Construction durable : quels rôles pour les acteurs publics ?
Le secteur du bâtiment représente 40% de la consommation d’énergie totale de l’Union européenne. Il constitue donc un secteur d’actions prioritaires dont se sont emparés les acteurs publics, tant au niveau européen que national. Le plan de bataille est clair : il faut contribuer pleinement aux objectifs de réduction de 20% des émissions de gaz à effet de serre de l’Europe d’ici 2020. Comment se situe le secteur au Luxembourg ? Le 2 avril dernier, PwC Luxembourg a réuni une quarantaine d’acteurs du secteur public du Luxembourg, des institutions européennes et de la grande Région pour débattre et échanger sur le sujet.
« Si les objectifs fixés par l’Union européenne en matière de performance énergétique sont ambitieux, la réglementation à l’heure actuelle reste souple. La directive 2010/31/CE fixe des exigences minimales, que chaque pays membres a repris pour développer son propre système national de certification de la performance énergétique », indique Laurent Rouach, associé, Sustainability Leader chez PwC Luxembourg.
Concernant la construction durable, les systèmes de certification sur base volontaire (BREEAM, HQE, DGNB…) prévalent. Des normes européennes et internationales existent, sans qu’elles soient rendues contraignantes par une directive ou un règlement. Les acteurs publics, tant au niveau national que communal, ont donc une vraie responsabilité. « Le Luxembourg fait figure de très bon élève. Plus de 11% du parc immobilier est certifié, quand la moyenne en Europe plafonne à 1% », explique Philippe Pierre, associé, Public Sector Leader chez PwC Luxembourg.
Un centre pour promouvoir la construction durable au Luxembourg
L’écoconstruction est un des vecteurs de développement économique poussé par le gouvernement. Tom Eischen, Commissaire du Gouvernement à l’Énergie au Ministère de l’Économie a présenté les initiatives lancées pour développer et promouvoir ce secteur. Parmi les mesures phares : la création du Centre National pour la Construction Durable (CNCD) et le développement de la recherche et de l’innovation. Le CNCD réunira les parties prenantes du secteur du bâtiment (architectes, promoteurs, associations professionnelles, gouvernement…) et aura pour mission de promouvoir la construction durable au Luxembourg et le savoir-faire des entreprises du Luxembourg. Pour développer plus encore les compétences locales, l’accès à la recherche et à l’innovation sera aussi facilité pour les entreprises notamment par l’action du Centre de Compétences de la Construction Durable.
Les communes ne sont pas en reste. La ville de Luxembourg s’est dotée d’un Plan d’Action Environnementale définissant l’ensemble des domaines d’intervention, du transport à la protection des sols, de la gestion des déchets à l’urbanisme. Pierre Schmitt, Délégué à l’Environnement a expliqué les leviers d’actions à disposition de la ville : le Plan d’Aménagement Général, qui permet de définir l’utilisation des terrains, et le règlement des bâtisses, qui définit les règles à respecter en matière de construction et de normes architecturales. La ville impose aussi des règles strictes en matière environnementale pour la construction des bâtiments publics. Le maître-mot est de suivre une approche différenciée, sans jamais perdre de vue l’utilisateur du bâtiment.
Synonyme de charges moins élevées grâce, entre autre, à une consommation énergétique plus faible, les bâtiments verts sont de plus en plus prisés par le secteur privé. La démarche de la Banque Européenne d’Investissement (BEI) pour la construction du bâtiment Est au Kirchberg est en ce sens exemplaire. Enzo Unfer, Directeur Bâtiments et logistique de la banque, a ainsi rappelé les critères que devaient respecter le bâtiment au lancement du concours d’architecte : transparence, respect de l’environnement et communication. Achevé en 2008, il s’agit du premier bâtiment à Luxembourg à obtenir la certification BREEAM.
Communiqué par PwC Luxembourg