Enovos revoit sa stratégie
« Le groupe Enovos a effectivement revu sa stratégie dans les services énergétiques pour l’ensemble des pays dans lesquels il est présent, à savoir l’Allemagne, la France, la Belgique et le Luxembourg, stratégie qui prend désormais l’appellation Enovision », nous explique Laurent Majerus, Energy Efficiency manager chez Enovos Luxembourg.
Le groupe Enovos a revu en profondeur sa stratégie dans les différents pays où il est implanté. En quoi consiste la refonte de la stratégie du Groupe ?
Le groupe Enovos a effectivement revu sa stratégie dans les services énergétiques pour l’ensemble des pays dans lesquels il est présent, à savoir l’Allemagne, la France, la Belgique et le Luxembourg, stratégie qui prend désormais l’appellation Enovision. Celle-ci regroupe quatre piliers, l’éco-mobilité, la production décentralisée, les applications smartphones et l’efficacité énergétique. Cette vision répond aussi aux nouvelles exigences des instances européennes. En effet, une directive européenne exige des fournisseurs d’énergie une réduction de 1,5 pour cent par an du volume total de la consommation d’énergie de leur clientèle.
La rationalisation de la consommation énergétique passe avant tout par une augmentation de l’efficacité énergétique, un des piliers de la stratégie que vous avez énoncée. Quelles sont les mesures que le Groupe prévoit dans ce sens ?
L’efficacité énergétique mais également la production décentralisée constituent le cœur des actions à mener dans ce cadre, même si les autres piliers seront également utiles. Notre action au Grand-Duché se concentre avant tout sur les communes, lesquelles ont quasiment toutes signé le Pacte climat. Elles s’engagent par ce biais à mettre en œuvre un système de gestion de qualité basé sur le « European Energy Award ® » au niveau de leur politique énergétique et climatique.
Nous avons pour cela estimé que nous nous devions de simplifier notre approche en mettant en place ce que nous avons dénommé « concept énergétique communal ».
Qu’entend-on par là ?
Le concept énergétique communal a pour objectif, à partir d’un état des lieux des ressources, des besoins, des acteurs et des infrastructures, de proposer des stratégies de valorisation des ressources locales.
Au niveau de l’efficacité énergétique, c’est principalement sur le patrimoine communal, soit les bâtiments communaux, qu’il y a lieu de concentrer ses efforts car la commune peut directement agir dessus. L’énergie consommée sur tout le territoire par tous les autres acteurs (particuliers, commerces, entreprises,…) doit elle aussi faire l’objet d’une attention particulière et nécessite des services adaptés que nous proposons également. Enfin, les énergies renouvelables devront jouer un rôle toujours plus important en matière de production décentralisée. Toute une panoplie de nouveaux services en cours de développement permettra de répondre à ces nouveaux enjeux.
Quels sont ces services ?
Citons tout d’abord le zonage ‘énercoach’, qui est un logiciel de comptabilité énergétique simple et convivial qui permet de saisir, de représenter et d’analyser les données de consommation d’énergie et d’eau tout comme les émissions de CO2 des bâtiments et installations techniques de la commune. Enovos propose de l’intégrer dans le logiciel Pacte Climat, de créer un fichier Excel pour toutes les zones et les usages, de mettre en place une comptabilité énergétique, avant de réaliser une analyse des données récoltées destinée à produire les premières économies d’énergie.
Le cadastre énergétique, qui permet de classer différents immeubles d’un patrimoine en fonction de leur qualité énergétique et donc de l’urgence d’entreprendre des interventions, est un service mis au point par Enovos il y a près de deux ans. Il consiste dans l’analyse et le benchmarking du patrimoine immobilier communal dans son intégralité, sur base des données fournies par les autorités communales. Il a pour objectif l’évaluation rapide de la performance énergétique de l’ensemble des bâtiments publics dans une commune pour un coût très modéré. Il s’agit de détecter rapidement les potentiels d’économies d’énergie les plus importants et qui sont économiquement réalisables pour une commune.
L’audit énergétique, quant à lui, permet d’aller beaucoup plus loin avec un objectif de rénovation : à partir d’une analyse détaillée des données d’un bâtiment, Enovos peut proposer des programmes d’économie d’énergie adaptés à chacun des bâtiments concernés.
Au niveau du territoire, nous avons toute une palette de services, de l’éco-mobilité au bilan énergétique du territoire en passant par la rénovation de l’éclairage public, le cadastre thermographique ou encore le cadastre éclairage public.
Qu’en est-il en matière de production décentralisée, que vous avez évoquée ?
Le pilier « production décentralisée », notion quasi-synonyme d’ « énergies renouvelables », compte également plusieurs services, à commencer par le cadastre solaire, qui consiste en la mise en place d’une cartographie aérienne d’un quartier ou d’une ville entière, sur laquelle on visualise en un coup d’œil les pans des toitures les mieux adaptés à l’installation de panneaux solaires thermiques ou photovoltaïques.
Autre service qui connaît un grand succès auprès des communes, le photovoltaïque en copropriété. Avec cette offre, tout particulier peut acheter des parts d’une grande installation photovoltaïque posée sur les toitures des bâtiments appartenant à sa commune. De ce fait, les citoyens exploitent l’énergie solaire et participent activement à la production d’énergie renouvelable locale.
Enovos propose également un service de « management de l’énergie » : la société accompagne les communes dans le suivi régulier de leurs consommations d’énergie et dans la mise en œuvre de certaines actions très concrètes ; en d’autres termes, il s’agit d’un contrat de performance énergétique.
Enfin, Enovos a également mis au point un nouveau service, l’étude du parc éolien, destiné à identifier le potentiel d’une installation dans un endroit spécifique, et instauré de nouveaux concepts dans le domaine de la co-génération.
Photo ©Marlene Soares pour LG Magazine