Fukushima : 2 ans plus tard, ce n’est toujours pas terminé
Depuis le 19 août, un réservoir de la centrale de Fukushima Dai-ichi (Japon) se vide de quelques 300 tonnes d’eau radioactive. Découverte le 20 août, cette fuite vient d’être placé, deux jours plus tard, au rang 3 de l’échelle Ines par l’Autorité de régulation nucléaire nippone.
Après un premier écoulement d’eau contaminé vers l’océan Pacifique le 8 août dernier, Tepco a annoncé, mardi 20 août dernier, avoir constaté de nouvelles fuites radioactives. Cette fois, il s’agit d’un réservoir de stockage qui, depuis le 19 août, laisse a laissé échapper quelque 300 tonnes d’eau hautement radioactive.
D’abord classé de niveau 1 (“anomalie“) sur l’échelle Ines (échelle Internationale des évènements nucléaires), l’Agence de sûreté nucléaire japonaise a déclaré hier (mercredi 21 août) relever le rang d’alerte au 3e niveau. Pour que ce surclassement soit effectif, l’agence n’attend que la confirmation de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA).
100 millisiverts en 1h
Si cet incident n’est pas le premier depuis l’accident nucléaire qu’ont causé le tremblement de terre et le tsunami de mars 2011 (accident alors placé au niveau 7 de l’échelle Ines, soit “effets considérables sur la santé et l’environnement“), c’est bien le plus grave. Le niveau 3 de l’échelle signifie en effet le “rejet d’une grande quantité de matière radioactive à l’intérieur de l’installation“.
Cette matière radioactive, présente sous forme de liquide dont 1L contient environ 80 millions de becquerels de strontium auxquels s’ajoutent d’autres éléments radioactifs, fait partie des 250.000 m3 d’eau contaminée stockée après la catastrophe. Avec un taux de radioactivité dépassant les 100 millisiverts par heure (mSv/h) à 50 cm autour des flaques d’eau échappée, il suffirait d’une heure d’exposition à un japonais pour absorber la dose maximale autorisée en cinq ans selon les règles du secteur nucléaire de son pays, et pas plus de 10h pour que les premiers symptômes de cette radiation apparaissent : nausées et chute du nombre de globules blancs.
En France, les doses limites d’absorption pour un travailleur sont de 20mSv par an. Au Luxembourg, cette mise en garde ne concerne que les travailleurs de catégorie A (médecine nucléaire) et B (industries) pour qui les limites sont respectivement de 10 mSv/an et 3 msV/an. Chacun de ses taux représentant la moitié des normes européennes.
Mise sous tutelle
La citerne, qui se vide donc depuis le 19 août, est encore pleine de 670 tonnes d’eau contaminée que Tepco s’emploie actuellement à pomper vers un réservoir « sain », en plus d’essayer de récupérer le liquide qui s’est répendu et infiltré dans les sols.
La centrale, considérée comme stabilisée depuis décembre 2011 date à laquelle les réacteurs ont été mis en “arrêts à froid“ (soit, l’arrêt total de l’installation), semble donc, deux ans et de nombreux incidents plus tard, donner encore du fil à retorde à Tepco qui a été placé sous tutelle à la mi-août par le gouvernement japonais qui estime que la société n’est plus capable de gérer la situation.
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