Oser le progrès et la qualité
Reportage OAI
Dans un document signé conjointement par sa présidente, Michelle Friederici, son vice-président, Marc Feider, et son directeur, Pierre Hurt, l’Ordre des Architectes et des Ingénieurs-Conseils (OAI) a adressé des propositions aux partis en lice en vue des élections législatives de 2023 qui se profilent, nourrissant ainsi les réflexions autour de thématiques décisives pour l’avenir de notre société. Il s’agit de porter le regard des concepteurs qui façonnent notre espace de vie, en tant que maîtres d’œuvre dans les domaines de la construction, de l’architecture, de l’ingénierie, de l’aménagement du territoire et l’urbanisme.
L’OAI porte avant tout un message de confiance dans un contexte post-pandémique qui a révélé l’urgence et l’importance d’innovations générant un réel progrès dans les domaines de la science, de la technologie, de l’architecture, de l’urbanisme et de l’ingénierie pour les défis actuels et à venir.
La confiance envers ses membres d’abord, qui ont une contribution éclairée et une plus-value à apporter dans la transition vers un monde plus durable : « Nous saluons que de nombreux dossiers aillent dans la bonne direction, mais il importe de se tourner davantage avec confiance vers les forces vives des professions libérales qui disposent des clefs et de la créativité pour construire une société plus résiliente », soulignent Michelle Friederici, Marc Feider et Pierre Hurt. « La création architecturale et technique apporte des solutions au service des habitants et de la planète, qui ont été jusqu’ici trop peu exploitées par les décideurs publics. En concevant des bâtiments qui répondent aux nouvelles contraintes climatiques, en rénovant dans le respect du patrimoine, en pensant systématiquement l’aménagement en lien avec la société, l’architecture devient un levier économique majeur ».
Mais aussi le fait de « rétablir une culture de la confiance à rebours de la pratique actuelle de judiciarisation de toutes les relations sociétales ». Le cadre légal et réglementaire devra fixer les grandes lignes directrices, dont la mise en œuvre sur le terrain sera opérée par les administrations et le secteur privé via la normalisation, outil plus flexible et réactif permettant d’intégrer plus rapidement les nouvelles donnes. « Laissons à chaque acteur, public ou privé, la liberté d’agir dans sa sphère de compétence sans empiéter sur le domaine des autres, tout en respectant la vue d’ensemble : les pouvoirs publics doivent jouer leur rôle de facilitateur des projets dans le respect du cadre général en donnant aux concepteurs libéraux toute latitude dans leur conception traitant les projets de manière holistique en tenant compte des différents contextes ».
« Osons le progrès et la qualité, acceptons un certain risque et agissons par subsidiarité en prenant les décisions au niveau adéquat », concluent-ils.
Douze propositions de démarches à poursuivre
1. Osons la sobriété heureuse, ce changement de paradigme, un réel bien-être au lieu du profit à court terme et du consumérisme.
2. Transformons le programme de politique architecturale en un véritable code de la qualité architecturale en symbiose avec l’établissement d’un code de la construction.
3. Encourageons l’innovation et le progrès en laissant s’exprimer les solutions créatives par des projets pilotes expérimentaux.
4. Votons une loi générale sur le secteur de la construction clarifiant tous les recours obligatoires nécessaires pour une qualité durable.
5. Révolutionnons la méthode pour légiférer en s’appuyant davantage et plus tôt sur l’expérience du terrain. Favorisons la flexibilité de la normalisation propre par le secteur.
6. Opérons une véritable simplification administrative par un strict allègement du carcan réglementaire et par une digitalisation intelligente des procédures.
7. Utilisons des critères qualitatifs pour l’attribution des missions aux professions OAI par l’application de la méthodologie QBS (Quality-Based Selection).
8. Soutenons les professions OAI dans leurs efforts d’adaptation, d’innovation et d’investissement pour qu’ils puissent encore mieux affronter les défis à relever au service de la société.
9. Traitons les thématiques essentielles de notre cadre de vie à l’échelle de la Grande Région GRIT : Grande Région in Transition.
10. Mettons en place un cadre de formation à la hauteur des enjeux du secteur de la construction afin de répondre aux besoins en personnel qualifié.
11. Rétablissons une culture de la confiance à rebours de la pratique actuelle de judiciarisation de toutes les relations sociétales.
12. Laissons à chaque acteur, public ou privé, la liberté d’agir dans sa sphère de compétence sans empiéter sur le domaine des autres, tout en respectant la vue d’ensemble.
Article tiré du NEOMAG#56
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