Construction durable : « Il faut unir nos forces »
Invitée à clôturer l’événement « Construction durable pour des villes résilientes 2.0 », Sasha Baillie, la CEO de Luxinnovation, a insisté sur la nécessité d’une collaboration accrue entre tous les acteurs, publics et privés, impliqués.
Organisé conjointement par Neobuild, le LIST et Luxinnovation, l’événement « Construction durable pour des villes résilientes 2.0 », a réuni quelque 180 personnes le 23 mai dernier dans le bâtiment Neobuild à Bettembourg.
« Aucun acteur parmi nous dispose à lui seul de la clé qui résout le problème. »
Sasha Baillie
« Je retiens de cette journée des idées fortes comme celle de rassembler les acteurs, d’échanger sur les meilleures pratiques, aux niveaux communal, national et avec nos pays voisins, ainsi que l’importance d’une approche holistique et le défi énorme que représente la coordination entre des systèmes qui fonctionnent encore trop en silos. », a relevé Sasha Baillie, la CEO de Luxinnovation, lors de son mot de clôture.
L’importance de la multidisciplinarité
L’aspect collaboratif et interactif mis en avant entre évidemment en raisonnable avec les activités de Luxinnovation dont le rôle, en tant qu’agence de l’innovation, consiste à sensibiliser les entreprises du pays aux nouvelles technologies qui les rendront non seulement plus durables, mais aussi compétitives.
« Nous les accompagnons dans le développement et dans l’adoption de ces technologies en leur offrant une panoplie de services de soutien à l’innovation tel que le programme Fit 4 Sustainability. Il permet, par exemple, de faire un diagnostic sur l’utilisation des ressources et d’établir une feuille de route pour améliorer la durabilité. Je mentionnerai également le support que nous fournissons aux entreprises pour structurer leurs projets afin qu’elles soient éligibles à des aides publiques à l’investissement. »
« Si nous ne prenons pas le temps d’interagir, nous allons passer à côté des vrais problèmes. »
Sasha Baillie
Mais le rôle de Luxinnovation consiste aussi à stimuler la collaboration entre les acteurs du privé et ceux de la recherche publique, afin que des projets d’innovation collaboratifs se réalisent. Des projets qui peuvent également répondre à des problématiques ou des points de blocages qui empêchent un vrai essor d’écosystèmes d’innovation.
« C’est très complexe et multi-dimensionnel. Aucun acteur parmi nous dispose à lui seul de la clé qui résout le problème », a-t-elle indiqué. « Tout ceci me rend encore plus sensible à l’importance de la multidisciplinarité, du partage de compétences et d’expérience, et surtout du sens de l’écoute. Si nous ne prenons pas le temps d’interagir, d’écouter et chercher ensemble des solutions, et cela de manière holistique, nous allons passer à côté des vrais problèmes et nous retrouver dans un cercle vicieux de réactions et de contre-réactions. »
Servir d’exemple au-delà de nos frontières
Cette collaboration existe déjà dans de nombreuses initiatives, couvrant de nombreux secteurs d’activité. Plus spécifiquement sur le secteur de la construction, de beaux exemples sont déjà bien avancés, portés par la multidisciplinarité des acteurs impliqués.
Ils se concrétisent au travers de gros projets d’écoquartiers qui sont en train de sortir de terre : Metzeschmelz (avec Agora) sur 60 hectares de friches industrielles entre Esch-sur-Alzette et Schifflange ; RoutLëns (avec le développeur IKO) sur 10,5 ha, à Esch-sur-Alzette ; Verona (avec CODIC) sur 3,3 ha dans le quartier de la Cloche d’Or à Luxembourg-Ville ou encore le nouveau village Elmen développé à Olm, dans l’ouest du pays, avec la Société nationale des habitations à bon marché (SNHBM), qui prévoit 375 maisons et 375 appartements sur 27 ha pour accueillir, à terme, environ 2.000 habitants.
« Comme le montre un tel événement comme celui d’aujourd’hui, des solutions existent, mais aussi de gros problèmes systémiques subsistent qui ne peuvent être résolus que si nous réussissons à unir nos forces, à collaborer sur des cas concrets, de mener des projets pilotes qui peuvent non seulement résoudre un problème complexe, mais aussi de servir d’exemple au-delà de nos frontières. Bien sûr que certains trouveront toujours des éléments manquants, mais ce n’est qu’on commençant à réaliser de tels projets en commun qu’on apprend et qu’on se perfectionne. »