« La biodiversité nous concerne au premier chef, car la biodiversité c’est nous, nous et tout ce qui vit sur terre » Hubert Reeves
« Ce qui m’inquiète, c’est l’avenir de l’humanité. La multiplication des tempêtes, la fonte des glaces, la dégradation des sols, la disparition des forêts, le réchauffement climatique global et l’érosion de la biodiversité me font penser que nous sommes dans une situation alarmante », explique Hubert Reeves, le célèbre astrophysicien, vulgarisateur scientifique et écologiste québécois.
La biodiversité, c’est la vie sous toutes ses formes : espèces animales et végétales, habitats, écosystèmes, avec leurs caractères génétiques. C’est notre capital naturel, vital. Indispensable à la survie de notre mode de vie, en quelque sorte.
Malgré la surface réduite de son territoire, le Luxembourg possède encore une biodiversité considérable et des paysages variés grâce à une diversité géologique et microclimatique importante. Mais cette biodiversité est en déclin depuis plus de quarante ans. L’Observatoire de l’environnement naturel estime que 75 % des habitats et espèces sont dans un état de conservation défavorable au Luxembourg. Ce déclin est directement lié au développement des agglomérations et des zones commerciales ou industrielles - fragmentation du paysage liée à la forte croissance démographique et économique - ainsi qu’à l’intensification de l’agriculture.
L’activité humaine a tout changé. Mais là où l’humain a mis le souk, il peut aussi remettre bon ordre, avec pour premier allié la nature elle-même, qui regorge de solutions pour reprendre ses droits. Au pied du mur, les consciences, de plus en plus, se réveillent. L’État a pris le taureau par les cornes, en initiant des projets, en les cofinançant dans un cadre européen ou pas, en soutenant l’action de gens de terrain qui s’engagent, à l’image de natur&ëmwelt, de centaines de scientifiques, de bénévoles, d’associations locales, de communes, d’entreprises parfois… Le chemin est encore long. Il n’y a rien qui ne puisse être entrepris. Pour l’eau, quand les petits ruisseaux font les grandes rivières. Pour la forêt, quand on fait flèche de tout bois. Pour des terres utilisées durablement, biologiquement, quand se nourrir va de la fourche locale à la bonne et saine fourchette. Pour la faune, la flore, les insectes pollinisateurs. Pour le cercle de la vie, dans lequel s’inscrit l’être humain.
« C’est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain ne l’écoute pas », disait déjà un certain Victor Hugo, au XIXe siècle ! Il est temps d’entendre, de convaincre, de sensibiliser, d’éduquer, de faire mieux… Temps de replanter, de faire revivre, de sauver ce qu’il reste du patrimoine pour le transmettre. Temps de gommer l’ombre de l’Homme sur la nature, pour restaurer une nature humaine.
Alain Ducat