Les tiny houses : une des solutions pour contrer la crise

Les tiny houses : une des solutions pour contrer la crise

L’immobilier au Luxembourg est plongé dans un véritable marasme, que cela soit pour les constructeurs, les promoteurs et les acheteurs. Et pourtant, des solutions simples existent pour soulager tout le monde. Rencontre avec Xavier Mahy et Uwe Gunthner, respectivement directeur général et responsable commercial chez Oikos-concept.

En cette période tourmentée pour bon nombre de secteurs, il n’est pas toujours évident de trouver la solution pour rebondir. Sortir de ses petites habitudes et se lancer dans de nouveaux défis est à la fois excitant et tendu. Et si on intègre les efforts environnementaux, la tâche se complique davantage pour le secteur de la construction. Pourtant, des solutions existent pour aller de l’avant.

« Les gens n’ont pas encore compris que la protection de l’environnement, cela coûte de l’argent au départ, surtout avec des matériaux de qualité. Mais qu’à l’usage, les chiffres s’égalisent souvent », explique Uwe Gunthner. « Si le produit est bon, il ne devra pas être remplacé aussi souvent que des matériaux d’une qualité moindre. Et souvent les produits de moindre qualité ne peuvent pas être recyclés correctement. Tout est une question de philosophie et de priorité ».

Et Xavier Mahy d’enchérir. « En France, de nombreuses lois environnementales ont été votées depuis un certain temps. Elles obligent d’intégrer, dans les projets de construction des grands bâtiments, un calcul du bilan carbone. Les professionnels du secteur modulaire ont déjà une longueur d’avance sur les aspects écologiques. Je le constate sur les nombreux appels à projets auxquels Oikos-concept participe. Même si l’échéance 2030 arrive à grands pas, je n’observe pas une grande modification dans les comportements d’achats. Le critère économique prend souvent le pas sur l’environnemental. J’ai observé ce phénomène aux Pays-Bas par exemple. Une société proposait des maisons préfabriquées avec un bilan carbone extrêmement bas. Mais comme le prix restait élevé, les clients ont jugé que ce n’était pas le bon moment pour investir. C’est paradoxal car la qualité était au rendez-vous. »

Uwe Gunthner et Xavier Mahy
Uwe Gunthner et Xavier Mahy - ©Infogreen

Chez Oikos-concept, on touche du bois car l’entreprise n’est pas vraiment impactée par la crise. « C’est probablement dû au fait que nous ne vendons pas une maison toutes les semaines », poursuit Xavier Mahy. « Cependant, l’impact est bien présent sur les marchés publics, car il y a très peu de projets. Notre offre de tiny houses est donc la solution pour les propriétaires car ils peuvent occuper leurs terrains de manière intelligente et sans impact le temps qu’un gros projet immobilier se présente. »

Des solutions pour relancer le secteur de la construction ? « Je ne pense pas que nous puissions agir au niveau du prix actuellement. En revanche, il faut simplifier l’administration pour lâcher des autorisations de bâtir. Aujourd’hui, il faut plusieurs années pour obtenir un permis. Initialement, le délai n’est pas si long mais il est systématiquement allongé dès l’entrée en vigueur d’une nouvelle loi. Ce qui peut être décourageant. Il faut vraiment laisser les gens construire ! ».

Uwe Gunthner poursuit dans ce sens. « Pour avancer, je pense qu’il faut également un guichet unique qui centralise les décisions et limite, par conséquence, le nombre d’intermédiaires qui ralentissent le processus. Le Luxembourg est également victime de ses hauts salaires. Avant, beaucoup pouvaient s’offrir de chouettes biens. Aujourd’hui, plus personne ne peut s’acheter une habitation sous 1.200.000 euros. Si on prend l’exemple d’un couple qui a deux salaires, l’un d’eux est quasiment destiné à rembourser des intérêts trop élevés. Les prix ont tellement gonflé que plus personne n’est en mesure d’acheter. Les promoteurs proposent des biens de plus en plus exceptionnels… Et donc impayables. Simplifions la demande, sans réduire la qualité… Nous obtiendrons des logements abordables. »

Xavier Mahy partage ce point de vue. « Les vraies victimes, ce sont les constructeurs. En cas de souci, les promoteurs s’arrêtent et suspendent leurs investissements. Le marché immobilier au Luxembourg est devenu tellement spéculatif que dans la tête de certains investisseurs, le but est de construire un objet perçu comme peu risqué et d’attendre le meilleur moment pour récolter les fruits de leur investissement. Ils ne tiennent pas toujours compte des besoins réels. Et donc, les résidents du Grand-duché sont pénalisés. Il faut trouver des incitants pour que les propriétaires terriens – au Luxembourg, une grande partie des terres appartient à une minorité – se rendent compte qu’ils sont en train de tuer la poule aux œufs d’or. Il faut augmenter l’offre de terrains à bâtir, pour réduire la pression sur les prix et rendre la construction de nouveau abordable, tout en offrant du travail aux entreprises de construction luxembourgeoise. »

« Pour passer la crise, la solution de nos tiny houses est positive », précise Uwe Gunthner. « Si on dispose d’un logement plus petit en attendant de meilleurs moments, c’est une opportunité de vivre sereinement. Une transition pour que la reprise économique se fasse en douceur. Nos micro-logements sont un investissement à long terme qui peut être déplacé plusieurs fois sans souci. »

« C’est pour cette raison que nous nous rapprochons maintenant des promoteurs pour leur expliquer les avantages de l’habitat léger qui peut être loué tout en conservant le terrain à bâtir en excellent état », poursuit Xavier Mahy. « Nous sommes toujours à l’écoute des propriétaires terriens qui souhaitent accueillir nos tiny houses sans qu’il y ait un impact sur leur bien. On pose le module le temps qu’ils le souhaitent. Dès qu’il est enlevé, le terrain est impeccable et possède déjà ses connexions eau, égout et électricité. Nous proposons autant des logements pour les familles que pour les étudiants ou les personnes âgées. Les tiny houses font donc partie des solutions à cette crise.  »

A noter qu’une tiny house sera présente, à l’entrée de Home Expo, du 5 au 8 octobre. L’occasion de rencontrer Nawal Rkiouak et Uwe Gunthner afin de leur poser toutes les questions nécessaires pour vos projets modulaires.

Sébastien Yernaux
Article tiré du dossier du mois « Doheem »

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Publié le mercredi 27 septembre 2023
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