elles sont l’un des 10 objets que l’on retrouve principalement sur les côtes. Les Américains utilisent quotidiennement 500 millions de pailles en plastique jetables selon le National Park Service, l’agence fédérale américaine chargée de l’administration des parcs nationaux. Ce chiffre astronomique nous laisse imaginer la consommation mondiale ! Son utilisation n’a cessé d’augmenter au fil des années et ce phénomène contribue largement à la pollution des mers et océans. Ce bout de plastique n’a pas de véritable utilité mais est au centre des préoccupations environnementales car c’est la faune marine qui en fait les frais.

Des solutions alternatives à ce tube plastique

Loliware, une start-up américaine a trouvé une solution en mettant au point Lolistraw, une paille comestible et/ou compostable, entièrement biodégradable.

Cette paille ludique, écologique, sans OGM est composée d’algues, sa durée de vie est de 2 ans environ. En milieu liquide, elle se désagrège en une journée.

Une paille aux différentes saveurs

Ses créatrices ont pensé à tout. La Lolistraw ressemble vraiment à du plastique, elle se décline sous différentes couleurs et même différentes saveurs. Des pailles, goût chocolat, vanille, caramel, mangue viennent agrémenter vos breuvages. Désormais, après avoir bu son verre, il suffira de manger sa paille sans culpabiliser.

Ses créatrices ont recours à un financement participatif sur la plateforme Kickstarter pour le lancement de cette paille futuriste et ont d’ores et déjà récolté le montant financier escompté. Elles n’en sont pas à leur premier coup d’essai puisqu’en 2015, elles ont imaginé des gobelets comestibles.

Trouver des solutions alternatives aux objets polluants, un bon moyen d’y arriver

Il existe déjà sur le marché des solutions de pailles réutilisables en bambou, verres inox, carton, preuve que des solutions alternatives existent.

La lutte pour débarrasser les océans du plastique et préserver notre environnement est un des objectifs à atteindre pour sauver notre planète.

Alors à quand une consommation responsable et des industriels soucieux de créer des produits durables sans impact sur l’environnement ? Cette réflexion doit désormais se faire jusque dans nos verres !

Crédit illustrations : Loliware sauf photo principale

Sara Liégeois

« Upcyclemo » ou l'art du pneu recyclé
« Upcyclemo » ou l’art du pneu recyclé

« Le secret de l’industrie moderne, c’est l’utilisation intelligente des résidus » disait Roy Lewis. Telle est la devise de l’entreprise marocaine Upcyclemo qui récupère des pneus usagés donnant lieu à la création d’objets uniques.

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Mohamed Khattou
Mohamed Khattou

Upcyclemo vient du terme Upcycling qui est l’action de récupérer des matériaux usagés et de les transformer en produits d’utilité supérieure. Les 2 frères, Mohamed et Saïd Khattou ont choisi d’intégrer la fourmi au sigle de leur entreprise, en effet, férue de travail, cet insecte est un symbole, elle joue un grand rôle dans le nettoyage des déchets.

Tout commence dans la campagne près de Tiznit au Maroc

L’idée a germé dans l’esprit des frères Khattou quand il a fallu s’atteler au rangement et nettoyage d’un hangar familial qui stockait des pneus. Initialement perçu comme un jeu, le concept de les transformer et les travailler s’est fait naturellement avec cette envie de créer et donner une seconde vie à ces déchets. Saïd et Mohamed ont commencé par s’attaquer à la création d’une table, leur première réalisation.

Mohamed a maintenant 32 ans. Son parcours est atypique, il est devenu cuisinier en faisant l’école hôtelière. Par la suite, il a travaillé avec un architecte d’intérieur et des artisans, pendant plusieurs années. Il a toujours entrevu l’avenir en tant que travailleur indépendant.

Tout cela en partant d’un pneu recyclé !

Au Maroc, le pneu est souvent détourné de son usage premier, il est utilisé comme abreuvoir pour les animaux et a bien d’autres utilités encore. Là-bas, le reconditionnement des objets s’inscrit déjà dans une logique de « débrouille ». L’habitude de rafistoler, de récupérer est une évidence, les Marocains n’ont pas forcément les moyens d’acheter du neuf.

À force de persévérance, le bouche-à-oreille paye et « Upcyclemo » devient une coopérative spécialisée dans la création de produits au design raffiné. Les femmes du village sont formées à la couture pour les finitions, elles gagnent leur propre argent. L’atelier se trouve au sud d’Agadir avec comme volonté, faire travailler les villageois et surtout les jeunes. Aujourd’hui, Upcyclemo vend à l’international, son portefeuille de client comprend des acheteurs belges et luxembourgeois… Upcyclemo propose du sur-mesure que ce soit en boutique ou pour les particuliers.

La caverne d’Ali Baba

La boutique renferme toutes sortes de créations, mobilier, décorations, corbeilles à linge, jeux d’enfant, fauteuils extérieurs, transats, poufs, miroirs, stylos, sacs, coffres d’art, pendules. Aucune colle n’est utilisée pour les finitions, seuls des clous et coutures parachèvent les créations. 28 couleurs de ficelles au choix assurent une personnalisation complète.

Transformation de déchets en mobilier tendance

La collecte des pneus de poids lourds, grues, tracteurs, motos, mobylettes, voitures, vélos… permet une présélection, nécessaire à l’élaboration des objets. L’opération nécessite un lavage rigoureux avec l’application d’un détergent et d’un polish pour le cuir afin d’éliminer les odeurs. Une peinture laquée vient sublimer le tout.

Pour en savoir plus : www.upcyclemo.co

Idées cadeaux durables

Si vous êtes de passage à Corté en Corse, « la Malle de Louise » propose des objets made in Upcyclemo. Cette boutique présente de nombreux objets recyclés verre, tissu et prend des initiatives nouvelles comme l’animation d’ateliers pour réaliser des objets à partir de matières de récupération.

Du recyclage au fait main

Laurence Beggiato, la gérante, travaille la chambre à air qu’elle transforme en bijoux et objets divers. Elle offre une gamme très diversifiée, bijoux avec boutons, tissu, cuir.

Workshops Do-it-yourself

L’organisation d’ateliers est prévue tout au long de cette année avec la création d’objets fabriqués à base de briques alimentaires, de vieux vêtements…

Toutes ces initiatives écoresponsables sont la marque d’une ère nouvelle dont nous faisons partie et dont nous devons nous inspirer.

En savoir plus sur la Malle de Louise

Sara Liégeois

Petit stylo deviendra banc…™
Petit stylo deviendra banc…™

En partenariat avec Plas Eco, BIC présente Ubicuity™, une gamme de mobilier d’extérieur réalisée à partir de stylos recyclés.

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Dans la continuité du programme de collecte des instruments d’écriture lancé en mars 2011 avec TerraCycle, BIC écrit une nouvelle page avec un exemple innovant d’économie circulaire. En partenariat avec Plas Eco, société française spécialisée dans la conception, la fabrication et la distribution de mobilier urbain, BIC est à l’initiative de la première gamme de mobilier d’extérieur fabriquée en France à partir de stylos recyclés.

Ubicuity™ est le résultat du travail fructueux des différents acteurs d’une filière de recyclage indépendante, développée à l’initiative de BIC, et qui propose un modèle d’économie circulaire unique en France. Grâce à ce partenariat innovant avec TerraCycle, Govaplast et Plas Eco, BIC a l’ambition d’expérimenter une filière de recyclage pérenne ayant pour objectifs de :

  • Financer l’élargissement du programme de collecte des stylos usagés ;
  • Accélérer la démarche de recyclage des déchets post-consommateurs, en particulier du plastique ;
  • Montrer aux citoyens et aux écoliers l’aboutissement concret de leur geste de tri : en collectant les stylos usagés, ils participent à leur transformation sous forme de bancs, de tours d’arbre, etc. et pourront maintenant en profiter dans la rue et dans les écoles.

Sponsorisée et animée par BIC, la filière s’organise de la manière suivante :

  • TerraCycle met à disposition la boîte à outils permettant aux équipes d’organiser la collecte des stylos usagés sur leur lieu de consommation ;
  • Un recycleur broie, trie les matières et envoie à Govaplast, sous forme de pellets (petites billes) ou de paillettes, les matières plastiques sélectionnées pour la fabrication du mobilier d’extérieur ;
  • Govaplast fabrique, à partir des pellets ou paillettes, des planches en plastique recyclé postconsommateur envoyées ensuite à Plas Eco ;
  • Plas Eco conçoit, fabrique, distribue et commercialise les produits de la gamme Ubicuity™.

Ubicuity™ : une gamme conçue et fabriquée en France, composée de 7 modèles

Les produits Ubicuity™ sont conçus, fabriqués et distribués par la société Plas Eco basée à Verson (14). Les modèles sont composés entièrement de plastique recyclé et sont recyclables :

  • Banquettes pour collégiens et lycéens ;
  • Bancs d’école ;
  • Jardinets pédagogiques à destination des écoles ;
  • Tables de pique-nique ;
  • Tours d’arbre pour protéger l’arbre et s’asseoir (2 modèles) ;
  • Assis-debout pour collégiens et lycéens.

Ces produits ont deux atouts essentiels : une forte résistance aux intempéries et un très faible coût d’entretien. Une plaque explicative sera apposée sur chaque modèle :

Au sujet du lancement de la gamme Ubicuity™, Marie-Aimée Bich-Dufour, directeur général délégué du Groupe BIC, déclare : « Les instruments d’écriture ne faisant partie d’aucune filière de recyclage organisée, le groupe BIC a souhaité s’inscrire dans une logique d’économie circulaire et aller au-delà des efforts de collecte déjà réalisés. C’est un engagement fort pour BIC qui prend l’initiative de créer la première filière de recyclage de stylos usagés en France. »

Où acheter les produits de la gamme Ubicuity™ ?

Crédit photos et illustrations : BIC

Communiqué par BIC

Quand les déchets industriels mettent le design à la portée de tous
Quand les déchets industriels mettent le design à la portée de tous

L’industrie française rejette plus d’un tiers de la matière première qu’elle utilise dans ses processus de production, soit 24 millions de tonnes de matériaux perdus chaque année ! Partant de ce constat, trois jeunes diplômés d’écoles de design et de commerce parisiennes ont eu l’ingénieuse idée de développer du mobilier fabriqué avec ces ressources inexploitées.

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C’est ainsi qu’est née Maximum, une manufacture de mobilier design en série. Design, car c’est le déchet qui permet une forme et inspire les lignes, en passant le plus simplement possible du déchet à l’objet. En série, car le déchet industriel a le triple avantage d’être disponible en quantités… industrielles, d’être produit de manière récurrente, et dans la durée.

Table Clavex - Crédit : Maximum
Table Clavex - Crédit : Maximum
Chaise Graven - Crédit : Maximum
Chaise Graven - Crédit : Maximum

Bien que les modèles soient produits en série, leur histoire confère une particularité à chaque pièce. « L’un des trois meubles de la première collection est une table dont le plateau est réalisé à partir de cloisons vitrées de bureaux qui ont été déposées et dont les pieds sont fabriqués à partir d’échafaudages hors d’usage. Le plateau étant en verre trempé, il n’est pas découpable. Ses dimensions dépendent donc des arrivages. Même principe pour la couleur des pieds : peints avec le surplus de poudre de peinture époxy tombé dans les bacs de récupération lors de la cuisson des montants, leur couleur est dictée par les commandes des clients de la fabrique d’échafaudage », raconte Armand Bernoud, gestionnaire de la manufacture. Le passage du produit d’origine à l’objet se veut le plus simple possible afin de profiter de l’usinage réalisé en amont sur les déchets par l’industriel les générant.

Dans la première collection, on trouve aussi un fauteuil. Cette fois, l’assise en polyéthylène moulé est moulée à partir de poudre de plastique colorée issue de la perte de production d’un fabricant. « Quand le producteur passe d’une couleur à l’autre, les 100 premiers kilos sont pollués par la couleur précédente. Ils seraient donc perdus si nous ne les récupérions pas », explique-t-il. Quant aux piétements, lorsqu’ils sont en métal, ils sont faits de chutes de production et, lorsqu’ils sont en bois, d’anciennes lames de parquet d’immeubles haussmanniens en chêne massif bicentenaire.

Tabouret Roteman - Crédit : Maximum
Tabouret Roteman - Crédit : Maximum

Le même fabricant produit un tabouret pour Maximum. « Avant qu’un plastique soit envoyé à un client, celui-ci doit subir une série de tests qualité. Ces exercices étaient jusqu’à présent effectués sur des moulages en forme de planches, qui étaient ensuite jetés alors que leur fabrication requérait du temps, de la matière, un opérateur qualifié, une machine énergivore… Les planches étaient jetées après observation, emportant avec elles dans la benne tout le travail qu’elles avaient nécessité. Nous avons donc proposé à l’industriel de redessiner son moulage-test et de placer l’exercice sur une forme de tabouret, afin de donner à l’objet une fonction pérenne. Cette histoire explique pourquoi le tabouret est tatoué des marquages permettant le test du plastique », indique Armand Bernoud.

La ligne s’enrichira bientôt d’un canapé composé de barrières de sécurité cassées récupérées auprès de la Police nationale et de chutes de mousse et de tissu provenant de chez un équipementier automobile, d’une lampe fabriquée à partir de néons usagés servant d’abat-jour qui sont enfichés dans un polystyrène issu de ratés de production, et d’une étagère construite avec des planchers d’avion A350 en carbone mis au rebut lors de l’assemblage de l’avion.

Photo principale : L’atelier - crédit : Maximum

Mélanie Trélat

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Kamikatsu, une vision du déchet exemplaire
Kamikatsu, une vision du déchet exemplaire

Kamikatsu, un village du sud du Japon s’engage d’ici 2020 à ne plus produire de déchets. Au pays du soleil levant, on ne badine pas avec le recyclage. 80 % des déchets de cette commune sont actuellement recyclés.

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Ce bourg du district de Katsuura, niché au cœur de la montagne, bordé par des rizières en terrasse compte 1 600 âmes. Bien que la population de ce village soit la plus modeste et la moins importante des 4 îlots principaux de l’archipel, elle s’emploie à redoubler d’efforts afin d’atteindre l’objectif zéro déchet d’ici les Jeux olympiques de Tokyo en 2020.

Les habitants souvent âgés restent unis face à ce défi environnemental. Ils sont habitués à trier leurs déchets dans pas moins de 45 bacs de récupération différents ! Cela va du carton souple au carton dur, du verre blanc au verre coloré, aux différents types de papiers, aux différentes sortes de plastiques, aux cannettes, aux couvercles en métal, aux capuchons en plastique. Au départ, cela n’a pas été une mince affaire, les habitants ont vécu l’événement comme une contrainte et sont passés par différents paliers de tris sélectifs. D’abord, le centre de tri prévoyait 9, 22 puis 34 et 45 catégories de tris à l’arrivée. Chaque bac de tri indique le lieu où le déchet est traité et si sa collecte rapporte ou non de l’argent à la commune.

Grâce à ces bonnes pratiques, la population a baissé son budget déchets d’un tiers.

Cette politique du « zéro déchet » est menée de front depuis que chaque municipalité est obligée de gérer ses déchets au Japon. Les déchets passent par la case lavage avant d’être triés par catégorie, les villageois compostent ce qui peut l’être grâce à un composteur électrique installé dans chaque foyer. Ce travail de fourmi découle d’un long processus de sensibilisation, d’une volonté d’éduquer le consommateur et de l’inciter à changer son comportement. Ce qui paraissait insurmontable au départ est devenu une habitude pour les habitants de Kamikatsu. Ils acheminent eux-mêmes leurs détritus au centre de tri ouvert 7 jours/7 à cet effet. Les déchets recyclés sont ensuite revalorisés par des entreprises de recyclage.

De nombreuses initiatives viennent compléter ce tableau exemplaire

Un magasin « Kuru-Kuru » ou magasin circulaire met à la disposition des riverains de Kamikatsu des objets qui peuvent être réutilisés. Une boutique d’occasion a ouvert ses portes ainsi qu’un centre d’artisanat qui vend des objets confectionnés à partir de tissus usagés. La cerise sur le gâteau est bien le « Rise & Win Brewing Co » ouvert en 2015. Ce bar épicerie fait office de guide des bonnes pratiques en matière de recyclage et sensibilise la population au concept « zéro déchet ». L’édifice est entièrement composé d’éléments recyclés. Les usagers y achètent en vrac leurs produits ménagers et y trouvent de nombreux produits locaux.

La discipline de ce village en matière de recyclage nous laisse perplexes, il est source d’inspiration pour la planète toute entière. S’il est vrai qu’en 20 ans la collecte, le tri sélectif et le recyclage font partie de notre quotidien, il n’en reste pas moins qu’il faut encore faire des progrès dans ce domaine tant au niveau individuel qu’au niveau collectif. La gestion des déchets est réellement un défi environnemental de taille !

Sara Liégeois

Il en faut peu pour être heureux…
Il en faut peu pour être heureux…

Il faut se satisfaire du nécessaire, comme Bea Johnson, auteure, conférencière et experte du mode de vie zéro déchet. Rencontre.

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Bea Johnson est « la prêtresse de la vie sans déchet ». C’est ainsi que l’a surnommée The New York Times. À l’origine du mouvement grâce à son blog, elle en est aussi la porte-parole : elle a donné plus de 200 conférences dans 35 pays sur les 6 continents, elle compte parmi ses clients Google, Pixar, Adobe, l’université de Berkeley, le Parlement européen ou encore l’ONU, et son livre intitulé « Zéro déchet : comment j’ai réalisé 40 % d’économie en réduisant mes déchets à moins de 1 litre par an ! » et sous-titré « 100 astuces pour alléger sa vie », est un best-seller traduit dans une vingtaine de langues.

Vivre en mode zéro déchet, c’est pour Bea Johnson : « Réduire au minimum les déchets ménagers en adoptant un mode de vie plus simple, mais aussi plus riche, basé sur les expériences et non sur les biens matériels ».

Crédit photo : ZeroWasteHome.com
Crédit photo : ZeroWasteHome.com

L’aventure commence en 2006 pour la famille Johnson, qui vit alors dans une spacieuse villa dans la périphérie de San Francisco. « Nous étions obligés de prendre la voiture pour aller au resto, à l’école, au magasin. Nous aurions préféré pouvoir nous y rendre à pied ou à vélo comme nous le faisions dans les grandes villes européennes où nous avions habité auparavant. Cette vie nous manquait. C’est pourquoi nous avons décidé de nous installer en centre-ville », raconte Bea Johnson. « Pour trouver la maison idéale, il nous a fallu une année. Pendant cette période, nous avons loué un appartement où nous n’avons emporté que le nécessaire. Et quand nous avons enfin pu emménager dans notre nouvelle maison, nous nous sommes rendu compte que 80 % des biens matériels que nous avions mis au garde-meuble ne nous avaient pas manqué du tout. Nous nous en sommes donc débarrassés. C’est là que nous avons découvert les bienfaits d’une vie simple. Nous avons alors trouvé du temps pour nous documenter sur les problèmes environnementaux et ce que nous avons appris nous a attristés et nous a donné la motivation de changer notre façon de consommer. Nous avons d’abord fait attention à l’énergie et à l’eau, puis je me suis tournée vers les déchets. En faisant des recherches, je suis tombée sur l’expression zéro déchet qui n’était alors utilisée que pour décrire des pratiques industrielles. Cela a été le déclic. Je me suis dit : c’est cela qu’il faudrait faire à la maison ! Si zéro n’est pas l’objectif, alors quel est-il ? »

Crédit photo : Michael Clemens
Crédit photo : Michael Clemens

À ceux qui souhaiteraient suivre son exemple, elle propose une méthodologie basée sur 5 règles. La première consiste à refuser ce dont on n’a pas besoin, la deuxième à réduire ce dont on a besoin, la troisième à remplacer ce qui est jetable par une solution alternative réutilisable et à acheter d’occasion quand c’est nécessaire, la quatrième à recycler seulement ce que l’on ne peut pas refuser, réduire ou réutiliser, et la cinquième enfin, est de composter le reste. « Plus on refuse, moins on aura à réduire. Plus on réduit, moins on aura à réutiliser, et ainsi de suite. La première règle d’un mode de vie zéro déchet est d’apprendre à dire non. Nous sommes la cible d’un tas de produits promotionnels gratuits : des sacs en plastique, des cartes de visite, des échantillons, etc. À chaque fois que nous acceptons un de ces produits, nous créons une demande d’en fabriquer : c’est une façon de consommer », explique-t-elle.

Grâce au travail réalisé à travers son blog et son livre, la démarche est aujourd’hui connue et comprise, mais lorsque Bea Johnson s’est lancée il y a une dizaine d’années, ce n’était pas le cas. « Les premiers articles sur notre mode de vie étaient très critiques et la première fois que je suis allée faire les courses avec des bocaux et des sacs en tissu, on m’a regardée d’un drôle d’air. J’ai vite compris qu’il ne servait à rien de partir dans des débats - je ne suis pas là pour dire à qui que ce soit comment il doit vivre ou gérer son entreprise -, mais que si je voulais qu’on mette la viande dans mon bocal, il fallait tout simplement dire : c’est parce que je n’ai pas de poubelle. La personne comprend alors tout à fait et ne porte pas de jugement », dit-elle.

L’ampleur du mouvement est difficile à quantifier, tout le monde n’ayant pas le même objectif, mais des centaines de blogs ont émergé ces dernières années qui démontrent qu’il est possible d’adopter un mode de vie zéro déchet où que l’on soit. « Ce mode de vie intéresse particulièrement les pays francophones », constate cette Française d’origine, qui vit depuis 25 ans dans le comté des États-Unis génèrant le plus de déchets par habitant et où « il y a tristement trop de focus sur le recyclage et très peu, voire aucune, invitation à réduire ses déchets à la source ». Et de préciser : « En Belgique, c’est en Wallonie que le zéro déchet se développe le plus et, en Amérique du Nord, c’est au Québec : les conférences que j’y ai données ont inspiré l’ouverture de huit magasins de vrac, rien qu’à Montréal ! À l’Île Maurice, 1 700 personnes ont assisté à ma conférence. En Suisse romande, le magasin Chez Mamie a ouvert ses portes il y a à peu près un an et est déjà devenu une franchise avec neuf emplacements. Côté français, la ville de Roubaix a lancé en 2014 un défi familles zéro déchet et cela a donné envie à la ministre de l’Environnement, qui était alors Ségolène Royal, de créer des territoires zéro déchet ».

Crédit photo : ZeroWasteHome.com
Crédit photo : ZeroWasteHome.com
Crédit photo : Stéphanie Hausser
Crédit photo : Stéphanie Hausser

Crédit photo principale : ZeroWasteHome.com

Mélanie Trélat

Un lieu-ressources inspirant
Un lieu-ressources inspirant

Située dans le XVIIIe arrondissement de Paris, la Maison du Zéro Déchet a ouvert ses portes le 1er juillet 2017. Découverte.

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Crédit photo : Stefano Borghi
Crédit photo : Stefano Borghi

À l’origine de la Maison du Zéro Déchet, il y a Zero Waste France, une association active depuis plus de 20 ans sur les questions liées aux ressources. « Zero Waste France travaille avec de nombreux partenaires qui vont tous dans la même direction sans se croiser nécessairement », raconte Pauline Imbault, coordinatrice du projet. « Pour créer les synergies qui manquent parfois entre ces différents acteurs, Zero Waste France a organisé un festival à l’été 2016 lors duquel a émergé l’idée d’un lieu-ressources permanent. L’association a porté le projet jusqu’à l’ouverture de la Maison, tout juste un an plus tard, et c’est ensuite la Maison du Zéro Déchet, en tant qu’association indépendante, qui a pris le relais. Depuis, nous visons un fonctionnement autonome et ne sommes ainsi pas tributaires de subventions ou apports citoyens ».

Crédit photo : Édouard Marchal
Crédit photo : Édouard Marchal

« À travers ce projet, nous voulons montrer que tout est imbriqué, qu’en consommant zéro déchet, on soutient aussi un entreprenariat spécifique et une production française. Le zéro déchet n’est pas seulement citoyen, politique ou entrepreneurial, mais chaque acteur a une partie de la solution », souligne-t-elle.

Ce lieu, c’est d’abord une boutique où on trouve les indispensables pour passer au mode de vie zéro déchet : côté cuisine, des sacs à vrac, gourdes, bocaux, thermos, bento, pailles en inox, filtres à thé permanents ; côté salle de bains, des oriculi, cotons et protections périodiques lavables, brosses à dents compostables, cosmétiques solides sans emballages ; mais aussi tout le nécessaire pour s’occuper d’un bébé en version réutilisable (couches, débarbouillettes, coussinets d’allaitement, etc.) ainsi que des produits d’entretien de base et des microfibres lavables pour entretenir sa maison. « Nous voulions proposer, en un seul endroit, toutes les solutions existantes et plusieurs réponses à une même question, donc différentes références pour un même produit », explique Pauline. En complément de ces rayons « indispensables », la Maison du Zéro Déchet propose un coin dédié aux denrées alimentaires et aux boissons en emballages consignés. « Nous voulions réintroduire, au moins dans les esprits, la notion de consigne, montrer comment cela fonctionne et être le chaînon manquant entre les producteurs qui peuvent travailler de cette manière et les consommateurs », souligne Pauline Imbault. La boutique comprend aussi une librairie avec des ouvrages concrets, riches en trucs et astuces pour passer au mode de vie zéro déchet, ainsi que des livres qui proposent une réflexion sur les enjeux liés aux déchets et d’autres thématiques écologiques plus larges.

Crédit photo : Édouard Marchal
Crédit photo : Édouard Marchal

Un autre espace est réservé à l’organisation d’ateliers pour répondre à tous les besoins. « Certaines personnes veulent acheter la solution toute faite. D’autres ont envie d’acquérir des savoirs, d’apprendre à coudre leurs propres serviettes hygiéniques et cotons lavables, à fabriquer leurs cosmétiques, leurs produits d’entretien ou leur lombricomposteur », indique la coordinatrice.

Crédit photo : La Maison du Zéro Déchet
Crédit photo : La Maison du Zéro Déchet

Un troisième espace, enfin, sert à l’organisation de conférences, projections-débats et formations sur des sujets aussi variés que la dématérialisation, la paille ou la pollution dans les océans. Le projet suscite l’intérêt de nombreux particuliers prêts à se lancer dans un projet similaire, qui ont contacté l’association pour s’informer. Un cycle de Master Class a donc été mis en place pour échanger et les aider à construire leur projet.

Crédit photo principale : Stefano Borghi

Mélanie Trélat

« Un petit bonheur du quotidien »
« Un petit bonheur du quotidien »

Vous êtes intéressés par un mode de vie zéro déchet, mais vous ne savez pas par où commencer ? Carine Dieudonné, fondatrice de Zero Waste S.à.r.l. est là pour vous aider !

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Carine Dieudonné baigne dans l’écologie depuis l’enfance grâce aux valeurs qui lui ont été transmises par ses parents, mais c’est la naissance de ses enfants qui l’a amenée à faire de ses convictions un métier. Après l’arrivée du premier, en 2011, elle commence à fabriquer ses produits d’entretien elle-même pour limiter les produits chimiques dans son environnement. La naissance du second, quatre ans plus tard, marque une étape supplémentaire dans sa réflexion : elle a d’abord l’idée de monter une boutique de produits en vrac, puis elle s’oriente vers le coaching sur la thématique zéro déchet et lance Zero Waste S.à.r.l.

Elle intervient depuis à domicile, dans les entreprises, dans des boutiques ou encore dans les écoles. « Je propose des animations qui permettent à ceux qui ne connaissent pas l’approche de la découvrir et à ceux qui l’ont déjà adoptée de trouver des pistes de progression. Autour d’un atelier où l’on apprend par exemple à fabriquer un produit d’entretien ou cosmétique, on échange sur la démarche zéro déchet, les difficultés qu’on rencontre, les objectifs qu’on s’est fixés », explique-t-elle. L’intérêt grandissant pour le sujet montre que les citoyens ont bel et bien la volonté d’aller dans ce sens : « Ça décolle vraiment ces deux dernières années ! », s’exclame-t-elle.

Selon la cheffe d’entreprise, le zéro déchet est une démarche globale : « Il ne s’agit pas seulement de ne plus produire de déchets, mais aussi de se poser des questions sur sa consommation, sur l’origine de ce qu’on achète, sur les personnes que l’on rémunère en le faisant ». Au rayon des petits trucs qu’on peut facilement adopter au quotidien : au travail, on évite la machine à café et ses capsules jetables, on apporte sa tasse ou sa gourde au lieu d’utiliser des gobelets en plastique, on préfère manger les restes de son repas de la veille transportés dans des bocaux que commander une salade dont l’emballage finira à la poubelle sitôt le déjeuner terminé, on n’imprime que si c’est nécessaire, on le fait en recto verso et, lorsqu’il reste une face blanche, on s’en sert comme brouillon. À la maison, on privilégie l’achat en vrac, les produits bruts non emballés et on cuisine soi-même.

Chronophage, direz-vous. Pas forcément ! « La plupart de ceux qui ont choisi de vivre selon une approche zéro déchet sont des familles où les deux adultes travaillent. Cela prouve que c’est tout à fait faisable. Et puis, je ne pense pas que faire ses courses chez les artisans du coin en apportant ses contenants prenne plus de temps que tourner de longues minutes sur un parking pour trouver une place de stationnement et arpenter ensuite les rayons d’un immense supermarché. Il s’agit simplement de repenser son mode de vie et une fois qu’on l’a fait, c’est très gratifiant, on se sent bien, même si c’est minime. C’est un petit bonheur du quotidien », indique-t-elle.

Si Carine n’avait qu’un conseil à donner à ceux qui veulent tenter l’expérience, et qu’elle soit couronnée de succès, ce serait de « ne pas vouloir tout changer d’un coup. On analyse son sac-poubelle, on choisit un déchet à éliminer et, une fois seulement que cette habitude est bien ancrée, on reproduit l’opération avec un second déchet. Il faut y aller progressivement, sinon cela peut être décourageant ».

Crédit photo : Zero Waste S.à.r.l

Mélanie Trélat

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Une maison 100 % récup'
Une maison 100 % récup’

Une maison entièrement construite à partir de déchets et de matériaux détournés ? C’est le projet Waste House, porté par l’université de Brighton et le cabinet BBM Architects en Grande-Bretagne.

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C’est une maison fonctionnelle puisque raccordée au réseau électrique et alimentée en eau, et elle est assez grande pour accueillir une famille. Elle respecte toutes les règles d’urbanisme, de construction et de sécurité en vigueur. Jusqu’ici rien d’exceptionnel, à ceci près qu’elle est composée à 100 % de matériaux de récupération… ce qui est une première en Angleterre !

Le concept s’inspire d’un bâtiment organique temporaire conçu par les architectes de BBM, impliqués dans le projet aux côtés de l’université de Brighton, mais cette fois, l’édifice sera pérenne. Rien que sa construction aura pris 2 ans et elle aura impliqué 250 participants bénévoles, étudiants, apprentis ou professionnels.

Ce ne sont pas moins de 20 000 brosses à dents, 4 000 boîtes de DVD, 2 000 disquettes d’ordinateur et 2 tonnes de chutes de tissus qui ont été compactées pour isoler la structure faite de poutres, piliers et solives en bois trouvées sur des chantiers de démolition proches. 10 tonnes de craie issues d’un chantier local ont également été utilisées et 2 000 dalles de moquette de récupération ont servi à fabriquer le bardage extérieur. L’étanchéité des fenêtres et l’isolation acoustique sont assurées par 500 chambres à air de vélo. Quant aux fondations, elles ont été réalisées à partir de scories de hauts fourneaux.

En ce qui concerne la technique, partout où cela était possible, les équipements sont de seconde main.

Même principe pour ce qui est de la décoration intérieure : 20 litres de peinture d’occasion ont été obtenus auprès d’un commerce local de décoration ainsi que 200 rouleaux de papier peint neuf mis au rebut par un revendeur. Le plan de travail de la cuisine est constitué de marc de café et de tasses en plastique, et le mobilier a été fabriqué à partir d’une multitude de matériaux recyclés et organiques détournés de leur fonction première.

Installée en plein cœur du campus de la Faculté des Arts de Brighton, la Waste House est avant tout une ressource pédagogique pour les étudiants du cursus universitaire EcoConception, pour les écoliers de la région qui sont déjà plusieurs centaines à l’avoir visitée et pour tous les visiteurs intéressés, mais c’est aussi un lieu de rencontre où toutes sortes d’événements sont organisés autour de la thématique de la valorisation des déchets. L’objectif : prouver que les déchets n’existent pas !

Mélanie Trélat

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