« Si on taxait la pollution plutôt que le travail ? »
Imaginez un monde où les impôts favorisent les revenus du travail et pénalisent les comportements polluants et le gaspillage des ressources naturelles. C’est l’une des pistes qu’explore Georges Bock, ancien partenaire chez KPMG et aujourd’hui fondateur de Moniflo, une plateforme d’investissements durables, dans le podcast One Planet, 20 Futures.
Pour lui, le système fiscal actuel n’exploite pas tout son potentiel pour guider notre société. « Nous continuons de taxer les salaires et les bénéfices, alors que les véritables problèmes du XXIe siècle sont ailleurs : la consommation excessive de ressources et la pollution. »
Il propose de réfléchir à un rééquilibrage du système fiscal européen et luxembourgeois (voir l’étude « tax shift » du CSDD) qui consisterait à introduire des taxes sur les ressources consommées et les émissions polluantes, tout en réduisant la pression fiscale sur les ménages et les entreprises qui adoptent des pratiques durables. L’objectif ? Transformer chaque euro dépensé en un levier de changement positif.
Georges Bock ne s’arrête pas là. Il défend également l’idée que chacun peut agir au quotidien, notamment par ses choix d’investissement. Avec sa plateforme Moniflo, il veut permettre aux citoyens d’investir directement dans des projets alignés avec leurs valeurs, sans passer par des banques qui décident à leur place.
« L’économie est une affaire de psychologie humaine », explique-t-il. « Si l’offre est suffisamment attrayante, les gens feront naturellement les choix les plus durables. Personne ne prend l’avion pour Paris, car le train est plus rapide et plus efficace. » Pourquoi une telle offre n’existe pas vers Bruxelles ou Francfort ? Il faut donc continuer à investir dans des offres écologiques et attractives.
Pour avancer, il faut des incitations économiques claires et des infrastructures adaptées. Mais surtout, il faut un changement de mentalité. « Ce n’est pas une question de punition, mais de responsabilité et de conscience. Si vous polluez, vous devez payer pour réparer les dégâts. »
Le message est clair : la transition écologique dans le système des taxes n’est pas une utopie. C’est une opportunité environnementale et sociale, mais surtout économique – et le moment d’agir, c’est maintenant.
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Article de Nathalie Schroeder, pour le Conseil supérieur pour un développement durable