Le dossier du mois

Une thématique dans chaque #DossierDuMois, avec la rédaction d’Infogreen et l’expertise de nos partenaires

Publié le 16 octobre 2023
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octobre 2023

INCO₂MPATIBLES

« On ne peut résoudre les problèmes avec les modes de pensée qui les ont engendrés. » Albert Einstein

INCO₂MPATIBLES
Sommaire du dossier du mois
Un pas de géant pour la planète
Un pas de géant pour la planète

Réduire l’empreinte environnementale des sociétés au Luxembourg et réussir une transition vers le net-zéro d’ici 2050 sont des objectifs ambitieux, mais réalisables. Le Grand-Duché est conscient de l’urgence pour lutter contre le changement climatique et s’est engagé à prendre des mesures concrètes pour atteindre ces objectifs.

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« On ne peut résoudre les problèmes avec les modes de pensée qui les ont engendrés », soulignait Albert Einstein. Par cette pensée, le physicien théoricien allemand avait adopté un autre regard et réfléchissait de manière plus créative sur le monde qui l’entourait, mais également son domaine de prédilection : la chimie. Inspiré par les problèmes de son temps, le savant ne se privait jamais d’avoir des opinions qui tranchaient avec celles de ses collègues.

Alors, de son côté, le Luxembourg peut-il réussir à se départir de son image tournée vers l’économie, les finances et le développement pour se consacrer consciencieusement à un défi majeur : la neutralité carbone en 2050 ! Un challenge collectif où chaque force doit être engagée dans cette lutte climatique pour arriver à un résultat bénéfique pour la planète.

Le premier défi est de réduire ses émissions de gaz à effet de serre provenant des secteurs clés de son économie, tels que les transports, l’industrie et l’énergie. Cela nécessitera des investissements importants dans des technologies propres et une transition vers des sources d’énergie renouvelable. Le gouvernement luxembourgeois a déjà mis en place des politiques et des incitations pour encourager cette transition, telles que des subventions pour l’achat de véhicules électriques et des mesures visant à promouvoir l’efficacité énergétique dans les bâtiments.

Un autre défi majeur est de changer les comportements et les habitudes de consommation. Les entreprises et les citoyens doivent être conscients de leur empreinte carbone et prendre des mesures pour la réduire. Cela peut inclure des choix de transport plus durables, une utilisation plus efficace de l’énergie et une réduction du gaspillage alimentaire. La sensibilisation et l’éducation joueront un rôle clé dans ce processus.

La coopération entre les secteurs public et privé sera également essentielle pour atteindre ces objectifs. Les entreprises doivent être encouragées à adopter des pratiques durables et à investir dans des technologies respectueuses de l’environnement. Les partenariats public-privé peuvent faciliter cette transition en fournissant des ressources et des connaissances supplémentaires.

Il est important de noter que la transition vers la neutralité carbone imposée par l’Europe ne se fera pas du jour au lendemain. Cela nécessitera des efforts continus, ainsi qu’une adaptation aux nouvelles technologies et aux politiques environnementales. Cependant, avec un engagement fort et des mesures appropriées, le Luxembourg peut certainement relever ce défi.

Tous ces challenges sont-ils vraiment INCO2MPATIBLES ? Pas vraiment ! Actuellement, le rocher qui nous cache cet horizon 2050 est encore immense. Mais si tous les secteurs y mettent du leur, il est clair que l’avenir du pays, mais également de la planète, sera nettement plus vert.

Sébastien Yernaux

Atteindre la résilience climatique est aussi une lutte pour le bien-être et la santé
La résilience climatique est aussi une lutte pour le bien-être et la santé

L’Observatoire de la Politique Climatique (OPC) délivre des avis sur les projets, les actions et les mesures climatiques. C’est un discours de la vérité étayé par des faits scientifiques.

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Avant de remettre la publication de son rapport annuel au gouvernement, le président de ce conseil d’experts, Andrew Ferrone dresse un bilan sans concessions de la stratégie climatique luxembourgeoise.

« Les efforts du gouvernement contre le réchauffement climatique se traduisent surtout par de vastes politiques dans les domaines du transport et des énergies renouvelables. Après la pandémie, les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont été inférieures aux objectifs. Seule l’industrie ne les avait pas atteints. » Cette note positive lance une partition pourtant pas exempte de fausses notes…

Le président de l’OPC déplore ainsi les vues segmentées de la politique climatique nationale : « chaque ministère avance dans son coin. Une vue intégrée fait défaut. Les solutions étape par étape ne sont plus suffisantes. »

Andrew Ferrone pointe une autre carence : « les chiffres officiels n’incluent que les émissions de GES produites au Luxembourg. Tout ce qui est importé, ordinateur, smartphone ou automobile, toutes ces émissions de la consommation ne sont pas comptabilisées. Or, ce sont les émissions les plus compliquées à réduire. Clarifier ces données permettrait à chaque citoyen de mesurer la nature exacte de ses émissions ».

D’ailleurs, l’observateur estime qu’une grande part de l’impuissance climatique est imputable au manque d’information, ou pire, à la désinformation.

« Nous recommandons une campagne de sensibilisation d’ampleur pour le climat, digne de celle du COVID. À l’adresse de la population difficile à convaincre, il faut insister sur les bénéfices pour la qualité de vie et la santé ».

Au chapitre des réponses percutantes se trouve la taxe carbone à 45 euros la tonne de CO2, jugée largement insuffisante. « Sur base de l’évidence scientifique et de la position du Klima-Biergerrot (KBR), nous défendons une hausse à au moins 200 euros la tonne de CO2.

Mais la taxe ne doit pas enrichir le gouvernement. Elle doit servir à soutenir les personnes les plus vulnérables, ainsi que les petites et moyennes entreprises dans la décarbonation de leurs modes de vie et de leurs productions. »

La taxe CO2 permettra de financer la transition climatique par des investissements mais également par des fonds comme le « fonds climat énergie ». Pour l’OPC, la gouvernance de ce fonds n’est pas assez transparente et trop peu d’acteurs sont au fait de son existence.

Andrew Ferrone
Andrew Ferrone - Fanny Krackenberger

L’OPC et son président ont largement défini des solutions climatiques à court terme. Les voici.

Dans le domaine du transport, le déplacement à pied, en vélo et en transport public est à favoriser. Pour la mobilité individuelle incompressible restante : « la voiture électrique est scientifiquement la réponse la plus adaptée. Prenons une échelle de grandeur : si une voiture électrique a besoin d’une éolienne sur une année fonctionnelle. Une voiture à hydrogène, trois et une voiture avec fuel synthétique, presque cinq. »

Ensuite, l’alimentation qui représente un tiers des émissions mondiales de GES. Acheter local ? Seules 10 % des émissions de l’alimentation sont issues de son transport. « La viande rouge est le vrai levier climatique de l’alimentation et donc, la modification de nos régimes alimentaires, la seule alternative. »

Concernant le logement, l’OPC recommande « le certificat de performance énergétique (CPE) pour tous les bâtiments, sans exception » Le passeport énergétique est une information qui déclenche une estimation de la rentabilité d’une rénovation énergétique, en lien avec la Klima-Agence, et donc, une action.

D’autre part, en dessous d’une mauvaise classe énergie, immobiliser les loyers, accélérerait les rénovations énergétiques.

Au-delà des problèmes légaux, l’OPC suggère un tiers-payant, pour que les ménages n’avancent plus les subsides au moment de l’investissement.

En outre, « la capacité de production des énergies renouvelables du Luxembourg doit s’accroître pour limiter la dépendance aux marchés extérieurs et mieux contrôler leur impact environnemental. »

La finance doit procéder à une analyse de ses fonds, les diversifier en restreignant toujours plus les financements des énergies fossiles. « Notre premier secteur économique doit éviter le greenwashing. Ce n’est pas son apanage, mais intentionnellement ou pas, il est trop présent. »

Andrew Ferrone finit par rappeler que le Climat est à la base de tout : « les écosystèmes, la biodiversité, l’agriculture, l’ensemble des objectifs de développement durable (ODD), etc. ». Sans lutte climatique, rien n’est appelé à durer.

Propos recueillis par Sébastien MICHEL
Photos : Fanny Krackenberger

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trackers photovoltaïques du LNS à Dudelange
Changement climatique et érosion de la biodiversité : une réponse globale ?

30 millions d’euros par an, c’est la valeur estimée des services écosystémiques fournis par les forêts au Luxembourg, c’est-à-dire tout ce qu’elles nous offrent, en plus du bois : oxygène, épuration de l’air, filtration de l’eau, lutte contre l’érosion, loisirs…

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Carte blanche de Sophie Leguil, consultante indépendante en écologie
Carte blanche de Sophie Leguil, consultante indépendante en écologie

Ces services, à la base de notre vie sur Terre, sont menacés par l’érosion de la biodiversité. Dans un rapport publié la semaine dernière, on apprend ainsi que l’état de santé des forêts luxembourgeoises ne cesse de se dégrader, avec moins de 15 % des arbres encore intacts. En cause ? Les longues périodes de sécheresse, les températures élevées et la prolifération d’insectes ravageurs, trois effets intimement liés aux modifications du climat. Selon le dernier rapport de l’IPBES (l’équivalent du GIEC pour les questions de biodiversité), le changement climatique est même la 3e cause d’érosion de la biodiversité dans le monde, après la perte d’habitats et la surexploitation des ressources.

Les impacts du changement climatique sur la faune et la flore sont multiples. En premier lieu, on observe une évolution dans la composition des espèces : en 17 ans, 10 % des espèces de plantes indigènes du Luxembourg ont par exemple été remplacées par des espèces non indigènes. Si cette évolution peut sembler naturelle, c’est sa vitesse qui inquiète, avec le risque de perte d’espèces associées, mais aussi celui de l’arrivée d’espèces exotiques invasives. Berce du Caucase, moustique-tigre ou tique géante : en tout, une centaine d’espèces installées dans le pays, avec de nombreuses conséquences sur la santé, les activités économiques ou l’agriculture. Pour les espèces indigènes, en revanche, le risque de maladaptation est bien réel : le hêtre, arbre robuste et emblématique des forêts luxembourgeoises, souffre ainsi des sécheresses à répétition, tandis que la baisse des niveaux des cours d’eau a des conséquences sur les populations de poissons.

Car si ces phénomènes météorologiques inhabituels ont toujours existé, c’est leur multiplication sur le long terme qui inquiète les scientifiques. Parmi les conséquences de ce changement, on constate une perte de la synchronisation entre différents événements périodiques tels que la floraison des plantes, l’éclosion des insectes et la migration des oiseaux. Cela impacte évidemment le fonctionnement des écosystèmes naturels, déjà soumis à d’autres pressions, mais aussi l’agriculture, avec des risques tels que la baisse de rendement liée à la sécheresse ou à une faible pollinisation, ou encore l’augmentation des ravageurs. Le changement climatique a également des conséquences non négligeables sur la qualité des produits, tels que le vin au Luxembourg : avec une floraison en moyenne deux semaines plus précoce que dans les années 1970 et une maturation des raisins plus rapide, des impacts sont à prévoir sur les arômes. Enfin, les impacts du changement climatique sur la biodiversité se manifestent aussi en matière de santé humaine, avec par exemple des allergies au pollen pendant des périodes prolongées.


On le voit, les crises du changement climatique et de la biodiversité sont indissociables. Pourtant, l’érosion de celle-ci, qui menace les services naturels dont nous bénéficions, notre alimentation, notre santé et nos activités économiques reçoit trois fois moins de couverture médiatique que le climat, et ce décalage s’observe aussi dans les décisions politiques.

Si de nombreuses actions pour le climat ont aussi des effets positifs pour la biodiversité, comme la décarbonation des transports ou de l’industrie, qui s’accompagnent d’une réduction des pollutions, d’autres solutions telles que certaines formes d’énergies renouvelables peuvent cependant avoir des impacts sur la faune et la flore, qu’il est donc important de bien évaluer.

Les crises du climat et de la biodiversité ont des causes communes, liées à nos modes de vie, de production et de consommation. Seule une réflexion globale permettra de répondre à ces deux menaces de manière optimale.

Carte blanche de Sophie Leguil, consultante indépendante en écologie
Photo principale : un projet intéressant, celui des trackers photovoltaïques du Laboratoire National de Santé (LNS) à Dudelange

Détecter pour décarboner
Détecter pour décarboner

Labio Analytics Group a débarqué cet été afin de commercialiser des dispositifs de détection de composants chimiques à partir d’échantillons de gaz ou de liquides. Un outil simple d’utilisation, et aux nombreuses applications.

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Trois questions à Dr Luis Valencia, Head of Business Development et Carl Brännhammar, Manager for Technology and Product Innovation.

Labio Analytics Group s’est installé au Luxembourg il y a tout juste quelques mois. Dans quel secteur votre entreprise est-elle active ?

Carl Brännhammar : Effectivement, Labio est arrivé au Luxembourg il y a seulement quelques mois, mais l’origine de Labio et l’histoire du développement de la technologie qui l’accompagne date d’il y a une quinzaine d’années. La société a fait le choix de s’installer et développer au Luxembourg, où l’écosystème « recherche et développement industriel » ainsi que la position géographique sont propices à la bonne évolution de son projet.

Luis Valencia : La technologie brevetée GC-UV de Labio est actuellement en phase finale de développement et se prépare à entrer sur le marché. GC-UV trouve des applications dans divers secteurs tels que la surveillance environnementale, le contrôle de qualité dans les processus de fabrication, l’analyse de la pureté des substances, et bien d’autres encore. Nous sommes spécialisés dans la fourniture d’informations analytiques précises pour répondre aux besoins spécifiques de nos clients.

Notre équipe rassemble diverses expertises : je suis chimiste spécialisé dans les matériaux et nanotechnologies, avec une solide expérience en durabilité. Nous avons des ingénieurs mécaniques en charge de l’assemblage des dispositifs et de l’interface, nous collaborons avec des développeurs de software et Carl travaille au concept de commercialisation.

Quelle est cette technologie, et surtout, comment peut-elle contribuer à la décarbonation ?

CB : Nos dispositifs d’analyse GC-UV sont basés sur la chromatographie en phase gazeuse (Gas Chromatography - GC) et la spectroscopie des ultraviolets (UV).

LV : Ils peuvent détecter dans des échantillons de liquides ou de gaz, des composants chimiques de façon très précise et très rapide. Cette technologie est adaptable à un très large champ d’applications. C’est un dispositif tout-en-un qui simplifie la détection des polluants.
Lorsqu’une entreprise envisage de lancer un nouveau produit durable ou un nouveau matériau sur le marché, elle doit faire face à un processus de contrôle qualité potentiellement long et onéreux. Ce que nous leur proposons est une plateforme qui permet de faire sauter ces obstacles vers l’innovation.

Pour en venir à la décarbonation, bien que GC-UV ne décarbone pas par nature, il permet d’identifier les composants problématiques dans un échantillon, facilitant ainsi leur élimination ou la réduction de la concentration. En résumé, cela permet de quantifier les polluants et c’est la base pour agir contre !

Pourriez-vous expliquer un cas pratique d’utilisation de GC-UV Inscan ?

LV : Je peux vous donner l’exemple d’une entreprise qui développe des matériaux innovants basés sur des fibres naturelles. Leur processus de fabrication implique le recours à des composants chimiques qui doivent être quantifiés afin de s’assurer qu’ils respectent les normes européennes. Grâce à notre boîte à outils, ils ont pu mesurer la présence de composants chimiques en temps réel et adapter leurs process.

Un autre exemple est la manière dont nous avons utilisé notre appareil pour analyser les composants des carburants traditionnels. Nous sommes capables de séparer et de quantifier chaque composant. Si cela est précieux en soi, cela revêt une importance particulière lorsqu’on envisage le développement futur des biocarburants, qui exigent une caractérisation précise et un contrôle qualité rigoureux.

CB : Labio accompagne si nécessaire les entreprises dans le développement des méthodes de détection, dans les réglages et dans la lecture des résultats. Une courte formation suffit, il n’est pas nécessaire d’être chimiste pour utiliser les dispositifs de Labio Analytics Group. Le service technique de notre équipe reste bien entendu crucial, mais le dispositif est très accessible et simple d’utilisation. Le logiciel inclus offre une interface conviviale pour visualiser les résultats de mesure en trois dimensions.

LV : Concrètement, on insère l’échantillon de gaz ou de liquide dans un appareil, et on reçoit les résultats sous forme d’un spectre indiquant la quantité de chaque composant individuellement, telle une empreinte digitale. On peut aisément imaginer l’intérêt de ce type de contrôle pour des biocides, biogaz ou biofuels, ou même simplement l’air que l’on respire, l’eau que l’on boit ou les sols sur lesquels nous construisons.

Propos scannés par Marie-Astrid Heyde
Photos : Labio Analytics Group
👉 Page LinkedIn de Labio Analytics Group

Vers la décarbonation : comprendre et réduire l'empreinte carbone
Vers la décarbonation : comprendre et réduire l’empreinte carbone

Quelles sont les principales sources d’émissions de gaz à effet de serre ? En tant qu’individu, comment puis-je agir en faveur, plutôt qu’à l’encontre de l’environnement ?

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Elorri Igos et Thomas Gibon (List)
Elorri Igos et Thomas Gibon (List)

Deux chercheurs du Luxembourg Institute of Science and Technology, Dr Elorri Igos et Dr Thomas Gibon, ont publié en 2022 une brochure « Vers la décarbonation : comprendre et réduire l’empreinte carbone au Luxembourg » qui garde encore tout son sens en 2023. Celle-ci vise notamment à pointer les sources d’émission de gaz à effet de serre et à sensibiliser sur des solutions à portée de tous, en vue d’atteindre l’objectif annoncé en 2015 dans l’Accord de Paris, à savoir la limitation du réchauffement climatique à 1,5 degré.

La brochure a d’ailleurs été le point de départ d’une série de 5 événements organisés avec Caritas et Greenpeace durant le premier semestre 2023. Cinq événements pour 5 grands thèmes, représentant des secteurs plus ou moins émetteurs de gaz à effet de serre : énergie, biens de consommation, mobilité, logement et alimentation.

« Dans cette brochure, nous explorons l’empreinte carbone du Luxembourgeois moyen et montrons comment notre alimentation, notre mobilité́, et notre logement contribuent aux émissions de gaz à effet de serre. Nous pensons que chacun devrait savoir, au moins approximativement, quelle est son empreinte carbone et quel est l’impact des différentes mesures de décarbonation. »

Dr Elorri Igos et Dr Thomas Gibon, List

Cet article reprend quelques éléments-clés pour chaque secteur, et renvoie vers des articles plus complets pour approfondir votre lecture à ce sujet.

Énergie

Thomas Gibon : « L’évolution est satisfaisante, dans le sens où le Luxembourg avance sur les 3 leviers de la décarbonation, à savoir :

Biens de consommation

Les biens de consommation les plus émetteurs de CO2 sont les vêtements et chaussures, représentant 621 kg d’équivalent CO2 par personne par an.

Le secteur textile représente 2,106 millions de tonnes d’équivalent CO2, dont les trois quarts sont émis lors de la production. 20% environ sont dus à l’utilisation des vêtements : nettoyage, repassage, etc. La fast fashion laisse une empreinte terrible.

Dans chaque acte d’achat, se poser ces quelques questions peut s’avérer utile pour se diriger vers un comportement plus eco-friendly :

Repenser ses besoins : En ai-je vraiment besoin ? Pourrais-je louer au lieu d’acheter ? Réparer au lieu de remplacer ?
Préférer les achats de seconde main
Chercher des options plus durables : plus efficaces énergétiquement, réparables, disposant d’un écolabel, etc.

Mobilité

Au Luxembourg, la voiture monte sur la plus haute marche du podium de l’empreinte carbone moyenne. Elle représente 2.855 kg de CO2 équivalent par personne et par an. En comparaison, le train et le bus réunis cumulent 220kg de CO2 équivalent par personne et par an.

Aujourd’hui, le meilleur moyen de réduire son empreinte carbone est de passer de l’essence à l’électrique. La réduction est d’en moyenne 1500 kg de CO2 équivalent par personne et par an.

Une décarbonation « d’urgence » passe irrémédiablement par la transition électrique des transports, et ce, même si la batterie électrique requiert la plus grande consommation de minéraux et de métaux.

- Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST)

Logement

Après la mobilité, le logement est la 2e plus grande source d’émissions CO2 au Luxembourg. La production de chaleur dans les bâtiments en est la principale cause. La taille des maisons est supérieure à la moyenne européenne (144 m2 contre 105 m2) et le Grand-Duché est en tête de tous les autres pays en termes de part de combustibles fossiles utilisés pour le chauffage des locaux (principalement fioul et gaz fossiles).

il est possible de réduire notre empreinte :
« soit en décarbonant l’énergie que nous utilisons, par exemple en installant des panneaux solaires chez soi,
soit en améliorant l’efficacité énergétique de nos usages, par exemple en isolant son logement,
soit en appliquant des principes de sobriété, par exemple en baissant d’1°C la température de consigne de son chauffage. » (Thomas Gibon)

Alimentation

2.400 kg CO2 eq par personne par an : c’est l’empreinte carbone de l’alimentation d’un Luxembourgeois. 56,42% de ces émissions sont dues à la consommation de viande et de poisson.

67% : C’est la part d’émissions de gaz à effet de serre à imputer à l’agriculture, en Europe. Les sources de ces gaz incluent l’approvisionnement en intrants (herbicides, fertilisants, etc.), l’entretien des cultures et l’élevage de bétail. La production, la logistique, l’emballage, l’usage et la fin de vie se partagent les 33% restants.

70.800 tonnes d’équivalent CO2 de nourriture sont gaspillées chaque année, au Luxembourg uniquement. Thomas Gibon : « On évalue à 40% la proportion de gaspillage évitable. Pour le reste, il y a notamment les épluchures, noyaux, etc. qui ne seront pas consommés. »

Pour véritablement changer la donne, en matière d’émissions de gaz à effet de serre, le plus efficace serait de tous passer à un régime végétarien ou végétalien. Consommer local, de saison et/ou bio n’a malheureusement qu’un faible impact sur l’environnement, même si l’impact sur la santé et l’économie locale sont bien entendus très positifs.

Consultez la brochure ci-dessous ou téléchargez-la sur le site du List.

Marie-Astrid Heyde, avec Sébastien Michel et Sébastien Yernaux
Illustrations : List

Né à 360 ppm
Né à 360 ppm

Le CO2 est invisible. Heureusement ! Sinon, personne ne voudrait vivre près d’une route fréquentée ou à proximité d’un aéroport. Ou malheureusement, car l’humanité serait alors plus à même de reconnaître le problème auquel nous sommes confrontés…

Communiqué
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Tom Haas, fondateur d'Ëmweltschoul
Tom Haas, fondateur d’Ëmweltschoul

Si nos émissions de gaz à effet de serre étaient visibles, la concentration de CO2 ne serait probablement pas passée de 360ppm (parties par million) en 1995, l’année de ma naissance, à 423ppm aujourd’hui.

Le dioxyde de carbone est le poison invisible qui continue de réchauffer la planète. Depuis le début de l’ère industrielle, il fait environ 1,2 degré de plus qu’avant l’ère des combustibles fossiles. La planète a de la fièvre ! Et que fait l’humanité ? Elle regarde, et ce, depuis trop longtemps. Depuis la construction de la tour Eiffel, la concentration de CO2 a augmenté plus rapidement que pendant les 56 millions d’années précédentes. La moitié de tous les gaz à effet de serre émis par l’humanité l’a été après la chute du mur de Berlin. Et maintenant ?

Les émissions mondiales de dioxyde de carbone continuent d’augmenter inexorablement, alors que les moyens techniques existent pour remplacer les énergies fossiles par des alternatives moins polluantes. Mais pourquoi l’humanité n’agit-elle pas davantage ?

En interrogeant les gens, la plupart d’entre eux affirment qu’ils veulent contribuer à la lutte contre le changement climatique. À titre personnel, je pense que beaucoup plus de personnes sont motivées à mener une vie plus écologique qu’on le suppose généralement. Cependant, il manque souvent une éducation adéquate sur la manière de réduire efficacement les émissions de CO2 ou sur les conséquences concrètes du changement climatique.

Chaque gramme de CO2 économisé compte ! Peu importe la mesure adoptée. Le meilleur CO2 est toujours celui qui n’atteint jamais l’atmosphère. Cependant, éteindre l’interrupteur ou débrancher le chargeur de téléphone ne suffit pas. Il est beaucoup plus efficace d’isoler les bâtiments, d’installer des pompes à chaleur, de conduire électriquement ou de renoncer à la viande.


Tous les leviers doivent être actionnés, en commençant par les plus importants.

« Oh, quelques degrés de plus en été ne font pas de grande différence ! » On entend souvent de telles phrases. Cependant, la situation est déjà beaucoup plus critique que nous le pensons. Les points de basculement irréversibles sont déjà en train de vaciller. Le changement climatique est déjà inéluctablement perceptible, même en Europe. Ce n’est que lorsque nous comprendrons ce que le CO2 provoque dans notre atmosphère, et surtout ce qu’il provoquera, que nous pourrons prendre des mesures efficaces.

Lors de la création d’Ëmweltschoul, cette question était au cœur de nos préoccupations. Comment transmettre de manière neutre et objective les connaissances nécessaires pour apporter une contribution positive à la lutte contre le changement climatique ? Que ce soit au niveau des communes, des entreprises ou des écoles, des actions peuvent être entreprises partout. Commençons par former les décideurs d’aujourd’hui et de demain !

Tom Haas, fondateur d’Ëmweltschoul

Marquer par son passage, plus que par son empreinte
Marquer par son passage, plus que par son empreinte

Chacun de nos déplacements est une source supplémentaire d’émissions de gaz à effet de serre. En voyageant en toute conscience, il est toutefois possible d’apporter un impact positif pour les régions visitées, et de compenser ce qui ne peut être évité.

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Bollig Tours, expert luxembourgeois du tourisme international depuis des décennies, a tout récemment lancé sa nouvelle marque Planet B. « À travers notre expérience, nous avons pris conscience de l’importance de soumettre nos voyages aux critères de durabilité », introduit Susanne Salm, manager produits et qualité, coordinatrice RSE de Planet B. L’équipe d’experts multilingues a déjà pu accompagner une partie de la clientèle de Bollig Tours dans cette transition vers des voyages plus durables.

Comment limiter l’impact carbone de nos vacances ?

« Lors de nos voyages en groupe ou individuels, nous évitons autant que possible les vols intérieurs et privilégions le train ou tout simplement la visite d’une région en profondeur, parfois à vélo ou à pied. Nous séjournons dans des hébergements durables - de l’hôtel 5* au homestay -, privilégions la cuisine locale et veillons bien sûr à ce que les visites que nous effectuons sur place n’aient pas d’impact négatif sur la population locale, sa culture et la nature. Il nous tient à cœur de sensibiliser aussi bien les voyageurs que la population à la préservation de l’environnement. »


« Dans de nombreuses régions du monde, les discussions avec les populations locales révèlent que la durabilité fait déjà partie intégrante de leur vie quotidienne. De nombreux hôtels ont des certifications, évitent le plastique et protègent la nature environnante. Certains donnent également des formations aux populations locales afin de les sensibiliser aux beautés et à l’importance de leur nature et des écosystèmes. »

Susanne Salm, Planet B

Les destinations européennes, pour un tourisme de relative proximité, sont au programme : randonnées à Majorque, visites de vignobles en Italie…

Mais comme les vols long-courriers continuent d’attirer les clients, cela n’aurait guère de sens de les supprimer. D’autant plus que la population locale profite grandement du tourisme durable dans le cadre d’un voyage responsable. « Nous compensons toutes les émissions de CO2 qui ne peuvent pas être évitées (vols et prestations terrestres). Cette compensation est incluse dans le prix du voyage. Bien sûr, voyager de manière durable implique des coûts plus élevés, qui reflètent logiquement des choix conscients. »

Voyage international, profit local

La durabilité, vue par Planet B, doit aussi rimer avec équité : « Il est important pour nous qu’une grande partie du prix du voyage reste dans les régions visitées, afin de faire tourner l’économie régionale ». Les chaînes hôtelières et entreprises internationales sont donc reléguées au second plan, derrière les acteurs locaux. « Une rémunération et des conditions de travail décents, de même que le bien-être des populations sont au cœur de nos engagements. »


« Nous essayons toujours de supporter les personnes qui agissent favorablement envers leurs populations ou la nature. »

Susanne Salm, Planet B

Les itinéraires proposés par Susanne Salm et son équipe promettent des échanges riches et une immersion complète, dans le respect mutuel.

Cette année, Fairtrade Lëtzebuerg a accompagné Planet B dans la planification d’un voyage au Costa Rica. Pendant plusieurs jours, les voyageurs enthousiastes ont pu rencontrer des producteurs locaux et découvrir de façon immersive ce que le commerce équitable peut apporter.

Lors d’un autre voyage en Inde - avec des nuitées dans des hôtels 5* certifiés -, les voyageurs de Planet B ont rendu visite à une ONG locale qui s’occupe de l’éducation des femmes défavorisées. Ce programme en Inde inclut également une rencontre avec une famille noble, afin de mettre plusieurs facettes d’une culture en lumière.

Suivez le guide

En plus des voyages de groupes, des options en solo ou en famille sont bien entendu possibles. Quelles que soient les destinations, les guides seront locaux, car ils sont les meilleurs ambassadeurs de leur propre pays. Les voyages en groupe sont organisés en fonction des langues parlées, pour le confort de tous.


« Je voyage 2 à 3 fois par an dans de nouvelles régions, jusqu’alors inconnues, et je rencontre les gens sur place. Même pendant mes vacances, j’ai toujours les yeux et les oreilles ouverts pour découvrir de nouveaux projets, des hébergements particuliers et des endroits passionnants. J’aime découvrir de nouvelles choses et m’immerger dans d’autres cultures. Cela permet de créer des itinéraires variés. Quand on travaille dans le tourisme, il faut y mettre tout son cœur. »

Susanne Salm, Planet B

Susanne Salm travaille dans le tourisme depuis 35 ans, dont 20 ans chez un leader du marché des voyages d’études et des voyages sophistiqués et durables. « Je suis donc familiarisée avec le thème du voyage durable depuis les années 90 et je peux m’appuyer sur de nombreuses années d’expertise. Mes collègues travaillent également dans l’industrie du tourisme depuis de nombreuses années. »

Fin novembre, le site planetb.travel sera accessible en anglais et français, en plus de l’allemand. Au sein de l’agence d’Echternach, l’équipe se tient à disposition pour conseiller et vous ouvrir à de nouveaux horizons. Prenez donc soin de marquer les populations par votre passage, plus que par votre empreinte carbone.

Marie-Astrid Heyde

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Réenchanter nos paysages tout en capturant le CO2
Réenchanter nos paysages tout en capturant le CO2

La stratégie du « tiers-payeur », un facilitateur au service des plantations.

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« Parcelle de terre, agricole, de zoning commercial, artisanal ou espace vert, sur lesquels on ajoute des arbres et/ou arbustes aux cultures ou aux élevages déjà en place. Les arbres ne remplacent pas l’existant mais le complètent. L’agroforesterie permet d’occuper plusieurs strates de la parcelle, que ce soit sous terre ou en direction du ciel. Produire plus et mieux sur une même parcelle tout en stockant durablement le CO2, voilà l’enjeu ! » - Une définition de l’agroforesterie

Canopée, coopérative en agroforesterie et l’Association Luxembourgeoise d’agroforesterie proposent de réaliser des plantations dans le cadre du projet Giono, grâce au soutien financier des entreprises, des institutions et des citoyens. Ceux-ci, appelés tiers-payeurs, participent au financement de ces plantations et de leur entretien futurs. C’est pourquoi la mise en place de la stratégie du tiers-payeur, nous semble indispensable au développement rapide de l’agroforesterie.

Le potentiel est conséquent, encore faut-il convaincre les agriculteurs d’accueillir l’agroforesterie au sein de leur ferme. Le principal frein pour ces derniers est peut-être la mise de départ et la durée du retour sur investissement. En cela, la stratégie du tiers-payeur est un modèle de financement performant rendant l’agroforesterie économiquement attractive.

Qui sont les acteurs de la stratégie du tiers-payeur ?

D’abord nous avons le terrien, c’est-à-dire l’agriculteur, le paysan, le maraîcher, le vigneron, le citoyen, la collectivité, l’entreprise… qui souhaite mettre en place une parcelle en agroforesterie. Ensuite vient le rôle de l’agroforestier : le concepteur, planteur et responsable de l’entretien. Il est l’interface entre le terrien et le tiers-payeur. Le troisième acteur est le tiers-payeur, acteur public (UE, État, régions et communes), acteur privé (entreprises et particuliers). Le secteur public peut jouer son rôle en subsidiant et/ou en défiscalisant le don. Le secteur privé, l’entreprise peut réaliser des dons, du sponsoring, du parrainage et réaliser de la compensation carbone volontaire.

Finalement, le citoyen peut quant à lui soutenir des projets par des dons, par le parrainage et pour réaliser une compensation carbone volontaire.

 Dessins de David Dellas
Dessins de David Dellas - Arbre et Paysage 32

Les bénéfices de l’agroforesterie sont très divers, le stockage de CO2 est un effet direct de la plantation d’un arbre mais il y en a de très nombreux autres :
1. Les bénéfices économiques quantifiables

  • Les bois : de la taille d’entretien, de la taille des trognes, issus de culture courte (15 ans pour le peuplier), culture longue (80 ans pour le noyer).
  • Les fleurs et fruits : la vente directe, la transformation (confitures, tisanerie, bières, etc. et en cuisine.
  • Les feuillages : le fourrage d’été, l’alimentation humaine.

2. Les bénéfices d’autres natures

  • Pour le terrien : l’augmentation du taux de MO (Matière organique), l’effet brise vent, le drainage des sols, la fin de l’érosion des terres arables, l’augmentation des auxiliaires bénéfiques aux cultures, diversification de la ferme, l’arrivée des haies qui chantent (augmentation de la biodiversité), la mise en place d’un système d’épargne traditionnel (par la vente de bois différée dans le temps).
  • Pour la société (et donc le tiers-payeur) : le stockage de CO2, limitation du risque d’inondation, la préservation et la restauration des sols nourriciers, l’embellissement des paysages.

Contact : agroforesterie.giono@gmail.com
www.canopeecooperative.be

Soutenir la décarbonation des entreprises
House of Sustainability : soutenir la décarbonation des entreprises

Portée par la Chambre de Commerce, la Chambre des Métiers et en partenariat avec l’INDR, la House of Sustainability guide les entreprises vers le développement durable.

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Pour ce faire, elle offre une gamme complète de services en collaboration avec des acteurs engagés de l’écosystème luxembourgeois.

La décarbonation des entreprises est au cœur de son approche globale de durabilité fondée sur dix principes directeurs.

Quelles sont les actions de la House of Sustainability ? Réponse en quatre actes.

Action 1. Les mois thématiques : Sustainability Cycles

La House of Sustainability organise chaque mois, des ateliers, des webinaires et des événements thématiques correspondant à un sujet de durabilité particulier, reprenant les principes directeurs du développement durable. Le but est de sensibiliser les entreprises d’un secteur spécifique et les informer sur les meilleures pratiques.

C’est dans ce cadre que la décarbonation de l’entreprise s’est retrouvée au centre du dispositif avec des ateliers de démonstration de bilans carbone ou d’information sur les normes internationales de comptabilité des gaz à effet de serre.

Un webinaire sur le GHG Protocol (Greenhouse Gas Protocol, protocole de mesure des émissions de GES) en collaboration avec Waves est venu enrichir les perspectives, puis, un événement en partenariat avec l’EnergieAgence a jalonné le cycle lors d’une présentation du bilan carbone et notamment la méthodologie des trois scopes.

Dans le même temps, la House of Sustainability accompagne également les entreprises vers la taxonomie européenne et ses dispositions à court terme. Un événement dédié est venu ponctuer cet engagement. Il a permis de définir les futures données climatiques à fournir aux institutions financières afin de garantir le financement de leurs projets.

Action 2. Aides financières à la décarbonation

La House of Sustainability promeut des subsides octroyés par la Direction générale des Classes Moyennes du Ministère de l’Économie.

Elle encourage une stratégie compétitive et vertueuse d’investissements couverts par les SME Packages Sustainability ainsi que par leur extension, l’aide temporaire à impact environnemental.

Ces incitations sont liées à l’efficacité énergétique, à la gestion de l’eau, à la gestion des déchets et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).

L’organisme assiste l’entreprise à chaque étape du processus, depuis l’identification de la solution idéale jusqu’à la demande auprès du ministère et le suivi du remboursement de la subvention.

Qu’est-ce que les SME Packages Sustainability ? Comment les obtenir ?

C’est un voucher d’un montant de 5.000 €. L’entreprise doit être une PME et investir entre 6.650 et 25.000 €, soit, dans l’amélioration de l’efficacité énergétique, la réduction de l’empreinte carbone, l’amélioration de la gestion des déchets ou la réduction de la consommation d’eau.

Prenons un exemple dans le domaine de l’efficacité énergétique. Une entreprise investit 8.059 € dans un nouveau système d’éclairage à LED. Celle-ci reçoit alors 5.000 € de subside.

L’amélioration obtenue par technologie LED permet à l’entreprise d’économiser 27 MWh d’électricité par an, représentant 5,9 tonnes de CO2 équivalent.

En outre, la réduction de la consommation d’électricité permet une économie de 2.785,25 € par an. Grâce au SME Packages – Sustainability, le retour sur investissement se fait en seulement un an et un mois.

Qu’est-ce que l’aide temporaire à impact environnemental ?

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Cliquez pour afficher en plus grand - ©House of Sustainability

C’est une aide du Ministère de l’Économie (Direction Générale des Classes moyennes).

Un plafond de 100.000 € de subvention peut être dépensé sur plusieurs projets. Ceux-ci doivent concerner une amélioration de l’efficacité énergétique, une réduction de l’empreinte carbone, une meilleure gestion des déchets ou une réduction de la consommation d’eau.

Pour chaque projet d’investissement, les entreprises reçoivent un pourcentage précis en fonction de leur taille :

  • Les petites entreprises peuvent obtenir 70 %
  • Les moyennes entreprises : 60 %
  • Les grandes entreprises : 50 %

De nombreux autres subsides existent. Parcourez le site web de l’institution, un navigateur intuitif est mis à votre disposition.

👉 Avant le lancement de votre projet, la House of Sustainability vous offre un conseil personnalisé sur l’ensemble des aides financières disponibles.

Les aides financières, le navigateur
Les aides financières, le navigateur - House of Sustainability

Action 3. Lien avec l’initiative Klimapakt fir Betriber (KPB)

Lancé par la Klima-Agence et Luxinnovation, le Klimapakt fir Betriber (KPB) propose un répertoire de mesures qui guide les entreprises vers des actions sectorielles de protection du climat à intégrer dans leurs processus commerciaux, dans le but d’améliorer leur efficacité énergétique et de réduire leurs émissions de carbone.

L’association de ce répertoire de mesures du KPB avec les programmes de soutien de la House of Sustainability crée une offre séduisante pour les entreprises, leur offrant la possibilité de concilier la sélection de mesures de protection du climat adaptées avec les moyens financiers requis.

Action 4. Formation des partenaires House of Training et Chambre des Métiers

Une série de formations enrichissantes sur le thème de la décarbonation des entreprises est dispensée par les organes de formation continue de la House of Sustainability : la House of Training (Chambre de Commerce) et la Chambre des Métiers Formations.

Formation de la House of Training (Chambre du Commerce)

Rendez-vous le site de la House of Training pour découvrir le catalogue des formations : https://www.houseoftraining.lu/

Formations de la Chambre des Métiers

Et beaucoup plus de 👉 formations indispensables au développement durable à découvrir sans attendre !

👉 Contactez rapidement la House of Sustainability pour de plus amples renseignements

Rendez-vous le site des formations de la Chambre des Métiers pour en découvrir davantage : https://formations.cdm.lu/fr/formation-continue

Who We Are video : House of Sustainability from Luxembourg Chamber of Commerce on Vimeo.


Les SME Packages – Sustainability : pour quelles entreprises ? Les conditions et le montant de l’aide

  • Domaines de soutien : efficacité énergétique, empreinte carbone, gestion de déchets, consommation d’eau
  • Montant du soutien : voucher de 5.000€
  • Condition d’investissement : investissement entre 6.650 € et 25.000 € (HTVA)
  • Entreprises éligibles : PME avec une autorisation d’établissement du Ministère de l’Économie - Direction générale des Classes Moyennes

Aide temporaire à impact environnemental : pour quelles entreprises ? Les conditions et le montant de la subvention

  • Domaines de soutien : efficacité énergétique, empreinte carbone, gestion de déchets, consommation d’eau
  • Montant du soutien : maximum 100.000 € par groupe d’entreprises (50% de l’investissement pour les grandes entreprises, 60% pour les moyennes et 70% pour les petites)
  • Condition d’investissement : investissement corporel de minimum 7.500 €
  • Entreprises éligibles : entreprises de toute taille avec une autorisation d’établissement Ministère de l’Économie - Direction générale des Classes Moyennes

Quels sont les dix principes directeurs du développement durable appliqués par la House of Sustainability ?

Boussole - principes directeurs du développement durable
Boussole - principes directeurs du développement durable - House of Sustainability
  1. Raison d’être : définir sa raison d’être compatible avec le développement durable. Elle permet de structurer la cohérence de l’entreprise sur le long terme
  2. Stratégie ESG : intégrer les critères environnementaux, sociétaux et de gouvernance dans la stratégie d‘entreprise
  3. Gouvernance ESG : s’assurer que les critères ESG soient effectifs et piloter leur avancement
  4. Reporting ESG : évaluer à travers des indicateurs financiers et extra-financiers (taxonomie)
  5. Innovations et investissements responsables : Innover et investir de manière responsable pour développer des opportunités de croissance
  6. Valeurs partagées : créations de valeurs communes pour toutes les parties concernées, « stakeholder capitalism ».
  7. Décarbonation : trajectoire zéro émission nette
  8. Économie circulaire : intégrer ses principes dans le modèle d’entreprise
  9. Chaîne de valeur responsable : prendre en compte les droits de l’homme et les impacts environnementaux tout au long de la chaîne de valeur de l’entreprise. Intégrer une gestion des risques.
  10. Inclusion des collabor’acteurs : faire des collaborateurs des acteurs engagés de la transition durable.

👉 Pour mieux comprendre les 10 principes et tout savoir sur comment agir pour le développement durable et le climat à l’échelle d’une entreprise.

Rédigé par la House of Sustainability
Photos : House of Sustainability

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Bilan CO2 et stratégie carbone au Luxembourg
Bilan CO2 et stratégie carbone : tout changer pour tout gagner

Aujourd’hui, beaucoup d’entreprises prennent des actions pour réduire leurs impacts sur notre belle planète. Et c’est déjà très bien ! Hélas, peu d’entre elles connaissent leur portée réelle.

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Frédéric Mathot - Directeur
Frédéric Mathot - Directeur - CO2 Strategy Luxembourg

Le risque est simple, les entreprises ont alors l’impression, le sentiment, d’avoir fait leur part et la transformation attendue ne s’opère pas.

À titre d’exemple, les initiatives le plus souvent mises en avant portent sur l’efficacité énergétique de l’entreprise. Elles intègrent des interventions concrètes pour réduire les consommations électriques comme l’installation de panneaux solaires, l’utilisation de lampes LED, etc. Or, par exemple, pour un fabricant, la part « électrique » dépasse très rarement les 5% de son impact global. Pour une société de services, la partie « électrique » atteindra difficilement les 15%.

La seule solution pour mettre en place des projets avec un fort impact de réduction est de connaître ses postes fortement émetteurs. Pour les identifier, il faut avant tout estimer l’impact de l’ensemble des flux qui constituent son activité.

Quel que soit le domaine d’activité, le bilan CO2 ou bilan carbone va permettre de ramener en une seule unité, le CO2, l’ensemble des flux d’une entreprise, comme les achats, les transports, les déplacements du personnel, la gestion des déchets et bien entendu les consommations énergétiques. Ainsi, il sera possible de faire une hiérarchie des flux les plus émetteurs au moins émetteurs.

C’est là que réside tout l’intérêt de faire son bilan CO2.

Mais ce bilan est juste un point de départ. Le point de départ pour mettre en place une réelle stratégie de réduction, une stratégie carbone !

L’étape suivante sera de sensibiliser et d’impliquer son personnel dans la réflexion, dans la recherche de processus de réduction des postes les plus émetteurs au moins émetteurs.

L’implication de son personnel est essentielle dans cette démarche. Pourquoi ? La raison est simple, personne n’aime le changement ! Il y a deux conditions pour qu’une transition s’opère : il faut comprendre la raison du changement et être impliqué dans celui-ci !

Après le calcul des émissions, CO2 Strategy Luxembourg organise des workshops pour sensibiliser le personnel sur les enjeux qui nous occupent, présenter les résultats du bilan CO2 et réfléchir ensemble pour trouver des idées de changement.

Ces idées sont alors transformées en actions concrètes à court, moyen et long terme. La planification des actions dans le temps est importante car elles n’auront pas forcément le même degré de mise en place. Mais surtout, cela permettra de maintenir le projet de réduction sur la durée. La raison est simple, le changement peut être long et après l’euphorie d’un workshop, les mauvaises habitudes peuvent revenir très rapidement.

En général, de la collecte des données à l’organisation des workshops, la mise en place d’une telle stratégie prend de 4 à 6 mois. Celle-ci est couverte par le programme Fit 4 Sustainability géré par Luxinnovation qui prend jusqu’à 70% du cofinancement de l’étude complète.

Encore trop souvent les entreprises ne mesurent pas les bénéfices d’une stratégie carbone. Or, il s’agit clairement d’une incroyable opportunité pour rendre son entreprise plus efficace, plus sobre, plus attractive ! Et tout cela, en emmenant son personnel dans un projet d’entreprise positif qui apportera énormément de fierté. En résumé, on peut tout changer et surtout tout gagner.

Par Frédéric Mathot
Directeur CO2 Strategy Luxembourg

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Agir sur la mobilité des employés pour décarboner l'entreprise
Agir sur la mobilité des employés pour décarboner l’entreprise

Réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) du Scope 3 du GHG Protocol, référence internationale pour la mesure et la gestion des GES dans les secteurs privé et public : focus sur la mobilité des employés avec LuxMobility.

Communiqué
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La transition vers une économie durable est une priorité majeure de notre époque, et la lutte contre le changement climatique est au cœur de cette démarche. Dans ce contexte, LuxMobility, en tant que cabinet de conseil en mobilité, s’engage activement à accompagner cette transformation. Nous avons développé un outil innovant qui facilite la gestion de cette transition vers une mobilité plus durable. Cet outil intègre des avantages RH et d’autres fonctionnalités essentielles, permettant notamment un suivi des indicateurs clés de performance (KPI) pour adapter les mesures et favoriser un changement de culture au sein des entreprises.

Un élément clé dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre au sein des entreprises est le Scope 3 du GHG Protocol.

Le GHG Protocol, créé par le World Resources Institute (WRI) et le World Business Council for Sustainable Development (WBCSD), est un cadre pour la gestion des émissions de GES, divisées en trois « Scopes » (voir rappel en fin d’article). Le Scope 3, traitant des émissions indirectes hors des frontières de l’entreprise, est le plus complexe et crucial pour réduire l’empreinte carbone. Notamment, la mobilité des employés y joue un rôle majeur.

Chez LuxMobility, nous croyons fermement que la mobilité durable est non seulement bénéfique pour l’environnement, mais qu’elle représente également une opportunité pour les entreprises de repenser leurs pratiques et de s’orienter vers un avenir plus vert.

Principaux points d’attention pour la décarbonation des entreprises :

  • Mobilité des employés et émissions : Les déplacements professionnels, qu’ils soient en avion, voiture ou train, sont essentiels pour des activités telles que les réunions ou les trajets domicile-travail. Toutefois, ils ont un impact considérable sur le bilan carbone de l’entreprise.
  • Transition vers la mobilité durable : Adopter une mobilité durable est un défi. Les habitudes de transport des employés sont profondément ancrées, et les alternatives écologiques ne sont pas toujours disponibles.
  • Stratégies pour une mobilité responsable : Les entreprises doivent adopter des politiques et incitations pour réduire les émissions. Cela inclut des mesures pour encourager les transports en commun, le covoiturage, les véhicules électriques et le télétravail.
  • Technologie et mobilité durable : Les outils technologiques, comme les plateformes de réservation éco-responsables, aident à gérer et optimiser la mobilité des employés.
  • Bénéfices sociaux et économiques : S’engager dans cette démarche renforce la réputation d’une entreprise et peut engendrer des économies, notamment en diminuant les coûts liés aux déplacements.

En conclusion, la mobilité des employés dans le cadre du Scope 3 est cruciale pour la décarbonation des entreprises. LuxMobility est convaincu de l’importance de cette démarche. Les émissions indirectes des déplacements représentent un défi, mais aussi une chance pour les entreprises de s’impliquer activement dans la lutte contre le changement climatique. Une combinaison de politiques adaptées, d’incitations, de technologie et d’engagement des employés est la clé d’une transition réussie.

Rappel : les différents scopes d’un bilan carbone

- ©Meersma
  • Scope 1 : Émissions directes de GES, provenant des installations fixes ou mobiles contrôlées par l’entreprise.
  • Scope 2 : Émissions indirectes associées à la production d’électricité, de chaleur ou de vapeur importée pour les activités de l’organisation.
  • Scope 3 : Émissions indirectes issues, notamment des achats ou des transports. Il représente souvent plus de 60% des émissions de GES d’une entreprise !
    Source : globalclimateinitiatives.com

Texte de LuxMobility
Photo : Weelz !

« Chaque action compte pour le climat »
« Chaque action compte pour le climat »

« Limiter son impact carbone », un objectif qui fait partie intégrante de notre quotidien. Particuliers comme professionnels, nous tentons tous d’agir de manière proactive en faveur du climat. Les banques sont également concernées. Rencontre avec Jacques Hoffmann, Responsable ESG, chez Banque Raiffeisen.

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L’empreinte carbone fait partie intégrante du développement économique du Luxembourg. Comment Banque Raiffeisen s’implique-t-elle dans le processus ?

En tant que banque, nous avons un impact sur l’empreinte carbone à deux niveaux. Tout d’abord, nos « propres » émissions (directes et indirectes) comme le chauffage de nos bâtiments, notre consommation d’électricité, ou encore nos déchets produits et la mobilité de nos employés. Ensuite, nos émissions « financées » (indirectes) liées à notre activité, à savoir le financement (de maisons, de projets de nos clients professionnels…) et les placements (obligations ou fonds d’investissement proposés à nos clients…).

Il est évident que l’impact « direct » d’une banque (secteur des services) est beaucoup moins important que pour une entreprise du secteur industriel, comme un producteur d’acier par exemple. Néanmoins, Banque Raiffeisen travaille également sur ce volet afin de réduire ses émissions propres, parce que chaque action compte. C’est un effort global de petits et grands actes.

Le plus grand impact d’une banque, et donc celui de Banque Raiffeisen, ce sont les émissions « financées », pour lesquelles la Banque ne peut exercer une influence que très limitée, parce que ce sont in fine les émissions de gaz à effet de serre (GES) propres des entreprises qui reçoivent des financements.

Concernant les placements, Banque Raiffeisen offre à ses clients une gamme de services et produits ESG et durables très large. Ceci permet aux investisseurs de faire leur propre choix et d’investir de manière responsable. Pour ce qui est des financements, Banque Raiffeisen accompagne ses clients professionnels via un conseil adapté et une expertise éprouvée pour réaliser leur projet durable. Enfin, pour la clientèle retail, nous sommes depuis toujours un partenaire pour le financement de logement et de véhicules.

Banque Raiffeisen propose un prêt personnel R-Eco. En quoi consiste-t-il ?

Il a été lancé en 2020. Il permet à nos clients de financer leur projet à caractère durable à travers un taux plus avantageux. Pour ce faire, nous avons établi une liste de projets écologiques qui sont éligibles pour un tel financement, à voir :

  • Financer l’acquisition d’un véhicule à faibles émissions : voiture électrique, voiture hybride, voiture à pile à combustible à hydrogène, moto électrique, vélo conventionnel…
  • Financer un projet de réduction de la consommation énergétique d’un habitat : pompe à chaleur, système photovoltaïque, remplacement de chaudière, toiture verte, isolation extérieure et intérieure…

Le prêt personnel R-Eco est un véritable succès car il répond à une demande de nos clients, et supporte les objectifs internationaux et nationaux pour la réduction des émissions GES. Banque Raiffeisen a été la première à proposer une carte de crédit durable.

Quel fut le cheminement pour arriver à ce service ? Est-ce que cette démarche a interpellé vos clients ?

Le lancement de notre gamme de cartes de crédit durables, qui permettent de planter des arbres (200 transactions = 1 arbre) en 2021, a été la mise en œuvre d’un objectif que Banque Raiffeisen s’était fixé en 2020 dans son rapport extra-financier, à savoir « étoffer la gamme de produits bancaires de détail durables ».

Nous proposons constamment des nouveaux produits durables à nos clients. Après l’introduction du prêt personnel R-Eco et le développement de notre gamme en termes de placement, les cartes de crédit durables ont complété notre gamme de produits et services durables. Nous sommes convaincus que l’impact que nos clients ont à travers la plantation d’arbres au Luxembourg et au Bangladesh (53.024 arbres depuis 2021) est réel.

Comment soutenez-vous les entreprises et les particuliers dans leurs démarches concernant la transition énergétique ?

Nous participons activement à une meilleure orientation des capitaux disponibles vers le financement ayant un impact positif pour la société à moyen et long terme. Dans ce contexte, deux points sont très importants : le financement de projets pour atténuation et adaptation au changement climatique.

Banque Raiffeisen soutient ses clients professionnels, majoritairement des PME, à travers le conseil et le financement et leur propose une large gamme de solutions bancaires durables.

Néanmoins, pour notre Banque, il est important de ne pas seulement se focaliser sur le volet E, donc environnement, mais également le volet S, c’est-à-dire le social. Parmi les soutiens, je peux citer le crédit au 1er logement avec une période d’amortissement allant jusqu’à 35 ans pour une clientèle jeune ou le financement d’infrastructures sociales, comme des projets de résidence pour personnes en situation de handicap.

Est-ce que Banque Raiffeisen effectue un bilan carbone ?

Depuis l’année dernière, Banque Raiffeisen dispose d’un bilan carbone selon la norme Bilan Carbone® (basé sur le GHG Protocol). Ce dernier est réalisé en collaboration avec un consultant externe spécialiste dans la matière. Cet exercice permet de réaliser un plan d’action qui impacte l’ensemble de nos employés. Il s’agit d’une initiative stratégique de la Banque pour réduire son empreinte carbone propre.

La mobilité est évidemment notre talon d’Achille dans ce contexte, mais nous travaillons sur ce dernier en installant, par exemple, 75 bornes électriques au siège en 2023. De plus, nous avons entre autres adapté progressivement notre politique interne sur les voitures de leasing et réalisé une étude en collaboration avec mConcept du ministère de la Mobilité et des Travaux publics pour optimiser la mobilité de nos employés.

Propos recueillis par Sébastien Yernaux
Photos : ©Banque Raiffeisen

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Tessa Marseille, Project Engineer - Sustainable Development et Sabine Di Vito, Project Engineer - Sustainable Development
SECO, vers la neutralité carbone

SECO Luxembourg s’engage à réduire ses émissions en 2023 : une stratégie de décarbonation proactive.

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Cette année, nous avons réalisé pour la seconde fois le bilan carbone de SECO Luxembourg en prenant en compte les émissions de l’année 2022 de nos trois entités ; SECO Luxembourg SA, SECO Safety ASBL et SECO EXPERT.

Cette initiative traduit la volonté de SECO de se positionner en tant qu’acteur de la décarbonation, en commençant par traiter ses propres émissions, puis celles de toute sa chaîne de valeur.

En utilisant la méthodologie Bilan Carbone® développée par l’ADEME et le tableur de saisie et calcul des données associé, nous avons pu mesurer l’envergure de nos émissions selon les trois Scopes du GHG Protocol et conformément à l’ISO 14064. Plus précisément, nous avons comptabilisé les émissions directes liées à notre activité, mais également celles issues de nos choix de prestataires, de notre production de déchets, de nos déplacements, etc.

Cette démarche constitue une étape fondamentale de notre politique environnementale qui vise à établir un plan de décarbonation ciblé, en priorisant les postes d’émission les plus significatifs, tels que les déplacements, la gestion de la sous-traitance, ainsi que le parc automobile. Notre expérience dans ce domaine nous permet d’analyser et de prioriser les éléments ayant le plus d’impact dans notre bilan carbone et d’agir rapidement en actionnant les leviers adaptés.

Afin de réduire l’impact dû à la sous-traitance, SECO s’engage à internaliser les compétences nécessaires en actualisant le plan de formation et en recrutant pour des postes clés. En ce qui concerne les activités plus occasionnelles nécessitant le recours à un prestataire externe, le facteur « émissions carbone générées » par ce prestataire sera pris en compte et l’indicateur « kgCO2e / heure facturée » sera intégré à notre matrice de décision. Ainsi, nous privilégierons les partenariats avec des entreprises engagées dans le processus de décarbonation.

La mise à disposition de véhicules de société pour les salariés effectuant des déplacements professionnels implique un poids carbone conséquent pour l’entreprise. Afin de contribuer à une transition plus durable et respectueuse du climat, nous avons privilégié une approche visant à équilibrer les impératifs de mobilité professionnelle avec les engagements environnementaux de SECO. Ainsi, afin de réduire l’impact dû à ces immobilisations, nous envisageons d’allonger la durée de leasing de nos véhicules. Concernant les déplacements de nos collaborateurs, nous prévoyons une mise à jour de notre plan de mobilité, en intégrant notamment le recours à une plateforme de covoiturage. Le processus d’électrification de notre flotte automobile, amorcé en 2022 avec des véhicules hybrides, vise à atteindre un parc 100 % électrique d’ici 2025.

Dans une initiative plus globale, SECO a ouvert des groupes de travail autour des sujets de réduction de ses émissions de carbone, impliquant ainsi les employés et soulignant la responsabilité collective ; une des valeurs fondamentales de l’entreprise. Cette démarche intègre notamment une phase de sensibilisation du personnel sur les thématiques de l’écoconduite, de l’impact du numérique en cette période de transition, et sur les écogestes visant à économiser l’énergie. Les sujets de la RSE sont plus largement abordés, notamment en vue de l’obtention du label INDR.

SECO en tant que soutien à la décarbonation de ses partenaires

SECO connaît ses émissions et s’est engagé à les réduire. Étant donné que la majorité de l’empreinte carbone de l’entreprise se situe en dehors de son périmètre opérationnel, la coopération avec d’autres acteurs de son écosystème est impérative. Ainsi, SECO a développé des services à proposer à ses partenaires pour les ancrer dans la même voie de la décarbonation.

En suivant la même méthodologie que celle appliquée en interne, nous proposons à nos clients de calculer leur empreinte carbone en prenant en compte l’ensemble de leur chaîne de valeur. Nous les accompagnons dans leur démarche de réduction en leur proposant une stratégie adaptée et les aidons à fixer des indicateurs et objectifs précis pour répondre aux exigences climatiques 2030 du PNEC et du Luxembourg. Enfin, afin de conduire leur entreprise vers la neutralité carbone, nous accompagnons nos clients dans le processus de compensation carbone, en privilégiant la contribution à des projets de décarbonation de leur chaîne de valeur.

SECO, de par son cœur de métier, intervient essentiellement sur des projets de construction. Or, le secteur de la construction est responsable de 20 % des émissions de GES au Luxembourg. En ce sens, afin de participer à la décarbonation des bâtiments, SECO propose à ses clients de réaliser des Analyses du Cycle de Vie (ACV) afin d’orienter leur choix vers des matériaux, des circuits d’approvisionnement et des moyens de conception plus durables et à moindre impact carbone sur l’ensemble de la durée de vie du bâtiment, de l’extraction des matières premières, à la construction, l’utilisation et la déconstruction.

D’autres missions telles que les audits énergétiques, les tests d’étanchéité à l’air, l’accompagnement aux certifications (BREEAM, WELL) et les inventaires matériaux s’inscrivent dans une démarche plus globale de SECO afin de participer à la décarbonation du secteur de la construction.

En bref, quels sont les avantages pour nos partenaires ?

  • En tant que prestataire, SECO fournit à ses clients ses données carbone, ce qui leur permet de réaliser leur bilan plus aisément. La stratégie de réduction des émissions de SECO entraînera une amélioration de l’impact de ses partenaires.
  • SECO réalise le bilan carbone de ses clients sur l’ensemble de leurs activités, et leur propose un accompagnement sur mesure et dans le temps afin de mesurer les progrès réalisés.
  • Pour les projets de construction de ses clients, SECO réalise les Analyses de Cycle de Vie des bâtiments. Cette analyse leur permet de concevoir des bâtiments répondant aux critères de la taxonomie européenne en termes de Potentiel de Réchauffement Planétaire (PRP).
  • SECO propose une gamme variée de services visant à faciliter la transition vers une économie décarbonée, notamment en matière de performance énergétique, de certifications et d’accompagnement vers l’économie circulaire.

Par Sabine Di Vito, Project Engineer - Sustainable Development, SECO Luxembourg

Photo d’illustration : SECO Luxembourg
Légende : à gauche, Tessa Marseille, Project Engineer - Sustainable Development SECO et à droite, Sabine Di Vito, Project Engineer - Sustainable Development SECO

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Bilan Carbone © ou comment comprendre son impact et le réduire
Bilan Carbone © ou comment comprendre son impact et le réduire

Après un été rempli de nouvelles peu rassurantes sur l’état climatique de notre planète, il n’y a plus place au scepticisme, la nature appelle à l’action. Le changement climatique résulte en grande partie des émissions de gaz à effet de serre provenant des activités humaines, et cela menace l’environnement de manière alarmante.

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Face à cette réalité, il est impératif que nous, en tant qu’individus, entreprises et sociétés, prenions des mesures drastiques pour limiter nos impacts négatifs.

C’est dans ce contexte que Labgroup a choisi la méthode française Bilan Carbone ©, émergeant comme un outil essentiel pour comprendre et réduire son empreinte carbone. Cette approche, qui repose sur des principes scientifiques solides, permet d’évaluer les émissions de gaz à effet de serre associées à nos activités professionnelles. Elle va au-delà d’une simple prise de conscience pour nous donner les moyens concrets de réduire notre empreinte et de contribuer à la lutte contre le changement climatique. Nous souhaitons ici vous partager notre expérience de l’application du Bilan Carbone © à l’échelle d’une PME, avec ses particularités et ses contraintes.

1. Calculer ses émissions de carbone

Peu importe la forme pratique que prendront vos calculs, cette méthode présente toujours les mêmes étapes : l’identification des sources d’émissions de votre organisation, la collecte des données, le calcul des émissions carbone grâce à la conversion de vos données initiales en « kilogrammes de dioxyde de carbone équivalent » (kg CO2), et enfin l’analyse des résultats.

Chez Labgroup, nous avons fait appel à une entreprise spécialisée dans le processus de Bilan Carbone © (surtout la première année) afin d’être conseillés sur la façon de voir notre impact et pour être accompagnés dans la compréhension de la méthode. L’identification de nos sources d’émissions s’est donc faite lors d’une réunion où les acteurs principaux ont pu réfléchir ensemble au périmètre de nos activités, à notre chaîne de valeur et à toutes les catégories d’émissions pour lesquelles nous avons une responsabilité. La collecte des données représente l’étape la plus fastidieuse. Elle consiste à regrouper des informations souvent issues de départements différents et n’étant pas toujours sous la forme escomptée. La première fois est la plus importante puisqu’elle vous permettra de vous organiser pour les prochaines années ! Le calcul en lui-même peut être automatisé, dans un Excel par exemple, ce qui vous permettra de ne vous inquiéter que de l’enregistrement des informations. Enfin, l’analyse des résultats doit vous permettre d’identifier les domaines où des réductions d’émissions sont d’abord possibles, et ensuite là où elles peuvent être les plus efficaces.

Bilan Carbone © ou comment comprendre son impact et le réduire
Bilan Carbone © ou comment comprendre son impact et le réduire - Labgroup

2. Comprendre ses résultats et agir

Après le calcul de vos émissions carbone, l’étape cruciale de la définition des objectifs se présente à vous. C’est à ce moment, qu’en tant qu’organisation, vous définissez quelles sont les émissions que vous êtes en mesure de réduire, et surtout, quels sont vos objectifs de réduction. De ces objectifs, vous pouvez émettre un plan d’action qui vous servira à suivre vos avancées. Bien sûr, pour vous assurer que vos objectifs sont atteints, il est nécessaire de reconduire le processus de Bilan Carbone de façon régulière, à la fréquence souhaitée (et qui vous conviendra !). Pour Labgroup, nous avons opté pour un bilan annuel, comme nous le faisons pour tous nos autres KPIs. Ainsi, en dehors d’avoir une vue réelle de nos éventuelles améliorations, nous serons également en mesure de produire un bilan annuel extra-financier ; ce qui est intéressant pour nos clients ou nos fournisseurs, mais également pour nous-mêmes sur le plan juridique.

Comme nous pouvons le voir, la méthode Bilan Carbone © est bien plus qu’une prise de conscience, elle nous permet d’explorer nos possibilités d’actions concrètes pour préserver la planète que nous appelons chez nous. Nous pouvons et devons tous jouer un rôle dans cette quête pour un avenir plus durable.

Rédaction : Labgroup
Photos : Labgroup

Une banque partenaire de votre transition durable
Une banque partenaire de votre transition durable

Consciente de ses responsabilités et du rôle central qu’elle joue dans le financement de l’économie locale, BGL BNP Paribas réaffirme son ambition d’être au service de ses clients dans l’accompagnement concret de leur transition vers un monde plus durable et plus inclusif.

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Animée par la volonté de contribuer activement à la transition vers un nouveau modèle d’économie plus durable, BGL BNP Paribas avance sur tous les fronts. Financement des énergies bas carbone, promotion de la mobilité douce, déploiement du financement à impact et de solutions d’épargne et d’investissement responsables sont autant de sujets que la banque aborde avec beaucoup d’ambition. « Qui dit transformation, dit changement de culture. En tant qu’acteur financier majeur au Luxembourg, notre rôle est d’accompagner concrètement nos clients sur le chemin de la transition vers un monde plus durable », explique Catherine Wurth, responsable RSE de la banque.

Soutenir les entreprises dans leurs efforts

Les entreprises jouent un rôle crucial dans la transition vers un avenir et une économie plus durables. « Notre rôle est de les aider à accélérer cette transition via un ensemble de mesures spécifiques », ajoute Catherine Wurth. « Nous souhaitons renforcer nos relations avec les entreprises en leur apportant de nouvelles compétences. Nos gestionnaires sont aujourd’hui formés et outillés pour guider nos clients à travers les défis et les opportunités de la transition durable. Une équipe d’experts permet notamment d’évaluer leur maturité ESG. »

Pour accompagner ses clients entreprises dans leurs demandes de financement tout en leur permettant d’agir sur leurs leviers environnementaux, sociaux et de gouvernance, BGL BNP Paribas a mis au point une solution innovante au Luxembourg : le financement à impact, dont le taux dépend de la réalisation d’objectifs ESG bien définis.

L’évaluation des entreprises peut se faire en partenariat avec EcoVadis, agence de notation extra financière spécialisée dans l’évaluation des PME. Cette offre permet notamment aux PME de s’adapter face à l’évolution des règlementations ESG, toujours plus strictes.

Accompagner les particuliers dans leur transition

En parallèle, pour inciter ses clients particuliers à améliorer la performance énergétique de leur logement ou à faire évoluer leurs habitudes de mobilité, BGL BNP Paribas propose différents crédits à des taux avantageux, qui ont la particularité d’inclure un réel accompagnement. Dans le domaine de la rénovation énergétique, la banque a noué un partenariat avec Actif, un conseiller en énergie certifié. Actif aide les clients de la banque à établir leur diagnostic énergétique, apporte des conseils techniques et les accompagne dans leurs différentes démarches administratives afin de leur permettre de bénéficier des aides de l’État. En matière de mobilité durable, la banque a lancé un prêt personnel à taux avantageux en partenariat avec Diego Mobility, qui conseille les clients pour l’installation d’une borne à domicile et la préparation du dossier pour profiter des primes étatiques.

Au-delà de ces initiatives destinées à emmener les clients sur le chemin de la transition durable, la banque agit en interne afin de réduire son empreinte carbone au quotidien, œuvre en faveur de la diversité et de l’inclusion, veille à la santé et au bien-être de ses collaborateurs et les invite à passer à l’action.

Pour en savoir plus : bgl.lu/fr/rse

Texte et photo de BGL BNP Paribas

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Time to be lean – la sobriété dans la conception des bâtiments
Time to be lean – la sobriété dans la conception des bâtiments

Pour atteindre nos objectifs de réduction carbone dans le secteur de la construction, il ne suffira pas de simplement remplacer nos matériaux traditionnels par des matériaux "bas carbone". Un changement bien plus profond qui remet en question nos demandes initiales et intègre la sobriété dans la conception devra être à l’ordre du jour.

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Les efforts déployés jusqu’à présent pour décarboner le secteur de la construction se sont presque exclusivement concentrés sur l’efficacité énergétique des bâtiments, négligeant les émissions de CO2 liées aux matériaux de construction (le « carbone incorporé »). Heureusement, cette tendance est en train de changer, et le Luxembourg se prépare également à réglementer l’analyse du cycle de vie (ACV) des GES dans les prochaines années. Cette évolution est cruciale, car le carbone incorporé représente désormais plus de 60% des émissions totales d’un bâtiment neuf.

Lee Franck
Lee Franck

Alors, comment pouvons-nous réduire le carbone incorporé de nos projets de construction ? La réponse la plus évidente serait de dire que si ce sont les matériaux qui posent problème, utilisons tout simplement des matériaux moins émissifs. Par exemple, de plus en plus de projets optent pour le bois, qui, en général, s’avère être l’option la moins émettrice de CO2 par rapport au béton et à l’acier. Cependant, les économies de CO2 (en supposant que le carbone biogénique soit correctement pris en compte sur l’ensemble du cycle de vie) demeurent modestes par rapport à d’autres décisions de conception. De plus, ces économies ne sont réalisables que si le mode constructif choisi permet de limiter au maximum le recours à des éléments complémentaires nécessaires à l’atteinte des performances thermiques, acoustiques, d’étanchéité à l’eau et à l’air, de sécurité incendie, de stabilité, etc. (revêtements, colles, peintures, isolations, par-vapeurs, étanchéités, aciers, …). Le développement de matériaux bas carbone a un coût, ce qui pose un défi étant donné les prix de l’immobilier déjà inabordables aujourd’hui, et il faudra du temps pour augmenter leur échelle – un temps dont nous ne disposons tout simplement pas.

Alors, sur quoi devrions-nous concentrer nos efforts dès maintenant ? En ce qui concerne le carbone incorporé d’un bâtiment, les deux tiers sont générés par la production des matériaux eux-mêmes, tandis que moins de 3 % résultent des activités sur le chantier. Par conséquent, les activités sur le site ne devraient pas être notre principale préoccupation. En ce qui concerne les matériaux, la majeure partie du CO2 est présente dans la structure, notamment dans les dalles, sous-sols et fondations.

En gardant cette priorisation à l’esprit, il est essentiel de comprendre que les opportunités de réduire les émissions de CO2 sont les plus importantes dès le début d’un projet. Par conséquent, il est impératif d’impliquer l’ensemble de l’équipe de conception, y compris l’ingénieur en structure, dès le début du projet, et de mettre un accent particulier sur les phases de programmation et de design conceptuel.

LEEN collabore avec les clients et les équipes de conception pour élaborer une hiérarchie de stratégies à explorer :

La sobriété – Pouvons-nous construire moins ? Assouplir nos critères de dimensionnement ? Intégrer des fonctions ? Mais également, pouvons-nous conserver ce que nous avons déjà ? Ou du moins, réutiliser certaines parties (comme les fondations ou les noyaux). Pouvons-nous récupérer des matériaux d’autres sites ?

L’intelligence – Pouvons-nous créer des descentes de charge plus directes ? Optimiser les portées ? Utiliser des formes structurelles efficaces ? Et déterminer le matériau le plus approprié ?

L’efficience – Pouvons-nous optimiser les quantités de matériaux ?

Et seulement une fois que toutes les autres possibilités ont été explorées, pouvons-nous spécifier des matériaux à faible teneur en carbone ?

Hiérarchie de stratégies « bas carbone » Institution of Structural Engineers (UK)

Donc, au lieu de parier sur des matériaux et des technologies innovants, comment pouvons-nous être beaucoup plus ingénieux avec ce que nous avons et savons déjà ? Il n’y a aucun doute que pour cela, nous devrons revoir nos normes constructives et adapter nos contrats, qui ne pourront plus être basés sur des critères de quantités de matériaux.

Enfin, nous ne devrions pas oublier que le bâtiment le plus durable sera toujours celui que nous ne construirons pas du tout ! La solution à notre crise climatique sera bien moins de nature technologique que de nature humaine et philosophique, une solution où nous nous demanderons comment notre monde matériel peut réellement contribuer à notre santé et à notre bonheur.

Lee Franck
LEEN

Bruno Renders - interview sur le climat et l'impact carbone du secteur du bâtiment
Le « Climatoptimisme »

Bruno Renders dirige la clé de voûte sur laquelle reposent la formation et la mutation du secteur de la construction. Le secteur pour impactant qu’il est peut aussi contribuer à lutter contre les changements climatiques.

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Grâce à sa formidable marge de progression, il incite à déconstruire les schémas de pensées dépassés pour appliquer des solutions résilientes qui sont déjà à notre portée.

Bruno Renders, Directeur Général de l’Institut de Formation Sectoriel du Bâtiment, n’est adepte, ni du climatoscepticisme, ni de l’intégrisme climatique. Son credo c’est un climatoptimisme porté par la rationalité et l’analyse.

Dans les faits, « nous testons des exemples et les transcrivons à l’échelle réelle. Nous avons réalisé la serre FRESH sur le toit de l’IFSB pour faire comprendre qu’il est ainsi possible de récupérer le carbone du bâtiment. C’est une réalité technologique et agricole tangible ».

Construction de la 1<sup class="typo_exposants">e</sup> serre urbaine du Luxembourg - à gauche, octobre 2020 - à droite, avril 2021
Construction de la 1e serre urbaine du Luxembourg - à gauche, octobre 2020 - à droite, avril 2021 - IFSB

Il est impératif « d’oser regarder ailleurs, de stimuler la capacité à imaginer et à raisonner hors des sentiers battus pour faire naître des idées auxquelles personne n’avait songé. »

Par conséquent, « la richesse la plus importante de notre structure, c’est le capital humain. Il ne se trouve aucune ligne dans une comptabilité des entreprises pour le valoriser. Ce vide sera en partie comblé par la RSE, la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) et d’une certaine façon, par la Taxonomie. »

Pour résumer, ces réglementations en instance vont contraindre les entreprises à établir le reporting de leur résilience et de leur durabilité. « Je suis un ardent défenseur du Green Deal. Quand on fait le lien entre la qualité des projets, la qualité des entreprises qui vont s’en charger et la qualité de ses financiers, c’est brillant ».

L’adaptation et l’agilité de la réglementation sont des prérequis à l’innovation pour que soient traduits dans les textes, « le permis de bâtir, mais aussi, le permis d’innover ».

Sur l’une des portes de l’IFSB est gravée une maxime : « On ne peut résoudre les problèmes avec les modes de pensée qui les ont engendrés. » Albert Einstein. Bruno Renders la transpose ainsi : « on ne résout pas les problèmes climatiques avec des modes de pensée écocides et dépassés. »

Isolons quelques solutions suivies ou déjà installées par Bruno Renders et les chercheurs de nouveautés de l’IFSB : « les nature-based technologies dont les matériaux biosourcés pour lesquels l’organisation développe des formations d’expertise conseil, Gramitherm, etc. ».

Poursuivons par les « panneaux solaires souples ou la rénovation énergétique novatrice et densifiée tel l’emballage de plusieurs maisons en un temps record, incarné par le projet néerlandais EnergieSprong ».

Puis, « la préfabrication et la modularité » dont les deux tours du 101, George Street à Londres sont une juste illustration. « La mutualisation des infrastructures » a également son rôle à jouer, comme le démontre le restaurant d’entreprise ouvert et partagé de l’IFSB ou les coopératives énergétiques citoyennes.

Ten Degrees, 100a George Street
Ten Degrees, 100a George Street - hta

Il appuie sur le rôle de « la récupération des eaux de pluie et le renvoi dans un réseau séparatif de l’eau dite moins noble ».

S’ensuivent : « le biogaz urbain, la récupération du carbone d’un bâtiment dans sa phase d’exploitation, le DAC (Direct Air Capture), le CCU (Carbon Capture and Usage) et la purification de l’air ».

Bruno Renders conclut par le « biomimétisme » en citant le travail de l’archibiotecte, Vincent Callebaut dont le vivant est source d’inspiration pour des bâtiments plus résilients.

Une liste non exhaustive qui prouve « concrètement » que le secteur « a de quoi satisfaire aux exigences climatiques de 2030. »

Tao Zhu Yin Yuan, First prize winner - Une forêt verticale qui absorbe le carbone - Taipei 2010-2021, Taiwan
Tao Zhu Yin Yuan, First prize winner - Une forêt verticale qui absorbe le carbone - Taipei 2010-2021, Taiwan - Vincent Callebaut Architectures, Paris

Pour retrouver la totalité des innovations et perspectives abordées dans cet entretien, ne manquez rien des conférences de Bruno Renders et de l’IFSB.

Propos recueillis par Sébastien MICHEL
Photos : Fanny Krackenberger

Vers une construction zéro carbone
Vers une construction zéro carbone

Lors d’une conférence organisée fin septembre par le Conseil National pour la Construction Durable (CNCD), les professionnels du secteur luxembourgeois de la construction ont bénéficié d’un passage en revue des méthodologies et outils de mesure de l’empreinte carbone, ainsi que des exemples de solutions et bonnes pratiques.

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Les ministres Claude Turmes (Énergie et Aménagement du territoire) et Franz Fayot (Économie), présents à la conférence, ont ouvert la session, après le mot d’introduction de Paul Schosseler, président du CNCD.

Paul Schosseler, Claude Turmes et Franz Fayot
Paul Schosseler, Claude Turmes et Franz Fayot - ©Infogreen

« Pendant trop longtemps, nous avons cru que le changement climatique, c’est dans un autre temps, autre part dans le monde (…). Mais nous sommes en train de bousiller notre Terre (…). Il est important que même un petit pays comme le nôtre prenne ses responsabilités », a souligné Claude Turmes. Il a énuméré les nombreuses actions mises en place par le gouvernement pour aller dans ce sens et notamment le fait que le Luxembourg « est le 1er pays au monde à construire des bâtiments sans aucune énergie fossile ». Il a rappelé qu’il reste néanmoins « du pain sur la planche », notamment dans le domaine de la rénovation, mais que les instruments politiques existent. « À vous maintenant de continuer le travail sur le terrain pour faire du Luxembourg un leader mondial de l’innovation dans ce domaine », a-t-il lancé aux entrepreneurs et concepteurs présents dans la salle.

Franz Fayot a expliqué que « le changement climatique et la perte de la biodiversité qui s’ensuit sont des sujets qui traversent et amplifient les crises » et que « mieux on y sera préparé et mieux on pourra faire de ce challenge une opportunité (…).


Ceux qui maîtriseront la construction circulaire auront un avantage compétitif certain (…). Franz Fayot

« Des changements systémiques de paramètres réglementaires, fiscaux, juridiques et au niveau de la certification seront à opérer dans les mois et années à venir. Nous accompagnons les acteurs de la construction et je suis optimiste car tout le secteur est en mouvement », a-t-il conclu.

Le contexte scientifique et politique a ensuite été posé. Dana Lang, représentante du Luxembourg auprès du GIEC, a dressé un état des lieux de l’évolution du changement climatique. Au Luxembourg, la hausse des températures est de + 1,5 degré par rapport à l’ère préindustrielle. En cause : les activités humaines. Les conséquences : une alternance de périodes de sécheresses et de pluies intenses. « La fenêtre pour assurer un avenir durable se referme et il est temps d’agir », a-t-elle martelé. Et pour cela, il faudra, entre autres, mieux planifier les villes, favoriser les modes de mobilité douce, approfondir les solutions existantes, mettre en place des politiques ambitieuses, changer d’état d’esprit…

Dana Lang, Philippe Moseley et Julien Borderon
Dana Lang, Philippe Moseley et Julien Borderon - ©Infogreen

Philippe Moseley (Commission européenne) a présenté le contexte politique européen et énuméré les actions mises en place par la Commission pour favoriser la transition du secteur de la construction vers une empreinte carbone nulle. Avec 25 millions de personnes travaillant dans plus de 5 millions d’entreprises, la construction est le 2e des 14 écosystèmes industriels définis par l’Union européenne. Elle compte aussi pour 40 % des émissions de gaz à effet de serre. « La participation active de tous les acteurs est essentielle », a-t-il précisé.

Julien Borderon (CEREMA Est) a donné un retour d’expérience sur la mise en œuvre de la RE 2020 en France, ainsi que des détails de l’amélioration du texte dont l’objectif visé est d’atteindre – 30 % d’émissions de gaz à effet de serre par rapport aux exigences de 2012.

Paul Baustert (ministère de l’Énergie et de l’Aménagement du territoire) a parlé de la feuille de route construction bas carbone qui a été présentée le 14 juin dernier. Fruit de deux ans de travail collaboratif entre le ministère de l’Énergie et de l’Aménagement du territoire et celui de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, avec la participation du CNCD, elle propose des méthodes et des outils pour la transposition des nouvelles dispositions de la directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments.

Elorri Igos et Paul Baustert
Elorri Igos et Paul Baustert - ©Infogreen

Elorri Igos (LIST - Luxembourg Institute of Science and Technology) a exposé les outils d’analyse du cycle de vie des bâtiments, une approche holistique qui reprend différents textes législatifs et normes. Ces derniers constituent de précieux supports de communication pour soutenir le développement d’un produit, d’une stratégie ou d’une politique publique.

La 2e partie de la conférence s’est ouverte sur une table ronde intitulée : « Quels leviers pour la décarbonation au niveau des matériaux de construction ? » et animée par Frédéric Liégeois (Infogreen). Elle réunissait Olivier Vassart (ArcelorMittal), Christian Rech (Cimalux), Céline Depiesse (Codur), Éric Klückers (Contern) et Paul Nathan (Poeckes).

Leurs entreprises ont abordé la décarbonation de diverses manières, par exemple : refonte de l’acier issu de la déconstruction ou de l’industrie avec de l’énergie verte pour ArcelorMittal, production de béton à base d’agrégats locaux et de ciment CEM II (- 15 % de clinker par rapport à un CEM I) pour Cimalux, réflexion sur les produits biosourcés (blocs de terre crue ou de chanvre) pour Contern, renouvellement du patrimoine, optimisation des process, services, produits et de la logistique pour Poeckes, réflexion sur l’écoconstruction, la sobriété, la production dans un contexte de raréfaction des ressources et la modularité des bâtiments pour Codur. Quant aux prérequis pour parvenir à des bâtiments à empreinte carbone nulle, ils ont cité pêle-mêle : concevoir des bâtiments sobres, favoriser les matériaux locaux, mixer les matériaux, miser sur la R&D pour développer des produits plus verts et faciles à mettre en œuvre, intégrer les certifications dans les cahiers des charges, inclure toute la chaîne de production, établir un bilan carbone, proposer un soutien public à l’investissement, « un soutien financer sectoriel équitable où chacun contribue selon ses moyens et où les aides sont calculées en fonction des besoins » (Céline Depiesse), déployer des moyens logistiques pour évacuer le CO2 produit.

Frédéric Liégeois a animé la table ronde. Elle réunissait Olivier Vassart, Éric Klückers, Christian Rech, Paul Nathan et Céline Depiesse
Frédéric Liégeois a animé la table ronde. Elle réunissait Olivier Vassart, Éric Klückers, Christian Rech, Paul Nathan et Céline Depiesse - ©Infogreen

« Il faut activer l’ensemble des leviers, car le temps presse. À partir de 2036, les émissions seront payantes, à raison de 100 euros la tonne. Il faut donc commencer par décarboner nos produits », a souligné Christian Rech.


« Dans la construction, nous prenons tous les jours des décisions qui déclenchent de multiples procédures dans diverses entreprises, déterminent le travail quotidien de dizaines de femmes et d’hommes sur nos chantiers, dans nos ateliers d’architecture et bureaux d’études, usines et administrations, provoquent des flux de matériaux, consomment de l’énergie et engagent des moyens de production et de financement pour se matérialiser de manière tangible en fin de journée. C’est notre métier et en assumer les conséquences fait partie de nos devoirs. Il relève ainsi de notre responsabilité collective d’agir pour mettre notre secteur sur la bonne trajectoire de décarbonation. Répondez à l’appel de la conférence du 20 septembre en contribuant aux multiples séminaires et formations annoncés. Mettez en place les mesures nécessaires pour réduire nos émissions de CO2 et atteignons ensemble nos objectifs de décarbonation pour contrer le réchauffement climatique ! »
Christian Rech, Cimalux / CNCD

Christophe Thiry et Bruno Renders (CDEC - Conseil pour le Développement Économique de la Construction) ont abordé le rôle des entreprises. « Le CDEC est un écosystème qui regroupe les volets formation, conseil en ingénierie bas carbone et durabilité, et innovation, et qui a pour mission de sensibiliser et accompagner les entrepreneurs dans les challenges actuels pour les préparer à demain », a rappelé Christophe Thiry. Bruno Renders a présenté leur stratégie RCP Resilient Construction Programme qui structure leur feuille de route de décarbonation, ainsi qu’une série d’actions et de projets pilotes déjà menés ou en cours. Il a ensuite insisté sur la formation de conseiller en construction écocirculaire et bas carbone et les modules experts associés. L’action de CDEC s’articule donc sur l’acquisition de compétences liées à la décarbonation autant que sur divers projets pilotes de démonstration et de développement touchant aux matériaux, au processus de construction ou à de nouveaux business models innovants et résilients.

Christophe Thiry et Bruno Renders
Christophe Thiry et Bruno Renders - ©Infogreen

Julien L’Hoest (OAI - Ordre des Architectes et Ingénieurs-conseils) a présenté un exposé très complet sur les possibilités pour l’architecte et l’ingénieur de réduire l’empreinte carbone des bâtiments qu’ils conçoivent. Il a pour cela comparé différentes méthodologies de calcul de l’empreinte carbone des matériaux et des bâtiments et différents types de construction et d’architecture. « L’empreinte carbone d’un bâtiment standard se situe entre 700 et 1 200 kg de CO2 par m2 (..). La construction de sous-sols augmente fortement l’empreinte carbone (…). Le choix de matériaux à faible empreinte carbone et/ou biosourcés peut apporter une réduction jusqu’à 50 % de l’empreinte carbone d’un bâtiment », a-t-il résumé en conclusion de sa présentation.

Julien L'Hoest, Patrick Koehnen et Gilles Reding
Julien L’Hoest, Patrick Koehnen et Gilles Reding - ©Infogreen

Gilles Reding (Chambre des Métiers) et Patrick Koehnen (Fédération des Artisans) ont présenté les formations et outils qui existent pour les artisans pour la décarbonation du parc des bâtiments existants. Par exemple : le guide de planification des pompes à chaleur, qui est mis à la disposition des entreprises gratuitement, en allemand et en français.

Enfin, Romain Poulles (LuxReal) a fermé le bal sur la thématique de l’impact de la taxonomie européenne et des critères ESG sur le marché immobilier. « Les ressentis sont très forts », a-t-il annoncé. « La taxonomie, c’est un rouleau compresseur qui avance lentement mais sûrement sur un terrain très accidenté. C’est en train d’arriver et ça nous concerne tous. Ça va coûter très cher en investissements initiaux ».

Romain Poulles a clôturé les débats
Romain Poulles a clôturé les débats - ©Infogreen

Cette conférence marquait le lancement d’un cycle de séminaires et de formations sur la décarbonation du secteur luxembourgeois de la construction. À suivre…

Découvrez ici, les supports de présentation des différents intervenants.

Mélanie Trélat
Photos : Fanny Krackenberger & Sébastien Yernaux

Gilles Reding, directeur conseils et services - Chambre des Métiers Luxembourg
Chambre des Métiers Luxembourg : les formations de la décarbonation

L’innovation et la formation. L’un ne va pas sans l’autre. La Chambre des Métiers Luxembourg (CDM) est un pôle de formation continue, vaste outil de la décarbonation. Elle organise la montée en compétences des secteurs professionnels actifs dans la réalisation des objectifs climatiques du Grand-Duché.

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Entretien avec Gilles Reding, directeur conseils et services sur la manière dont s’organise et fonctionne la machine à apprendre, sur ses labels et sur son récent instrument de rénovation énergétique, le Heat Pump Ready Check.

Quels sont les objectifs des formations de la décarbonation ? Que vous apportent-elles ? Pourquoi les enseignements de la Chambres des Métiers permettent aux professionnels de se démarquer et d’inspirer plus de confiance à la clientèle ?

Vous allez être surpris par le prix, les avantages et les bénéfices de nombreuses formations de la Chambre des Métiers Luxembourg. Compétitivité vertueuse à la clé.

« Nohalteg an d’Zukunft + » – construire durablement pour l’avenir

« Le programme affiche 10 ans d’expérience. Il se nommait au préalable Energie fir d’Zukunft+ » rappelle Gilles Reding. « L’année dernière les équipes de la Chambre des Métiers ont entrepris une réforme de ce programme et l’ont rebaptisé à cette occasion : Nohalteg an d’Zukunft + (un avenir durable). »

Cette refonte fait suite aux cadres légaux évolutifs et aux diverses stratégies de rénovation et d’utilisation de matériaux plus durables. La CDM Formation a élaboré un cycle de formations en collaboration avec L’Energieagence pour y répondre et a délivré le label Nohalteg an d’Zukunft+.

Quel est le public cible des formations « Nohalteg an d’Zukunft + » ?

Les entreprises de la construction et tous les artisans concernés par la décarbonation du secteur du bâtiment.

À quoi sert le label « Nohalteg an d’Zukunft + » ?

Le label est un véritable outil de confiance client et donc de compétitivité. Il apporte :

  • Un gage de qualité pour le client ;
  • Un gage de compétence vis-à-vis des architectes et des ingénieurs ;
  • Une opportunité pour développer de nouveaux domaines d’activité ;
  • La possibilité d’utiliser le label à des fins publicitaires ;
  • La Chambre des métiers fait elle-même de la publicité pour les entreprises détentrices.

Comment obtenir le label « Nohalteg an d’Zukunft + » ?

Les artisans obtiennent la certification en participant à l’un des cours « Artisan maison passive » ou « Artisan rénovation énergétique » et en réussissant l’examen final.

Les artisans peuvent demander les aides à la rénovation énergétique au Luxembourg pour leurs clients

La formation « Artisan rénovation énergétique » prépare aussi pour l’examen « Klima-Agence certified Artisan » de la Klima-Agence. Cet examen est primordial pour une entreprise artisanale puisqu’il permet au professionnel certifié de faire la demande de subsides Klimabonus en lieu et place de ses clients.

Autrefois, il fallait toujours passer par l’intermédiaire d’un conseiller en énergie. Mais, désormais, pour des mesures isolées de rénovation énergétique – fenêtres, façade, isolation des combles, isolation du grenier (isolation thermique par l’extérieur, ITE ou isolation thermique pour l’intérieur, ITI) – un artisan certifié peut soumettre une demande aux instances publiques

Les formations spécifiques du « Nohalteg an d’Zukunft + »

Des formations supplémentaires complètent le programme, plus courtes, sans examen. Elles forment les artisans aux nouvelles technologies et innovations.

  • Gestion technologie SMART des systèmes d’énergie dans le bâtiment
  • Les matériaux sains pour l’aménagement intérieur
  • Les matériaux durables dans la construction de l’enveloppe du bâtiment

Gilles Reding cible le but de ces formations spécifiques comme de tout le programme : « faire sortir la construction luxembourgeoise des énergies fossiles et des matériaux d’isolation tels le polystyrène ou le polyuréthane et orienter les artisans sur des matériaux à base durable. »

Dans le même ordre d’idée et pour promouvoir les méthodes de l’économie circulaire, un cycle de 8 heures sur la déconstruction sélective est disponible.

« Les sujets de l’économie circulaire avancent et la déconstruction sélective doit gagner en importance dans les années à venir », estime Gilles Reding.

Quand on le questionne sur la manière dont la Chambre des Métiers planifie et choisit ses formations, il fait appel au pragmatisme : « nous avons une veille réglementaire sur ce qui est annoncé, soit au niveau national, soit au niveau européen. Ensuite, nous cherchons des partenaires pour développer des formations adaptées aux nouvelles lois. »

La plupart du temps, les formations servent à se conformer à la réglementation. Elles sont indispensables pour tracer son sillon dans la concurrence grand-ducale.

Mais le directeur Conseils et Services précise que « la formation continue de la CDM, axée sur la théorie, est complémentaire des centres de compétences et de l’IFSB (Institut de Formation Sectoriel du Bâtiment à Bettembourg) qui se chargent d’un aspect plus pratique ». Il ajoute que ces organismes « travaillent sur de nombreuses formations communes ».

Nous l’interrogeons sur la manière dont sont sélectionnés les formateurs. Réponse : « dans le cas précis du Nohalteg an d’Zukunft +, les formateurs sont désignés par l’Energieagence avec laquelle nous collaborons depuis 10 ans. Pour nous c’est la qualité qui prime. Ensuite, nous tenons compte des différents retours des participants. Notre expérience vaut pour critère ».

Les formations et outils du SCRB – Service de contrôle et de réception des bâtiments

Le rôle du SCRB de la Chambre des Métiers

Le SCRB (service de contrôle et de réception du bâtiment) est actif depuis plus de 40 ans. Il a déjà formé et contrôlé plus de 10.000 professionnels, essentiellement des chauffagistes. « Nous travaillons avec près de 400 installateurs de chauffage sanitaire au Grand-Duché de Luxembourg », détaille Gilles Reding.

Sa mission est de faire des réceptions obligatoires de chauffage, spécialement dans les logements résidentiels et permet donc de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) opérationnelles des bâtiments.
Si vous avez une maison au Luxembourg et que vous voulez changer votre chaudière à gaz, le SCRB procède à l’inspection de l’installation et s’assure que tout a été réalisé dans les règles de l’art.

Dans le même temps, le SCRB assure la formation continue de tous les chauffagistes intervenants sur les contrôles. La réglementation exige que les chauffages à mazout, à gaz ou à bois soient soumis à un contrôle périodique. Nous avons été mandatés par le ministère de l’Environnement et de l’Énergie pour délivrer ces formations.

Quels sont les objectifs du SCRB ?

Gilles Reding expose les chiffres du SCRB. Constat criant sur le travail qu’il reste à accomplir.


« Dans le parc immobilier existant, 83,2% des bâtiments sont chauffés via des chauffages à énergie fossile. Seulement 11,9% des chauffages sont issus de l’électricité, ce qui veut dire par des pompes à chaleur (PAC) en grande majorité. »

« Or les tendances politiques et les législations tendent vers une décarbonation de la construction et vers une rénovation énergétique du bâti existant.

Il faudra inverser cette échelle de valeur et massivement remplacer les énergies fossiles par des PAC. »

Qui peut participer aux formations du SCRB ?

Tout le monde peut y participer, de l’artisan à la PME ou la grande entreprise. Elle est également ouverte aux planificateurs, aux bureaux d’étude. Des ingénieurs participent régulièrement à ces formations.

Heat Pump Ready Check – Contrôle et paramétrage de la pompe à chaleur, évaluation de la capacité de chauffage

Pour se donner les moyens de ses ambitions, le SCRB a élaboré un guide des pompes à chaleur, assorti d’un cycle de courtes formations pour les installateurs et d’un outil, le Heat Pump Ready Check.

Le guide de planification PAC est à consulter sur le site web de la Klima-Agence et de la CDM Luxembourg. Il est gratuit, disponible en version allemande et version française.

C’est une soixantaine de pages élaborée en partenariat avec la Klima-Agence et le ministère de l’Énergie. « Il permet aux artisans de bien planifier pour effectuer le remplacement d’un système de chauffage, avec l’accent fort sur les bâtiments existants. Car c’est beaucoup plus critique qu’une construction neuve », note Gilles Reding.

Il poursuit : « nous avons développé le Heat Pump Ready Check. C’est un outil de formation informatique pour évaluer la capacité de chauffage des bâtiments avec des pompes à chaleur. Ce n’est pas un outil de planification mais c’est une orientation pour l’installateur au Luxembourg, pour qu’il prenne les bonnes décisions quand un particulier vient lui demander de changer sa chaudière. C’est un partenariat avec l’Institut fur Gebaüde-Energieforschung et le docteur Markus Lichtmeß, un grand spécialiste du domaine. »

Pourquoi avoir créé l’outil Heat Pump Ready Check ?

D’abord, pour en finir avec certains préjugés encore trop tenaces :

  • Une pompe à chaleur fonctionne uniquement avec un chauffage au sol. C’est faux.
  • Les PAC ne fonctionnent pas dans les bâtiments anciens. C’est faux.
  • La construction ancienne doit d’abord être complètement isolée. Seulement dans certains cas, et le plus souvent ce n’est pas nécessaire.
  • Actuellement, le chauffage gaz ou le chauffage mazout affiche une température de départ de 70 degrés. Cela ne fonctionnerait pas avec une PAC. C’est faux.

« Nous voulons mettre en évidence les véritables facteurs déterminants », tel est le souhait de Gilles Reding et de ses équipes.

Quels sont les véritables critères à prendre en compte avant l’installation d’une pompe à chaleur ?

  • La température de départ nécessaire
  • La réserve de puissance des radiateurs présents dans le logement
  • L’identification de la pièce critique du bâtiment
  • L’identification des mesures à prendre. Par exemple, il suffit souvent de seulement remplacer les radiateurs qui ne sont pas assez puissants.
  • L’évaluation de l’hydraulique pour faire un équilibrage hydraulique. C’est très important pour les PAC, pour fournir la bonne quantité d’eau à la bonne température au bon endroit.

Le « Heat Pump Ready Check » donne alors les réponses aux questions posées

  • Quelle est la charge thermique du bâtiment et de chacune de ses pièces ?
  • Est-ce que les radiateurs existants suffisent ?
  • Est-il nécessaire de remplacer certains radiateurs ?
  • Et si oui, à quel endroit précis de la maison ?

Les 3 cycles de formations PAC du SCRB

  1. Planification du chauffage par PAC dans le secteur résidentiel. Le dimensionnement de l’installation.
  2. Explication du Heat Pump Ready Check, avec calcul de charge du chauffage et de l’équilibrage hydraulique. « Sans cette formation, nous ne mettons pas à disposition le Heat Pump Ready Check. Il est important que les installateurs comprennent exactement comme l’utiliser. »
  3. Maintenance d’une pompe à chaleur. Simulation des pannes et entraînement des installateurs à les dépanner.

Quel est le prix des formations PAC du SCRB ?

La réponse de Gilles Reding a de quoi étonner : « tout le cycle est subventionné par l’Union européenne, par le ministère de l’Environnement et le ministère du Travail. Il est non seulement gratuit mais nous accordons également une prime de compétence climatique de 135 euros par participant.


Si un patron envoie les gens en formation, il reçoit une indemnité de 135 euros par personne. C’était une revendication de longue date de la Chambre des Métiers. Pour motiver, inciter.

C’est important non seulement pour les enjeux de rénovation énergétique et de décarbonation et pour les enjeux politiques. Si on veut vraiment atteindre les objectifs du PNEC. »

La formation conseiller en économie circulaire et bas carbone

Le directeur Conseils & Services tient à mentionner une formation du catalogue créée par l’IFSB : la formation conseiller en économie circulaire et bas carbone. « Nous essayons de trouver des synergies pour la réalisation des bilans carbone. Cela devient de plus en plus important avec la nouvelle réglementation du développement durable.

La reporting directive (CSRD directive - Corporate Sustainability Reporting Directive) aura aussi un impact sur les petites entreprises parce que les grandes entreprises leur demanderont des comptes. Si une entreprise veut un crédit avantageux, il faudra qu’elle puisse démontrer qu’elle mène des actions au niveau du développement durable. »

L’offre actuelle de formations est-elle suffisamment adaptée pour répondre à ces futurs défis ? Gilles Reding projette une vision globale : « pour ce qui est de notre offre aux entreprises, pour les préparer à la transition carbone, je pense que la CDM est très bien située.


Maintenant, pour toutes les formations à destination de l’artisanat luxembourgeois, pour réduire les émissions CO2 de son activité, nous devons encore étoffer l’offre.

Nous élaborons des workshops que nous allons traduire en formations, car il y aura des besoins sur la mobilité électrique, sur l’efficacité énergétique ou sur les énergies renouvelables. Il y a beaucoup de questions concernant les subsides auxquelles nous devons répondre. C’est un peu la jungle dans ce domaine. »

Pour conclure, une dernière question : la pratique de la formation continue est-elle suffisamment développée au sein des entreprises luxembourgeoises ?

« Cela dépend de la taille de l’entreprise. Les grandes entreprises ont plus de capacité pour libérer leurs collaborateurs, au contraire du tissu artisanal dont la moyenne est de 13 salariés par entreprise. C’est à nous de tailler la formation de manière à ce que ces entreprises puissent libérer leur personnel. C’est aussi pour cette raison que nous proposons des formations de courte durée.

L’autre piste, ce serait d’aller former directement sur site, sur chantier ou en entreprise. Nous pourrions l’envisager par la suite, mais il nous faut des ressources en interne.

Nous travaillons aussi avec le Klimapakt fir Betriber et avons notamment participé à leurs roadshows. Le nouveau gouvernement doit vraiment développer ce Klimapakt fir Betriber et donner plus de moyens afin de renforcer l’offre aux petites entreprises. » L’appel est lancé.

Par Sébastien MICHEL
Photo d’illustration : Gilles Reding, directeur conseils et services, Chambre des Métiers Luxembourg - Fanny Krackenberger

Les élections passent, l'impact carbone reste
Les élections passent, l’impact carbone reste

L’action gouvernementale a hissé les dernières années au niveau qui s’impose vu l’urgence du dérèglement climatique. Même si le Luxembourg est un petit pays dont l’impact carbone est minime par rapport aux émissions mondiales, il ne se trouve pas dans un monde parallèle où il est permis de s’amuser encore un peu aux frais et dépens des générations futures.

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Ce malentendu, ou cette ignorance de l’urgence de la situation, est trop souvent alimenté par des groupes d’opinion pratiquant à grande échelle la désinformation. Alors qu’il est scientifiquement établi que le dérèglement climatique et ses conséquences ne sont pas à prendre à la légère et que les solutions techniques pour en remédier existent. Nous sommes tous concernés et acteurs.

Il y a 250 millions d’années, le climat planétaire s’était réchauffé de 5 C°, 96 % de la vie sur Terre s’était éteinte. De nos jours, le taux de carbone dans l’atmosphère augmente au moins dix fois plus rapidement que jadis, sa cadence s’accélère et les conséquences se font ressentir partout : les pays du sud de l’Europe s’embrasent lors des sécheresses sévères, des pluies torrentielles avec leurs inondations meurtrières - là où on les croyait impossibles -, sont de plus en plus fréquentes. Les hydrocarbures et leur impact carbone ont conféré à la gente humaine une incommensurable puissance destructrice.

D’où l’importance que le nouveau gouvernement continue à respecter le Plan national intégré en matière d’énergie et de climat du Luxembourg (PNEC). Ce dernier définit, non seulement les trajectoires, mais aussi les politiques et les mesures de la politique climatique et énergétique du Grand-Duché. Arrêté par le gouvernement sortant, il présente les objectifs climatiques et énergétiques nationaux à l’horizon 2030. L’urgence climatique ne permet ce ralentissement ni par les nostalgiques du statu quo, ni par le nouveau gouvernement.

Le remplacement des hydrocarbures par des énergies renouvelables est une des mesures dans la lutte contre la crise climatique. Elle sont simples à mettre en œuvre. Les solutions technologiques existent, comme celles à partir de ressources naturelles présentes localement (ici essentiellement le soleil et le vent). Elle continuent à produire de l’électricité et nous permettent d’avoir chaud quand il fait froid. Jusqu’il y a peu, nous n’avions pas de problème d’expertise ou de savoir-faire, mais surtout un problème de passage à l’acte à grande échelle. Ensuite, les aides étatiques ont permis de provoquer une véritable dynamique, surtout chez les personnes privées, notamment pour l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toitures des habitations. Il faut continuer dans cette voie, les entreprises et industries doivent suivre.

Le Luxembourg se distingue par son mode de vie extravagant et son ultra consommation par tête de pipe. Nous sommes énergivores, ce qui équivaut de disposer d’un grand potentiel pour s’engager dans une voie vers la sobriété énergétique. Le domaine du transport produit à lui seul presque deux tiers du CO2. Le plan national mobilité (PNM 2035), présenté par le Ministre de la Mobilité sortant, François Bausch, montre sur base des différents scénarios, les voies (cyclables) qu’il faut prendre pour améliorer l’impact carbone dans le domaine du transport.

L’autre domaine -gros pollueur non négligeable en terme d’impact carbone- est celui de la construction. Il comprend le bâtiment, mais aussi l’urbanisme de manière générale. Il faut tout d’abord utiliser d’autres matériaux de construction que ceux que nous avons pris l’habitude d’utiliser jusqu’à maintenant. Les matériaux habituels sont néfastes au niveau emprunte carbone à cause de leurs besoins énergétiques pour leurs processus de production, surtout le ciment, mais il faut aussi améliorer la gestion des ressources. En effet, il faut passer du linéaire, qu’on s’est habitué à faire par facilité, insouciance et gourmandise, au circulaire, plus sage et reflétant mieux les limites de la planète, sans parler de sa force créatrice d’emplois.

Finalement, il ne faut pas se priver de profiter des moyens que la nature nous offre pour réguler l’empreinte carbone à savoir les arbres dans les forêts, mais également dans les agglomérations et au centre-ville. Compenser ce moyen puissant que nous détruisons lors de l’artificialisation de l’espace demeure de rigueur. Le bon moment pour réduire notre impact carbone, et donc pour continuer la transition énergétique, est maintenant.

Paul Zens, président d’Eurosolar Lëtzebuerg asbl
Portrait : ©Eurosolar Lëtzebuerg asbl

« Un screening avec des lunettes vertes »
« Un screening avec des lunettes vertes »

Le Pacte Climat est bien intégré dans la gestion des communes du pays. Les projets se développent avec un œil sur la planète. Les responsables communaux peuvent s’appuyer sur les équipes climat et les conseillers qui les accompagnent, comme les experts de Schroeder & Associés.

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La version 2.0 du Pacte Climat (programme 2021-2030) est un cadre national, un incitant qui permet d’encadrer les communes dans leur politique de transition énergétique et pour des projets liés à l’adaptation aux effets climatiques ou/et à la décarbonation. Les enjeux sont loin d’être anodins : à l’horizon 2030, le Luxembourg vise à diminuer de 55% les émissions de gaz à effet de serre ; le taux 0 s’affiche comme objectif d’ici 2050.

« Ce sont des enjeux assez ambitieux mais pas irréalisables », souligne Lars Linster, chef d’unité « conseil en construction durable » chez Schroeder & Associés et conseiller climat auprès de plusieurs communes du pays. « Si les gens voient la nécessité d’agir, ils vont se donner les moyens de les réaliser. » Sa collègue Catherine Van Rijswijck, urbaniste, partage cet avis. « Cela dépend des communes et des autorités, mais on ressent une vraie motivation. Les communes mettent à disposition les infrastructures et le personnel nécessaires. Il est très constructif de commencer par un bon état des lieux, un véritable screening avec des lunettes vertes, qui permet d’identifier ce qui se fait déjà et de valoriser ce qui est mis en place dans le bon sens. Cela motive d’autant plus nos interlocuteurs locaux. Nous identifions ensemble le potentiel et les opportunités. »

18 communes peuvent compter sur les conseils et l’expérience des experts de chez Schroeder & Associés, 5 étant validés en tant que conseillers-climat par Klima-Agence.
Catherine Van Rijswijck : « Les communes engagent des actions assez naturellement. Nous remarquons que bon nombre de choses ont déjà été faites en amont, sans qu’elles réalisent vraiment que c’était en faveur de la protection du climat et de la nature. » Lars Linster poursuit : « Dans tous les cas, cela fait avancer la participation à la protection de la planète. Si on combine les aides de l’État, le programme communal, les incitations de Klima-Agence et nos conseils, tout cela permet de réaliser les projets d’une manière précise et surtout, durable. »

Des synergies et des citoyens

Et comment se passe un accompagnement ? « Nous travaillons individuellement avec chaque commune et nous essayons aussi de créer des synergies entre communes limitrophes par exemple », poursuit Lars Linster. « Il y a une logique de mise en commun potentielle des solutions dès qu’il y a des problèmes ou des caractéristiques similaires, sur la nature du terrain, de l’espace de mobilité ou de taille critique, par exemple »

Catherine Van Rijswijck : « L’approche transversale est un avantage, sur le plan géographique mais aussi sur la façon de voir les choses dans leur globalité. Et quand les questions se rejoignent dans des domaines comme le développement urbanistique, la mobilité active, la prévention en zone inondable, la gestion forestière, ou encore l’efficacité énergétique, disposer d’équipes pluridisciplinaires et de l’expertise d’un grand bureau peut rassurer les partenaires de terrain et apporter des pistes de solutions transversales. Pour certains projets, cela permet d’élargir la vision et de prolonger des synergies, par exemple au sein d’une région naturelle, comme la vallée de la Moselle ou la Nordstad. C’est intéressant et enrichissant pour tous les partenaires »

Un hall des sports en zone inondable : surélevé avec un vide pour laisser passer l'eau
Un hall des sports en zone inondable : surélevé avec un vide pour laisser passer l’eau - @Schroeder & Associés

Le bureau Schroeder & Associés s’investit ainsi dans une logique de projets et de continuité, installée avec l’implication des acteurs locaux et dans la confiance, avec les autorités et les citoyens. « Nous sommes des motivateurs et des facilitateurs », souligne Catherine Van Rijswijck. « Nous avons une vocation de conseil et d’accompagnement, avant d’être des apporteurs de solutions, qui viennent dans un second temps. »

Le mode de fonctionnement est participatif. « Dans chaque commune, on crée une équipe climat (KlimaTeam), un groupe de travail le plus représentatif possible. L’exemple d’Ettelbruck est intéressant, avec une équipe composée de citoyens engagés et motivés. L’animation du groupe s’en trouve dynamisée et fertile en échanges et en idées. C’est important parce que, quel que soit le domaine, nous aidons à planifier ou améliorer des espaces et des conditions de vie. De leur vie. Les participants peuvent y apporter leur vécu et leur expérience ». Par ailleurs, pour les conseillers, il est aussi important d’avoir dans l’équipe des élus ou/et des fonctionnaires connaissant bien les dossiers, ce qui peut faciliter la prise de décision quant aux mesures. Dans tous les cas, la mixité/diversité dans le groupe est un atout indéniable.

Tout cela permet d’aborder les 6 grands volets d’un Pacte Climat : planification du développement territorial, bâtiments communaux, approvisionnement et gestion des ressources, mobilité, organisation interne et communication.

« La comptabilité énergétique est quelque chose qui motive de plus en plus les élus locaux et les citoyens » souligne Lars Linster. « Les crises successives ont accentué la sensibilité pour la valeur des ressources. Nous faisons des études techniques et des comptages pour chaque bâtiment individuellement et cela permet d’identifier des soucis éventuels, qui auparavant étaient peut-être masqués dans la globalité des factures d’énergie, et de proposer des concepts d’amélioration de l’efficacité énergétique ou/et de rénovation de bâtiments. Nous avons alors un rôle clé d’aide à la décision pour prioriser les projets à mener et la façon de les aborder, en fonction des besoins réels et de l’utilisation rationnelle. On peut par exemple identifier des plages horaires d’occupation, des besoins spécifiques pour certains locaux, des fonctionnalités à repenser… »

Les experts préconisent notamment des concepts stratégiques. Un concept de ressources, une approche globale pour l’adaptation aux effets du changement climatique, par exemple, peuvent être de bons outils pour aider les communes à construire leur vision du futur. Ainsi, sur le front des zones inondables, il faut reconstruire et planifier des lieux de vie. « Depuis 30 ans, le Luxembourg connaît des crues de plus en plus fréquentes, sur tous les cours d’eau. Et le changement climatique promet une augmentation de la cadence et de l’ampleur. L’événement de juillet 2021 a été particulièrement intense sur la Sûre inférieure, dépassant les niveaux d’une crue centennale. Il faut donc repenser les lieux et les techniques pour les aménager, proposer des solutions pour ne pas abandonner le terrain aux dommages. »

Une approche comparable pour les entreprises

Accompagnateurs des communes et des pouvoirs publics, les conseillers-experts de Schroeder & Associés travaillent aussi avec les entreprises, notamment via les programmes d’incitation comme Fit 4 Sustainability. Là aussi, il s’agit de dresser un état des lieux et d’identifier des pistes d’amélioration, des investissements souvent encouragés par les autorités.

« Établir un bilan carbone des entreprises est une base méthodologique éprouvée, à laquelle on ajoute un diagnostic complet et une étude personnalisée des besoins – en mobilité notamment – pour proposer, de la vision globale à l’approche pointue des détails, des solutions concrètes aux effets bénéfiques pour l’empreinte carbone de chaque activité ».

Propos recueillis par Sébastien Yernaux
Photos/Illustrations : Infogreen / Schroeder & Associés

The Bridge, projet pilote pour l'alignement à la taxonomie européenne
The Bridge, projet pilote pour l’alignement à la taxonomie européenne

Déjà très engagé sur les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, le groupe Eaglestone s’intéresse également de près à la taxonomie. Explications avec Julie Sacré, Developer & ESG Group coordinator et Stéphane Bagat, Project Director.

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Au niveau du groupe, implanté au Luxembourg, en Belgique et en France, quelle stratégie ESG (environnementale, sociale et de gouvernance) est actuellement appliquée ?

Julie Sacré : L’engagement environnemental est dans l’ADN du groupe depuis sa création, il y a un peu plus de 10 ans, en Belgique. Depuis 2019, c’est d’autant plus concret grâce à la certification CO2 Neutral des activités du groupe et de nos projets. Chaque année, avec l’aide d’un organisme belge – CO2 Logic -, nous réalisons le bilan carbone de nos activités, qui nous permet d’établir une stratégie pour, d’une part, réduire nos émissions pour l’année suivante, et, d’autre part, compenser ce qui ne peut être évité et ainsi atteindre la neutralité. Nous avons également appliqué cette logique de certification à divers projets immobiliers belges et luxembourgeois. Nous sommes d’ailleurs fiers de pouvoir dire que Eaglestone a proposé le premier projet immobilier disposant d’une certification neutralité carbone au Luxembourg. Il s’agit de The Bridge, un immeuble de 4.300 m2 qui fait partie du quartier Brooklyn, en développement à Bonnevoie. Ce projet revalorise une friche urbaine en un nouveau quartier mixte qui adresse les grands enjeux ESG de notre secteur d’activités.

Aujourd’hui, nous sommes convaincus de l’importance, pour un promoteur immobilier, d’être précurseurs dans tous ces sujets liés aux enjeux ESG. En tant que concepteurs de la ville de demain, nous avons un rôle à jouer, en mettant les bonnes personnes autour de la table, en n’ayant pas peur de définir une nouvelle vision pour la ville de demain, en innovant dans les modes constructifs, les choix des matériaux, les usages, les aspects mobilité et surtout mobilité douce.

L'immeuble The Bridge (à gauche) fait partie du quartier Brooklyn (à droite), en développement à Bonnevoie.
L’immeuble The Bridge (à gauche) fait partie du quartier Brooklyn (à droite), en développement à Bonnevoie.

Stéphane Bagat : Nous nous appuyons sur l’expérience du groupe pour pouvoir échanger sur ces aspects en ne perdant pas de vue les contraintes légales, qui prennent beaucoup d’ampleur. Nous avons mis en place des groupes de travail thématiques pour nous mettre en ordre de marche et faire un tableau croisé des contraintes spécifiques à chaque pays, nous permettant de dresser un tronc commun. Grâce à cela, nous pouvons définir des pistes à mettre en œuvre à court terme et à long terme. Par exemple, il y a 5 ans, nous hésitions moins à raser pour reconstruire. Aujourd’hui, on va réellement s’intéresser à ce qui peut être gardé, aux filières de réemploi, à la démontabilité, etc. C’est un schéma de pensée et de calcul très différent.

JS : La stratégie ESG du groupe est divisée en deux grands axes sur lesquels nous travaillons, à savoir l’alignement de nos projets immobiliers à la taxonomie, et l’ESG en tant que valeur commune au sein d’Eaglestone, que ce soit au niveau des projets ou de la gouvernance.

Vous mentionnez la taxonomie. Au niveau luxembourgeois, c’est un sujet sur lequel vous travaillez ?

JS : Nous sommes tous conscients qu’un projet qui ne s’aligne pas à la taxonomie aujourd’hui ne sera plus commercialisable demain. Pour autant, le sujet est vaste et tous les critères ne sont pas encore définis en détails. Nous avançons donc prudemment, mais nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre. Concrètement, nous avons décidé d’appliquer la taxonomie à l’un de nos projets - The Bridge - pour mieux comprendre ce que cela représente, où nous nous situons, ainsi que les adaptations à prévoir dans nos modes de travail.

SB : Pour The Bridge, nous avions travaillé avec Énergie et Environnement sur la certification Carbon Footprint Certified Neutral ainsi que sur l’obtention du plus haut niveau du label BREAAM (Outstanding). Sur base des diverses certifications, nous avons demandé à un bureau d’études d’analyser notre conformité avec la taxonomie. Leur retour a été une douche froide pour nous, car lors du premier feedback, nous n’étions pas alignés. Nous avons heureusement pu rattraper le tir en leur communiquant plus de détails sur le projet, et avons pris conscience de l’importance d’inclure la taxonomie dès la genèse de celui-ci, tout simplement dans le but de rassembler toutes les preuves requises. Dans ce cas précis, nous avions une documentation très fournie incluant, d’une part, un audit sur la revalorisation du bâtiment préexistant, et, d’autre part, des historiques, sondages et rapports sur la phase de dépollution du site. Parmi les points d’attention à étudier en amont, il y a également la configuration du projet et son adaptabilité dans le temps. Un bâtiment de bureaux doit pouvoir être transformable en immeuble résidentiel, par exemple. Ce n’est pas quelque chose que l’on peut rattraper par après.

JS : À présent, pour chaque nouveau projet, nous connaîtrons les éléments de taxonomie auxquels nous devrons être attentifs à chaque phase de son développement. Nous pourrons également identifier les preuves à fournir, ce qui n’est pas évident car les outils et certifications varient d’un pays à l’autre et qu’il n’y a pas de cadre clair à ce jour. Il sera donc utile et opportun de confronter les visions de différents bureaux d’étude afin de s’assurer de notre conformité et que demain, un investisseur ou une banque qui va analyser notre dossier, arrivera aux mêmes conclusions que nous.

Stéphane Bagat, Project Director et Julie Sacré, Developer & ESG Group coordinator
Stéphane Bagat, Project Director et Julie Sacré, Developer & ESG Group coordinator

Marie-Astrid Heyde
Photos de Julie Sacré et Stéphane Bagat : Fanny Krackenberger
Visuels Brooklyn et The Bridge : Eaglestone Luxembourg

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Bilans environnementaux et Rapports ESG : agir intelligemment pour la Terre
Bilans environnementaux et Rapports ESG : agir intelligemment pour la Terre

La transition vers une économie neutre pour le climat et durable d’ici à 2050 ouvre de nouvelles perspectives aux entreprises. Nombreuses sont celles qui se sont déjà engagées sur la voie de la durabilité, comme en témoigne le volume croissant des investissements durables. Rencontre avec Samuel Majerus, directeur de LSC Environmental Engineering.

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Cette transition verte représente un défi pour les entreprises, notamment lorsqu’il s’agit de se conformer aux nouvelles obligations de déclaration et de publication (selon la Directive européenne sur la publication d’informations extra-financières pour les grandes entreprises). Chez LSC Engineering Group, on met tout en œuvre pour que cette transition se fasse en douceur chez leurs clients.

« Actuellement, les entreprises peuvent réaliser leur bilan carbone tout en bénéficiant de certains subsides », souligne Samuel Majerus. « Des aides qui disparaîtront une fois que ce reporting sera devenu obligatoire à cause de la directive européenne liée à la taxonomie européenne (à partir de 2024 pour les grandes entreprises). Il porte notamment sur les émissions de gaz à effets de serre, de consommations d’eau, d’énergie, sur l’efficacité énergétique, mais également sur la gouvernance de l’entreprise, sur les aspects sociaux et d’autres aspects environnementaux. Les entreprises doivent également définir leur stratégie et objectifs à court et moyen terme (par exemple, une flotte 100% électrique d’ici 2025). Bref, tout ce qui rentre en compte pour l’environnement et la durabilité. »

Une analyse qui n’intéresse pas que la planète. « Les banques et les assurances demandent ce rapport environnemental pour les grands investissements. Il existe également plusieurs normes pour la rédaction. Récemment la commission européenne a publié le European Sustainability Reporting Standards. Ce dernier, qui vient de sortir, explique comment le rapport doit être structuré. Une entreprise devra présenter des rapports sur l’incidence de ses activités et de sa chaîne de valeur sur l’environnement et les individus, ainsi que sur la manière dont les questions liées à la durabilité influencent ses flux de trésorerie, sa situation financière et sa performance financière. Notre rôle est donc de conseiller nos clients pour que leur démarche soit complète du début à la fin. Nous les aidons à définir leurs stratégies et leurs objectifs, à récolter les données et à collaborer sur ce rapport selon la méthodologie normée. À l’avenir, il deviendra impératif de produire ce rapport, et il ne faut en aucun cas sous-estimer son importance et sa complexité, surtout lorsqu’il s’agit de démontrer sa conformité avec la taxonomie de l’Union européenne. Notre gamme de services est extrêmement complète, ce qui permet d’éviter de recourir à des tiers pour aborder tous les domaines couverts par ce rapport. »

Même si la protection de la planète est sur toutes les lèvres, s’y lancer concrètement en analysant son impact n’est pas encore la norme. « Depuis 2016, certaines entreprises sont tenues de réaliser un audit énergétique, cependant, il faut constater qu’il n’est pas encore largement adopté. Pourtant, avoir une connaissance approfondie de sa consommation énergétique est fondamental. De plus, une fois cette première étape franchie, il est relativement aisé d’entreprendre une évaluation de son empreinte carbone (Scope 1 et 2). Il est essentiel d’informer les entreprises sur la réelle valeur ajoutée que cela apporte à leur gestion. La maîtrise de la consommation permet de réduire les dépenses inutiles. De plus, il est préférable de s’engager dans cette démarche dès à présent, afin de mettre en place des actions de manière réfléchie, plutôt que de se retrouver contraint par une obligation imminente en 2025 (publication obligatoire en 2025 pour l’année 2024 pour les grandes entreprises). »

Personne ne souhaite être le dernier

En ce qui concerne le secteur de la construction, une nouvelle loi sur les déchets est en préparation pour instaurer un passeport des matériaux. « Ce passeport devra intégrer un bilan carbone. Pour le mettre en œuvre de manière optimale, il sera nécessaire de recueillir des informations sur les émissions de carbone de chaque matériau. Nous collaborons donc actuellement avec des producteurs de ciment, de béton et d’acier au Luxembourg pour élaborer ces fiches techniques (EPD). Pour l’instant, de telles demandes sont principalement formulées dans le cadre de certifications durables comme DGNB et BREEAM. »

Une fois de plus, il est d’une importance capitale, car les banques ne financeront que les entreprises conformes aux critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance). « Cette exigence est également valable dans le secteur de la construction, où ces certifications garantissent la conformité à la taxonomie. Tout gravite autour du Green Deal et de son objectif de zéro émission d’ici 2050. Bien que cela représente un défi considérable, je suis convaincu que c’est réalisable si tout le monde s’y engage. Chez LSC, nous avons 35 experts dédiés à l’environnement et à la durabilité. Je suis sûr que nous pouvons atteindre cet objectif, mais il ne faut pas attendre qu’il devienne obligatoire. Personne ne veut être en retard dans cette transition, et il nous incombe d’accompagner nos clients dans cette transition. »

En ce qui concerne l’économie circulaire dans le secteur de la construction en Europe, comment se positionnent les pays ? La France a déjà mis en place des obligations dans la construction. Les pays nordiques sont également en avance. De nombreux appels d’offres publics dans ces pays exigent des bilans environnementaux, avec des classements correspondants. De plus, ils ont déjà défini des seuils à ne pas dépasser. Par exemple, en Suède, si l’on souhaite construire des voies ferrées, il est nécessaire de prouver que les rails respectent un certain niveau d’émissions de CO2. Cette approche est ancrée dans leur mode de fonctionnement depuis des années et a fait ses preuves. Au Luxembourg, bien que nous n’ayons pas encore atteint ce stade, il est encourageant de constater que cela reste envisageable en vertu des lois actuelles régissant les marchés publics. Ces mêmes stratégies seront progressivement introduites pour les bâtiments. Une fois cette phase en place, les autorités publiques, qu’il s’agisse de l’État ou des communes, suivront la même démarche pour leurs appels d’offres. Elles pourront exiger des matériaux prouvant leur bilan carbone. Le Luxembourg a un beau chemin à parcourir pour se mettre au niveau des pays scandinaves, mais il est essentiel de souligner que des subventions sont actuellement disponibles, bien que leur disponibilité disparaîtra une fois que les obligations sont pleinement instaurées. »

Et quid de l’économie circulaire ?

Au Grand-Duché, l’impératif de construction rapide et à moindre coût prédomine souvent, laissant les anciennes pratiques de l’économie linéaire s’imposer. Pourtant, même si la construction d’un bâtiment circulaire peut représenter un coût initial plus élevé, il se révèle nettement plus rentable sur une période de 50 ans par rapport à une construction traditionnelle. Malheureusement, dans un projet de construction, les budgets sont répartis en différentes catégories, notamment les coûts d’exploitation et les investissements, qui sont souvent considérés comme distincts. Lorsqu’il est nécessaire de réaliser des économies, le volet de la durabilité est fréquemment négligé. Il incombe donc à l’État de donner l’exemple en favorisant des pratiques de construction durables. Il est également nécessaire de stimuler les entreprises à s’engager dans cette voie. Il y a encore relativement peu d’entreprises actives dans le domaine de la construction en bois. Cependant, à mesure que leur nombre augmentera, il est plus probable que d’autres entreprises se réorientent vers cette option.

Et en ce qui concerne le bilan carbone chez LSC, quels sont les développements récents ? « Nous avons élaboré un bilan carbone (Scope 1 à 3) et un rapport environnemental qui seront rendus public à la fin de l’année. Le rapport comportera des objectifs concrets visant à parvenir à la neutralité carbone. Chaque année, nous effectuerons une évaluation pour déterminer si nous progressons vers la réalisation de nos objectifs. En ce qui concerne notre siège, nous sommes relativement confiants, car ils ont été conçus pour minimiser au maximum notre impact environnemental. Toutefois, nous devons encore faire des efforts pour réduire nos émissions indirectes (Scope 3), notamment en encourageant nos collaborateurs à opter pour des transports publics plutôt que des véhicules thermiques. Chacune de nos actions a un impact, donc il est essentiel que ces actions soient positives et réfléchies dès le départ. »

Propos recueillis par Sébastien Yernaux
Photos : Fanny Krackenberger

Comprendre l'importance de notre empreinte carbone
Comprendre l’importance de notre empreinte carbone

Le changement climatique est indéniablement le défi mondial le plus important de notre époque, une crise aux multiples facettes qui touche tous les aspects de notre vie. Les Nations Unies l’ont reconnu comme tel, soulignant l’urgence de s’attaquer à ce problème complexe qui nous concerne toutes et tous.

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L’une des conséquences les plus immédiates et les plus visibles du changement climatique est l’évolution erratique des conditions météorologiques. Nous assistons à une augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, qu’il s’agisse d’incendies de forêt et d’inondations dévastatrices, de sécheresses prolongées ou de vagues de chaleur intenses. Ces phénomènes perturbent les vies, détruisent les infrastructures, affectent l’économie et provoquent des souffrances humaines incommensurables.

L’accumulation dangereuse de gaz à effet de serre dans l’atmosphère terrestre est au cœur de ces défis. Le dioxyde de carbone (CO2) est le principal responsable de ce drame, ses niveaux atteignant des sommets sans précédent. Ces gaz retiennent la chaleur du soleil, créant un effet de serre qui augmente les températures mondiales. Ce phénomène précipite la myriade de crises auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui.

Pour faire face à la crise climatique, il est nécessaire de modifier profondément notre compréhension collective de son ampleur et de sa portée. Pour entreprendre ce voyage transformateur, nous devons d’abord évaluer nos contributions individuelles et collectives à cette situation difficile. Cette introspection est facilitée par un processus connu sous le nom de mesure de l’empreinte carbone.

Le concept d’empreinte carbone est un outil indispensable pour démêler notre lien complexe avec la crise climatique. Il s’agit d’une mesure quantifiable qui comptabilise les émissions cumulées de gaz à effet de serre provenant d’un large éventail d’activités humaines. Qu’il s’agisse du trajet quotidien pour se rendre au travail, de la production de biens, de la rédaction de cet article sur un ordinateur portable ou même de l’acte apparemment anodin d’élever du bétail, chaque facette de la vie moderne laisse une trace sur notre empreinte carbone.

Cette mesure nous offre un moyen tangible d’évaluer notre impact sur l’environnement, principalement en termes d’émissions de carbone. La taille de l’empreinte carbone d’une personne est directement proportionnelle aux dommages environnementaux auxquels elle contribue, ce qui englobe tout le spectre de la dévastation écologique, y compris le réchauffement climatique, les vagues de chaleur et les inondations catastrophiques.

Il est impératif de reconnaître que les implications du changement climatique et la pertinence de l’empreinte carbone dépassent largement les limites des actions individuelles. Il s’agit d’un défi mondial qui transcende les frontières, les industries et les gouvernements. La mesure de l’empreinte carbone n’est pas une tâche exclusive réservée aux entreprises ou aux décideurs politiques ; elle s’applique à chaque individu, à chaque entité commerciale et à chaque nation. En calculant et en mesurant leur impact sur l’environnement, toutes les parties prenantes peuvent se donner la main dans un effort concerté pour façonner un avenir plus durable et plus résistant.

Par essence, la lutte contre le changement climatique est une responsabilité collective qui s’étend à l’ensemble de l’humanité. Comprendre l’importance du concept d’empreinte carbone et prendre des mesures tangibles pour l’atténuer permet à chacun d’entre nous de jouer un rôle actif dans la prévention des conséquences catastrophiques du changement climatique et dans la promotion d’un état d’esprit respectueux de l’environnement. S’il est vrai que des défis monumentaux nous attendent, il est tout aussi vrai que chaque action, quelle que soit son ampleur, revêt une signification profonde. En fin de compte, c’est en unissant nos efforts à l’échelle mondiale que nous pouvons espérer atteindre les objectifs monumentaux mais indispensables qui se dressent devant nous.

Nous reconnaissons donc qu’il est de notre responsabilité mutuelle de comprendre notre contribution aux impacts environnementaux qui ne cessent d’apparaître et les mesures nécessaires pour les atténuer. Faisons partie de la solution.

Fani Xylouri et Gavriil Gavriil, Grant Thornton, partenaire Infogreen
Contact : sustainability@lu.gt.com
Photo : Grant Thornton

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Bien gérer l'écomobilité pour mieux contrôler le CO2
Bien gérer l’écomobilité pour mieux contrôler le CO2

Le 30 novembre débutera la COP28, la 6e conférence sur les changements climatiques. En amont de ce bilan des Accords de Paris, le 6e rapport du GIEC a apporté les éléments scientifiques nécessaires à la prise de décision : les activités humaines engendrent des émissions de gaz à effet de serre qui réchauffent le climat à un rythme sans précédent.

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Depuis la période préindustrielle jusqu’à aujourd’hui, la surface du globe s’est réchauffée de 1,1°C. D’ici 2030, le GIEC prédit un réchauffement de 1,5°C.

Malgré une prise conscience grandissante, les émissions de CO2 et d’autres gaz à effet de serre issus de nos modes de déplacements, de notre alimentation et de nos bâtiments continuent d’augmenter. Chaque Luxembourgeois émet en moyenne 13 tonnes de CO2 par an. Alors que chaque citoyen·ne peut agir au quotidien, l’action des entreprises est la clé pour l’atteinte des objectifs.

Arguments pour agir

Les entreprises font indéniablement partie de l’équation. Leurs impacts et dépendances aux éléments liés à leur environnement, qu’ils soient sociaux, règlementaires ou environnementaux sont de mieux en mieux définis. Elles devront rapidement, avec l’implémentation de la Directive sur les rapports de Corporate Sustainability (CSRD), prendre en compte tous ces facteurs dans leurs reportings extra-financiers.

Seules les organisations qui développent des efforts concrets et ambitieux pourront être résilientes et demeurer compétitives. D’autres arguments tels que les attentes des futur·es collaborateur·rices ou encore le besoin de rester créatrices de valeur les poussent à agir de manière réfléchie et coordonnée.

Comment agir ?

D’après les récents travaux du LIST (rapport Carbonnerd, 2022), les émissions moyennes par résident au Luxembourg s’élèvent à 13T eq. CO2 par an. Partant du constat qu’on ne peut améliorer que ce que l’on mesure, les entreprises doivent commencer par faire un bilan carbone pour savoir d’où viennent leurs émissions. Le résultat leur permettra de cibler leurs actions.

La Science Based Target Initiative (SBTI) est un exemple de méthode réunissant des objectifs de réduction des émissions conformes à ce que la science climatique la plus récente estime nécessaire pour atteindre des objectifs suivant les accords de Paris - à savoir, limiter le réchauffement climatique planétaire à un niveau bien inférieur à 2°C par rapport au niveau pré-industriel et poursuivre les efforts pour le maintenir en dessous de 1,5°C. IMS a coordonné en 2021-2022 un projet rassemblant une quarantaine d’entreprises pour travailler sur les SBTI. Ce groupe a échangé sur les challenges et opportunités liés à la définition des objectifs et aux actions pour les atteindre.

Depuis 10 ans, IMS est partenaire du Pacte Climat et travaille avec des groupes d’entreprises sur différents territoires. La mobilité, premier poste d’émissions de gaz à effet de serre au Luxembourg, est un sujet au cœur des préoccupations car la mobilité des salariés d’une entreprise impacte fortement son bilan carbone. IMS propose un Guide de l’Écomobilité afin d’aider les entreprises à définir leur politique de mobilité durable et organise des échanges de bonnes pratiques et actions concrètes sur différents sujets tels que l’électromobilité, le covoiturage, la mobilité active, ou toute autre solution permettant de rendre les déplacements professionnels quotidiens plus durables.

Au-delà du changement climatique

Bien que le changement climatique et la réduction des émissions de GES soit un sujet de préoccupation crucial sur lequel il faut agir de manière ambitieuse au quotidien, il est important de ne pas oublier que nous sommes tout autant menacés par la perte de biodiversité, la dégradation des habitats et des ressources naturelles.

Des organisations internationales telles que l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique pour la biodiversité et les services écosystémiques) ou le WWF publient régulièrement des rapports mettant en lumière à la fois l’effondrement du vivant mais aussi le lien étroit entre économie, survie des populations et maintien d’un certain nombre d’écosystèmes. Il est important que tous les acteurs de la société prennent conscience que préservation et régénération de la biodiversité, atténuation et adaptation aux effets du changement climatique sont à considérer comme un ensemble sur lesquels il faut agir. Les entreprises ne peuvent opérer les changements nécessaires qu’avec une bonne compréhension de leurs impacts et dépendances, à tous les stades de leur chaîne de valeur.

IMS Luxembourg
Photo : ©IMS Luxembourg

Sources :
https://sciencebasedtargets.org/
https://environnement.public.lu/fr/actualites/2020/05/pnec.html
rapport ANA ; LIST ; rapport GIEC, Sustainibility Mag d’IMS #8 et #11, IPBES, WWF.

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