Variole du singe : l’UE et MSF renforcent l’action en Afrique face à l’épidémie
Le 13 août dernier, le CDC Afrique a déclaré le Mpox (variole du singe) comme une urgence de santé publique continentale. L’UE a annoncé le don de 175.420 doses de vaccin en réponse à l’épidémie, tandis que MSF intervient en RDC. Depuis janvier 2022, l’Afrique a enregistré 38.465 cas et 1.456 décès liés au Mpox.
Le Centre africain de Contrôle et de Prévention des maladies (CDC Afrique) a déclaré le Mpox (variole du singe) comme étant une « urgence de santé publique » de sécurité continentale. Il s’agit d’une nouvelle initiative visant à renforcer la réponse de santé publique sur le continent. L’épidémie a touché plusieurs pays africains, en particulier la République démocratique du Congo (RDC). Selon les données du CDC en date du 4 août, il y a eu 38.465 cas de Mpox et 1.456 décès en Afrique depuis janvier 2022.
Le 14 août, l’autorité de préparation et de réaction aux urgences sanitaires de la Commission européenne (HERA), a annoncé l’achat et le don de 175.420 doses du vaccin MVA-BN®, le seul vaccin contre la variole approuvé par la FDA et l’EMA, en réponse immédiate à l’épidémie de Mpox en Afrique. En outre, la société pharmaceutique Bavarian Nordic fera don de 40 000 doses à HERA. Le CDC Afrique distribuera les vaccins en fonction des besoins régionaux. L’Union Africaine a également déclaré qu’elle débloquerait 10 millions de dollars du Fonds COVID 19 pour la lutte contre l’épidémie.
Face à cette urgence, Médecins Sans Frontières (MSF) a mis en place plusieurs interventions pour soutenir la réponse à cette épidémie. A l’heure actuelle, des interventions sont en cours en RDC dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, de l’Equateur et du Sud-Ubangi. En fonction de l’évolution de l’épidémie, d’autres interventions pourront être mises en place.
Intervention du Docteur Amrish Baidjoe
Le Dr Amrish Baidjoe, Directeur de l’unité de recherche opérationnelle de MSF au Luxembourg, épidémiologiste et microbiologiste, a déclaré au LuxOR :
« Nous assistons actuellement à une explosion des foyers d’épidémie de Mpox dans plusieurs pays du continent africain. La Mpox (également appelée variole du singe) est endémique dans plusieurs pays du continent africain, mais le nombre actuel de foyers et de cas confirmés est sans précédent. Plusieurs variantes circulent, mais à l’heure actuelle, nous ne savons pas exactement comment l’impact de ces variantes diffère. Nous observons un grand nombre de cas en République démocratique du Congo, mais aussi des flambées dans d’autres pays où nous ne les avions pas observés auparavant et où MSF mène des opérations.
Il existe un vaccin qui protège relativement bien contre la maladie, mais il n’est pas largement disponible. Ce dernier est particulièrement important pour les groupes à risque tels que les personnes immunodéprimées (comme les patients atteints du VIH/SIDA), les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées. En plus d’améliorer l’accessibilité des vaccins plus largement disponibles, il est également important que les outils de diagnostic soient plus largement disponibles afin que nous puissions mieux diagnostiquer mais aussi mieux surveiller l’évolution de ces épidémies. Suite aux nombreuses leçons que nous avons tirées de la COVID-19, il est important que la communauté internationale tienne ses promesses et rende les vaccins et les outils de diagnostic plus largement disponibles.
Dans le cadre des projets médicaux actuels, MSF travaille avec des partenaires locaux sur différents éléments de réponse, en cherchant à améliorer la prise en charge et le traitement des patients et en travaillant avec les communautés et le personnel sur des méthodes préventives et sur une éducation à la santé qui ne soit pas stigmatisante. Nous cherchons également à améliorer notre collecte de données et notre surveillance afin de mieux comprendre les tendances de ces épidémies et la maladie elle-même grâce à d’éventuelles recherches futures. »
Communiqué et photos de Médecins sans Frontière