Un vent de créativité souffle sur les éoliennes
Quand on pense aux éoliennes, on a immédiatement en tête ces gigantesques structures blanches qui viennent peupler le paysage au bord des côtes ou sur de grandes étendues de terre.
Mais une nouvelle génération d’éoliennes arrive sur le marché et cherche à optimiser chaque source d’énergie, que ce soit dans les villes, sur les routes ou même dans les autobus.
Un arbre qui exploite les courants d’air
Une jeune société française New World Wind a ainsi mis au point l’arbre à vent, un arbre en acier de 10 mètres de haut et de 8 de diamètre. Destinée aux espaces urbains, cette installation biomimétique se compose de 63 mini-éoliennes en forme de feuilles. Sous chaque feuille se trouve un générateur associé à une pale. Lorsque le vent fait bouger les feuilles, celles-ci tournent sur leur axe et produisent de l’électricité à partir d’une vitesse de vent de 7km/h. Le courant traverse ensuite les branches et le tronc, puis passe par un onduleur avant d’alimenter une maison ou une station de recharge. Totalement silencieux, l’arbre à vent est capable de produire 4 kW par jour, soit la consommation de 15 lampadaires de 50 W ou l’éclairage de 71 places de parking.
Une start-up turque Deveci Technology a, quant à elle, imaginé d’utiliser la circulation des véhicules sur des routes très fréquentées pour générer de l’électricité. Installées entre deux chaussées pour profiter de la circulation dans les deux sens, ses éoliennes à axe vertical se présentent comme des poteaux rotatifs. Elles profitent du déplacement d’air provoqué par les voitures qui se déplacent pour faire tourner une turbine et ainsi produire de l’électricité. Selon ses inventeurs, une seule de ces petites éoliennes permettrait de générer 1kWh de courant électrique si la circulation est assez fluide et régulière.
Dans le même ordre d’idées, un jeune entrepreneur pakistanais résidant au Royaume-Uni, Sanwal Muneer, a développé Capture Mobility, une éolienne capable de capter les mouvements d’air issus du trafic sur les grands axes routiers. Mesurant 1,2 mètre, cette structure hélicoïdale pivote à la verticale, ce qui lui permet d’exploiter le flux d’air dans toutes les directions. Elle récolte également l’énergie solaire grâce à des pétales solaires intégrés en son sommet. Au total, Capture Mobility serait capable de produire 7 kW d’électricité par jour. Et, détail non négligeable, le prix d’une turbine coûte moins de 200 euros. Autant d’arguments qui ont convaincu le gouvernement écossais de l’expérimenter aux bords de ses routes.
Et pourquoi ne pas construire des éoliennes en dessous des viaducs ? Des chercheurs de l’Université de Kingston à Londres ont utilisé un viaduc dans les îles Canaries pour leurs modèles informatiques. Leur simulation a montré que le vent qui souffle entre les piliers sur ces infrastructures peut faire tourner deux éoliennes moyennes de 0,25 MW et ainsi produire l’équivalent de la consommation de 450-500 foyers sur base de la consommation moyenne dans la zone. Cela permettrait d’éviter l’émission de 140 tonnes de CO2 par an.
Un autobus transparent et ultraléger
Une entreprise lituanienne a été plus loin encore dans l’innovation en construisant le premier autobus fonctionnant à l’énergie éolienne. À partir d’un vieux trolleybus, la société a créé Dancer, un autobus entièrement électrique. Le moteur d’origine a été remplacé par quatre moteurs électriques, un pour chaque roue, qui produisent de l’énergie grâce à des turbines à vent en constante activité. Pour alléger le poids du véhicule, la tôle a fait place à des panneaux transparents produits à partir de matériaux composites. L’autobus pèse 6 tonnes à peine sans passager, consomme environ 0,45 kWh par kilomètre et a une autonomie d’environ 50 kilomètres.
Deux bus Dancer ont circulé à titre expérimental à Kaunas, deuxième ville de Lituanie en nombre d’habitants. L’objectif des concepteurs est d’étendre progressivement leur technologie à tous les transports publics du pays.
Source : Blog Creosnews sur :http://www.creosnews.lu/un-vent-de-...