Pipeline énergétique

Pipeline énergétique

La mer, ses vagues et ses vents : de quoi produire une énergie dont le monde a besoin…

En transition énergétique, toutes les sources comptent quand elles sont renouvelables. L’énergie hydraulique (hydroélectricité) et marine peut évidemment être d’un grand secours. Les énergies marémotrices jouent déjà un rôle prépondérant en France avec la mise en service depuis 1966 de l’usine de la Rance d’une puissance de 240 MW. Elles demeurent les seules énergies marines avec une exploitation à l’échelle industrielle sur le territoire français. L’énergie hydrolienne est produite grâce aux courants marins. Et la houlomotrice s’appuie, pour la production d’électricité, sur la force des vagues.

La stratégie européenne sur l’énergie renouvelable en mer vise à atteindre 300 GW en 2050. Et bien sûr, les éoliennes en font partie, surtout les champs éoliens de grande envergure, en mode offshore.

Et pour le Luxembourg sans côte ? On sait que le Grand-Duché et le Danemark ont décidé de renforcer leur coopération dans le domaine de l’éolien offshore, en réalisant les premières îles énergétiques au monde.

Ces îles artificielles au large de la côte danoise seront reliées à des centaines d’éoliennes offshore et fourniront de l’électricité verte pour couvrir les besoins en électricité de millions de ménages européens. « Les électrons produits par ces éoliennes feront partie, en quelque sorte, du même lac électrique vert que le Luxembourg », rappelle le ministre Turmes.

L’hydrogène et son potentiel

L’intérêt est multiple et réside aussi, bien sûr, non seulement dans la connexion au continent - et à l’intérieur des terres - des îles éoliennes offshore, mais aussi de promouvoir l’hydrogène vert, produit par électrolyse alimentée par l’électricité éolienne, sur place et à l’infini.

Selon Leif Chiotis, Country Manager chez Boydens Engineering Luxembourg part of Sweco, « la vraie et la seule réponse à mon sens aux enjeux de mobilité et d’énergie sera l’hydrogène, solution qui pourra, entre autres, en fonction des volontés politiques et économiques, accélérer son développement à moyen terme et voir d’autres solutions s’ouvrir. »

Le groupe Sweco, d’origine suédoise, travaille sur toutes ces solutions et l’hydrogène vert est, en effet, une priorité. Les équipes internationales de Sweco sont à la manœuvre sur une série de projets d’envergure, notamment au Danemark, en Suède, en Norvège, en Pologne, en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne… « Notre travail sur l’hydrogène comprend la production, la distribution, le stockage et l’utilisation finale ; toutes les phases depuis les visions, les études de concept, la conception et la mise en œuvre. Nos travaux portent sur des questions d’ordre technique, économique, commercial, etc. »

Sweco soutient des plans nationaux de mise en œuvre de stations de ravitaillement en hydrogène. La stratégie de l’UE en matière d’hydrogène souligne qu’il existe un énorme besoin de stockage d’énergie pour soutenir la production intensive d’énergies intermittentes telles que l’éolien et le solaire. Cela a des effets sur le marché de l’énergie, où Sweco travaille sur des questions telles que la réglementation, les coûts et les services du réseau électrique. « Sweco a une expérience sur l’utilisation de l’hydrogène comme matière première pour les électrocarburants et le marché des industries pour couvrir la demande en carburants renouvelables est fort. Le potentiel mène vers les piles à combustible. À partir de l’utilisation actuelle de l’hydrogène principalement dans l’industrie, les prévisions pour 2050 décrivent un potentiel beaucoup plus large, par exemple dans les bâtiments, pour la capture et l’utilisation du carbone, la production d’électrocarburants, l’utilisation dans les transports individuels et collectifs… »

Et comme l’hydrogène vert se produit à partir d’électricité renouvelable, le potentiel océanique est plus qu’intéressant. Ce qui explique les grands investissements, notamment en mer du Nord.

Entre autres projets, Sweco conçoit des usines d’hydrogène vert dans la zone portuaire de la mer du Nord. La production potentielle pour une usine est de 15.000 tonnes d’hydrogène, produit non plus à base de gaz naturel mais à partir de l’électricité générée par l’éolien offshore. L’idée est notamment d’intégrer le stockage de l’hydrogène produit, d’alimenter des stations-service locales. Pour donner une idée, l’énergie fournie avec 1 kg d’hydrogène vert permet à une voiture de parcourir environ 100 km…

Alain Ducat
Article paru dans le dossier du mois « Bouteille à la mer ! »

Article
Publié le jeudi 26 mai 2022
Partager sur
Nos partenaires