Idées internationales pour l’habitat du futur… post-Covid
Depuis plus d’un an maintenant, force est de constater que nous avons dû adapter nos modes de vie à l’évolution du virus dans notre quotidien et à travers le monde. Du télétravail au homeschooling, en passant par l’augmentation du click&collect, chacun a dû trouver sa place et repenser la cohabitation en société, jusqu’au sein de sa propre famille.
Les architectes ne sont pas en reste pour proposer des solutions toujours mieux adaptées à la situation actuelle et qui risque, malheureusement, de se prolonger encore pour un bout de temps. Parmi ces créateurs, on peut citer l’architecte espagnol Vicente Guallart. Ce dernier a notamment remporté un concours en Chine, visant à créer de toutes pièces un quartier pouvant accueillir quelque 3000 personnes.
Le hasard a fait que ce concours soit organisé juste avant la crise Covid-19. Un élément qui a toute son importance car il colle au projet de l’Espagnol. En effet, son bâtiment accueille évidemment des appartements, mais également des serres rendant les habitants autonomes sur le plan alimentaire, un marché, des bureaux, mais aussi une piscine, un jardin d’enfants et une caserne de pompiers. Bref, tout ce qu’il faut pour vivre en quasi autarcie.
Des idées qui ne manquent pas d’intérêt et destinées à améliorer le quotidien des adultes comme des enfants, obligés de cohabiter dans des espaces clos, sans pour autant se marcher dessus. Défi ô combien difficile, mais réussi par l’entremise de ce projet innovant qui répond à l’obligation d’être plus fort en tant qu’individu et en tant que communauté.
Ensemble plutôt que chacun dans son coin
En Allemagne, Michael Werner-Boelz, maire de la ville d’Alsterdorf (près de Hambourg), est en passe de créer une petite révolution qui ne fait pas l’unanimité. Son idée est aussi simple que polémique : interdire la construction de nouvelles maisons individuelles au profit d’immeubles à appartements.
« La pression immobilière est telle que les prix au mètre carré se sont envolés », déclarait-il récemment pour justifier son choix. « En moyenne, les loyers ont augmenté de 42 % en dix ans, poussant les classes moyennes toujours plus loin. » L’élu souhaite donc inverser la tendance en favorisant la construction d’immeubles collectifs sur les neuf terrains encore constructibles dans son arrondissement.
« En logeant plus de personnes au même endroit, les coûts de raccordement des bâtiments reviennent également moins chers, tout comme les terrains. C’est ce qui nous permet de proposer des loyers abordables. » Évidemment, vu la situation économique actuelle, les arguments pèsent lourdement dans la balance. Mais certaines voix s’élèvent contre cette interdiction, pointant du doigt une ingérence dans la vie privée.
Toujours est-il que cette idée fait son petit bonhomme de chemin dans d’autres communes. Les regards sont maintenant tournés vers le parti écologiste, 2e dans les sondages derrière les Conservateurs. Les Grünen souhaitent revoir la manière de gérer le parc immobilier afin de remplacer progressivement les immeubles énergivores par des lieux énergétiquement intéressants et attractifs pour les familles. Une mission loin d’être évidente. Selon une étude de l’Université de Flensburg, plus de 20000 hectares de terres sont bétonnées chaque année en Allemagne contre les 10.000 promis pour 2020 par le gouvernement Merkel. Un challenge reporté… pour 2030.
Sébastien Yernaux
Photo et vidéo : IAAC/designboom
Article tiré du dossier du mois « Énergie, ville : soyons énergiphiles ! »