Signa : première société luxembourgeoise à pouvoir certifier les produits bio

Créée il y a 15 ans, la société Signa occupe 12 personnes. Elle propose deux catégories de services. La première société, Signa Audit, est active dans la sécurité alimentaire et l’hygiène. « Nous intervenons notamment dans les maisons relais, les cuisines collectives, la restauration et autres artisans alimentaires », précise Cédric Jacques, CEO de Signa. « Le but est de maîtriser l’ensemble des risques tout au long du processus, de la production au stockage des aliments. ».

La seconde société est Signa Consulting. Cette branche est dédiée à l’amélioration des compétences dans les domaines de la sécurité alimentaire, de la diététique et de l’alimentation durable. « Nous proposons une multitude de formations afin de garantir une parfaite connaissance des normes et réglementations en vigueur, mais également de la santé en général, de l’enfant, des personnes âgées ou en secteur hospitalier. »

Une première au Luxembourg

Signa ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Forte d’une belle réputation au Grand-Duché, les responsables ont décidé de franchir un palier supplémentaire en créant Luxbiocert, le premier organisme de certification bio local.

Sophie Neuberg, épaulée par Jean Bernard Billen, un expert technique ayant une expérience de plus de 10 ans dans le domaine de la certification bio, a travaillé intensivement pendant plus d’un an pour obtenir l’accréditation nécessaire.

« Le processus de création de Luxbiocert a été rigoureux, avec une attention particulière portée à l’impartialité, un critère essentiel pour obtenir le certificat d’accréditation ISO 17065 pour la certification des produits issus de l’agriculture biologique au Luxembourg », précise Cédric Jacques. Ce travail minutieux a été récompensé par une reconnaissance officielle, marquée par la remise de l’agrément ministériel lors de la foire agricole à Ettelbrück.

« Cette reconnaissance a déjà suscité un intérêt notable parmi les opérateurs locaux, avec une augmentation des demandes d’informations sur le bio au Luxembourg », précise Sophie Neuberg. « Bien que le projet soit encore récent, les perspectives sont encourageantes, avec un afflux constant de demandes d’information et de contacts. »

Luxbiocert se concentre sur trois niveaux de certification : la production primaire, la transformation et la distribution. La proximité géographique et la connaissance approfondie du marché local confèrent à Luxbiocert un avantage compétitif, en particulier dans un contexte où la durabilité et la réduction des déplacements inutiles sont de plus en plus valorisées. En outre, Signa a également exploré des méthodes de communication proactives pour promouvoir ses services, y compris un envoi postal récent à tous les opérateurs bio, une pratique inhabituelle pour l’entreprise mais qui s’est avérée efficace dans ce nouveau secteur.

Mais au fait, pourquoi Luxbiocert est la seule à proposer ce type de service ? « La complexité du processus de certification, couplée à la rigueur nécessaire pour répondre aux exigences des réglementations européennes, pourrait expliquer cette situation », estime Sophie Neuberg. Et pourtant le travail est important. Le bio ne cesse de progresser grâce à une conscientisation des consommateurs, comme des producteurs.

Bientôt la Belgique

Au-delà de la certification bio, Signa envisage également de s’implanter en Belgique, un marché avec lequel le Luxembourg partage de nombreux producteurs agricoles. En effet, de nombreux agriculteurs cultivent des terres des deux côtés de la frontière.

Actuellement, seuls les organismes belges peuvent certifier ces exploitations, mais Signa envisage d’étendre son agrément au plat pays, permettant ainsi aux exploitants d’avoir une certification unifiée pour leurs activités transfrontalières.

Sébastien Yernaux
Photos : © Signa