Le futur n’est plus ce qu’il était…

Les jeunes sont confrontés à des défis sans précédent : crises climatiques, conflits géopolitiques, instabilité économique et rythmes de vie effrénés. Les chiffres montrent une hausse alarmante du mal-être chez les enfants et les adolescents, souvent liés à une société peu sécurisante, qui change à toute vitesse et marquée par des crises globales. « Aujourd’hui, il n’y a plus ce chemin déterminé comme il y a dix ou vingt ans – de l’école, le cas échéant à l’université puis au travail. C’est beaucoup plus fragmenté aujourd’hui » constate Gilbert Pregno.

Cependant, « les jeunes ont une force et un courage admirables, mais nous, adultes, avons du mal à les écouter », déplore-t-il. Les mouvements tels que « Fridays for Futurez » montrent la volonté des jeunes de s’investir pour la planète, malgré les moqueries qu’ils subissent. Ces voix courageuses doivent être entendues et soutenues, car elles agissent pour un avenir collectif. C’est pour cette raison aussi que le psychologue plaide pour abaisser l’âge du droit de vote à 16 ans, insistant sur le fait que les jeunes sont tout aussi capables de jugement que leurs aînés. Les écoles, souligne Gilbert Pregno, doivent devenir des lieux où l’on apprend non seulement à résoudre des équations, mais aussi à échanger sur des thèmes comme les droits humains, la lutte contre les injustices ou la dignité humaine et comprendre leur rôle dans la démocratie grâce à l’esprit critique et l’empathie. « La participation des jeunes est essentielle pour réinventer une démocratie plus inclusive et durable », affirme-t-il.

Le combat contre le changement climatique reste un point central. Avec un réchauffement de 1,5 °C déjà atteint en 2024, il est impératif de prendre des mesures immédiates. Inspiré par Gandhi, il appelle à ce que chacun devienne, pour lui-même, le changement qu’il souhaite voir dans le monde. Gilbert Pregno rappelle également la nécessité d’un leadership politique clair et ambitieux, où les promesses ne sont pas seulement faites, mais aussi tenues. Face à une société fragmentée et marquée par les inégalités et à une politique de plus en plus populiste, l’avenir reste un chantier collectif. « Nous devons construire un monde dans lequel il fait bon vivre, où règnent la paix et la solidarité », conclut-il. Pour y parvenir, chaque geste compte. Éduquer les jeunes, promouvoir des politiques inclusives et prendre soin de notre planète sont les premières étapes d’un long chemin.

Ce dialogue inspire à voir au-delà des crises pour imaginer un avenir porteur d’espoir. Écoutez le dixième épisode du podcast One Planet, 20 Futures sur Spotify, Apple Podcasts, Deezer ou YouTube et retrouvez-nous sur LinkedIn (@CSDD – Nohaltegkeetsrot) et Instagram (@oneplanet_20futures).

Article de Nathalie Schroeder, pour le Conseil supérieur pour un développement durable