Le dossier du mois

Une thématique dans chaque #DossierDuMois, avec la rédaction d’Infogreen et l’expertise de nos partenaires

Publié le 13 juin 2019
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juin 2019

Actifs alternatifs

"Quand économie et finance se donnent la main pour dessiner notre monde de demain...les synergies sont extraordinaires"

Actifs alternatifs
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Actifs alternatifs

C’est sans doute le dossier le plus « anglicisé » de l’année sur infogreen.lu ! « Impact investing », « sustainable & responsible investment », « inclusive finance », « impact imperative », « reconomy », « fintech », « crowdfunding » et même « Rifkin » ne sont pas des termes à consonance très francophone. S’ils sont certainement intégrés au lexique des professionnels de la place financière, il est probable que d’autres lecteurs se sentent un peu démunis à la lecture de ces termes.

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Il faut donc bien un dossier pour les expliquer, une à une, ces notions anglo-saxonnes. Il faut aussi l’aide de professionnels du secteur pour les clarifier et ensuite les appliquer !

On parle encore d’alternatives (en français comme en anglais), mais ce terme sera sans aucun doute bientôt superflu, car ils sont de plus en plus nombreux à intégrer de manière systématique l’impact (positif), la durabilité et l’inclusion au développement de services, produits ou tout simplement réflexions.

La place financière, maillon fort de l’économie luxembourgeoise, a été l’objet de recommandations de l’économiste américain Jeremy Rifkin. Pour maintenir son statut, elle doit s’inscrire à l’échelle internationale « comme un champion de la durabilité et un précurseur de la révolution numérique ». L’économie nationale doit quant à elle entrer dans l’ère circulaire, ce qui passe par une révision de (presque) tous ses « business models » - oui, encore un terme d’outre-Manche !

Ils sont toutefois bien ici, au Luxembourg et en Grande Région, les spécialistes que nous avons rencontrés. Certains travaillent en réseau pour offrir les services financiers de base aux populations fragiles, tandis que d’autres donnent au « business angels » et autre investisseurs la possibilité de soutenir des projets ayant un impact positif dans un quartier, une région, un pays voire sur un continent.

Oui, les mondes financier et économique apprécient la langue de Shakespeare, ne nous en déplaise, et nous serons tous un peu plus bilingues à la fin de la lecture de ce dossier. Let’s not waste any more time… Enjoy reading the following pages and think « sustainable » !

Marie-Astrid Heyde

Une finance plus durable et une économie plus circulaire
Une finance plus durable et une économie plus circulaire

Initiée par le ministère de l’Économie en collaboration avec la Chambre de Commerce et IMS Luxembourg, l’étude stratégique Troisième révolution industrielle a été présentée en novembre 2016.

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Réalisée en collaboration avec l’économiste américain Jeremy Rifkin et son équipe selon une approche participative, elle a mobilisé pendant un an plus de 300 personnes réparties dans 9 groupes de travail. En est ressorti un compte-rendu proposant une vision à l’horizon 2050, ainsi que des actions et outils concrets pour préparer le pays à entamer sa mutation. Parmi les thématiques qui ont été traitées : la finance et l’économie circulaire.

Finance

Le Luxembourg figure parmi les leaders de la domiciliation de fonds d’investissement dans le monde (notamment dans le domaine de la microfinance) et de la distribution transfrontalière de fonds en Europe. Il est également en train de se positionner en tant que hub de la fintech.

Les réflexions du groupe de travail Finance ont abouti à un constat : pour conserver ce statut de place financière forte, le secteur peut, d’une part, miser sur l’innovation technologique et, d’autre part, renforcer son caractère durable. Il doit donc s’inscrire à l’échelle internationale comme un champion de la durabilité et un précurseur de la révolution numérique.

Pour atteindre ce double objectif, la première des mesures stratégiques préconisées par les participants était le déploiement d’une plateforme de développement de la finance durable, projet qui a d’ailleurs été retenu pour une réalisation à court terme. Venaient ensuite le déploiement de la microfinance pour générer des projets innovants et durables bottom-up, la création d’un coffre-fort de données sécurisé comme condition préalable à la mise en place de contrats intelligents, le traitement des questions réglementaires et le développement de l’éducation financière.

Économie circulaire

Dans le domaine économique, consommation et croissance sont étroitement liées. Or, les chaînes d’approvisionnement telles qu’elles existent aujourd’hui sont si complexes et si longues qu’elles permettent difficilement d’identifier les matériaux et ingrédients qui composent un produit, les produits ne sont d’ailleurs pas conçus en vue d’être démontés et réutilisés, et l’infrastructure actuelle se prête mal à la logistique inversée, a noté le groupe de travail dédié à la thématique « économie circulaire ».
Un chiffre marquant ressort de son état des lieux : chaque euro généré par notre activité économique engendre dans le même temps environ 2,5 kg de déchets !

Si le Luxembourg veut devenir la 1re nation circulaire, selon l’ambition affichée par le groupe de travail, il devra s’appuyer sur de nouveaux business models basés sur le principe de produit « as a service » ou de « pay for performance » soutenus par des plateformes d’objets connectés. Il devra également développer la logistique inversée, renforcer la sécurité dans la transmission des données et promouvoir l’ecodesign et l’upcycling des matériaux usagés dans une chaîne industrielle de production pour créer de la valeur ajoutée.

7 mesures stratégiques ont émergé des réflexions menées par le groupe : l’implémentation d’un système de taxation, la mise en place de filières de formation à l’écoconception et à l’écoproduction, la promotion à grande échelle du design circulaire et des nouveaux business models soutenue activement par le Gouvernement, le développement de la production locale et l’incitation des producteurs à utiliser prioritairement les sources d’énergie renouvelables.

Mélanie Trélat
Photo : stanislav-kondratiev-632497-unsplash

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Pour un changement de paradigme économique
Pour un changement de paradigme économique

Le dérèglement climatique est de plus en plus au cœur de l’actualité et particulièrement dans notre pays.

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De nombreuses initiatives encouragent les citoyens à avoir des pratiques plus responsables (lutte contre le gaspillage, réduction des emballages, tri des déchets, alimentation plus écologique, locale et moins carnée, utilisation réduite de sa voiture et de l’avion, etc.). Curieusement (?), les initiatives concernant le secteur économique à proprement parler concentrent moins l’attention (RSE, croissance verte), et elles ne remettent pas en cause le dogme de la croissance infinie.

Dans le mouvement de la transition écologique citoyenne, mis en réseau autour du Centre for Ecological Learning au Luxembourg (www.cell.lu, www.reconomy.lu), nous avons entrepris d’engager une réflexion sur nos modèles économiques, avec la ferme intention de promouvoir des initiatives économiques concrètes qui montrent qu’une autre économie est possible.

Des théories économiques peu remises en cause et pourtant discutables

L’économie orthodoxe, autrement dit néoclassique, qui guide la grande majorité des choix de politiques économiques, repose sur l’homo oeconomicus (l’être humain est rationnel et cherche exclusivement son propre intérêt). Cette théorie considère que l’ensemble des actions individuelles des acteurs économiques, guidées uniquement par l’intérêt personnel de chacun, contribue à la richesse et au bien commun (théorie de la main invisible). Elle se concrétise dans une économie de marché (confrontation libre de l’offre et la demande) fonctionnant dans un système capitaliste basé sur la propriété privée et la libre concurrence (un des principes sur lequel s’est fondée l’Union européenne).

Le capitalisme est une construction sociale qui a pris son essor au milieu du 19e siècle avec la révolution industrielle. La bourgeoisie défend ses intérêts pour contrer les aspirations du prolétariat à partager la richesse produite et à s’émanciper (à travers les mouvements associationniste, coopérativiste et mutualiste). L’État redistributeur est alors apparu pour rendre le système soutenable. Puis à partir des années 1980 (les années Reagan/Thatcher), les pouvoirs publics ont suivi une voie de désengagement, ce qui a accentué les écarts sociaux et donc les crises sociales. La mondialisation s’est instaurée causant des catastrophes écologiques irréversibles. Ce rapide historique est là pour rappeler que nous sommes dans une voie sans issue, mais qu’il y en a d’autres que l’on peine à explorer tant ce système a cannibalisé toute autre forme de pensée, le fameux TINA (There Is No Alternative) de Thatcher.

Des alternatives sont possibles

Pourtant dès le milieu du 20e siècle, Karl Polanyi(1) soutient, qu’à l’opposé de la société de marché, toute société humaine est encastrée dans les relations sociales. Ce que développe également Marcel Mauss dans son « Essai sur le don » montrant que ce sont les relations humaines qui régissent les comportements humains. Avec la crise écologique des auteurs comme Tim Jackson(2) montre que la croissance économique infinie est impossible et qu’il faut introduire un facteur écologique en plus du travail et du capital. Patrick Viveret dans son rapport « Reconsidérer la richesse » proposait en 2002 de travailler sur d’autres indicateurs que le Produit Intérieur Brut pour mesurer la richesse.

Notre système économique est dans une impasse totale. La planète ou du moins ses habitants ne peuvent plus à (assez court) terme continuer à vivre dans un système en crise où les solutions proposées ne sont que sparadraps sur jambes de bois et provoquent la dramatique irruption des politiques populistes, excluantes et ravageuses.

La REconomy comme changement de paradigme

Dans la transition, nous proposons de revenir à des conceptions économiques qui reposent sur la satisfaction des besoins des communautés, basées sur la solidarité, le respect de l’environnement, la relocalisation de l’économie, la démocratie et une reconnexion avec la « Mère Nature » (Pachamama).

C’est le concept de REconomy. On n’a pas inventé l’électricité en améliorant la bougie et de la même façon on ne sortira pas de nos crises sans changer de paradigme économique. Il faut créer un nouvel imaginaire économique. Faire confiance au pouvoir d’innovation sociale, de créativité des citoyen.ne.s. C’est l’horizon qui guide nos actions dans la REconomy. Modestement mais avec envie. Sans certitude mais avec conviction.

Éric Lavillunière, Responsable du projet REconomy du CELL

L'artisanat, durable par nature
L’artisanat, durable par nature

Parce qu’il offre des emplois et des services de proximité, l’artisanat est le pivot du maintien d’une économie locale et a, de ce fait, un impact sociétal tangible. Et parce que l’optimisation des ressources est dans l’ADN des entreprises qui le compose, il a aussi un rôle prépondérant à jouer au niveau environnemental.

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Avec, en 2018, environ 7.500 entreprises et 95.000 personnes occupées, tous niveaux de qualification confondus, l’artisanat est le 1er employeur du pays. Il représente 23% de l’emploi, 21% des entreprises au Luxembourg. « L’artisanat est un acteur économique local et régional. Si on prend le cas du boulanger, les matières premières qu’il utilise sont de la farine et de l’eau, qui sont des produits disponibles à l’échelle du pays, et il vend ses produits à la clientèle locale et régionale », explique Norry Dondelinger, directeur du département Affaires économiques à la Chambre des Métiers.

En plus de cet ancrage qui en fait un des principaux pourvoyeurs d’emplois et de services à l’échelle du pays et de la Grande Région, les entreprises artisanales ont la volonté d’aller vers des modèles économiques plus durables, voire circulaires, comme le note Gilles Reding, directeur du département Affaires environnementales, technologiques et innovation : « Plus de 1.190 entreprises artisanales adhèrent à la SuperDrecksKëscht, soit 25% des entreprises de ce réseau qui fait la promotion de la durabilité et de l’économie circulaire. Parmi celles-ci, près de 700 sont labellisées. Par nature, les artisans sont intéressés à travailler avec le moins de ressources possibles ou à valoriser les résidus de matière première. Le boucher, par exemple, utilise les restes de viande pour réaliser des pâtés ou d’autres produits ».
La Chambre des Métiers souhaiterait qu’un instrument étatique permettant aux PME d’être soutenues dans leurs démarches soit mis en place, à l’image du Pacte Climat pour les communes ou de l’accord volontaire pour les entreprises industrielles, et elle a déjà fait des propositions au gouvernement pour l’extension du Pacte Climat aux PME artisanales annoncée dans le nouvel accord de coalition.

Un autre cheval de bataille de la Chambre des Métiers est la mobilité électrique. « Les entreprises artisanales se réjouissent qu’une prime de 5.000 euros pour l’achat de véhicules électriques ait été lancée en avril. Le problème est qu’il n’existe à l’heure actuelle pas assez de modèles abordables pour qu’un chef d’entreprise prenne la décision de changer sa flotte. Cela devrait changer avec les nouvelles normes qui vont arriver d’ici 2030 en matière de mobilité. Il serait bien aussi que l’installation de bornes de rechargement par les entreprises soit subventionnée afin d’encourager les employés à choisir des véhicules électriques à titre personnel (puisqu’ils pourront les charger pendant leur journée de travail) et de rendre les entreprises qui choisiront de se doter de ce type d’équipement plus attractives », précise-t-il.

En matière de durabilité, la construction est un secteur de pointe. Le label Energie Fir D’Zukunft+ a été remis à plus de 850 artisans du parachèvement et du génie technique depuis sa création en 2014, et des séances d’information sur les innovations ou les régimes d’aide qui touchent le secteur (les Midis de la construction durable) sont régulièrement organisées à leur attention en collaboration avec myenergy. La Chambre des Métiers travaille également avec Betriber & Emwelt, association qui regroupe le LIST, les organisations patronales et l’Administration de l’environnement, pour sensibiliser ses membres sur des thématiques environnementales comme la déconstruction, le recyclage ou les plastiques à usage unique. Elle est membre de EREK (European Resource Efficiency and Knowledge Center), une plateforme qui rassemble des informations sur l’économie circulaire et l’efficacité des ressources, informations qui sont rediffusées ensuite aux entreprises artisanales luxembourgeoises.

Mélanie Trélat

Durabilité : miser sur un engagement renforcé du secteur financier
Durabilité : miser sur un engagement renforcé du secteur financier

« By not focusing on climate strategies, asset managers may lose an entire client segment – Millenials. » - Anouk Agnès, directrice générale adjointe de l’Agence Luxembourgeoise pour les Fonds d’Investissement (ALFI).

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Étant donné l’importance du secteur financier dans l’économie luxembourgeoise, notamment l’industrie des fonds, leur fléchage vers des investissements socialement responsables (ISR) semble résolument être un levier à actionner. À titre d’exemple (exemplaire !), depuis septembre 2016, la Bourse de Luxembourg s’est « mise au vert » en lançant le Luxembourg Green Exchange (LGX), une plateforme entièrement dédiée à des titres verts, socialement responsables et/ou durables. Pour les référencer, la Bourse s’appuie sur leur conformité avec différents standards, cadres, taxonomies et labels luxembourgeois et mondiaux(1). Actuellement, 229 obligations « vertes », 29 « socialement responsables » et 19 « durables » pour une valeur dépassant les 130 milliards d’euros y figurent et comptent pour la moitié des obligations vertes référencées dans le monde. En sus, plusieurs initiatives de sensibilisation et de promotion de l’ISR existent telles qu’European Impact Investing Luxembourg ou LuxFLAG. Par ailleurs, la Luxembourg Sustainable Development Finance Platform a été lancée dans le cadre de la stratégie Troisième Révolution Industrielle (TIR) pour faciliter la rencontre entre les porteurs de projets au service du développement durable et les investisseurs potentiels.

Pour autant, il ne faut pas sous-estimer la difficulté à convaincre les investisseurs comme les gestionnaires d’actifs de proposer des produits responsables ainsi que la marge relativement limitée du Luxembourg pour impulser une telle offre compte tenu d’une certaine dépendance aux décisions de gestionnaires situés dans d’autres pays(2) . Aujourd’hui, seulement 5 % du total des actifs sous gestion au Luxembourg seraient « responsables »(3)… Pour catalyser le développement de ce secteur, la France est devenue le premier pays à obliger les investisseurs institutionnels à intégrer le risque climat et certains paramètres Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) dans leur communication publique afin de « donner de l’intérêt économique » à des décisions plus vertes(ueuses) et transformer la nature de l’investissement pour dynamiser le financement de la transition(4) . Dans la même veine, la contrainte légale en moins, la Bourse de Luxembourg a intégré dans son code de gouvernance (« The X Principles of Corporate Governance of the Luxembourg Stock Exchange ») des exigences RSE à l’intention des sociétés cotées. Ainsi, en plus d’une présentation générale sur l’entreprise (régime de gouvernance, mission et composition du conseil d’administration, reporting financier, déontologie, droits des actionnaires, politique de rémunération, etc.), ces entreprises doivent également présenter leur politique en matière de RSE (Principe IX). Faire… et faire savoir donc ?


(1) Voir la liste des standards et labels : https://www.bourse.lu/sustainabilit...,
(2) Novethic (mars 2017), Le marché des fonds verts européens. Voir : https://www.novethic.fr/fileadmin/u...
(3) 186 milliards sur 3 701 milliards d’actifs au total fin 2016. Voir : https://assets.kpmg/content/dam/kpm...
(4) La loi Transition Écologique et Énergétique pour la croissance verte du 17 août 2015 instaure des obligations d’information pour les investisseurs institutionnels sur leur gestion des risques liés au climat notamment la « mesure des émissions de gaz à effet de serre associées aux actifs détenus, ainsi que la contribution au respect de l’objectif international de limitation du réchauffement climatique et à l’atteinte des objectifs de la transition énergétique et écologique », et plus largement l’intégration de paramètres environnementaux et sociaux dans leur politique d’investissement.

Act for Impact : accélérer le mouvement de l'entrepreneuriat et de l'innovation sociale
Act for Impact : accélérer le mouvement de l’entrepreneuriat et de l’innovation sociale

Le 6 mai dernier, BGL BNP Paribas a lancé Act for Impact, un dispositif visant à accompagner les entreprises à impact social et environnemental en proposant des réponses financières et non financières adaptées à leurs problématiques spécifiques.

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Depuis 2012 déjà, le groupe BNP Paribas travaille sur une offre dédiée aux entreprises qui ont un impact sociétal ou une stratégie RSE. Les entités luxembourgeoise, française, belge et italienne au départ, progressivement rejointes par d’autres pays, se sont réunies chaque trimestre à partir de cette date pour échanger leurs bonnes pratiques et réfléchir ensemble à la façon dont elles pourraient renforcer leur offre pour ces entreprises qui apportent des solutions novatrices aux problèmes sociaux et environnementaux.

« Nous devions approcher autrement ces entreprises qui ont un modèle de gestion différent et qu’on ne compare pas à des entreprises traditionnelles », explique Catherine Wurth, Project Leader Corporate Social Responsibility chez BGL BNP Paribas.

La banque cible les entreprises qui ont une mission sociale ou environnementale explicite. Explicite signifie qu’il faut que cette mission soit inscrite dans leurs statuts, ou mentionnée par l’entrepreneur qui doit le justifier en réalisant au moins 30% de son chiffre d’affaires à travers une activité économique pérenne et en réinjectant 50% ou plus de ses bénéfices dans cette mission.

En 2017, le groupe a établi une cartographie des entreprises répondant à ces critères et a mené une étude sur leurs besoins financiers et non financiers. C’est suite à cette étude qu’est né le dispositif Act for Impact. BDDF, la filiale française, l’a lancé la première. Elle s’est depuis positionnée comme un acteur à part entière de l’écosystème de l’économie sociale et solidaire (ESS) dans l’Hexagone.

Encouragée par ce succès, BGL BNP Paribas a décidé de transposer cette offre au marché luxembourgeois pour fournir aux entreprises du secteur un appui concret à chaque étape de leur développement. Le dispositif repose sur plusieurs axes : un suivi financier et non financier par des référents commerciaux dédiés, formés pour comprendre ce qu’est une entreprise sociale et à quelles problématiques quotidiennes elle est soumise, une politique de crédit spécifique avec une maîtrise des risques adaptée ou encore le prêt de compétences, par exemple. Nombre des entreprises concernées sont des start-ups qui sont, en cas de besoin, aiguillées vers l’incubateur interne de la banque, le Lux Future Lab, dont elles peuvent bénéficier des locaux et de l’offre de services. Dans le même état d’esprit, BGL BNP Paribas noue des partenariats avec des acteurs externes. C’est le cas notamment avec 6zero1, ce qui permet d’offrir un accompagnement sur mesure aux entreprises qui ont le statut de société d’impact sociétal(SIS).

« Notre objectif est de poser une première brique, en invitant les autres acteurs de l’ESS et de l’innovation sociale à travailler main dans la main pour faire grandir ce secteur au Luxembourg », conclut Catherine Wurth.

Mélanie Trélat

Légende : Evènement de lancement Act for Impact le 6 mai chez BGL BNP Paribas
Sur la photo de gauche à droite :
Jean-Paul Olinger, Directeur de l’UEL et de l’INDR ; Anne-Sophie Dufresne, Directrice Banque des Entreprises, BGL BNP Paribas ; Maha Keramane, Responsable Entrepreneuriat Social et Microfinance - Europe, BNP Paribas ; Jean-Philippe Wiedenhoff, Responsable Pôle Engagement-Entrepreneuriat Social, Centre d’Affaires Alsace Territoire de Belfort, BNP Paribas ; Geoffroy Bazin Responsable Pays du Groupe BNP Paribas au Luxembourg et Président du Comité exécutif, BGL BNP Paribas ; Nadine Muller, Administratrice déléguée, 6zéro1 SA SIS ; Ilana Devllers, Cofondatrice de Food4All ; Eva Sadoun, Cofondatrice de LITA.co ; Catherine Wurth, Project Leader CSR Accelerator, BGL BNP Paribas ; Frédéric Badeau, Cofondateur de Simplon.co.

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RSE, SRI, ESG : comment s'y retrouver ?
RSE, SRI, ESG : comment s’y retrouver ?

Les thématiques liées à la Responsabilité sociale d’entreprise (RSE) et à l’Investissement responsable et durable (IRD ou Sustainable & Responsible Investment - SRI) gagnent en importance, tant pour les investisseurs institutionnels que pour les particuliers. Cependant, ces thématiques étant en perpétuelle évolution, il est parfois difficile pour l’investisseur de s’y retrouver et de prendre des décisions d’investissement éclairées. Voici comment Banque de Luxembourg définit ces grands concepts.

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Une démarche responsable

Pour toute entreprise, la première étape consiste dans la prise de conscience de sa responsabilité sociale. L’INDR (Institut national pour le développement durable et la RSE, Luxembourg) décrit de façon pertinente la RSE comme « une démarche volontaire de conduite des affaires qui reflète la contribution des entreprises au développement durable  ».
La RSE ne constitue pas un ensemble figé de politiques bien définies mais peut couvrir divers domaines comme le développement de politiques sociales et environnementales responsables, l’engagement actif dans le mécénat (par ex. projets sociétaux et culturels), etc.

Une vision durable de l’investissement

En tant que société active dans le secteur financier, il est logique que la Banque de Luxembourg intègre, en complément d’une politique de RSE active, une stratégie d’investissement SRI.
L’investissement SRI se définit comme une approche de long terme qui, selon Eurosif - association visant à la promotion de l’investissement durable et responsable en Europe -, « combine l’analyse fondamentale et l’engagement avec une analyse des facteurs Environnementaux, Sociétaux et de Gouvernance (ESG) afin de mieux capturer les rendements à long terme pour les investisseurs et d’en faire bénéficier la société en tentant d’influencer le comportement des entreprises ».
Ainsi, l’investissement SRI intervient à deux niveaux : la gestion de portefeuille et la responsabilité actionnariale.

Les différentes approches de gestion

Au sein de la gestion de portefeuille, différentes approches existent. Si elles peuvent fonctionner de façon indépendante, elles ne sont pas exclusives et sont d’ailleurs souvent combinées au sein d’un même portefeuille.

  • Exclusion : généralement perçue comme la méthode la plus aisée pour initier une démarche responsable et durable, cette stratégie ne nécessite pas un rôle proactif du gérant puisqu’elle consiste à exclure des secteurs ou activités sur la base de différents critères, qu’ils soient normatifs (ex. : respect de conventions internationales) ou liés à des convictions éthiques et/ou confessionnelles (ex. : tabac, alcool, pornographie, etc.).
  • Thématiques : ces stratégies adoptent un thème d’investissement spécifique tout en tenant compte, de façon plus ou moins stricte, des critères ESG (ex. : gestion de l’eau, vieillissement de la population).
  • ESG : Prise en compte, de critères ESG dans le processus d’analyse et de sélection de titres. Cela peut commencer par une simple volonté de réduire les risques liés à ces facteurs (ex. : analyse des controverses et comportements répréhensibles des entreprises) jusqu’à une approche plus poussée de « Best-in-Universe » où seules les entreprises affichant des scores ESG les plus élevés sont considérées.
  • Impact : L’objectif de ce type de gestion est d’investir dans un projet qui a un impact mesurable sur la société. Les deux outils principaux sont les obligations vertes/sociales qui permettent de financer de grands projets publics (ex. : parcs éoliens) et la microfinance qui alloue des petits crédits à des personnes à faibles revenus afin qu’elles puissent créer leur propre entreprise.

La responsabilité actionnariale

À un autre niveau que celui du choix des entreprises dans lesquelles investir, la responsabilité actionnariale vise à influencer ces dernières afin qu’elles adoptent des comportements de plus en plus responsables et durables.
Cette responsabilité actionnariale peut être mise en œuvre de plusieurs façons. Premièrement, par une participation active aux Assemblées Générales en validant ou non les propositions faites par l’entreprise en fonction de critères ESG stricts. Deuxièmement, par l’établissement d’un dialogue actif avec l’entreprise, soit à titre individuel, soit sous forme d’engagement collaboratif, c’est-à-dire en fédérant différents investisseurs autour d’une même problématique.

Ainsi, l’investissement SRI ne représente pas un bloc monolithique et stable dans le temps, mais couvre dans les faits différentes réalités mouvantes et interconnectées, ce qui rend cet univers difficile à appréhender pour l’investisseur.
Avant de se lancer dans ce type d’investissement, l’investisseur devra être conseillé pour établir un bilan approfondi de ses besoins : ses objectifs, tant financiers qu’extra-financiers (rendements financiers et impact sociétal), sa tolérance au risque et son horizon d’investissement, ou encore les classes d’actifs qu’il souhaite privilégier.
Autant de questions dont les réponses permettront à son conseiller de le diriger vers les stratégies SRI adéquates.

En savoir plus : www.banquedeluxembourg.com/sri

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Financez vos projets durables avec etika !
Financez vos projets durables avec etika !

Le financement de projets ou d’entreprises ne semble pas très « sexy ». C’est un sujet pour les personnes qui affectionnent particulièrement les chiffres. Financer son projet lorsqu’on ne dispose pas de tout le capital nécessaire est toutefois une étape cruciale.

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Etika - une association sans but lucratif fondée en 1996 - a pour objet de promouvoir ces types de financements alternatifs et de réfléchir au développement de l’investissement responsable, ceci pour favoriser l’accès au crédit pour des initiatives qui donnent la priorité à l’utilité sociale et culturelle, à la solidarité internationale, et au soutien de l’écologie au Luxembourg et dans les pays en voie de développement.

Concrètement, etika, en collaboration avec la Spuerkeess, propose depuis 22 ans le compte d’Épargne Alternative, qui permet à l’épargnant de savoir ce que la banque finance avec son argent : Il sait que son épargne est investie, sans risque pour lui, dans des projets ayant une plus-value sociale et écologique. Les projets sont financés par un crédit à taux d’intérêt réduit. Le porteur d’un projet profite ainsi d’un effort de solidarité de la part de l’épargnant qui renonce à 10 points de base par rapport au taux d’intérêt du compte Épargne traditionnel.

Depuis 1997 etika et la Spuerkeess ont octroyé plus de 200 crédits et lignes de crédits à taux réduit entre autres pour une société plus humaine, en investissant plus de 10 millions d’euros en 20 projets opérant dans le secteur de la santé et des affaires sociales. Pour une agriculture plus durable, les partenaires ont accordé un montant de presque 20 millions d’euros pour financer plus de 50 projets dans le secteur de l’agriculture biologique (fermes, magasins, entreprises de transformation et restaurants). Très important est aussi le financement du secteur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique : 33 millions d’euros sont actuellement investis dans 65 projets d’installations photovoltaïques, d’artisans biologiques, de maisons construites avec des matériaux écologiques, de maisons passives, de bus hybrides, de moulins à eau, de parcs éoliens, d’entreprises innovantes dans le domaine écologique, comme AMA MUNDU Technologies qui a mis au point un processus de traitement des eaux usées à haute efficience énergétique, etc.

En plus de la bonification d’intérêt, etika fait de la publicité gratuite pour le preneur de crédit sur son site, par communiqué de presse et sur ses réseaux sociaux : c’est un atout pour de jeunes entreprises.

Agir contre les dérives de l’économie marchande privilégiant le profit à court terme, soutenir la transition énergétique, aider les start-ups vertes en même temps que des projets de réinsertion de chômeurs est – évidemment – un travail pour le bien commun très motivant, même s’il n’est pas très visible. Au-delà de son travail avec la Spuerkeess, etika poursuit aussi l’objectif de sensibiliser à des questions éthiques dans le monde de la finance en promouvant des activités ayant un fort impact médiatique.

Écrit par Ekkehart Schmidt (etika)
Plus d’informations sur www.etika.lu

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Dans l'esprit de la durabilité
Dans l’esprit de la durabilité

C’est une conférence très particulière qu’a organisée Banque Raiffeisen dans la capitale, à la Philharmonie, sous la bannière « Investir durablement – ce qui est impossible pour l’individu, beaucoup peuvent le faire ».

Communiqué
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Conférence de la Banque Raiffeisen

Invités à participer à la conférence organisée par Banque Raiffeisen, MM. Guy Hoffmann (président du comité de direction) et Georg Joucken (Head of Private Banking) ont abordé le thème de la durabilité. La banque suisse Vontobel était associée à l’événement. M. Frank Häusler, stratège en chef de Vontobel, a esquissé les perspectives de développement des marchés financiers et évoqué le rôle de l’investissement durable dans la stratégie de placement de Vontobel.

Le terme durabilité est aujourd’hui associé à de nombreux domaines et ne se limite plus seulement à l’environnement. ESG signifie « Environment, Social and Governance » et, si l’on entend transposer ces trois dimensions du développement durable, il est indispensable que l’économie privée apporte sa contribution à cette tâche colossale.

Banque Raiffeisen est idéalement placée pour relever ces défis, notamment parce que le principe fondamental de la durabilité fait depuis toujours partie de l’ADN de la banque coopérative. Contrairement à d’autres banques, Banque Raiffeisen ne vise pas l’optimisation des profits, mais œuvre avant tout dans l‘intérêt de ses clients et de ses membres, qui peuvent profiter de nombreux avantages grâce aux offres OPERA et OPERA PLUS.

Banque Raiffeisen entend offrir à ses clients des produits respectant les critères de durabilité et leur propose en ce sens de placer leur argent de manière durable.

L’investissement durable s’adresse en effet à ceux qui souhaitent non seulement se constituer un patrimoine, mais également à ceux qui ont l’ambition d’apporter leur contribution pour un avenir plus responsable, et ainsi poser les bases d’un développement durable.

Banque Raiffeisen travaille à cet égard en collaboration avec son partenaire de longue date, la banque Vontobel. Vontobel est un expert reconnu de l’investissement durable, qui s’est vu accorder le rating « Prime » par ISS-Oekom, la première agence de notation pour le développement et l’investissement durables.

En outre, Banque Raiffeisen propose à ses clients des fonds d’investissement porteurs du label LuxFLAG, reconnu à l’échelle internationale. Le label ESG développé par LuxFLAG (Luxembourg Finance Labelling Agency) exige la transparence économique, sociale et écologique des placements durables.

Ainsi, les clients peuvent choisir des fonds certifiés ESG par LuxFLAG, sélectionnés dans le cadre du processus de sélection « best Of ».

L’offre de la Banque Raiffeisen

R-GESTION – DIRECTIVE SUSTAINABLE : une gestion discrétionnaire avec des fonds d’investissement ayant une influence écologique ou sociale positive. Les clients ayant choisi ce mandat de gestion sont accompagnés par leur conseiller en placement personnel et profitent de nombreux avantages.

R-CONSEIL et R-INVEST : Banque Raiffeisen collabore étroitement avec ses partenaires dans le domaine du conseil en placement afin de pouvoir proposer à ses clients une sélection de fonds ESG de la meilleure qualité.

Banque Raiffeisen propose par ailleurs des produits structurés qui remplissent les critères ESG et sont certifiés par le label « ACT ESG » de Vontobel.

Une sélection de Green Bonds est en outre mise à la disposition des clients.

Pour Banque Raiffeisen, apporter une contribution positive au bien-être de ses clients et de ses membres et à la durabilité est une évidence.

L'impact investing arrive au Luxembourg avec LITA.co
L’impact investing arrive au Luxembourg avec LITA.co

Présentation de l’impact investing et de la société LITA.co avec sa présidente et cofondatrice, Eva Sadoun.

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LITA.co, anciennement 1001PACT, propose des solutions d’« impact investing ». De quoi s’agit-il ?

Nous permettons au grand public et aux professionnels d’investir en ligne dans des entreprises, des associations ou des coopératives qui sont au stade start-up ou qui sont en croissance mais qui luttent contre une problématique de société. On utilise notamment les objectifs de développement durable pour pouvoir qualifier l’impact des sociétés qu’on va proposer sur notre plateforme en ligne. Il peut s’agir de start-up qui utilisent le numérique et les innovations pour résoudre des problématiques de bien commun, des plus grosses PME, dans l’insertion notamment, qui existent déjà depuis une dizaine d’années mais qui ont besoin de se refinancer, mais également des sociétés de production d’énergies renouvelables, des entreprises plus locales qui n’ont pas vraiment vocation à être nationales ou internationales et qui permettent aux particuliers et aux épargnants de pouvoir être acteurs sur leur territoire, ou encore des projets d’immobilier, par exemple dans le logement ou dans l’écoconstruction.

En quoi est-ce différent du crowdfunding, par exemple ?

Le crowdfunding, c’est en quelque sorte un barbarisme qui consiste à qualifier tous les financements qui se font avec la foule. Ce qu’on propose est donc du crowdfunding d’une certaine manière. Mais je dirais qu’aujourd’hui ce terme est principalement employé pour les plateformes de crowdfunding sous forme de dons. Avec LITA.co, les investisseurs deviennent actionnaires des entreprises ou ils vont souscrire à des obligations, donc faire des prêts. Les montants qu’on collecte sont à un minimum de 100.000 euros et peuvent aller jusqu’à 5 millions d’euros.

Vous procédez à une sélection des candidatures avant de lancer leur campagne de financement sur votre site. Quels sont les critères pour être repris ?

Il faut a minima que l’entreprise ait déjà une preuve de concept, car on ne financera pas la création de l’entreprise mais son accélération, un changement d’échelle ou la diversification de ses produits. On va s’assurer qu’elle a une certaine « solidité » économique et on va procéder à toute une série de vérifications en matière de due diligence.

Il y a également un critère d’éligibilité sur l’impact de l’entreprise, c’est-à-dire qu’elle doit poursuive une mission sociale ou environnementale et que ce soit repris dans ses statuts. On va notamment calculer l’impact net de l’entreprise sur sa chaîne de valeur, en analysant ses retombées environnementales, ses processus de recrutement, sa gouvernance, son modèle économique, etc.

C’est vraiment une analyse globale de l’entreprise, de son passif mais également de ses perspectives futures.

Les entreprises intéressées par nos services peuvent trouver de nombreuses informations sur notre site. Nous démarrons toujours avec une présentation téléphonique et si le projet nous semble éligible, nous prévoyons une rencontre et tout cela est gratuit.

LITA.co a été lancé en France avant d’arriver en Belgique en 2016, en Italie en 2018 et cette année au Luxembourg. Comment préparez-vous cette implantation au Grand-Duché ?

Nous sommes sur le point d’ouvrir une structure luxembourgeoise. Nous pouvons déjà financer des sociétés luxembourgeoises, grâce à un agrément qui nous permet de collecter de l’argent provenant de l’Union européenne. Par contre, pour communiquer auprès des investisseurs, actuellement nous sommes limités à la France, la Belgique et l’Italie, car pour cela il est nécessaire de disposer d’un agrément local. L’idée est de l’obtenir d’ici la fin de cette année pour pouvoir lancer l’activité au Luxemboug. Nous prévoyons une plateforme qui permettra au grand public d’investir sur une bonne partie de la Grande Région. Nous sommes déjà présents en Lorraine et en Wallonie.

Nous ouvrons toujours une société locale, idéalement une SIS, société d’impact sociétal à Luxembourg-ville. C’est essentiel pour aller à la rencontre des entrepreneurs, pour organiser des événements afin de présenter les différents projets aux investisseurs locaux, etc. Tout ne se fait pas en ligne.

Nous sommes constamment à la recherche de partenaires locaux. Il y a déjà quelques acteurs de la place financière luxembourgeoise qui s’associent à notre initiative. Nous sommes prêts à discuter avec des banques, des assureurs, des groupes de gestion de patrimoine, etc.

Marie-Astrid Heyde

Finance responsable, état des lieux
Finance responsable, état des lieux

Poussé par les directives européennes et les engagements pris en matière de climat, un basculement des mentalités est en train de s’opérer dans le domaine de l’investissement.

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Comment définit-on la finance responsable ?

Julie Castiaux, Senior Manager – Sustainability Expert chez Deloitte  : La finance responsable ou sustainable finance reprend tout investissement qui prend en compte non seulement le retour sur investissement, mais aussi des critères environnementaux et sociaux. Les stratégies vont de l’exclusion de certains secteurs comme le tabac ou l’armement (pour éviter les risques notamment réputationnels) à une maximisation de l’impact en optant pour des fonds thématiques ou d’impact.

L’UE est en train d’établir une définition standardisée des sujets et projets entrant dans le cadre de la finance dite verte de manière à orienter les exigences qu’elle aura envers les acteurs du secteur. Pour éviter le green washing ou la vente de fonds d’impact qui n’en sont pas, l’asset manager devra justifier en quoi le fonds qu’il a créé correspond à un fonds durable et comment les dimensions ESG (Environmental Social & Governance) sont prises en compte comme une approche Best-in-class, l’exclusion ou l’impact climatique et ce, dans un objectif de transparence.

Où en est-on au Luxembourg ?

L’exclusion y est pratiquée depuis longtemps et les règles d’investissement sont strictement définies pour certains fonds comme les UCITS. En revanche, pour ce qui est d’intégrer des critères ESG, de faire du Best-in-class ou de sélectionner des investissements à impact positif, les acteurs locaux se lancent doucement car les réglementations de ces dernières années leur ont demandé des efforts conséquents de changement et la finance durable est passée au second plan de leurs priorités. Certains lancent leur propre gamme de fonds, avec leur politique ESG interne. D’autres dupliquent des produits ou stratégies mis en place au sein de leur groupe.

Au travers de la Sustainable Finance Roadmap lancée en 2018, le gouvernement luxembourgeois mise sur l’éducation financière pour que chacun comprenne ce que sont ces investissements, comment ils impactent la société et surtout la nécessité d’investir dans ce type de produits. La crainte est souvent que le retour sur investissement ne soit pas au rendez-vous, or de nombreux index et études ont prouvé que c’est l’inverse qui se produit à long terme.

La finance responsable est-elle amenée à se développer massivement ou restera-t-elle une niche ?

Les engagements pris dans le cadre de l’accord de Paris, les Objectifs de Développement Durable fixés par l’ONU et les réglementations européennes sont là pour changer les mentalités et mobiliser la finance privée. Le temps que cela prendra dépendra de la manière dont le marché va réagir, mais si l’Europe veut réussir sa transition vers une société bas carbone et réduire sa dépendance envers les ressources fossiles, c’est un challenge économique global que chaque pays devra relever avec le support de l’Europe et l’engagement des acteurs du marché financier.

Pourquoi tenir compte de critères extra-financiers ?

Il y a le point de vue de l’investisseur qui souhaite de plus en plus comprendre où va son argent. L’actuelle révision de la directive MIFID a pour objectif d’intégrer les préférences ESG dans les questionnaires d’évolution des attentes des clients. Et il y a celui de l’entreprise qui devra rendre des comptes sur ses performances et la façon dont elle intègre les critères extra-financiers. Ce processus est également lié à la gestion des risques. Si la température, le coût des matières premières ou les évènements météorologiques extrêmes augmentent, l’entreprise devra pouvoir démontrer qu’elle a mis en place des actions pour assurer sa stabilité financière à long terme. Il s’agit d’un véritable changement dans la perception de l’investissement dont l’objectif n’est plus d’obtenir un retour sur investissement rapide, mais d’obtenir un retour financier et non-financier, à plus long terme et avec une meilleure gestion des risques.

Comment les entreprises du secteur non financier seront-elles impactées ?

Les entreprises cotées en Bourse ont des obligations de reporting liées à des directives européennes. Si elles ne mettent pas en place une stratégie de gestion des risques non-financiers et de démonstration de leurs performances non-financières, cela aura un impact direct sur leur attractivité et sur leur valeur boursière. Cette obligation européenne est en train de s’étendre à l’ensemble des acteurs financiers, banques, gestionnaires de fonds, assureurs, …

Les entreprises non-cotées, même si elles n’ont pas d’obligations de reporting, devront rendre des comptes à leurs parties prenantes. Les nouvelles générations étant beaucoup plus attentives à l’impact de leur choix de consommation, si ces entreprises ne démontrent pas l’intégration de dimensions durables dans leur gestion et dans leur façon de fournir leurs produits et services, elles passeront à côté de nombreuses opportunités.

Mélanie Trélat

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L'éducation financière pour prévenir le surendettement
L’éducation financière pour prévenir le surendettement

Face aux nombreuses mutations et défis sociétaux à venir, la Troisième Révolution Industrielle se veut une solution pour le Grand-Duché. Sur le volet « finance », la vision est ambitieuse et modélise le Luxembourg comme « un pôle financier durable et d’envergure mondiale à l’avant-garde de la révolution numérique et qui fait aboutir la transformation ».

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Le terme de finance durable recouvre beaucoup d’aspects, parmi lesquels l’éducation financière ayant un rôle non négligeable. En effet, l’éducation et l’alphabétisation financières sont essentielles et les objectifs dans ce domaine sont multiples : encourager les jeunes à emprunter la voie de l’entrepreneuriat (ce que fait avec beaucoup de succès l’asbl Jonk Entrepreneuren), échanger sur le futur de la finance au Luxembourg, mais également prévenir les difficultés financières et les situations de surendettement.

Sur ce dernier point, beaucoup de chemin reste à faire au Luxembourg. Car même si le pays semble bien éloigné de ce problème, il n’est pourtant pas épargné. Malgré de hauts salaires, le coût de la vie et notamment de l’immobilier, y est particulièrement élevé. Et si dans la plupart des cas les situations de surendettement touchent des populations défavorisées, cela n’empêche pas les salariés et cadres supérieurs d’être affectés.

Les conséquences du surendettement, dramatiques humainement et financièrement, ne sont pas chiffrées et le tabou qui persiste autour du sujet n’aide pas à réunir des données. Ce sont pourtant de multiples acteurs qui sont concernés : des associations et offices sociaux qui traitent les dossiers, aux employeurs qui voient les salaires de leurs collaborateurs saisis en passant par les entreprises qui font face aux impayés. Le surendettement est donc un véritable enjeu sociétal, et cette multitude de parties prenantes doit se mobiliser et agir de concert pour y remédier.

C’est dans cette optique qu’IMS Luxembourg, le ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire, l’ULESS et 6zero1 ont organisé un cycle d’ateliers de co-création sur la thématique du surendettement lors duquel acteurs du secteur public, privé, associatif et social se sont réunis dans un environnement propice au travail collectif afin d’identifier ensemble des solutions concrètes et innovantes.

Pendant quatre sessions, plusieurs groupes de travail se sont penchés sur trois enjeux liés au surendettement : prévention, accompagnement des personnes surendettées et éducation financière. Pour avancer sur ce dernier défi, les participants se sont basés sur la « Stratégie nationale en matière d’éducation financière » publiée par la Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF) en septembre 2015.

Afin d’améliorer les connaissances et les comportements des citoyens en matière de gestion de leurs finances personnelles, notamment face la forte pression à la consommation, l’une des solutions imaginées a été de transformer le budget et l’éducation financière de manière positive en développant une application mobile ludique d’éducation financière destinée aux jeunes. La CSSF a repris ce projet et travaille au lancement de cette application, qui a reçu le troisième prix à l’occasion du Hackathon Lux4Good lors duquel des développeurs ont travaillé sur la réalisation du projet.

Article de notre partenaire IMS Luxembourg

Finance durable et investissement responsable : la nécessaire transition
Finance durable et investissement responsable : la nécessaire transition

« S’il te plaît, explique-moi la finance ». Comment expliquer à un enfant cette industrie qui remonte à Babylone, qui a fait apparaître la monnaie vers le VIIe siècle, qui dès le XIIe siècle, grâce au commerce, a permis l’émergence des premières banques en Europe, pour devenir aujourd’hui le moteur de tout le tissu économique mondial ? Comment présenter une finance durable et responsable à nos générations futures ?

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Revenons à l’objectif même de la finance ! La finance doit permettre aux capitaux de mieux circuler pour bénéficier à l’économie réelle (innovation, entreprises et famille). Or l’on se rend compte qu’il n’y a jamais eu autant d’épargne pour aussi peu d’investissements(1).

Devant la prise de conscience internationale, générationnelle, politique et entrepreneuriale des enjeux de durabilité, le secteur se positionne pour réinvestir davantage l’économie réelle et participer aux financements des enjeux climatiques, sociaux et sociétaux, en intégrant à leurs processus de décisions et pratiques d’investissement les critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance).

Au Luxembourg, en Europe et mondialement, les réglementations, normes et initiatives fleurissent afin d’apporter un cadre à la finance durable et à l’investissement responsable. L’enjeu de cette transition est désormais aux mains des organisations du secteur. Elles seules pourront redéfinir leur stratégie, qui intégrera leur responsabilité vis-à-vis des impacts positifs et négatifs générés par les activités de financement.

L’enjeu de cette transition est celui de la cohérence : le plus grand challenge auquel se confrontent aujourd’hui les acteurs du secteur est d’aligner leurs pratiques d’investissement responsable de leurs produits à leurs activités de gestion afin de garantir crédibilité, confiance et durabilité.

Lorsque les experts de Forethix co-construisent les nouvelles stratégies de responsabilité d’entreprise ou d’investissement responsable avec leurs clients, ils facilitent l’intégration des critères ESG par l’inclusion progressive des parties prenantes à la réflexion.

C’est en faisant le lien avec leur cœur de métier que l’impact est le plus concret. C’est au sein des politiques d’investissement, des méthodologies de proxy voting, des critères d’exclusion ou des pratiques sectorielles que Forethix va trouver l’ADN d’une société d’investissement responsable. En créant une passerelle entre la stratégie « produits » et la stratégie « d’entreprise », le lien se fait pour créer de la nécessaire valeur partagée.

Une stratégie de responsabilité sociétale n’a de valeur que si son impact est mesuré, transparent et partagé. En étant formateur certifié aux standards GRI (standard international de reporting extra-financier) et partenaire de données pour le Benelux, Forethix démultiplie l’impact d’une nouvelle stratégie et garantit une visibilité des performances extra-financières.

La formation, l’éducation et le partage de bonnes pratiques sont l’un des axes majeurs de cette transition. Ensemble, posons-nous la question : « Quel produit financier à impact positif devons-nous, ensemble (banquier, assureur, gestionnaire) dessiner pour demain ? ».


(1) Fiscalité de l’épargne financière et orientation des investissements : ADEME – France Stratégie – Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie (Avril 2017)

À propos de Forethix :

Forethix est un cabinet de conseil de premier plan, spécialisé dans l’investissement responsable et la responsabilité sociétale des organismes privés et publics. Forethix est formateur GRI Certifié, GRI Data Partner, expert pour l’INDR, membre de LuxFLAG et signataire de UNPRI.

Cécilia Vernhes
cecilia.vernhes@forethix.com
ESG Consultant & Trainer for « The Certified Sustainable Finance Program », en collaboration avec l’ABBL et la House of Training.

#impactimperative
#impactimperative

TIIME accompagne les organisations et les investisseurs dans la prise de conscience de leur impact sociétal et environnemental, et les invite à passer à l’action pour générer une empreinte positive.

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À partir de quel moment peut-on considérer qu’une organisation a un impact positif ?

Cécile Sevrain, associée chez TIIME : Dès lors que ses actions induisent un changement positif sur ses bénéficiaires, ses clients, la société et/ou l’environnement tout en essayant de réduire l’impact négatif crée par ses activités sur ses parties prenantes.

Comment le mesure-t-on ?

Cela dépend de la taille et du type d’organisation : il faut différencier les entreprises sociales dont c’est la raison d’être, et les sociétés traditionnelles qui cherchent à adopter des pratiques plus durables. Pour les premières, on utilise couramment un outil qui s’appelle la théorie du changement et qui aide les entrepreneurs à atteindre leurs objectifs en planifiant la participation puis l’évaluation des activités, des résultats et des réalisations. Pour les secondes, il existe différents outils de mesures et de reporting tel que le GRI (Global Reporting Initiative) auquel on se réfère souvent. Il faut aussi garder à l’esprit que l’impact positif créé et les outils de mesure y afférant dépendent également des régions concernées.

Quelle stratégie une organisation peut-elle adopter pour y parvenir ?

Il y a la stratégie interne qui consiste à prendre soin de ses salariés sur différents aspects qui peuvent aller du congé paternité à la représentation des femmes au niveau exécutif en passant par le recyclage des déchets, et la stratégie externe qui consiste, par exemple, à revoir les composants d’un produit ou à choisir des fournisseurs qui ont de bonnes pratiques. De façon plus holistique, il est intéressant de se pencher sur les 17 objectifs de développement durable (ODD) pour voir sur lesquels agir en fonction de son business. Par ailleurs, on peut également citer les actions philanthropiques comme catalyseur d’impact.

Pourquoi est-il important que les organisations prennent conscience de leur rôle environnemental et sociétal ?

Tout comme le secteur public, le secteur privé se doit d’analyser ses parties prenantes au sens large du terme et se poser des questions sur son impact positif/négatif et direct/indirect. Nous sommes dans une période charnière, notamment sur la prise de conscience du changement climatique, et il est important que le secteur privé contribue. Et d’un point de vue purement « business », une entreprise doit désormais évoluer de façon durable pour garder et séduire talents et clients.

Vous définissez Tiime comme un « catalyseur d’impact ». C’est-à-dire ?

Catalyser dans le sens accélérer et mettre en relation. À travers notre hashtag #impactimperative, nous nous inscrivons notamment dans l’ODD 17 : partenariats pour la réalisation des ODD. Nous considérons qu’il est nécessaire pour les organisations et les investisseurs de reconnaître leur impact et de s’améliorer autant que faire se peut.

Comment accompagnez-vous les organisations concrètement ?

À travers du conseil et de la formation, mais également du plaidoyer. Nous sensibilisons et armons les preneurs de décisions, les administrateurs, les gestionnaires d’actifs et autres détenteurs de capital pour qu’ils soient acteurs du changement.

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Prochaine formation : le 3 juillet 2019 à The Office, Luxembourg.

- https://www.infogreen.lu/demystifyi...
- https://www.tiime.org/events

Mélanie Trélat

Fondements et perspectives d'avenir des investissements responsables
Fondements et perspectives d’avenir des investissements responsables

Récentes évolutions des investissements responsables

La prise de conscience récente en matière de risques liés au réchauffement climatique influe désormais sur les investissements financiers. Les mesures adoptées à l’échelle mondiale témoignent de ce changement.

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La finance durable est à un point charnière.

L’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies et l’accord de Paris marquent un tournant dans l’histoire de la finance responsable. Le premier souligne les 17 objectifs de développement durable (ODD). Le second affirme que la finance a un rôle majeur à jouer dans le cadre du développement durable, visant à améliorer « la réglementation et la surveillance des institutions et marchés financiers mondiaux et renforcer l’application des règles ». Par ailleurs, l’accord de Paris sur le changement climatique, adopté en 2015 par 195 pays, est le premier accord mondial universel visant à contenir l’augmentation de la température moyenne de la planète en dessous de 1,5 °C et à rendre « les flux financiers compatibles avec un profil d’évolution vers un développement à faible émission de gaz à effet de serre et résilient aux changements climatiques ». Selon le rapport du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC), un investissement compris entre 1,6 et 3.8 milliards de dollars serait nécessaire pour maintenir le réchauffement climatique dans un rayon de 1,5 degré et pour couvrir les investissements liés à l’éducation, la santé et le social.

Le marché européen des investissements responsables a crû de 26,6 % de 2014 à 2016. Le Luxembourg, la plus grande place financière en Europe pour les fonds d’investissement et la deuxième mondiale après les États-Unis, est le principal domicile européen de fonds responsables. Ainsi, 39 % des actifs sous gestion des fonds responsables, représentant 31 % en nombre de fonds, sont domiciliés au Luxembourg. (Source : LuxFLAG/ALFI/KPMG 2017). Cette croissance est également appuyée par l’augmentation de nombre de labels LuxFLAG délivrés aux fonds d’investissement (117 labels LuxFLAG, avril 2019).

Qui est l’agence de labellisation des fonds d’investissement LuxFLAG ?

LuxFLAG (Luxembourg Finance Labelling Agency) est une association sans but lucratif, internationale et indépendante, qui a été fondée en juillet 2006 par sept membres fondateurs privés et publics sous le haut patronage de S.A.R. la Grande-Duchesse Maria Teresa de Luxembourg.

Sa mission est de promouvoir les secteurs de l’investissement durable en attribuant un label transparent à des véhicules d’investissements actifs dans la microfinance, l’environnement, ESG (environnement, social, gouvernance), financement climatique et à des obligations vertes.

Le but est de donner une assurance à l’investisseur que les actifs sous gestion d’un véhicule d’investissement labellisé sont réellement investis de manière responsable. Pour recevoir un label LuxFLAG, un véhicule d’investissement doit répondre à des critères d’éligibilité prédéfinis qui sont vérifiés premièrement par LuxFLAG, ensuite par des comités d’éligibilité indépendants (composés d’analystes, d’académiciens et d’experts de l’industrie) et enfin validé par le Board.

Parmi les agences de labellisations en Europe, LuxFLAG est sûrement la plus internationale - depuis sa naissance, l’agence compte des fonds provenant de sept juridictions différentes : Luxembourg, France, Belgique, Allemagne, Irlande, États-Unis et Danemark - et est reconnue pour avoir des critères d’éligibilité stricts. En effet, d’après une étude de marché indépendante concernant les labels européens, le label LuxFLAG Climate Finance ressort comme ayant le seuil minimum de chiffre d’affaires vert du portefeuille le plus exigeant (37,5 % par rapport à une moyenne de 20 %).

Au deuxième trimestre 2019, LuxFLAG, compte 136 fonds d’investissement labellisés, représentant plus de 53 milliards d’euros d’actifs sous gestion. Par ailleurs, le label avec le plus fort potentiel de croissance est le label ESG, qui a été délivré à 17 fonds d’investissement ce trimestre.

Les nouvelles tendances de l’industrie

Plusieurs tendances apparaissent dans l’industrie des investissements responsables.
La réglementation européenne viendra prochainement encadrer le secteur de la finance responsable, particulièrement avec l’implémentation de la taxonomie, des indices de référence, et d’un éventuel label européen.

L’intérêt pour les données ESG à travers différentes gammes de produits, la pression des investisseurs sur les rapports ESG augmentera encore et l’importance de ces données dans la prise de décision, que ce soit de la part des investisseurs ou des entreprises, montera en puissance.

Les produits financiers responsables sont en voie de transition du marché de niche vers le mainstream.

Pour plus d’informations, veuillez consulter leur site web ici, suivre l’actualité de LuxFLAG sur ses réseaux sociaux (@LuxFLAG sur LinkedIn et Twitter) ou en les contactant directement à info@luxflag.org.

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Démocratiser l'accès aux services financiers
Démocratiser l’accès aux services financiers

Ancien CEO de la Bourse de Luxembourg, Michel Maquil préside la plateforme InFiNe.lu (Inclusive Finance Network Luxembourg) depuis sa création en 2014. Son équipe et ses membres agissent en faveur de la finance inclusive, au Luxembourg et ailleurs.

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Pour tenir un ménage, l’accès à un minimum de services financiers est indispensable. Compte courant, compte épargne, possibilité de crédit en cas d’imprévus… autant d’outils de base qui pourtant semblent être de plus en plus inaccessibles.

À des milliers de kilomètres d’ici, dans des régions d’Afrique, de tels services sont parfois inexistants. Des solutions digitales se mettent en place, avec tout ce que cela demande en matière de prévention en cybercriminalité, mais il n’est pas rare que ces services soient hors service pendant plusieurs jours consécutifs, empêchant toute transaction, même alimentaire ou médicale.

Bien plus près, en France, les grandes banques dites populaires suppriment bon nombre de distributeurs de billets dans les villages retirés. Au Royaume-Uni, la House of Lords a fait réaliser une étude sur l’exclusion financière dont sont touchées de nombreuses régions et îles.

Au Luxembourg aussi, les seniors sont confrontés à des outils modernes et numériques auxquels ils ne sont pas habitués et se rendent en alternative aux guichets où les opérations sont coûteuses. Au Luxembourg toujours, les populations fragiles (jeunes, chômeurs, seniors, réfugiés, etc.) se retrouvent bloquées en cas de besoin d’un crédit, faute de garanties.

InFiNe.lu - Inclusive Finance Network - lutte pour réduire l’exclusion financière. « Les banques classiques s’orientent vers les populations intéressantes, leur priorité n’est pas de proposer un compte à tout le monde mais de monter en rentabilité », explique Michel Maquil. « En tant que réseau d’inclusion financière ou de finance inclusive, notre rôle est d’ouvrir ces services aux populations fragiles, de leur proposer des microcrédits ou micro-assurances, de trouver des investisseurs prêts à porter des projets qui ont un impact positif dans certaines régions ou dans certains secteurs d’activité ».

La plateforme luxembourgeoise est financée par le gouvernement et rassemble depuis 2014 les acteurs privés et publics impliqués dans la finance inclusive. « L’équipe d’InFiNe.lu, composée de deux personnes, favorise le développement et l’échange de know-how et de connaissances entre ses membres, par le biais de formations, de conférences, etc. Nous sommes également mandatés par le gouvernement pour organiser chaque année le Prix européen de la microfinance », développe le président.

Si le réseau a démarré avec 19 membres, il en compte à présent 32, incluant ADA, microlux, Luxflag, la BEI, l’EIF, l’ABBL, l’ACA, les Big Four, la Fondation Grameen, etc. (liste complète en ligne). InFiNe.lu fête cette année son 5e anniversaire et son président se réjouit de l’infrastructure mise en place : « en 5 ans, nous avons réussi un beau tour de force. On a développé le site internet, un programme de bourses pour des formations à Oxford, à Harvard, réalisé des publications, organisé des conférences et séminaires de formation, et le Prix européen de la microfinance avec le Ministère des affaires étrangères et européennes – Direction de la Coopération au Développement et la Plateforme européenne de la microfinance. Nous préparons la 10e édition de ce prix qui se tiendra le 21 novembre prochain et saluera des projets qui renforcent la résilience au changement climatique. Il y a encore beaucoup à faire pour la finance inclusive mais nos membres et notre équipe sont motivés et engagés en ce sens ».

Pour aller plus loin, découvrez la carte blanche de Michel Maquil diffusée sur RTL Radio en mai dernier.

Marie-Astrid Heyde

Le modèle coopératif pour OUNI
Le modèle coopératif pour OUNI

L’épicerie bio sans emballage OUNI (Luxembourg-ville) a été financée par la vente de parts à des personnes qui, par leur contribution, deviennent membres actifs ou non. Rébecca Maroko, cofondatrice, explique le fonctionnement de cette coopérative luxembourgeoise.

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De quelle manière l’ouverture de la boutique OUNI a-t-elle pu être financée ?

OUNI S.C. est une coopérative dont chaque membre est contributeur. Lors de la création de la coopérative, après avoir constaté l’envie de la population de soutenir le projet OUNI, les sept fondatrices ont lancé un appel à participation, autour d’événements tels que des séances d’information et la projection de films.

En plus du soutien d’individus, OUNI a également bénéficié de l’investissement de partenaires professionnels comme SOS Faim, le groupe Tricentenaire ou Innpact.

La levée de fonds s’est poursuivie depuis et nous accueillons régulièrement de nouveaux membres qui veulent soutenir ou s’investir dans la coopérative.

Quelles raisons vous ont menés à choisir ce mode de fonctionnement ?

Nous avons rapidement constaté que les résidents luxembourgeois « voulaient » OUNI et souhaitaient s’associer à ce projet. Ce soutien s’est manifesté par beaucoup de messages spontanés, de nombreuses réponses reçues dans le cadre d’une étude de marché que nous avions réalisée, mais également par le soutien de la presse qui a fortement contribué au succès de la campagne de financement participatif.

Le modèle coopératif est le meilleur pour combiner une structure commerciale et la possibilité d’ouvrir le capital de la société à l’ensemble des citoyens qui souhaitent investir dans des épiceries comme la nôtre, en toute transparence.

La somme de base pour devenir membre est de 100 euros, ce qui nous semble raisonnable. Le succès remporté par notre action pour les réfugiés prouve que la solidarité existe bel et bien, puisque nombreux sont ceux qui ont financé une part, seul ou à plusieurs. Cela offre, à ceux qui en bénéficient, l’occasion de venir aider au magasin et de tisser du lien social.

La forme coopérative permet également de disposer d’un capital variable, qui évolue en fonction des demandes pour devenir membre de la coopérative.

Pourquoi n’avez-vous pas choisi le crowdfunding « classique » ?

Les plateformes de crowdfunding classique s’adressent plus particulièrement à des entreprises qui n’ont besoin que d’un financement de départ pour lancer leur idée ou leur produit. Si elles sont d’excellents outils de communication, elles prélèvent aussi des frais qui diminuent d’autant l’apport en capital initial. Or, grâce au soutien des résidents luxembourgeois et de la « communication gratuite » locale, nous avons eu l’opportunité de nous en passer.

De plus, derrière l’idée de coopérative, il y a celle de faire en sorte de donner la possibilité aux membres de s’investir concrètement, dans la gestion de la coopérative comme dans le fonctionnement du magasin. Il existe des groupes de travail de membres bénévoles qui concernent différents sujets : les finances, l’analyse et le choix des produits et fournisseurs, l’aménagement du magasin, le conseil environnemental, la communication, etc.

Les membres sont régulièrement invités à participer aux réflexions et au développement de la coopérative, sous forme informelle ou sous forme plus formelle lors de l’assemblée générale.

Quelles sont les conditions et les démarches à suivre pour s’établir en coopérative au Luxembourg ?

C’est relativement simple. Il n’y a pas de condition de minimum de capital non plus. Seule la capacité juridique est requise. Le statut offre aux membres une certaine flexibilité. Ils peuvent décider de leur responsabilité, du fonctionnement et de la gestion de la société.

La constitution s’appuie sur des statuts, qui, comme tout document juridique, doivent être subtilement rédigés pour éviter les problèmes lors de la vie de la coopérative. OUNI S.C. a ajouté une charte pour rappeler les valeurs qui l’animent.

Marie-Astrid Heyde et Rébecca Maroko, cofondatrice de OUNI

Et si nous limitions nos achats selon leur empreinte carbone ?
Et si nous limitions nos achats selon leur empreinte carbone ?

Une start-up fintech suédoise a développé une carte de crédit qui calcule l’empreinte carbone de nos achats.

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Tel est le message que recevra un consommateur un peu trop dépensier. Du moins s’il a opté pour la Black Card de Doconomy, une MasterCard un peu particulière. Son détenteur a la possibilité de définir un plafond de carbone à « dépenser », et une fois celui-ci atteint, ses achats seront bloqués.

C’est bien sûr le cas extrême. Avec la version blanche (subtilement nommée White Card), l’acheteur recevra simplement une alerte précisant l’empreinte carbone de son achat via une app connectée. Libre à lui de poursuivre ou non ses dépenses…

La start-up fintech vise à « fournir les outils digitaux pour aider à utiliser l’argent comme un outil de changement positif pour le climat ». Pour mesurer l’impact des achats (en devise et en kilos), elle utilise The Aland Index, développé par le groupe finlandais Ålandsbanken. Le consommateur voit automatiquement comment ses choix affectent le climat et est incité à compenser ses dépenses carbones en investissant dans des projets certifiés des Nations Unies (partenaire de Doconomy) ou dans des fonds durables.

« Nous ne pouvons pas continuer à consommer toutes les ressources de la terre comme nous le faisons actuellement. Nous voulons faire la transition entre une économie qui a fermé les yeux face aux impacts sur le climat vers ce qu’on appelle Doconomy, qui le place au centre. Il est temps d’agir et chacun peut revoir sa propre consommation et analyser comment son argent peut provoquer un changement positif », explique Nathalie Green, CEO de Doconomy.

L’offre de mobile banking et de carte de crédit compte être compétitive afin de proposer une réelle alternative aux solutions actuelles qui poussent vers l’achat au lieu de le limiter à ce qui est raisonnable. Il faudra encore patienter avant de pouvoir commander sa White ou Black Card, elle-même est biosourcée et imprimée avec Air Ink, une encre créée à partir de la pollution des véhicules. Les Suédois pourront se la procurer à l’automne et l’entreprise réfléchira alors à d’autres marchés, mais envisage déjà d’étendre son activité au Royaume-Uni, à l’Allemagne et à la France.

Marie-Astrid Heyde

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