66.000 systèmes photovoltaïques par jour
Chaque jour, les pays d’Europe de l’Ouest versent un milliard d’euros, soit l’équivalent de 66.000 systèmes photovoltaïques (au Luxembourg, l’installation d’un système photovoltaïque de 10 kWp coûte environ 15.000 euros) au despote belliqueux russe pour son pétrole et son gaz naturel.
Le monde serait peut-être un peu plus paisible et nous autres, Européens de l’Ouest, serions peut-être moins dépendants de ces autocrates et de leur conception pour le moins douteuse de la démocratie, si nous installions et exploitions en nombre suffisant des systèmes photovoltaïques. Les énergies renouvelables ne sont pas seulement bénéfiques pour le climat et notre santé, mais également pour notre démocratie et notre liberté.
Depuis plus de 20 ans, Eurosolar Lëtzebuerg asbl milite pour la transition écologique et fait la promotion des énergies renouvelables. « Pour nous, la transition énergétique est à la fois un projet technique, un bienfait pour la santé et un projet démocratique. Les énergies renouvelables permettent en effet à chacun de participer activement à un ensemble s’ils le souhaitent. »
La participation ne constitue pas uniquement un acte de bienveillance, mais est étroitement liée à la notion d’avantages, du « qu’est-ce que j’y gagne ? » Et ce n’est que lorsqu’on peut faire valoir ces avantages que les individus sont plus enclins à s’engager. L’action devient alors possible, ou du moins, facilitée.
Pour agir, il nous faut deux choses : d’une part, savoir ce que l’on veut. D’autre part, une certaine faisabilité sociale. Ce deuxième point est plus difficile à acquérir car il est question de connaissances, de compréhension, de sensibilisation et de participation.
Les raisons justifiant l’absolue nécessité de la transition énergétique pour le climat ne seront pas exposées dans cet article car tous les faits et scénarios sont déjà suffisamment familiers.
Comment le Luxembourg peut atteindre 100% d’énergies renouvelables d’ici 2030
En 2019, le Luxembourg a consommé un total de 52.400 GWh d’énergie, dont 14.500 GWh font partie du système autorégulé SCEQE.
Conformément à la législation sur le climat et aux objectifs climatiques du gouvernement, les 37 900 GWh restants sont ceux utilisés pour les calculs de notre scénario privilégié :
- Une réduction globale de la consommation annuelle d’énergie non-SCEQE de 10.000 GWh d’ici 2030 ;
- La production de 100% de ces 10.000 GWh sera assurée par des sources d’énergies renouvelables ;
- La décarbonisation complète de la consommation d’énergie du secteur SCEQE ou sa réduction dans la mesure du possible en prenant des mesures de compensation, à travers leur propre production ou en investissant dans des projets d’énergie renouvelable ;
- Une mise en œuvre des objectifs présentés précédemment dans le respect de la préservation et de la promotion de la biodiversité.
La réduction est possible grâce ...
1) à une approche plus pragmatique de la mobilité : un minimum de véhicules individuels, un maximum de mobilité douce et de transports publics par le biais d’aménagements correspondants des infrastructures, des liaisons et des horaires. Dans le secteur des transports, l’accent est mis sur les longs trajets régulièrement effectués en voiture tel que la mobilité pendulaire (y compris les trajets transfrontaliers). La réduction des transports privés motorisés entraine une diminution de la fréquentation des stations-services.
2) à des méthodes de construction économes en énergie, à l’utilisation de matériaux de construction naturels et à l’isolation ainsi qu’à l’utilisation d’une technologie de construction moderne pour le contrôle de l’énergie et une technologie de chauffage intelligente, afin de construire des bâtiments qui, dans des circonstances idéales, sont en symbiose avec l’environnement.
3) à la transition vers une énergie verte produite à partir d’énergies renouvelables en abandonnant les combustibles fossiles (gaz, pétrole) et l’énergie nucléaire dans tous les processus de fabrication. Une proportion importante de ces processus sont soumis au SCEQE.
Production
La production de l’électricité nécessaire est assurée par des sources d’énergies disponibles localement : la biomasse et l’énergie hydraulique (limité) mais surtout l’énergie éolienne et solaire (photovoltaïque).
En raison de l’expansion limitée de la biomasse et de l’hydroélectricité au Luxembourg, leur production ne devrait pas fournir plus de 1.000 GWh d’ici 2030.
Les 9 000 GWh restants doivent donc être couverts par l’énergie éolienne (4 000 GWh) et l’énergie photovoltaïque (5.000 GWh). Dans ce cas de figure, nous avons besoin d’une augmentation annuelle de 18 GWh pour la biomasse, 349 GWh pour l’éolien et 448 GWh pour l’énergie solaire (voir Graphique 1). Cela correspond à 35 éoliennes supplémentaires (5 MW de puissance) et à 2,7 km2 couverts de panneaux photovoltaïques par an.
Des panneaux photovoltaïques sur tous les toits
Il convient de privilégier les zones déjà couvertes, c’est-à-dire les zones urbanisées, pour l’installation de panneaux photovoltaïques. La surface nécessaire est de 30 km2 et ne représente que 1,2% de la superficie totale du pays. Au Luxembourg, les zones urbaines et agglomérées ont une superficie de 254 km2, ce qui signifie que 12% de cette superficie sont requis pour l’installation de systèmes photovoltaïques. On peut néanmoins supposer un potentiel pour l’installation de photovoltaïques pour au moins la moitié des constructions existantes.
Pour les nouveaux projets de construction, l’installation de systèmes photovoltaïques doit être envisagé dès le premier coup de crayon, dès la première phase de conception. Pour en savoir plus, consultez www.archipv.lu.
Le photovoltaïque pour une agriculture durable
Les exploitants agricoles sont des fournisseurs, des producteurs de denrées alimentaires. Ils doivent pouvoir subsister grâce à leur travail. L’utilisation de systèmes photovoltaïques sur les domaines agricoles permet de produire de l’électricité et des denrées. Ces deux productions ont également un impact sur le paysage, ce qui présente des avantages et des inconvénients pour les exploitations agricoles qui deviennent moins intensives et plus extensives. Les productions d’électricité et de denrées ne sont pas indépendantes mais fonctionnent, au contraire, main dans la main. Plus d’informations sur www.agripv.lu.
Participation
Tout le monde n’est pas propriétaire de toits ou de terres mais grâce aux coopératives énergétiques, chacun peut non seulement participer activement à la production d’électricité mais aussi faire partie du réseau de distribution d’électricité. Il ne s’agit en aucun cas pour chacun d’exploiter son propre petit îlot photovoltaïque à des gains d’autosuffisance personnelle mais plutôt de produire et de consommer cette énergie collectivement en fonction des besoins et des capacités de chacun. Plus d’informations sur www.biergerpv.lu.
20 ans d’Eurosolar Lëtzebuerg asbl
Eurosolar Lëtzebuerg asbl, en plus de développer constamment son expertise technique et de s’efforcer d’être à la pointe des énergies renouvelables, se veut également médiateur de connaissances, sensibilisant le public au potentiel considérable de l’EnR. C’est en partie ce dont nous discutons dans notre podcast « d’Sonn am Stecker », disponible sur Spotify et Apple Podcasts.
Toutes les informations complémentaires sont disponibles sur le site Internet www.eurosolar.lu.