Inquiétudes pour les pays en développement
Le danger est grand de voir le nombre de malades exploser dans les grandes métropoles du Sud et leurs bidonvilles : les conditions de vie y rendent le confinement extrêmement compliqué. Le développement de la pandémie pourrait avoir des conséquences catastrophiques dans ces pays aux systèmes de santé fragiles.
La newsletter du printemps arrive dans une période particulière, où notre attention est focalisée sur la lutte contre la pandémie de coronavirus, en plein développement dans nos régions européennes.
Le développement de la pandémie pourrait avoir des conséquences catastrophiques dans ces pays aux systèmes de santé fragiles.
Mais les cas se multiplient maintenant également dans de nombreux pays en développement, notamment en Afrique. Le danger est grand de voir le nombre de malades exploser dans les grandes métropoles du Sud et leurs bidonvilles : les conditions de vie y rendent le confinement extrêmement compliqué. Le développement de la pandémie pourrait avoir des conséquences catastrophiques dans ces pays aux systèmes de santé fragiles. Les moyens humains (1 médecin pour 10 000 habitants, contre 37 en Europe) et matériels (notamment les respirateurs) manquent cruellement.
De plus, face aux nombreuses fermetures de frontières et mesures de confinement, des inquiétudes montent également sur la potentialité de pénuries et de flambées de prix des denrées alimentaires, dont les conséquences pourraient également être catastrophiques pour les plus vulnérables.
Si le cœur de la pandémie est actuellement en Europe, les risques qu’encourent les pays en développement sont extrêmement préoccupants.
Systèmes alimentaires
L’ONU et son secrétaire général ont décidé de convoquer un sommet mondial sur les systèmes alimentaires en 2021. Face aux enjeux interconnectés de la nutrition, de l’environnement, de la pauvreté rurale, du commerce et du développement, cette initiative tombe à pic.
Malheureusement, ce sommet a été décidé en dehors des canaux de gouvernance traditionnels (Comité pour le Sécurité Alimentaire Mondiale). De plus, c’est la présidente de l’Alliance for a Green Revolution in Africa (AGRA) qui a été désignée comme envoyée spéciale de l’ONU pour ce food systems summit. Or, les politiques promues par AGRA depuis sa création orientent l’agriculture africaine vers le modèle de la révolution verte et de l’agriculture industrielle, modèle qui a montré ses nombreuses limites sociales et environnementales.
Cette décision a été condamnée par 176 organisations, dont Iles de Paix, car ce sommet et la question de la nécessaire transformation des systèmes alimentaires méritent mieux qu’une représentante dont le biais en faveur des agro-industries est largement établi.