Vert d’eau pour le Kirchberg
En 2023, le Kirchberg accueillera un château d’eau ultra-moderne permettant notamment de sécuriser la distribution d’eau potable pour un grand nombre d’institutions européennes et l’Hôpital Kirchberg avec la Clinique Bohler.
L’approvisionnement en eau potable est toujours un fameux challenge. Surtout quand la démographie d’un quartier est en constante évolution. Le Kirchberg, qui accueille une grande concentration de personnes, est évidemment concerné par cette gestion de l’eau. La solution d’un château d’eau a donc été décidée pour sécuriser l’approvisionnement.
Un projet qui ne date pas d’hier puisque c’est en juin 2016 que le jury de désignation a décidé l’attribution du 1er prix au groupement Temperaturas Extremas Arquitectos et Simon-Christiansen & Associées.
L’emplacement pour la construction du château d’eau est prévu à la pointe nord-est du Kirchberg. Il a été choisi pour deux raisons : d’une part car il s’agit de la partie la plus élevée d’un point de vue topographique et d’autre part, car une adduction de l’eau potable du SEBES (Syndicat des eaux du barrage d’Esch-sur-Sûre) y est déjà existante.
Ce château d’eau est évidemment un fameux défi. Au-delà de la solution technique, le design du bâtiment doit être en harmonie avec son environnement. Ainsi, le nouveau château d’eau du Kirchberg se distinguera par son insertion dans l’espace environnant ainsi que par la multiplication des textures et couleurs de la façade.
Le château d’eau se compose de deux cuves avec une capacité totale de 1000 m3 (600 m3 et 400 m3). Elles seront projetées avec un revêtement en mortier minéral.
Les oiseaux comme invités
« Depuis le début de notre mission, le défi principal de ce projet était d’intégrer cet ouvrage dans la zone protégée d’intérêt communautaire Natura 2000 », souligne Pit Thines, Associé chez Simon-Christiansen et Associés. « Nous avons, en collaboration avec notre partenaire espagnol Temperaturas Extremas Arquitectos, développé un concept qui permet de limiter l’impact visuel de l’ouvrage dans ce contexte forestier. Nous avons proposé aux architectes des solutions techniques, comme la réalisation des cuves en béton ou encore la conception des « tambours » en charpente métallique, suspendus aux noyaux. Une analyse détaillée sur le phasage de tous ces différents travaux était nécessaire ainsi qu’un concept d’étançonnage complexe pour réaliser les travaux à une hauteur de 40 m. Le château d’eau sera équipé de plus de 370 m de conduites en acier inoxydable de DN 150 à DN 400 et de PN 10 à PN 25 pour l’alimentation et la distribution, allant du sous-sol jusqu’aux deux cuves de 1000 m3 (au total) perchées à 40 m d’altitude et inversement. En résumé, un projet multidisciplinaire de référence auquel nous sommes très fiers d’y participer. »
Et en parlant d’intégration dans la nature, des nids de béton préfabriqués pour les oiseaux, les chauves-souris et les martinets seront encastrés dans la façade en béton. Pour les faucons pèlerins, un nid sera encastré dans la zone du tonneau en béton. Ce nid sera accessible depuis l’arrière.
Un projet ambitieux donc, dont le budget est estimé à 11 148 000 euros. La fin des travaux est prévue pour novembre 2023.
Sébastien Yernaux
Photos : ©Temperaturas Extremas Arquitectos (Madrid), ©Ville de Luxembourg et ©LSC Engineering Group