Support technique du Luxembourg à Mayotte
En réponse aux dégâts causés par le cyclone Chido qui a frappé Mayotte le 14 décembre 2024 et suite à une demande du gouvernement français par le biais du mécanisme de protection civile de l’Union européenne, le Luxembourg a déployé deux systèmes de communication par satellite « emergency.lu » pour soutenir les efforts humanitaires sur l’archipel.
Le transport des deux dispositifs vers Paris, d’où les systèmes seront acheminés par les autorités françaises vers Mayotte, a eu lieu dans la matinée du 30 décembre 2024 et a été effectué par le Corps grand-ducal d’incendie et de secours (CGDIS). Le déploiement des deux dispositifs emergency.lu sera encadré par deux techniciens français ayant récemment participé à une formation en matière de connectivité humanitaire organisée au et par le Luxembourg.
Pour rappel, « emergency.lu » est une plateforme mobile de télécommunications par satellite dont l’objectif premier est de rétablir les moyens de communication (internet, voice) après une catastrophe, de soutenir les efforts de coordination des organisations humanitaires sur le terrain et de contribuer ainsi à sauver des vies humaines dans des situations d’urgence humanitaire. Il s’agit d’un partenariat public-privé constitué entre le gouvernement luxembourgeois et trois sociétés luxembourgeoises (SES Telecom Services, Hitec Luxembourg et Luxembourg Air Ambulance SA). Le Luxembourg fournit des services emergency.lu en tant que bien public mondial gratuit à la communauté humanitaire. Les mêmes services sont offerts à la population et aux gouvernements des pays affectés.
MSF également sur place
MSF s’est mobilisée à la suite du passage du cyclone Chido pour évaluer les besoins dans l’archipel et apporter une aide d’urgence en envoyant du matériel et des équipes.
Le passage du cyclone est le plus intense qu’ait connu Mayotte depuis 90 ans. Les besoins sur place sont colossaux, notamment en matière d’accès à la nourriture, à l’eau et à l’assainissement, à l’électricité, aux abris et aux matériaux de construction ou encore aux soins de santé primaire. Le rétablissement des moyens de communication et des voies de circulation constituent par ailleurs des conditions nécessaires au déploiement de secours.
« Le cyclone a été particulièrement dévastateur dans les bidonvilles, comme celui de Kaweni, le plus grand du pays, où s’entassent environ 17.000 personnes, et où l’habitat est très précaire. Les habitants ont tout perdu et ils sont déjà en train de reconstruire leurs logements, à mains nues, parfois sans chaussures et sans protection. Nous pouvons donc déjà voir des plaies qui présentent des risques d’infection. De façon générale, il est clair que les besoins de base y sont immenses. »
Yann Santin, coordinateur d’urgence pour MSF à Mayotte
Après des catastrophes naturelles de grande ampleur de ce type, les principaux besoins que les personnes touchées peuvent rencontrer et auxquels les équipes de MSF sont habituées à répondre concernent : le rétablissement de l’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement, le soutien psychologique aux victimes, l’accès aux soins de santé primaire, via des cliniques mobiles par exemple et la prévention des maladies diarrhéiques - telles que le choléra, pour laquelle un risque de résurgence existait déjà après l’épidémie de cette été.
Les habitants de bidonvilles détruits vivaient dans des conditions déjà très précaires avant le passage du cyclone. Nous savons d’ores et déjà que la réponse étatique ne pourra pas couvrir l’entièreté de leurs besoins dans les délais nécessaires.
Yann Santin
La situation sanitaire à Mayotte était déjà très critique avant le passage du cyclone. Deux tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté d’après l’INSEE, un tiers des habitants n’avait pas accès à l’eau potable et il existe de grosses problématiques d’accès aux soins, notamment pour les personnes étrangères vivant sur le territoire.
Entre mai et septembre 2024, MSF avait d’ailleurs apporté son aide pour répondre à une épidémie de choléra. L’équipe avait mené des ateliers de promotion de la santé dans les villages de Kaweni, Passamainty, Vahibé et Mirereni et des initiatives d’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène.
Sébastien Yernaux, sur base des communiqués du ministère des Affaires intérieures et Médecins sans Frontières
Photos : CGDIS et MSF