Le dernier dossier du mois

Une thématique dans chaque #DossierDuMois, avec la rédaction d’Infogreen et l’expertise de nos partenaires

Publié le 26 février 2025
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février 2025

Évolution techno-logique ?

« La technologie a le pouvoir de détruire des emplois, des entreprises et plus tard nous dit-on, des pans entiers de l’activité humaine (...). Elle est dans le même temps porteuse de nombreux espoirs, dans les domaines de la recherche, la médecine, l’éducation, l’accès à la justice, la coopération internationale, la surveillance de nos ressources en eau et tant d’autres. »

Nicolas André, manager Innovation chez InTech

Illustration générée par DALL·E

Évolution techno-logique ?
IA et durabilité : le Luxembourg trace la voie d'une innovation responsable
IA et durabilité : le Luxembourg trace la voie d’une innovation responsable

L’intelligence artificielle redéfinit nos usages, du calcul haute performance à l’optimisation énergétique. Ce dossier explore comment le Luxembourg, acteur clé de cette révolution, conjugue innovation, éthique et durabilité pour bâtir un avenir technologique responsable et inclusif.

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L’intelligence artificielle (IA) est au cœur des mutations technologiques et sociétales. Qu’elle soit appliquée à l’énergie, à la recherche, à l’ingénierie ou à l’éducation, elle promet des avancées majeures, mais soulève aussi des questions éthiques et environnementales. Le Luxembourg, conscient de ces enjeux, fait le pari d’une IA au service du progrès durable, avec une approche résolument responsable.

Un écosystème national structuré pour l’IA

Avec l’AI Factory et le supercalculateur MeluXina-AI, le Grand-Duché s’inscrit dans une stratégie européenne ambitieuse. Ces infrastructures de pointe permettent aux entreprises et aux chercheurs d’exploiter l’IA pour répondre aux défis actuels, qu’ils concernent la transition énergétique, la gestion des ressources ou la cybersécurité. Soutenu par Luxinnovation et d’autres acteurs nationaux, cet écosystème vise à accélérer l’innovation tout en encadrant son développement.

L’IA, clé d’une transition énergétique efficace

Le secteur de l’énergie est l’un des premiers à bénéficier des technologies d’IA. L’optimisation des flux électriques, la gestion des pics de consommation et l’intégration des énergies renouvelables sont rendues plus efficaces grâce aux algorithmes avancés. L’IA facilite aussi l’automatisation des bâtiments, réduisant leur empreinte carbone grâce à des systèmes intelligents de chauffage et de ventilation. Ces innovations, déjà en place dans certains pays, pourraient devenir un levier essentiel de la transition énergétique luxembourgeoise.

Éthique et régulation : une IA centrée sur l’humain

Mais l’IA ne saurait être une simple course à la performance. L’Europe, avec l’AI Act, impose une régulation stricte pour garantir des pratiques transparentes et respectueuses des droits fondamentaux. Au Luxembourg, la CNPD veille à encadrer les usages de l’IA, notamment sur la protection des données et la lutte contre les biais algorithmiques. Cette vigilance est cruciale alors que l’IA générative s’impose de plus en plus dans les entreprises et les services publics.

Techno-lucidité : adopter l’IA avec discernement

Face à cette révolution, une approche équilibrée s’impose. IMS Luxembourg promeut la « techno-lucidité », un concept qui encourage une adoption réfléchie de l’IA, tenant compte des risques sociaux et environnementaux. Les entreprises luxembourgeoises sont appelées à former leurs collaborateurs et à anticiper les mutations du travail, afin que la transition numérique ne se fasse pas au détriment des individus.

Vers une IA inclusive et durable

Le Luxembourg, en signant la déclaration pour une intelligence artificielle inclusive et durable, affirme son engagement en faveur d’une technologie responsable. De la recherche en biologie computationnelle aux avancées dans l’urbanisme et la finance, les initiatives locales démontrent que l’IA peut être un moteur de progrès sans renier les impératifs écologiques et sociaux.

Loin d’être une simple tendance, l’intelligence artificielle est un levier de transformation qui redéfinit notre rapport au monde. L’enjeu pour le Luxembourg n’est pas seulement d’innover, mais de le faire avec responsabilité. Ce dossier illustre comment le pays trace la voie d’une IA au service de tous, conjuguant excellence technologique et engagement durable.

ChatGPT
Illustration générée par DALL·E

Prompt de la rédaction  : Bonjour ChatGPT, je te propose de te mettre dans la peau d’un rédacteur d’infogreen.lu. Nous avons préparé un dossier sur les technologies et l’intelligence artificielle, en particulier dans le contexte luxembourgeois et sous l’angle de la durabilité (écologique et sociétale). Voici, dans un fichier Word, tous les articles de ce dossier. Peux-tu stp écrire un éditorial pour ce dossier ? J’aurai besoin d’un titre de max 75 caractères, espaces compris, et d’un texte de maximum 3.500 signes, espaces compris.

IAïe aïe aïe !

Pour la première fois dans l’histoire des Dossiers du mois d’infogreen.lu, la rédaction vous propose un double édito. Notre « nouvelle recrue » s’est ainsi prêtée à l’exercice, avec un bon coup de main de l’équipe pour les sources d’inspiration et le prompt.

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Et franchement, ça fait peur !

À l’heure actuelle, ignorer le potentiel de l’intelligence artificielle n’est plus une option, et encore moins pour un média. Si de prime abord, nous identifions aisément les textes que nous recevons qui ont été écrits par une intelligence artificielle, dans certains cas, le résultat peut être bluffant.

Dans le cadre de ce dossier, nous avons tenté plusieurs approches, en nous concentrant sur ChatGPT Plus (version payante). Il va de soi qu’aucun membre de l’équipe ne souhaite être remplacé par un algorithme, mais parcourir les manières dont l’IA peut alléger certaines tâches quotidiennes semblait pertinent. Lui demander de générer un visuel pour ce dossier et pour « son » édito, faisait partie des exercices que nous avons souhaité tenter. Je ne sais pas vous, mais nous ne sommes pas convaincus par l’image du Luxembourg de demain…

To use or no to use…

En toute transparence, l’IA fait déjà partie du quotidien de la rédaction. Nous utilisons en effet un logiciel de transcription d’interview qui nous fait gagner un temps considérable, et dont la précision est assurée grâce au machine learning. Pour certains articles, nous avons poussé le curseur plus loin, en demandant à ChatGPT de faire un premier tri dans les informations recueillies, voire de générer une ébauche de texte. Nous lui avons demandé de traduire pour nous certains textes en anglais, de les résumer ou de les compiler avec d’autres sources. Dans la plupart des cas, le résultat était pertinent. Dans tous les cas, repasser derrière lui était nécessaire, des incohérences se glissant ça et là. Et heureusement !

In fine, ChatGPT nous a fait gagner des heures de travail. Et très honnêtement, pour une petite équipe de trois rédacteurs, ce n’est pas de refus ! Mais la réflexion ne peut évidemment pas s’arrêter là…

Du temps gagné, de l’énergie consommée

Infogreen.lu, en tant que média spécialisé dans le développement durable, ne peut pas recourir systématiquement à l’IA sans passer par une réflexion plus poussée. Il suffit de s’intéresser à l’imposant projet de MeluXina AI pour réaliser les investissements que cette évolution technologique requiert. ChatGPT l’explique lui-même (sans donner de chiffres !), pour fonctionner, il a besoin de serveurs de haute performance situés dans des centres de données, qui consomment une grande quantité d’énergie (alimentation, refroidissement). Chaque requête le mène à effectuer des calculs complexes – « une seule requête peut consommer quelques wattheures », dépendamment de la complexité et du modèle d’IA utilisé.

En insistant un peu, il accepte de recueillir certains chiffres publiés sur le web :

De là, on s’interroge : l’aide que ChatGPT pourrait apporter dans le cadre de la crise climatique dépassera-t-elle les conséquences négatives de son développement ? Beaucoup d’éléments doivent être ajoutés à cette équation un peu simpliste.

À sa toute petite échelle, notre rédaction – et plus largement l’équipe de PICTO – réfléchit à une charte d’utilisation de l’intelligence artificielle, qui sera publiée sur nos différents sites. En attendant, retour à la normale, en maintenant l’outil de transcription (un indispensable) et quelques requêtes ponctuelles.

Marie-Astrid Heyde

Glossaire
Glossaire

Entre les termes techniques, les acronymes et les anglicismes, il est parfois difficile de comprendre le jargon du monde de l’intelligence artificielle et des technologies. Voici quelques définitions qui vous permettront d’y voir plus clair.

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Intelligence artificielle

Technologie permettant aux machines d’imiter des capacités humaines comme l’apprentissage, le raisonnement ou la perception. Elle s’appuie sur des algorithmes et des modèles entraînés à partir de données pour analyser, prédire et automatiser des tâches, avec un certain degré d’adaptation et d’autonomie.

Modèle d’intelligence artificielle

Structure mathématique ou statistique entraînée sur des données pour exécuter une tâche spécifique, comme la reconnaissance d’images, la traduction ou la prédiction de tendances. Contrairement à l’IA en général, qui désigne un domaine technologique plus large, un modèle d’IA est une instance concrète d’un algorithme entraîné, appliqué à un problème donné. Il ajuste ses paramètres lors de la phase d’apprentissage pour améliorer ses performances et produire des résultats pertinents en fonction des données qu’il reçoit.

Traitement automatique du langage naturel (natural language processing ou NLP)

Branche de l’IA permettant aux ordinateurs de comprendre, analyser et générer du langage humain, qu’il soit écrit ou oral. Il est utilisé dans des applications comme les assistants virtuels, la traduction automatique, l’analyse de texte et la reconnaissance vocale.

Intelligence artificielle générative

Branche de l’IA capable de produire du contenu original, comme du texte, des images, de la musique ou du code, en réponse à des requêtes. Elle s’appuie sur des modèles d’apprentissage avancés pour imiter et créer des données de manière autonome.

Grand modèle de langage (large language model ou LLM)

Type d’intelligence artificielle entraîné sur de vastes ensembles de données textuelles pour comprendre, générer et manipuler du langage humain. Il permet d’accomplir des tâches comme la traduction, la génération de texte, le résumé de documents ou l’analyse de sentiments.

Apprentissage automatique (machine learning)

Domaine de l’IA qui permet aux machines d’apprendre à partir de données sans être explicitement programmées. Grâce à des modèles mathématiques et statistiques, elles détectent des schémas et améliorent leurs performances pour automatiser des tâches et faire des prédictions.

Apprentissage profond (deep learning)

Branche de l’apprentissage automatique utilisant des réseaux de neurones artificiels composés de multiples couches. Grâce à cette architecture, il traite d’énormes volumes de données pour analyser, prédire ou automatiser des tâches complexes, comme la reconnaissance d’images, la traduction automatique ou l’analyse de texte.

Algorithme

Série d’instructions codées permettant à un système de traiter des données et d’apprendre à partir d’exemples. Il est essentiel pour entraîner les modèles d’IA, reconnaître des motifs, automatiser des tâches et optimiser les performances des réseaux neuronaux.

Datacenter

Infrastructure regroupant des serveurs, du stockage et des équipements réseau pour héberger et traiter de grandes quantités de données. Il assure la gestion, la sécurisation et la maintenance des ressources informatiques nécessaires aux entreprises, aux services en ligne et aux applications numériques.

Informatique en nuage (cloud computing)

Modèle permettant d’accéder à des services informatiques (stockage, calcul, logiciels) via Internet, sans avoir à posséder l’infrastructure sous-jacente. Ces services sont hébergés sur des serveurs distants dans des centres de données et sont accessibles à la demande.

Supercalculateur (ou superordinateur)

Système informatique ultra-puissant conçu pour exécuter des calculs complexes à très haute vitesse. Composé de milliers de processeurs travaillant en parallèle, il est essentiel en IA pour entraîner des modèles avancés, traiter de vastes ensembles de données et simuler des phénomènes complexes.

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Le Luxembourg et l'IA : une stratégie, un superordinateur et une usine
Le Luxembourg et l’IA : une stratégie, un superordinateur et une usine

Sept projets ont été retenus dans le cadre d’une initiative commune entre la Commission européenne, 35 pays et des partenaires privés. La proposition luxembourgeoise de supercalculateur MeluXina-AI et d’une AI Factory en fait partie. Un projet d’envergure qui formera la pierre angulaire d’une stratégie nationale pour l’intelligence artificielle.

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Le gouvernement avait déjà pris le parti de proposer un écosystème accueillant et performant pour les start-up innovantes, dont celles faisant évoluer l’IA et ses nombreuses applications.

Récemment, le Luxembourg a renforcé ce positionnement en devenant l’une des sept AI factories européennes suite à un appel lancé par The European High Performance Computing Joint Undertaking (EuroHPC JU).

Ces boules de crystal de l’IA valent leur pesant d’or, puisque ce seul projet luxembourgeois est estimé à 14 millions d’euros… et ne représente finalement que la cerise sur le gâteau - un projet bien plus conséquent. Le superordinateur MeluXina-AI, nécessaire au fonctionnement de cette « usine », devrait en effet coûter 112 millions d’euros, dont 60 à charge de L’État luxembourgeois. EuroHPC (grâce à divers programmes européens tels que DEP Digital European Programme et Horizon Europe) et Luxinnovation (fonds propres) interviennent respectivement à hauteur de 63 et 3 millions.

L’IA pour répondre aux défis nationaux et européens

Pour se lancer dans ce nouveau challenge, un consortium a été créé, regroupant Luxinnovation, Le Luxembourg National Data Service (LNDS), l’Université du Luxembourg, le Luxembourg Institute of Science and Technology (List) et LuxProvide SA. Cette société s’occupera de l’installation et du fonctionnement du superordinateur. LuxProvide est par ailleurs déjà responsable du supercalculateur MeluXina et du futur MeluXina-Q (pour Quantique). L’agence nationale de l’innovation coordonnera quant à elle les activités de l’AI Factory.

Tous ces éléments formeront un écosystème IA « de pointe », comprenant des infrastructures de calcul à haute performance et soutenu par un réseau renforcé au niveau européen. MeluXina AI rejoindra le centre de données de LuxConnect à Bissen, où réside déjà MeluXina. La moitié de sa capacité de calcul sera dédiée au réseau européen, et l’autre aux besoins nationaux.


« Cette infrastructure soutiendra la recherche publique et privée, les collaborations internationales, et les projets nationaux prioritaires et permettra ainsi de répondre aux défis technologiques et économiques de demain », promet le gouvernement luxembourgeois.

Concertations et stratégie IA

Le ministre de l’Économie, des PME, de L’Énergie et du Tourisme, Lex Delles et la ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, Stéphanie Obertin sont confiants que cet investissement sera stratégique pour l’avenir du pays. Une stratégie sur l’intelligence artificielle est d’ailleurs en cours de développement, et devrait être publiée au printemps.


« Nous comprenons que les défis et les avantages des technologies émergentes, en particulier dans les domaines des données et de l’IA, nécessitent un effort concerté et collaboratif entre les ministères, les institutions de recherche et les partenaires du secteur privé. »

Stéphanie Obertin, ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur

Sasha Baille, CEO (jusqu’au 28 février) de Luxinnovation, y voit un grand intérêt pour les entreprises et start-up du pays : « Nous sommes fiers de l’implication de Luxinnovation dans cette initiative en tant que coordinateur de l’écosystème AI dans le cadre de l’’AI Factory’. Nous veillerons à bien guider et à accompagner les startups et entreprises innovantes à travers la construction de cet écosystème AI national qui sera un vrai laboratoire inspirant et performant en Europe. »

Contactés par notre rédaction, Luxinnovation et LuxProvide ont signalé qu’il était trop tôt pour discuter plus en détails de ces projets. Des communications - et des réponses à nos questions, notamment sur la consommation énergétique et les applications « durables » - sont prévues courant mars.

Pour l’instant, outre la volonté de faire profiter de ces outils puissants aux start-ups, PME et chercheurs, EuroHPC annonce également vouloir favoriser l’innovation « dans des domaines tels que la santé, l’énergie et le climat ».

Marie-Astrid Heyde
Photo : MeluXina ©LuxProvide

Intelligence artificielle : Et l'éthique dans tout ça ?
Intelligence artificielle : Et l’éthique dans tout ça ?

La Commission nationale pour la protection des données (CNPD) promeut le développement d’une intelligence artificielle (IA) responsable et de confiance. Le commissaire Alain Herrmann et le juriste Maxime Dufour discutent des enjeux éthiques liés à cette technologie.

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L’IA est de plus en plus répandue dans notre quotidien. Pensez-vous que l’utilisateur ordinaire a conscience de recourir à des outils qui intègrent de l’IA ? Et qu’il peut être amené lui à transmettre des données personnelles ?

Alain Herrmann : Il y a des obligations d’information et de transparence envers les utilisateurs. Par exemple, lorsqu’un humain interagit avec une IA, il doit en être informé. Mais il y a un travail de sensibilisation à faire. À la CNPD, nous organisons des conférences, publions des articles… C’est un travail continu. Nous avons aussi un projet d’intervention dans les lycées sur le thème de la protection des données.


« On entend souvent que la régulation bloque l’innovation, qu’elle empêche les entreprises de se développer. Ce n’est pas vrai, elle permet une innovation responsable. »

Alain Herrmann, CNPD

Maxime Dufour : On peut penser que la jeune génération est plus sensible à ces sujets, mais au contraire, on a l’impression que les compétences informatiques sont régressives. Les jeunes savent utiliser les outils, mais ils ne comprennent pas forcément comment cela fonctionne. Tout le monde doit donc être éduqué et sensibilisé.

L’Union européenne (UE) veut garantir une IA « centrée sur l’humain ». Comment interprétez-vous cet objectif et comment est-il mis en œuvre ?

MD : Le 2 février 2025, une première partie du règlement européen sur l’IA (AI Act) est entrée en vigueur, concernant les cas d’utilisation interdits de l’IA. Ce sont ceux décrits dans le texte comme présentant des risques inacceptables. En lisant la liste de ces IA prohibées, on se rend compte que l’UE a ici l’intention d’écarter tout ce qui est contre ses valeurs, comme la notation sociale ou la surveillance de masse avec identification faciale dans les lieux publics. Pour celles qui sont autorisées, l’aspect « centrée sur l’humain » va surtout dépendre du comportement du marché et des utilisateurs.

AH : L’AI Act prévoit également que les systèmes d’IA doivent respecter les droits fondamentaux des personnes. Il y en a une cinquantaine qui figurent dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE.

Comment assurer la protection de données collectées et traitées par des IA en dehors de l’UE ?

AH : C’est malheureusement encore difficile lorsque que l’entreprise se trouve dans un pays où il n’y a pas de contrôle ou avec lequel aucun accord n’a été signé. Les écosystèmes derrière les interfaces d’IA sont par ailleurs très complexes, avec des dizaines, voire des centaines d’acteurs impliqués.

En guise d’exemple, début février, nous avons publié un message concernant DeepSeek (solution d’IA développée par une entreprise chinoise, ndlr) et les risques liés à son usage.


Extrait du message publié par la CNPD le 03/02/2025 à propos de DeepSeek : « Son utilisation soulève des préoccupations importantes, notamment en matière de collecte et de traitement des données sans garanties suffisantes. […] Cela implique des difficultés, voire une impossibilité, pour les personnes concernées d’exercer leurs droits prévus par le RGPD. […] Cela entraîne un déficit de garanties claires en matière de conformité au RGPD, un manque de transparence sur la gouvernance de cette IA, ainsi que l’implication potentielle d’acteurs étatiques ou tiers dans la gestion des données, amplifiant les risques de violation des données personnelles et du droit fondamental au respect de la vie privée. »

Votre rôle est-il aussi de favoriser l’émergence de solutions d’IA en Europe et au Luxembourg ?

AH : C’est clairement l’un des objectifs de l’AI Act. Les autorités ont d’ailleurs l’obligation de mettre en place des mesures pour supporter l’innovation. À la CNPD, nous proposons un bac à sable règlementaire et le règlement EU sur l’IA prévoit la possibilité d’effectuer des tests en conditions réelles pour les acteurs publiques et privés. Cela leur permet d’analyser les risques et de trouver, avec la CNPD, des solutions pour que le modèle d’IA qui en ressorte soit une IA dans laquelle on puisse avoir confiance.

Les données à partir desquelles une IA est entrainée peuvent contenir des biais cognitifs, qui seront donc retranscrits dans les résultats donnés par le modèle d’IA en question. Comment cette problématique est-elle appréhendée ?

MD : La problématique des biais n’est pas liée au système d’IA puisque celui-ci est entraîné sur des données fournies par des humains. C’est l’humain qui est biaisé, la machine ne fait que reproduire ce biais.

Les données, à partir desquelles s’entrainent les IA, doivent être étiquetées. C’est-à-dire que, quand vous montrez une photo de chat à une IA, il faut lui dire c’est un chat. Ensuite, l’IA s’entraine pour retenir ce qu’est un chat, et ce qui ne l’est pas. Les personnes qui étiquettent les données vont forcément y mettre leur vision, qui dépend souvent de considérations culturelles et/ou géographiques. Cela soulève des questions en matière de liberté d’expression et d’information.

Comment lutter contre ce risque ?

AH : L’AI Act prévoit une obligation d’analyser ce type de risque et impose à ceux qui développent ou utilisent un système d’IA d’effectuer des corrections si le risque de biais est trop important. Les IA peuvent être considérées à « risque élevé » lorsqu’elles ont la capacité d’impacter négativement des personnes, notamment par de la discrimination. Ce sont par exemple des solutions de tri de CV, d’attribution de crédits ou encore d’accès à des services publics.

Y a-t-il d’autres enjeux d’éthiques liés à l’IA donc le grand public n’a pas conscience ?

MD : Nous parlions d’étiquetage des données. Dans le cadre de la modération de contenus, il faut apprendre à l’IA ce qu’est, par exemple, un contenu violent à bannir. Pour cela, il faut au préalable qu’un être humain regarde des contenus et définisse s’ils sont violents ou pas.

Cette tâche est bien souvent déléguée à des sous-traitants, des sociétés localisées dans des pays qui ne sont pas particulièrement développés, où les gens ne sont pas bien payés. Quand une personne passe six mois ou un an à regarder des contenus difficiles, psychologiquement, elle ne va pas très bien.


« Je pense qu’on va voir fleurir des modèles d’IA plus éthiques au Luxembourg. Le secteur de l’IT y est bien développé et le pays est petit, ce qui permet d’être assez flexible, de faciliter les communications entre acteurs. Nous sommes en train de mettre en marche cette machine de collaboration avec tout l’écosystème de l’innovation luxembourgeoise. »

Maxime Dufour, CNPD

L’utilisation massive de l’IA implique également une très grande consommation d’énergie.

MD : Microsoft veut relancer l’un des réacteurs d’une ancienne centrale nucléaire en Pennsylvanie pour alimenter ses data centers. Cela donne une idée de la puissance énergétique nécessaire. Autre exemple : en 2021, l’entreprise avait estimé une consommation d’eau de 20 millions de litres pour ces data centers aux Pays-Bas. Ils en aurait finalement consommé 84 millions.

AH : Le règlement n’oblige pas à prendre la consommation énergétique en compte. Il y a simplement un article qui prévoit un contexte spécifique dans lequel celle-ci doit être évaluée. Mais pour beaucoup, ça restera de la responsabilité de chaque entreprise.

La CNPD a lancé le programme Sandkësch, sa première initiative de « bac à sable règlementaire » qui consiste en un environnement dédié à la mise à l’essai et à la compréhension des implications légales, notamment des solutions d’IA. Parmi les critères, un est justement lié à l’impact énergétique.

Propos recueillis par Léna Fernandes
Photo : Infogreen

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L'Europe monte au créneau face aux géants américains et chinois
L’Europe monte au créneau face aux géants américains et chinois

Du 6 au 11 février 2025, Paris fut l’épicentre mondial de l’intelligence artificielle en accueillant un sommet réunissant 1.500 participants issus de près de 100 pays. Cet événement marque un tournant stratégique pour l’Europe, qui veut s’imposer comme un acteur clé de l’IA tout en garantissant une approche éthique et durable.

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Face à la domination des États-Unis et de la Chine, l’Union européenne a frappé fort avec l’annonce d’un investissement massif de 200 milliards d’euros dans l’intelligence artificielle. Ce plan, dévoilé par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors du sommet, vise à positionner l’Europe en leader de l’IA grâce à un partenariat public-privé inédit regroupant plus de 60 entreprises sous l’initiative « EU AI Champions Initiative ».

« Trop souvent, on entend dire que l’Europe est en retard, mais la course à l’IA est loin d’être terminée », a affirmé Ursula von der Leyen. Avec un accent mis sur les gigafactories et le développement de modèles d’IA souverains, cette initiative pourrait bien rebattre les cartes du leadership technologique. Le Luxembourg accueillera l’une des sept premières AI Factories européennes.

Alexei Grinbaum : « L’IA générative de 2021, c’est de la Grèce antique ! »

Alexei Grinbaum
Alexei Grinbaum

Le 6 février, durant l’émission « Zoom Zoom Zen » (France Inter), en marge du sommet, Alexei Grinbaum, directeur de recherche au CEA Saclay, expert en éthique du numérique et conseiller éthique dans quelques projets du Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST), a souligné l’évolution fulgurante de l’IA ces dernières années :


« L’IA générative de 2021-2022, c’est vraiment l’antiquité. Nous sommes désormais dans une nouvelle ère avec les modèles de raisonnement, qui améliorent considérablement la qualité des réponses produites. L’arrivée de ces nouveaux modèles réduit drastiquement le phénomène des ‘hallucinations’ de l’IA - réponses fausses ou trompeuse qui sont présentées comme un fait certain - et améliore la fiabilité des résultats, ouvrant la voie à des applications plus sûres et performantes. »

Un Institut français pour l’évaluation et la sécurité de l’IA

Autre annonce clé du sommet : la création de l’Institut national pour l’évaluation et la sécurité de l’intelligence artificielle en France. Cette agence, qui s’inspire de modèles existants aux États-Unis et au Royaume-Uni, jouera un rôle central dans la régulation des systèmes d’IA.

« Il faut tester ces modèles avec des benchmarks standardisés. L’Europe a choisi de s’engager dans cette voie, mais les résultats restent à voir », analyse Alexei Grinbaum.

Si cette initiative montre la volonté de l’Europe d’encadrer l’IA, la lourdeur administrative pourrait freiner les petites entreprises, obligées de naviguer à travers une réglementation complexe.

IA et durabilité : une déclaration pour un futur inclusif

Le sommet a également été l’occasion pour le Luxembourg et 60 autres pays de signer la « Déclaration sur une intelligence artificielle inclusive et durable pour les peuples et la planète ». Ce texte ambitieux repose sur trois piliers :

  • L’accessibilité de l’IA pour combler la fracture numérique
  • Une gouvernance éthique et sécurisée de l’IA
  • Le développement d’une IA durable, respectueuse de l’environnement et des droits humains
    L’objectif ? Assurer que l’IA bénéficie à toutes les populations, et pas seulement aux grandes puissances technologiques.

Mistral AI et les modèles alternatifs : la stratégie européenne

Loin de vouloir rivaliser directement avec les géants comme OpenAI ou Google, l’Europe mise sur des modèles plus spécialisés et moins gourmands en ressources. Mistral AI, fer de lance de cette approche, développe des solutions plus légères et adaptées à des usages spécifiques, comme l’éducation ou l’administration publique.

« Nous sommes un petit pays par rapport aux États-Unis ou à la Chine, mais nous avons les capacités pour créer des modèles de haute performance adaptés à nos besoins », rappelle Alexei Grinbaum.

Vers une nouvelle ère de l’IA avec les agents LLM ?

L’une des grandes tendances de 2025 réside dans le développement des agents LLM (Large Language Models), qui ne se contentent plus de répondre aux questions, mais exécutent des actions autonomes.

« Ces agents peuvent réserver des billets, faire des recherches scientifiques ou même assister les médecins. C’est une révolution dans notre façon d’interagir avec l’IA », explique Alexei Grinbaum.

Cette innovation, déjà en plein essor aux États-Unis, pourrait transformer de nombreux secteurs, de l’e-commerce à la médecine, en passant par l’éducation et le service client.

L’Europe peut-elle vraiment rattraper son retard ?

Si l’Europe affiche de grandes ambitions, plusieurs défis restent à surmonter, selon l’expert :

  • Une réglementation stricte qui pourrait freiner l’innovation
  • Un écosystème technologique fragmenté face aux mastodontes américains et chinois
  • Un manque de puissance de calcul et d’infrastructures comparé aux géants du secteur

Mais avec un investissement de 200 milliards, une stratégie axée sur des modèles spécialisés et une forte volonté de régulation éthique, l’Europe semble prête à jouer un rôle majeur dans l’avenir de l’intelligence artificielle.

Sébastien Yernaux
Portrait : Alexei Grinbaum
Illustrations : Licence CC

Techno-lucidité : un impératif face à l'essor de l'IA
Techno-lucidité : un impératif face à l’essor de l’IA

L’essor rapide de l’IA bouleverse nos repères et exige une approche réfléchie. Plutôt que de subir ces transformations, le concept de techno-lucidité invite à les appréhender avec discernement. IMS soutient les entreprises dans cette transition en les aidant à anticiper les risques numériques et à mieux intégrer les nouvelles technologies.

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L’intelligence artificielle générative s’impose à une vitesse fulgurante, transformant en profondeur nos usages, nos métiers et nos repères. Face à cette révolution, un concept émerge : la « techno-lucidité ». Popularisé par le livre blanc de Data for Good sur les grands défis de l’IA, il invite à conjuguer innovation et discernement. Loin d’un rejet technologique, il s’agit d’un appel à une adoption réfléchie et responsable, qui ne ferme pas les yeux sur les risques et les impacts environnementaux, sociaux et sociétaux de cette avancée majeure.

Dans ce contexte, les entreprises jouent un rôle crucial. Comment peuvent-elles accompagner leurs salarié·es et intégrer ces nouvelles technologies sans en subir les dérives ? Au Luxembourg, IMS se mobilise et accompagne les entreprises avec deux initiatives.

Anticiper les risques numériques

L’accélération technologique s’accompagne d’enjeux liés à la surcharge cognitive et à l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Pour y répondre, le projet Techwell : Digital Risk Anticipation guide les entreprises et les employé·es dans un usage plus maîtrisé du numérique.

D’ici juin 2025, plusieurs outils seront disponibles :

  • Un guide pratique offrant des recommandations pour un usage équilibré des technologies ;
  • Une série de 12 podcasts explorant les impacts du numérique sur le monde du travail ;
  • Un jeu interactif destiné à sensibiliser aux risques numériques et à encourager des pratiques plus durables.

L’intelligence artificielle au cœur des réflexions

Bien plus qu’une simple tendance, l’intelligence artificielle est un puissant levier de transformation pour notre société. Conscient de son impact, IMS déploie le projet New Technologies Adaptation for Companies (NTAC) pour accompagner les entreprises dans l’intégration des nouvelles technologies. Ce projet sensibilise les employé·es à l’évolution de leurs métiers face à la montée en puissance des compétences numériques. Dans un second temps, il évalue leurs aptitudes numériques à l’aide de l’outil français Pix, avant de les renforcer grâce à l’intelligence collective de l’équipe. En développant ces compétences, le bien-être et la sécurité de l’emploi des employé·es sont améliorés, tout en permettant aux entreprises de valoriser et de mobiliser ces talents en interne.

Invitation à la techno-lucidité

Pour s’emparer pleinement du sujet et comprendre la nature des impacts en jeu, le numéro 18 du Sustainability Mag consacre un dossier spécial à l’IA(1). Y sont décryptés les impacts environnementaux, biais algorithmiques ou encore les questions d’éthique et de transparence du code, mais aussi les inventions prometteuses permettant d’apporter des réponses face aux grands défis de notre société. Le Luxembourg Sustainability Forum 2024(2) a aussi passé cette révolution au crible du développement durable et mis en avant 10 innovations majeures.

L’essor de l’IA et du numérique impose une approche équilibrée, alliant innovation et responsabilité. Il s’agit pour les entreprises de s’engager dans une démarche de discernement, de compréhension des tenants et aboutissants de ces développements technologiques tout en gardant en vue la finalité : l’amélioration des conditions de vie pour tous et toutes sur une Terre préservée.

(1) Accessible en ligne en mars sur sustainabilitymag.lu
(2) Toutes les interventions sont en replay sur la chaîne YouTube d’IMS Luxembourg.

Texte et photo de IMS Luxembourg

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« Démocratiser l'intelligence artificielle pour révolutionner la biologie »
« Démocratiser l’intelligence artificielle pour révolutionner la biologie »

L’IA ouvre de nouvelles perspectives en biologie, notamment dans l’analyse de l’ADN et le développement de traitements personnalisés. Lors du Luxembourg Sustainability Forum d’octobre dernier, Maxime Allard a présenté les avancées de Helical, une start-up luxembourgeoise qui mise sur l’IA pour accélérer la recherche scientifique et médicale.

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Fondée en 2023 au Luxembourg, Helical développe des Bio Foundation Models, des IA entraînées sur l’ADN et l’ARN. « Un peu comme ChatGPT, mais appliqué aux données biologiques », a expliqué Maxime Allard, le fondateur. Ces modèles analysent des séquences génétiques pour identifier des motifs complexes et extraire des informations essentielles. « Nous voyons les mêmes tendances qu’avec les modèles de langage : plus les modèles sont grands, plus ils sont performants. »

Maxime Allard, fondateur d'Helical
Maxime Allard, fondateur d’Helical - © IMS

Cette explosion de données est liée à la baisse drastique du coût du séquençage de l’ADN. « En 2007, séquencer un génome coûtait entre 1 et 10 millions de dollars. Aujourd’hui, c’est 200 dollars. Cela ouvre la porte à une révolution dans la biologie computationnelle (1) ». Helical envisage ainsi de créer une cellule virtuelle par IA, un modèle informatique capable de simuler le comportement d’une cellule vivante. « Cela permettrait d’expérimenter de nouvelles thérapies, d’adapter des médicaments à chaque patient et de réduire les tests sur les animaux. »

Le potentiel de ces technologies dans le domaine pharmaceutique est immense. « Aujourd’hui, développer un médicament prend 10 à 15 ans et coûte plus de 2 milliards de dollars. L’IA peut accélérer ce processus. » Une piste prometteuse est le drug repurposing, qui consiste à adapter des médicaments existants à de nouvelles pathologies. « Ce processus prend 3 à 7 ans au lieu de 15. L’IA peut encore réduire ce délai. » En améliorant l’identification des interactions moléculaires, ces modèles pourraient non seulement accélérer la découverte de traitements, mais aussi réduire les coûts de mise sur le marché des nouveaux médicaments.

Au-delà de la médecine, l’IA appliquée à la biologie pourrait répondre aux défis agricoles. « Nous assistons à une baisse des rendements agricoles à cause du changement climatique », a poursuivi Maxime Allard. « Nos modèles peuvent aider à concevoir des cultures plus résistantes. » En optimisant les sélections génétiques et en améliorant la résilience des plantes aux stress climatiques, la start-up espère offrir une solution innovante aux enjeux de sécurité alimentaire. Les Bio Foundation Models pourraient aussi contribuer à la lutte contre certaines maladies agricoles en identifiant les pathogènes plus rapidement et en proposant des stratégies adaptées.

Helical mise sur l’open source. « Nous voulons rendre ces outils accessibles aux chercheurs pour qu’ils puissent les intégrer sans se soucier des complexités de l’IA. » Maxime Allard insiste sur l’importance de la collaboration scientifique : « En partageant nos avancées, nous permettons aux chercheurs de se concentrer sur leurs travaux plutôt que sur les défis technologiques. » L’ambition est claire : faire de l’IA un levier d’innovation au service des sciences du vivant, en accélérant la recherche et en démocratisant l’accès aux outils de pointe.

Sébastien Yernaux
Photos : © IMS

(1) La biologie computationnelle, ou biologie numérique, est une discipline qui utilise l’analyse de données, la modélisation mathématique et la simulation informatique pour étudier des systèmes biologiques. Elle repose sur des compétences variées, allant de la biologie et la biochimie à l’informatique, en passant par la génétique, les statistiques et la biophysique. Son objectif est d’interpréter des phénomènes complexes, qu’ils soient moléculaires, écologiques ou évolutifs, en s’appuyant sur des outils numériques avancés.

L'intelligence artificielle au service de la recherche scientifique
L’intelligence artificielle au service de la recherche scientifique

Au Luxembourg, les instituts de recherche se sont saisis du sujet de l’intelligence artificielle, incontournable pour rester à la pointe de l’innovation. Voici quelques exemples de projets qui s’appuient sur cette nouvelle technologie, en suivant une approche éthique et responsable.

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Domaine : Énergie
Projet : LEAP
Institution : LIST
Chercheur : Jun Cao

Le projet veut accompagner la transition vers la neutralité carbone en optimisant les systèmes énergétiques. Le but est de garantir la stabilité et la sécurité des futurs réseaux de distribution, qui incluront de petites unités de production alimentant un site proche. L’IA et l’apprentissage automatique permettront de prendre des décisions en temps réel, en fonction des conditions instantanées du réseau énergétique.

Domaine : Santé
Projet : DIGIPD
Institution : Université du Luxembourg
Chercheur : Enrico Glaab

Le projet vise à améliorer le diagnostic et le traitement de la maladie de Parkinson grâce à des biomarqueurs numériques obtenus à l’aide de capteurs, qui permettent un suivi quantitatif et continu des symptômes de la maladie. En analysant ces marqueurs avec l’IA, les diagnostics pourraient devenir plus précis, les différentes trajectoires évolutives de la maladie pourraient être prédites et l’évolution des symptômes en fonction des traitements serait anticipée.

Domaine : Travail
Projet : TechnoD
Institution : LISER
Chercheur : Massimo Morelli

Le projet promeut des pratiques de recrutement équitables en luttant contre la discrimination sur le marché du travail, qui peut être aggravée par l’utilisation de l’IA. Il comprend trois volets : une modélisation théorique, des études d’observation basées sur des données réelles et des expériences empiriques à l’aide de l’IA. Des offres d’emploi seront analysées pour y détecter des biais grâce au traitement du langage naturel. Des expériences seront menées en ligne, avec des participants qui joueront le rôle de recruteurs et sélectionneront des candidats à partir de listes générées par une IA conçue pour ignorer les facteurs discriminatoires ou les compenser activement.

Domaine : Éducation
Projet : OPTE
Institution : Université de Luxembourg
Chercheur : Ilias Sviatko

Le projet a pour but d’améliorer les pratiques éducatives en utilisant l’IA pour générer du contenu personnalisé. L’idée est de créer un outil d’apprentissage assisté par l’IA, capable d’extraire des connaissances à partir de livres, documents et programmes scolaires, puis de générer du contenu éducatif personnalisé et à jour, comme des questionnaires, des synthèses ou des réponses factuelles. L’ambition est de réduire les inégalités éducatives et de soutenir l’apprentissage tout au long de la vie.

Domaine : Agriculture
Projet : Precision
Institution : Université du Luxembourg
Chercheur : Félicia Norma Rebecca Teferle

Le projet vise à développer un outil d’aide à la décision basé sur l’IA permettant aux agriculteurs d’ajuster la teneur en azote au cours de la saison de croissance et l’application d’herbicides pour le contrôle des mauvaises herbes, favorisant ainsi des pratiques agricoles plus durables. Il s’inscrit dans l’agriculture dite « de précision », une nouvelle approche qui utilise des technologies avancées, telles que les drones et l’imagerie hyperspectrale, afin de collecter et analyser des données sur l’état des cultures.

Domaine : Environnement
Projet : Bioindic-IA
Institution : LIST
Chercheur : Carlos Eduardo Wetzel

Le projet a pour objectif de développer un outil de diagnostic écologique de biomonitoring permettant une gestion efficace des milieux aquatiques face aux pressions exercées par les activités humaines sur leur qualité physique et chimique. Dans cette évaluation de la qualité écologique, l’IA est utilisée pour automatiser l’identification et la quantification des organismes présents dans l’écosystème ainsi que de leurs caractéristiques clés. Le traitement automatisé des images est réalisé par des algorithmes d’apprentissage profond. L’outil permettra notamment d’évaluer l’état des écosystèmes et d’identifier les facteurs de risque spécifiques à l’origine des perturbations des communautés biologiques.

Domaine : Finance
Projet : Performant Anti Money Laundering Analytics
Institution : LIST (en partenariat avec Mopso)
Chercheur : Fintan McGee

Le projet utilise l’informatique de haute performance pour traiter et analyser de grandes quantités de données, améliorant ainsi les processus de lutte contre le blanchiment d’argent. L’objectif est notamment de détecter avec plus d’efficacité et de précision les transactions suspectes et les clients à haut risque. Le projet devrait déboucher sur des produits commercialement viables d’ici le début de l’année 2027, avec des applications potentielles dans l’ensemble du secteur financier européen.

Par Léna Fernandes

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Écologie ou IA, faut-il choisir ?
Écologie ou IA, faut-il choisir ?

Si l’on évoque souvent les inquiétudes liées à la consommation énergétique croissante accompagnant l’explosion des usages de l’IA générative, il est intéressant de poser plus largement la question des impacts de l’IA en tant que système sur nos sociétés. Nous verrons en quoi l’IA souveraine constitue une première réponse à ces enjeux.

Contribution partenaire in4green
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L’écologie, ou développer une conscience écologique, contrairement à une croyance très répandue, ce n’est pas simplement prendre soin des derniers éléphants d’Afrique l’été, et pleurer la disparition de nos stations de ski l’hiver. L’écologie est la science dont l’objet se résume à l’étude des interactions entre les êtres vivants et leur milieu, avec, au dos du contrat en lettres minuscules, le corollaire selon lequel tout milieu qui disparaît - ou se transforme trop rapidement - entraîne réciproquement avec lui son lot d’extinctions du vivant, végétal ou animal. Dans cette seconde catégorie figure l’humain, et l’évidence de la vulnérabilité de ce dernier à son propre milieu qui s’échauffe - si toutefois il en fallait un nouvel exemple - a pu prendre quelques allures dramatiques, lorsque les incendies de Californie ont décidé de ravager par le feu rédempteur les bâtisses les plus emblématiques de l’extravagance ostentatoire dont est capable notre espèce.

Dans les flammes et les larmes, la marche forcée des événements climatiques et l’implacable réalité de notre exposition - finalement sans frontière de couleur de peau ou de garniture de compte en banque - au péril climatique, a emporté dans son sillage la symbolique même des mots, au premier rang desquels figure l’écologie, vidé de sa substance d’étude. Il ne s’agit dès lors plus simplement de décrire et d’observer les potentiels impacts de l’action humaine sur son environnement - l’écologie donc - mais de prendre conscience de son immanquable participation, comme élément surreprésenté du vivant, à cette équation qui sous-tend notre survie comme celle des éléphants d’Afrique, à ceci près que le bilan carbone de ce dernier n’est rien en comparaison de celui de l’homme californien.

Cet incendie, où victimes et coupables se confondent, est finalement le grand révélateur de nos paradoxes et de notre lecture schizophrène du vivant dont nous nous pensons parfois exclus par la grâce de notre porte-monnaie. Le vivant fait système et nous ne pouvons choisir d’en être les spectateurs coupables.

Le monde de l’entreprise n’échappe pas à ce constat. De la même manière que l’Homme s’est longtemps pensé extérieur au vivant, épargné par les conséquences de ses propres actions, l’entreprise s’est parfois satisfaite de se décrire comme un satellite à ces concepts, en déléguant bien volontiers la gestion de son impact sociétal aux domaines du public et du politique. La Responsabilité Sociétale des Entreprises en est une illustration. Il s’agit d’une tentative de rapprocher l’entreprise de son ancrage dans le réel et de lui rappeler qu’elle est, au même titre que les individus, comptable du vivant.

Or, et l’histoire très récente semble l’illustrer, les préoccupations politiques évoluent, les réglementations censées protéger les environnements, les consommateurs, les populations plus globalement, se font et se défont au gré des oscillations électorales, et rien ne garantit pour le moins la pérennisation des considérations qui s’inscrivent dans le champ du sociétal.


L’IA générative est le « grand incendie de Californie » à venir du monde de l’entreprise. Elle transcende ces barrières que nous établissons virtuellement entre l’entreprise, les femmes et les hommes qui les composent et leur environnement et tend à réconcilier de force l’ensemble des enjeux qui nous lient en tant qu’espèce, et si nous voulons prévenir ses risques et embrasser ses potentiels, nous devons la voir comme un système.

Nicolas André, manager Innovation chez InTech

Une lecture simple et classique de la situation pour une entreprise consisterait à visualiser les gains de productivité potentiels associés à l’IA générative, par exemple au travers de l’automatisation des tâches les plus répétitives, et à les pondérer par le coût énergétique exponentiel qui y est associé. Les possibilités de l’IA étant infinies dans la plupart des domaines, il semble que personne ou presque aujourd’hui ne saurait délibérément choisir de s’en priver.

Pourtant, et si l’on en revient à une réflexion systémique, c’est avant tout au travers de son impact global que l’on nous promet sans limite dans tous les compartiments de la société que la technologie doit être scrutée. Certains bouleversements néfastes prophétisés ont déjà lieu. Des professions sont aujourd’hui concurrencées par l’IA - traducteurs, journalistes, graphistes, juristes - les deepfakes pullulent, l’information est hors de contrôle. La technologie a le pouvoir de détruire des emplois, des entreprises et plus tard nous dit-on, des pans entiers de l’activité humaine au risque de bouleverser nos équilibres économiques.

Elle est dans le même temps porteuse de nombreux espoirs, dans les domaines de la recherche, la médecine, l’éducation, l’accès à la justice, la coopération internationale, la surveillance de nos ressources en eau et tant d’autres, mais pour chaque élan d’optimisme, une ombre plane. L’accès à la connaissance se veut par exemple tout à fait symptomatique de cette angoisse légitime de voir des modèles biaisés - DeepSeek ou autres - prendre le pas sur une information neutre.

À qui reviendra-t-il de choisir ce que la technologie nous permettra d’achever en tant que société humaine ? Si nous ne sommes pas aujourd’hui capables de répondre à cette question, à tout le moins savons-nous qu’il nous faut nous laisser la liberté de ce choix. Cela passe par les décisions que nous prenons dès aujourd’hui, notamment celle des solutions d’IA auxquelles nous nous attachons et qui demain conditionneront notre libre arbitre sur les enjeux essentiels.

Ainsi donc, la première réponse à cette préoccupation, et c’est là la base de notre approche à l’IA, consiste à promouvoir une intelligence artificielle souveraine, opérée sur le territoire européen, avec des modèles dont nous avons la maîtrise, et qui nous permettent de répondre aux enjeux des entreprises en accord avec leurs valeurs durables.

Texte de Nicolas André, manager Innovation chez InTech

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« Au Luxembourg, le trafic Internet émet 9 à 16 tonnes de CO₂ par heure »
« Au Luxembourg, le trafic Internet émet 9 à 16 tonnes de CO₂ par heure »

Bien qu’impalpable, le numérique a une lourde - et négative - empreinte sur l’environnement. En créant des sites web écoresponsables, Nicolas Leiritz, co-fondateur de l’agence créative Moloko aux côtés d’Olga Starokaznikova, participe au développement d’un univers digital plus responsable.

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Comment un site internet peut-il avoir une empreinte carbone ?

Il faut garder en tête qu’un site internet doit être stocké quelque part. Plus un site est lourd (en mégabits ou gigabits), plus il y a besoin d’espace pour le stocker. D’où les immenses centres de données, remplis de serveurs informatiques, qui doivent être alimentés en électricité et refroidis avec de l’eau (voir photo ci-dessous).

L’Internet dans son ensemble émet 830 millions de tonnes de CO₂ par an, soit l’équivalent de l’aéronautique. Et ce chiffre augmente d’année en année. Au Luxembourg, le trafic Internet, c’est 9 à 16 tonnes de CO₂ émises par heure.

Pourquoi s’intéresse-t-on peu à l’empreinte carbone du web ?

Déjà, on réfléchit à la question du numérique durable et responsable depuis une petite dizaine d’années seulement. Avant, cette problématique n’était pas envisagée lors de la création d’un site web.

Il y a peut-être aussi une volonté de pousser à la consommation. Quand on vend un téléphone par exemple, on vend aussi du stockage. Quand la mémoire de l’appareil arrive à saturation, il faudra acheter de l’espace de stockage.

Chez Moloko, vous proposez, entre autres, la création de sites web « éco-responsables ». Comment faites-vous pour créer un site web avec une empreinte carbone plus faible ?

Il faut commencer par bien le concevoir en amont puis programmer proprement. C’est-à-dire faire le code du site de A à Z et ne pas se servir de templates ou d’autres systèmes d’aide à la création de sites en ligne. Concevoir un site dans son entièreté, c’est pouvoir le rendre le plus efficient possible. Le but final est d’avoir un fonctionnement qui utilise le moins d’énergie possible.


« Chacun peut participer à la réduction de l’empreinte carbone du numérique, ne serait-ce qu’en épargnant des données sur son stockage. Nettoyer ses mails, réduire le poids de ses photos ou tout simplement ne pas garder des photos en double a un impact immédiat. »

Nicolas Leiritz, Moloko

Par exemple, lorsqu’un site web fait une requête (c’est-à-dire une demande envoyée au serveur pour qu’il effectue une action), celle-ci va être transmise en passant par des câbles marins, des satellites… forcément , cela consomme de l’énergie. En diminuant le nombre de ces requêtes, on diminue les émissions. Un calcul récent a établi que sur 5 ans, nous avons pu épargner entre 10 et 20 tonnes de carbone.

L’écoresponsabilité d’un site web ne repose pas exclusivement sur les compétences du programmeur. Il est par exemple possible de réduire de plus de 90% le poids d’une photo sans diminuer sa taille ou sa qualité avec un traitement très simple. Ce sont ces efforts qui, cumulés, font la différence en termes d’économie de carbone.

Et vous partagez cette expertise au sein de l’initiative Grénge Web.

Moloko n’est pas une agence green, nous ne vendons pas d’écologie. Nous sommes une agence créative et nous agissons en tant que citoyens responsables, autant au niveau social qu’environnemental.

Nous travaillons avec l’asbl Emweltberodung Lëtzebuerg (EBL), à l’origine de l’initiative Grénge Web. La mission est d’encourager une approche durable de l’internet et du numérique. Dans ce projet, l’association Autisme Luxembourg a développé un logiciel permettant de mesurer l’empreinte environnementale d’un site web.


« Le but de Grénge Web est que la programmation écoresponsable devienne une norme chez toutes les agences qui proposent la création de sites web. »

Nicolas Leiritz, Moloko

Avec cet outil, on peut savoir exactement combien de CO₂ émet un site et combien d’eau il consomme. En fonction de ce résultat, une note qui va de A à G lui est attribuée – c’est un peu comme le système du Nutri-score. Si le logiciel attribue la note A ou B, le site obtient le label « Grénge Web ». Il existe aussi le label « Grénge Effort » pour les entreprises qui ne parviennent pas à atteindre cet objectif, mais qui y travaillent sérieusement.

Un site plus écoresponsable est-il par conséquent moins fonctionnel ou moins esthétique ?

Il n’y a absolument aucune différence visuelle entre un site « classique » et un site écoresponsable. En tant que créatifs, nous aimons faire des sites avec des designs ou animations percutants... des sites qui ont une forte personnalité ! Et toutes les fonctionnalités habituelles restent possibles. Un site écoresponsable est même souvent plus rapide, puisqu’il est censé être plus propre dans sa programmation et exiger moins de données.

Les nouvelles technologies, plus puissantes et plus efficaces, consomment plus d’énergie – on pense notamment à l’IA. Selon vous, est-il possible d’allier innovation technologique et durabilité ?

Nous ne pourrons pas freiner le développement de ces nouvelles technologies. Cela pose un réel problème d’éthique, parce que tout est effectivement très énergivore et socialement cela va faire des dégâts, les métiers de la création ne seront pas épargnés.

Nous sommes très sensibles à ces sujets, ce sont des discussions que nous menons régulièrement avec nos clients et les autres personnes que l’on rencontre. Nous utilisons de plus en plus régulièrement l’IA, mais nous veillons à bien choisir nos fournisseurs, car c’est aujourd’hui un véritable enjeu géopolitique.

Propos recueillis par Léna Fernandes

Prévisions météo : une révolution en marche, un défi à maîtriser
Prévisions météo : une révolution en marche, un défi à maîtriser

L’IA transforme la prévision météorologique mondiale. Des institutions comme l’OMM (Organisation météorologique mondiale) développent des modèles innovants. Au Luxembourg, l’adoption reste limitée, mais son potentiel est reconnu. Dana Lang, chef du service Météorologique du ministère de l’Agriculture, nous éclaire sur ces enjeux et perspectives.

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L’OMM, Organisation météorologique mondiale, considère l’IA comme un levier stratégique pour perfectionner les prévisions météorologiques et anticiper les phénomènes climatiques extrêmes. Son initiative « Alertes précoces pour tous » mise sur ces technologies pour renforcer la résilience face aux catastrophes naturelles.

De son côté, le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (ECMWF) a mis au point AIFS (Artificial Intelligence/Integrated Forecasting System), un modèle innovant basé sur l’IA et entraîné sur 40 ans de données. Cette technologie permet une meilleure compréhension des interactions météorologiques. Cependant, des ajustements restent nécessaires, notamment pour affiner les prévisions de température au sol.

Ces avancées s’inscrivent dans un effort global visant à démocratiser l’accès aux données météorologiques et à fiabiliser les systèmes d’alerte, grâce à des collaborations internationales et des projets comme Horizon Europe MedEWSa ou RESOLUTION de la NASA.

Luxembourg : une approche plus prudente mais en réflexion

Dana Lang, chef du Service Météorologique
Dana Lang, chef du Service Météorologique

Si l’IA bouleverse la météorologie mondiale, son intégration au Luxembourg reste limitée. « Pour l’instant, on ne travaille pas avec l’IA », confie Dana Lang, chef du service Météorologique au ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Viticulture. « Nous sommes deux personnes actuellement. Mon service s’appuie encore sur des modèles traditionnels. Toutefois, je reconnais le potentiel. Dans le futur, c’est sûr qu’on va s’y développer. »

Selon Dana Lang, l’un des atouts majeurs de l’IA est sa capacité à traiter une grande diversité de données rapidement, issues des satellites, radars et stations météorologiques. « Aujourd’hui, nous devons chercher sur plusieurs sources et tout rassembler manuellement. Avec l’IA, ce sera beaucoup plus rapide. »

Mais cette automatisation comporte des risques : « Si les données utilisées sont incomplètes ou erronées, les résultats peuvent être biaisés ». De plus, la dépendance aux modèles d’IA soulève des enjeux techniques : « Si une panne électrique survient et que tout repose sur l’IA, cela peut poser problème, notamment pour les alertes précoces ».

IA et expertise humaine : une complémentarité essentielle

Loin de remplacer les météorologues, l’IA semble plutôt être un outil de renforcement de l’analyse humaine. « On peut comparer nos propres observations avec les données de l’IA, mais au final, c’est nous qui devons vérifier si elles sont logiques », poursuit Dana Lang. Cette hybridation entre précision algorithmique et expertise humaine garantit une interprétation fiable des résultats.
Dans le futur, l’adoption de l’IA au Luxembourg semble inévitable, bien qu’elle ne soit pas encore une priorité immédiate. « Ce n’est pas une obligation à court terme, mais avec les progrès technologiques et les changements climatiques, son importance va croître », conclut-elle.

Une évolution inévitable mais maîtrisée

Alors que l’IA redéfinit les méthodes de prévision météorologique à l’échelle mondiale, le Luxembourg avance à son propre rythme. Si son adoption est encore limitée, la reconnaissance de ses avantages laisse entrevoir un développement progressif dans les années à venir. L’enjeu sera d’intégrer ces outils tout en conservant un contrôle humain essentiel à leur fiabilité.

Sébastien Yernaux
Portrait : Dana Lang
Illustration : Licence CC

Les technologies et l'IA pour réduire la facture énergétique
Les technologies et l’IA pour réduire la facture énergétique

Dans le domaine de la gestion énergétique des bâtiments, les évolutions technologiques avancent à un rythme soutenu. Maintenance prédictive, génération de profils d’utilisateurs, répartition intelligente de l’énergie et adaptation à la tarification dynamique sont quelques-unes des applications possibles.

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La fin de l’intervention de l’État sur les factures de gaz et électricité touche lourdement les résidents, artisans et industries. S’il n’y a pas de solution miracle, les nouvelles technologies permettent tout de même de s’en approcher. Des investissements réfléchis - sur base d’une étude de l’existant et des habitudes de consommation - permettent d’alléger directement les factures et d’amortir les frais en moins de cinq ans. Les subsides pour l’installation de pompes à chaleur et panneaux photovoltaïques y jouent un rôle prédominant et participent à la transition vers les énergies renouvelables.


« Ce qui fait changer les gens, ce n’est pas seulement l’environnement, c’est le prix. On est tous pour le développement durable, mais quand ça touche le porte-monnaie, on réagit très vite. »

Mario Marques, gérant de Marques Confort

Pour ne rien faciliter, les fournisseurs d’électricité ont introduit la tarification dynamique – en réponse à une directive européenne. Contrairement au tarif fixe, le tarif dynamique implique une variation du prix de l’électricité en fonction de la demande et de votre pic de consommation ; elle est plus chère aux heures où le réseau est très sollicité et aussi si vous consommez beaucoup d’énergie à un moment précis. Selon le profil utilisateur, un contrat fixe peut être plus intéressant, ou inversement.

L’EMS (Energy Management System) pour optimiser sa consommation d’électricité

Toutes ces innovations tarifaires ouvrent la voie à une multitude de possibles, pour qui dispose des outils adaptés. Au Luxembourg, l’entreprise Marques Confort a développé une application – Marques Home – pour suivre et contrôler les flux d’énergie en direct. « Aujourd’hui, il existe de nombreuses possibilités de piloter son énergie. Et le secret, il est là-dedans. »

Mario Marques, gérant de Marques Confort
Mario Marques, gérant de Marques Confort - ©Fanny Krackenberger / PICTO


« Tout évolue très vite. Il y a quelques mois, on ne pouvait charger une batterie qu’avec les panneaux photovoltaïques. Aujourd’hui, on peut le faire aussi depuis le réseau, pour la charger à l’heure où l’énergie est moins chère et l’utiliser quand on en a vraiment besoin. C’est particulièrement utile dans un pays comme le Luxembourg où l’ensoleillement est assez limité. »

Mario Marques, gérant de Marques Confort

Cet EMS (Energy Management System), connecté aux panneaux photovoltaïques, au compteur électrique, à la borne de recharge, à la batterie, au lave-linge, au sèche-linge… surveille la production et la consommation du foyer. Il peut faire démarrer ou au contraire repousser la mise en marche d’un appareil pour limiter le pic de consommation et étaler intelligemment l’utilisation de l’énergie.

L’outil, très simple d’utilisation, a été pensé pour tous les types d’utilisateurs, du millénial ultra-connecté au senior qui découvre l’écran tactile. Multimarque, il regroupe sur une seule plateforme l’ensemble des appareils connectés, tels que les pompes à chaleur, les ventilations double flux, ou encore le gros électroménager.

L’envoi d’alertes permet d’adapter sa consommation lorsqu’on s’approche d’un pic préalablement défini.

L’intelligence artificielle pour s’adapter aux habitudes de consommation

L’équipe de Marques Confort a travaillé durant trois ans sur cette application. Ne se reposant jamais sur ses lauriers, elle poursuit le développement pour y intégrer des outils basés sur l’intelligence artificielle.

« Un système branché au compteur électrique ou au disjoncteur central permet d’analyser les longueurs d’onde des différents appareils électriques lorsqu’ils se mettent en marche. Au bout de quelques semaines d’analyse, l’IA pourra optimiser la gestion de la consommation énergétique en recommandant les meilleures périodes d’utilisation des appareils, tout en respectant les besoins des occupants, et faire encore baisser la facture finale », détaille le gérant.

En amont de l’installation, l’intelligence artificielle pourra bientôt intervenir pour dresser le profil énergétique des clients. « En intégrant les données de consommation des clients dans un logiciel d’apprentissage automatique, l’IA pourra identifier des profils énergétiques et proposer des stratégies d’optimisation adaptées à chaque cas. » L’entreprise a lancé ce projet, qui nécessite actuellement une intégration manuelle des informations. La technologie évoluant très rapidement, cette intervention chronophage sera bientôt elle aussi automatisée.

La gestion énergétique également à la portée de la gérance, des artisans et industries

L’EMS répond aussi aux besoins des bâtiments résidentiels avec multiples logements, via un système de gestion et de répartition de l’énergie produite entre les compteurs individuels.

Marques Confort a sa propre interface de contrôle des pompes à chaleurs, connectées et pilotées par son équipe
Marques Confort a sa propre interface de contrôle des pompes à chaleurs, connectées et pilotées par son équipe

Les sites de production, qu’il s’agisse d’artisanat ou d’industrie, sont également concernés. L’Energy Management System permet d’optimiser le rythme d’achat et, le cas échéant, de vente (production photovoltaïque), assurant ainsi une disponibilité constante de l’énergie et une distribution optimisée. De nombreux subsides (notamment via le Klimapakt fir Betriber) encouragent et facilitent réellement ces démarches d’auto-consommation et de gestion efficace.

Pour tous les utilisateurs, la connectivité des systèmes apporte encore un atout complémentaire : la maintenance prédictive. Grâce à l’IA, il est possible d’analyser en continu les performances des équipements et d’anticiper d’éventuelles pannes avant qu’elles ne surviennent. Cela s’accompagne d’un envoi d’alertes en cas d’anomalie détectée et, dans certains cas, d’un dépannage à distance.

L’intelligence artificielle et les technologies en général ont un grand rôle à jouer avec une approche proactive de la gestion de l’énergie, en anticipant les besoins et en optimisant les ressources disponibles. En revanche, elle est encore loin de pouvoir remplacer une bonne équipe d’installateurs et de dépanneurs. L’humain n’est pas près de perdre sa place.

Marie-Astrid Heyde

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L'autoconsommation au cœur de la maison
L’autoconsommation au cœur de la maison

Thomas & Piron a présenté sa nouvelle maison exposition située à Junglinster. Elle intègre diverses technologies comme les panneaux photovoltaïques, une batterie de stockage et une borne de recharge pour véhicule électrique. Elles sont gérées par un système intelligent visant à maximiser l’autoconsommation énergétique et l’efficacité domotique.

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Pourquoi une nouvelle maison expo ? Elle permet aux futurs acheteurs, qu’ils soient particuliers ou investisseurs, de se projeter concrètement et de comprendre les matériaux et technologies proposés. C’est aussi un outil didactique pour expliquer le fonctionnement et les avantages des solutions choisies par Thomas & Piron.

La maison - située Rue Gaalgebierg, 49 à Junglinster - se caractérise par une volumétrie moyenne avec des dimensions classiques pour les fenêtres et pièces, reflétant les attentes du marché actuel. Sur le plan technique, elle vise l’autonomie énergétique grâce à une isolation performante, une étanchéité à l’air optimisée, et des systèmes de production et de stockage d’énergie renouvelable. Les équipements intelligents consomment l’énergie produite au moment opportun. Des capteurs de température et des compteurs énergétiques permettent de collecter des données en temps réel pour optimiser la consommation et prolonger la durée de vie des équipements.

Objectif : 95 % d’autoconsommation

« Cette maison a été étudiée pour l’avenir », souligne Frédéric Dethier, ingénieur recherche et développement. « Elle est confortable, connectée et intelligente grâce à la domotique. »

Comment ? « Nous avons notamment installé des panneaux photovoltaïques de 7.000 watts crêtes, ce qui correspond plus ou moins à la consommation d’une famille pour cette maison. Elle est aussi équipée d’une pompe à chaleur pour le chauffage et l’eau chaude. »

Évidemment, le Luxembourg, ce n’est pas la Californie. Le soleil ne brille pas toute l’année. Les ingénieurs ont donc pensé à équiper la maison d’une batterie de stockage de 10 kWh pour le surplus d’énergie. « Elle va pouvoir la redistribuer au moment opportun. Quand on fait ça, on passe de 30% d’autoconsommation sur l’année à 60%. Il en reste 40 qui repartent sur le réseau. »

Encore de trop selon les ingénieurs. Donc, qu’ont-ils fait ? « Nous avons équipé la maison de plusieurs appareils, dont une borne de recharge électrique pour développer l’électromobilité, une pompe à chaleur pour l’eau chaude et la production de chauffage et de la domotique. L’utilisateur de la maison va pouvoir paramétrer, via une application, différents éléments selon ses priorités. Par exemple, il peut programmer sa pompe à chaleur pour qu’elle démarre quand il y a trop de soleil et qu’elle produise l’eau chaude sanitaire pour le soir. Il peut établir que la charge de son véhicule soit prioritaire à partir de 18h ou que sa tondeuse robot fonctionne un jour sur trois à partir de 10 h. Grâce à une gestion intelligente de l’énergie, l’utilisateur peut augmenter son autoconsommation jusqu’à 95 %. » L’ensemble est interconnecté par un système domotique permettant de gérer l’énergie, le chauffage, l’éclairage, les stores et les alarmes via une tablette murale.

Enfin, en collaboration avec le LIST, des capteurs monitorent la température, l’humidité et la qualité de l’air, fournissant des données précieuses pour évaluer les performances énergétiques du bâtiment et anticiper les futures réglementations énergétiques. Les applications sont conçues pour être simples et accessibles, permettant aux habitants de gagner en énergie, en argent et en confort.

Domaine Blummewee

Si cette maison risque d’attirer de nombreux acquéreurs, François-Xavier Gilen, manager ventes de Thomas & Piron Luxembourg, est également heureux de présenter le nouveau lotissement, situé à proximité de la maison témoin de Junglinster et baptisé Domaine Blummewee.

« Il va accueillir 49 maisons et 5 résidences, soit 32 appartements. C’est un important projet, idéalement situé, qui s’est concrétisé grâce à une belle collaboration avec la commune de Junglinster. La construction des premières maisons débutera fin juin. Nous avons déjà trouvé une dizaine d’acquéreurs qui cherchaient vraiment dans cette commune qui est en plein développement avec notamment le nouveau projet d’école européenne. »

Pourquoi Domaine Blummewee ? « Parce que la nature sera mise à l’honneur, notamment avec des toitures vertes sur les 54 bâtiments. Elles vont retenir l’eau de pluie pour éviter l’engorgement des réseaux d’égouttage. On va avoir des pompes à chaleur systématiquement dans nos cahiers des charges, des panneaux photovoltaïques et on laissera le système de batterie en option également pour les clients que ça intéresse. »

Thomas & Piron a invité ses partenaires pour l'inauguration officielle de sa maison témoin à Junglinster.
Thomas & Piron a invité ses partenaires pour l’inauguration officielle de sa maison témoin à Junglinster. - ©Infogreen

Sébastien Yernaux

Style et écologie ? Voltmax prouve que le solaire peut être élégant
Style et écologie ? Voltmax prouve que le solaire peut être élégant

Le photovoltaïque et la rénovation énergétique sont aujourd’hui des choix stratégiques pour les propriétaires au Luxembourg. Voltmax associe efficacité énergétique et esthétique pour créer une maison plus performante et valorisée. Découvrez comment l’entreprise accompagne les propriétaires vers une transition énergétique intelligente et durable.

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Des solutions adaptées à un Luxembourg énergivore

Le Luxembourg se distingue par une consommation d’électricité bien supérieure à la moyenne européenne. Réduire cette dépendance aux énergies fossiles est une nécessité pour l’avenir. L’installation de panneaux photovoltaïques combinée à une rénovation thermique constitue une réponse efficace, permettant de stabiliser les coûts énergétiques face aux fluctuations du marché tout en réduisant l’empreinte carbone.

Grâce aux subventions gouvernementales, les propriétaires peuvent bénéficier d’un soutien financier pour moderniser leur habitat. Ces aides, accessibles pour une durée limitée, facilitent l’investissement et permettent un retour sur investissement plus rapide.

Une énergie inépuisable et universelle

Saviez-vous que le soleil envoie chaque heure sur Terre plus d’énergie que l’humanité n’en consomme en une année entière ? Exploiter cette ressource propre et gratuite est un choix logique pour toute personne soucieuse de l’avenir énergétique de son foyer.

Voltmax : qualité, rapidité et expertise éprouvée

Les experts de Voltmax accumulent leur expérience dans les secteurs de l’énergie et de la construction depuis 2016. Voltmax s’appuie sur une équipe de professionnels expérimentés, garantissants des réalisations soignées et conformes aux attentes les plus exigeantes. Chaque projet est mené avec rigueur et précision, assurant une installation fiable et performante. Le respect des délais est une priorité, permettant aux propriétaires de profiter rapidement des bénéfices de leur investissement. Avec près de 200 clients satisfaits au cours de la dernière année, Voltmax a su s’imposer comme un acteur clé de la rénovation énergétique au Luxembourg.

L’esthétique au service de la performance

L’un des freins à l’adoption du photovoltaïque reste la crainte d’un impact visuel peu harmonieux. Voltmax relève ce défi en proposant des solutions solaires haut de gamme qui s’intègrent discrètement aux toits luxembourgeois.

Voltmax propose des solutions adaptées à tous ceux qui souhaitent combiner efficacité et esthétique. Pour les maisons où l’architecture traditionnelle doit être préservée, l’entreprise propose des tuiles solaires qui imitent parfaitement l’apparence des tuiles classiques tout en produisant de l’énergie. Les toits solaires complets offrent une intégration parfaite pour une esthétique épurée et moderne. Enfin, pour les structures nécessitant encore plus de discrétion, Voltmax installe des panneaux photovoltaïques flexibles et ultra-minces qui épousent la forme du toit. Ces panneaux sont également idéaux pour les toitures à faible capacité de charge, offrant une solution nettement plus légère que les installations standard tout en conservant une efficacité énergétique optimale.

Cette approche a valu à Voltmax la prestigieuse récompense Prix Élégance Énergétique, attribuée par Klima-Agence et l’OAI.


« C’est pour nous une immense reconnaissance. Nous avons démontré que les technologies modernes peuvent s’intégrer harmonieusement aux bâtiments existants sans compromettre leur charme et leur histoire. »

Artur Sosna, Head of Growth chez Voltmax.

Un avenir durable pour le Luxembourg

Le pays s’engage résolument vers un avenir plus vert, avec pour objectif une augmentation significative de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique. Le marché du solaire est en pleine croissance, porté par une sensibilisation accrue aux enjeux environnementaux et par des politiques incitatives. De plus en plus de propriétaires comprennent que rénover aujourd’hui, c’est s’inscrire dans une dynamique d’efficacité énergétique et de valorisation immobilière.

Pourquoi attendre ?

Chaque année passée sans investir dans une transition énergétique équivaut à une année de dépenses inutiles. L’installation de panneaux solaires et l’amélioration de l’isolation permettent non seulement de réduire immédiatement les factures mais aussi d’accélérer le retour sur investissement. Chaque mois qui passe rapproche de la rentabilité et d’une énergie gratuite, tandis que l’inaction prolonge la dépendance aux fournisseurs d’électricité traditionnels.

Pensez à votre avenir et à celui de votre famille. Prendre cette décision aujourd’hui, c’est s’assurer une maison plus performante, plus confortable et moins coûteuse à entretenir dans les années à venir.

Contactez Voltmax dès aujourd’hui !

Ne laissez pas passer cette opportunité. Découvrez comment Voltmax peut transformer votre maison en un modèle d’efficacité énergétique et d’élégance. Rendez-vous sur www.voltmax.lu, appelez-nous au +352 661 770 871 ou écrivez-nous à info@voltmax.lu. Nos experts sont à votre disposition pour vous accompagner dans votre projet.

Texte et visuels de Voltmax

L'IA : un indéniable apport
L’IA : un indéniable apport

Récemment, les pays baltes se sont déconnectés du réseau électrique russe. Après une très courte période de transition en autarcie, ils ont rejoint le réseau européen sans difficulté majeure. L’intelligence artificielle (IA) et les technologies associées ont largement contribué à cette transition fluide.

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Ce qui a été réalisé à grande échelle entre plusieurs pays se produit aussi au quotidien, à plus petite échelle, dans notre propre gestion énergétique. L’IA et les technologies connexes facilitent la circulation des flux d’énergie, aussi bien à l’échelle locale que domestique.

IA et gestion des ressources énergétiques

À l’origine, le réseau électrique a été conçu pour acheminer l’énergie des producteurs vers les consommateurs. Désormais, avec la multiplication des unités de production, grandes et petites, un flux bidirectionnel s’impose. Cette nouvelle dynamique nécessite une gestion optimisée.

Paul Zens, président Eurosolar Lëtzebuerg a.s.b.l.
Paul Zens, président Eurosolar Lëtzebuerg a.s.b.l.

Les énergies renouvelables ne coïncident pas toujours parfaitement avec la demande, car leur production est parfois décalée dans le temps ou, au contraire, excédentaire. C’est là qu’intervient l’IA : elle permet d’analyser et d’optimiser la gestion des flux énergétiques en traitant de vastes quantités de données. Parmi ces données figurent les prévisions météorologiques (ensoleillement, couverture nuageuse, vitesse du vent) ainsi que l’activité des principaux consommateurs, tels que les véhicules électriques, les pompes à chaleur et les batteries domestiques.

Cette meilleure précision dans la gestion des flux énergétiques ne profite pas uniquement au réseau lui-même. Elle a aussi un impact direct sur les prix. Lorsque l’énergie manque, elle est achetée sur le marché de l’électricité (marché spot), où les coûts varient selon l’offre et la demande. Des prévisions plus précises permettent de mieux anticiper la mise en service des unités de production supplémentaires, limitant ainsi l’exposition aux fluctuations du « merit order » et réduisant la dépendance aux énergies fortement émettrices de CO₂. Moins les fournisseurs d’énergie ont besoin de faire appel à des prévisions incertaines, plus les bénéfices sont importants, tant pour eux que pour les consommateurs qui en assument le coût.

IA et consommation optimisée

La refonte des tarifs d’utilisation du réseau électrique incitera les consommateurs à repenser leur consommation d’énergie. L’un des objectifs est d’encourager une utilisation plus équilibrée de l’électricité, notamment en incitant les usagers à privilégier les périodes où l’énergie est moins chère (« flatten the curve »).

Si cette prise de conscience peut être bénéfique pour chacun, particulier ou entreprise, l’IA et les technologies associées jouent un rôle clé dans l’optimisation de cette consommation. Elles permettent, par exemple, d’automatiser la programmation de certains appareils énergivores : recharge des véhicules électriques, utilisation des sèche-linges ou lave-vaisselles aux heures les plus avantageuses, etc. Grâce à des algorithmes avancés, l’énergie est utilisée de manière plus rationnelle, et les batteries sont gérées de façon optimale.

Ces nouvelles habitudes, rendues possibles par l’IA, ne se limitent pas à une simple question de confort ou d’économie : elles contribuent aussi à réduire l’empreinte carbone des bâtiments existants et futurs. Outre les initiatives comme Smarty+, le protocole KNX s’impose comme un standard global pour l’automatisation des bâtiments. Il permet de centraliser et de piloter de manière intelligente tous les systèmes d’un bâtiment : éclairage, ventilation, sécurité, chauffage, etc. L’IA, en ajustant ces paramètres en temps réel, maximise l’efficacité énergétique tout en améliorant le confort des occupants. Cette approche doit être adoptée non seulement dans les nouvelles constructions, mais aussi dans les projets de rénovation énergétique.

IA et facture énergétique allégée

Les bâtiments connectés jouent un rôle essentiel dans la transition énergétique au Luxembourg. Grâce aux solutions de gestion automatisée, les résidences et bureaux peuvent surveiller et ajuster leur consommation en temps réel. Les systèmes d’optimisation du chauffage, de l’éclairage et de la ventilation s’appuient sur des capteurs pour limiter le gaspillage énergétique.

L’IA et les technologies associées prennent en charge ces tâches fastidieuses, tout en aidant à réduire les coûts énergétiques. En accélérant les processus d’apprentissage et en automatisant la gestion de l’énergie, elles permettent surtout de consacrer plus de temps aux choses essentielles de la vie.

L’IA est donc, sans aucun doute, un indéniable apport.

Paul Zens, président Eurosolar Lëtzebuerg a.s.b.l.
Photos : © Eurosolar Lëtzebuerg a.s.b.l.

L'IA, nouveau pilier de l'innovation dans l'ingénierie ?
L’IA, nouveau pilier de l’innovation dans l’ingénierie ?

L’intégration de l’intelligence artificielle transforme les pratiques professionnelles, notamment en ingénierie. Luca Courte, IA manager chez Schroeder & Associés, explique comment exploiter ces technologies tout en respectant les valeurs et l’expertise humaine.

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Comment Schroeder & Associés utilise l’intelligence artificielle (IA) dans le cadre de ses projets d’ingénierie ?

Luca Courte : Nous nous engageons à réduire les tâches administratives répétitives par l’intégration de technologies d’automatisation comme l’IA. Nous procédons progressivement à l’introduction de nouvelles technologies afin d’optimiser nos processus et d’accroître notre efficacité. Parmi les initiatives que nous aimerions mettre en place, citons l’extraction d’informations pertinentes des cahiers de charge, pour simplifier les analyses complexes, ainsi que l’exploration de solutions pour la transcription automatique de nos réunions, facilitant ainsi le suivi et la documentation de nos projets.

L’IA remplace-t-elle des processus humains ou les complète-t-elles ?

Chez Schroeder & Associés, nous privilégions toujours la validation humaine dans nos processus. Cette approche, connue sous le nom de human in the loop, implique que l’IA propose des solutions qui sont ensuite validées par un être humain. Cela garantit que la qualité et la pertinence des résultats sont conformes aux attentes. Cette approche est essentielle pour nous, car nous vendons l’intelligence humaine comme nos services. L’IA est donc perçue comme un outil puissant pour assister nos experts en permettant d’amplifier leurs compétences tout en maintenant un haut niveau de contrôle et de créativité et sans jamais les remplacer.


« Chez Schroeder & Associés, nous privilégions toujours la validation humaine dans nos processus. Cette approche, connue sous le nom de human in the loop, implique que l’IA propose des solutions qui sont ensuite validées par un être humain. »

Luca Courte, IA manager chez Schroeder & Associés

Comment gérez-vous la fiabilité des résultats avec l’IA générative ?

En tant qu’être humain, notre expérience nous a conduits à développer une confiance instinctive envers les résultats fournis par les programmes ou systèmes informatiques. Pendant plus d’un siècle, ces résultats étaient fondés sur des processus déterministes et considérés comme infaillibles, malgré des « bugs » occasionnels. Cependant, avec l’émergence de l’IA générative, il est désormais possible que les résultats soient erronés, et ce, non pas en raison d’un bug, mais de la nature même de la technologie. Même si une preuve de plausibilité a toujours été nécessaire, la faillibilité de l’intelligence artificielle la rend plus indispensable que jamais. Pour cela, nous prévoyons des sessions de formation ciblées afin que nos collaborateurs apprennent à identifier et à évaluer correctement les sorties générées par l’IA.

L’IA peut-elle remplacer certaines décisions humaines dans vos projets d’ingénierie ?

L’IA a le potentiel de soutenir et d’améliorer le processus de prise de décision dans nos projets d’ingénierie, mais elle ne peut pas remplacer le jugement humain. L’IA peut analyser de vastes ensembles de données et fournir des recommandations basées sur des modèles prédictifs, ce qui pourrait aider nos équipes à prendre des décisions informées plus rapidement et avec une plus grande précision. Cependant, la compréhension contextuelle, l’éthique et le jugement critique demeurent des compétences humaines irremplaçables qui ne peuvent pas être substituées par une machine.


« L’IA a le potentiel de soutenir et d’améliorer le processus de prise de décision dans nos projets d’ingénierie, mais elle ne peut pas remplacer le jugement humain. »

Luca Courte, IA manager chez Schroeder & Associés

Comment gérez-vous les préoccupations concernant l’automatisation et la réduction d’emplois ?

Notre objectif chez Schroeder & Associés n’est pas de réduire le nombre d’emplois. Au contraire, l’IA nous permet d’accomplir un volume de travail plus important avec le même effectif. Nous assistons à une transformation technologique comparable à celle que nous avons connue avec l’introduction de l’ordinateur ou d’Internet. En effet, nous espérons que cette transformation permettra à nos collaborateurs de se concentrer sur l’essence de leur métier tout en réduisant les tâches répétitives. Cela rendra leur travail à la fois plus productif, plus enrichissant et mieux aligné avec leurs aspirations professionnelles.

Quelles sont les principales préoccupations éthiques face au développement de l’IA ?

La question de la transparence est cruciale. Les algorithmes d’IA peuvent parfois être perçus comme des « boîtes noires », dont les décisions sont difficiles à expliquer. Il est essentiel de pouvoir justifier les choix faits par l’IA, surtout dans des contextes où ces décisions peuvent avoir un impact significatif sur la sécurité ou l’environnement. Pour cela nous exploitons les méthodes explicables « Explainable AI » qui rendent les systèmes d’IA accessibles à tous les utilisateurs.

La protection des données et de la vie privée demeure une priorité majeure. Nous limitons autant que possible le stockage des données sur des services cloud externes. Pour garantir une meilleure sécurité, nous investissons dans des infrastructures de stockage locales situées au Luxembourg, tout en veillant à respecter strictement les régulations en vigueur afin d’assurer une protection optimale de nos informations sensibles.

Texte et photo : © Schroeder & Associés

L'IA dans la construction : de nouvelles perspectives, plus durables
L’IA dans la construction : de nouvelles perspectives, plus durables

Le secteur de la construction se digitalise en réponse aux défis de durabilité et de performance actuels. Parmi les technologies par lesquelles passe cette transformation, l’intelligence artificielle permet de réduire l’empreinte carbone, les coûts et les délais, tout en améliorant la performance, la sécurité et la traçabilité des matériaux.

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Même dans un secteur aussi traditionnel et tangible que la construction, l’intelligence artificielle est en train de révolutionner les usages. « L’IA, c’est comme un assistant super efficace qui travaille 24 h / 24, est capable d’analyser des données complexes en quelques secondes et de donner les meilleurs conseils. (…) C’est un catalyseur de créativité, permettant de repousser les limites du possible et de trouver un équilibre entre fonctionnalité, esthétique et contraintes techniques », résume l’architecte-urbaniste et BIM specialist, Yara Oweiss (b architectes) lors de la conférence Meet&Build du 19 novembre dernier qui était dédiée à cette thématique.

L’IA peut influer positivement sur l’empreinte carbone des bâtiments tout au long de leur vie, de leur conception à leur déconstruction, car elle permet d’optimiser l’utilisation des ressources et d’éviter les gaspillages et les déchets, de favoriser le réemploi en facilitant la création et la gestion d’inventaires de matériaux, d’établir des protocoles de maintenance prédictive pour identifier les anomalies sur les équipements avant que des pannes ne surviennent, ou encore d’automatiser le suivi des chantiers limitant ainsi les déplacements inutiles sur site.

IA et qualité d’air intérieur

Julien Blaise, LLuCS
Julien Blaise, LLuCS

Elle peut également être mise au service de la santé humaine. Par exemple, le Laboratoire Luxembourgeois de Contrôle Sanitaire – LLuCS propose, en collaboration avec Octopus Lab, un outil permettant à la fois d’améliorer la qualité de l’air intérieur et de réaliser jusqu’à 70 % d’économies d’énergie.

Julien Blaise, business developer :« Cet outil intègre une IA qui se nourrit des données fournies par des capteurs placés dans le bâtiment, mais aussi de données sur la qualité de l’air extérieur, via la base de données européenne Copernicus. L’IA apprend au fur et à mesure que le bâtiment vit : durant les premiers mois, elle observe comment il réagit pour ensuite mettre en place une stratégie de ventilation selon différents paramètres : météo, polluants extérieurs, géographie du bâtiment, taux d’occupation, etc. Ceci permet d’avoir davantage de flexibilité et un temps de réaction beaucoup plus rapide que l’homme, mais aussi d’agir de manière prédictive afin d’anticiper les problématiques qui pourraient se poser ».

L’IA en soutien à l’ingénierie

Analyse de données

Sascha Rohner, LSC360
Sascha Rohner, LSC360

Au vu de la complexité grandissante des projets, son utilisation est désormais incontournable dans les métiers de l’ingénierie, comme le reconnaît Sascha Rohner, responsable Geodata chez LSC360, qui appuie également sur le fait qu’un regard humain reste essentiel : « Nous traitons aujourd’hui de tels volumes de données qu’il est devenu impossible de les analyser manuellement. C’est pourquoi nous mettons en place des routines et utilisons l’intelligence artificielle pour extraire les données qui nous intéressent. »

« Pour connaître très rapidement combien de passages piétons, d’arbres, de ponts ou d’arrêts de bus compte une commune, il suffit de choisir la bonne méthode pour obtenir un set de données, qui sont fiables à 80 %. L’intelligence artificielle est très performante pour analyser des données spatiales à partir d’images aériennes. Elle permet, par exemple, d’estimer les stocks de matériaux sur un chantier ou encore de dénombrer les arbres d’une forêt, de différencier les espèces, de mesurer chacun en diamètre et en hauteur, et de calculer le volume de bois total disponible. En revanche, pour arriver à une certaine qualité, une grande expérience dans le domaine des données et l’expertise d’une équipe interdisciplinaire est indispensable ». Grâce à des calculs extrêmement précis, les quantités de matériaux sont prévus dans les quantités nécessaires et du gaspillage est ainsi évité.

Gain de temps pour les tâches chronophages

Nicolas Claude, Goblet Lavandier & Associés Ingénieurs-Conseils
Nicolas Claude, Goblet Lavandier & Associés Ingénieurs-Conseils

Le bureau Goblet Lavandier & Associés Ingénieurs-Conseils déploie lui aussi depuis quelques mois l’intelligence artificielle pour assister ses collaborateurs dans la réalisation de tâches répétitives et chronophages comme le traitement des factures et des mails, afin qu’ils puissent se concentrer sur les tâches à plus haute valeur ajoutée. « Nous avons aussi mis à disposition quelques licences Chat GPT en phase de test pour certaines applications. Par exemple, dans le cadre des procédures commodo-incommodo, nous avons fait apprendre à Chat GPT toutes les prescriptions de l’ITM, de sorte à ce qu’il puisse, en l’espace de quelques secondes, extraire la prescription ou l’article qui répond à notre question », détaille Nicolas Claude, administrateur, dans le magazine Neomag.

Mais, là encore, le volet humain prime : « Cette transition s’accompagne d’un travail de sensibilisation quant au type d’informations qu’on peut donner ou non à l’IA vis-à-vis du RGPD, et quant au fait de garder leur esprit critique par rapport aux données reçues de l’IA parce qu’au final, ce sont nos collaborateurs qui gardent la responsabilité des informations que nous fournissons à nos partenaires et à nos clients. »

Durabilité : les limites de l’IA

Auban Derreumaux, innov'iction
Auban Derreumaux, innov’iction

Lors de la conférence Meet&Build, Auban Derreumaux, managing partner chez innov’iction, a rappelé que, même si l’apprentissage automatique et l’analyse de données permettent d’optimiser l’utilisation des ressources naturelles, d’améliorer l’efficacité énergétique et d’anticiper les défis environnementaux, l’IA pose aussi des questions importantes concernant sa propre durabilité.

L’extraction des matières premières entrant dans la fabrication des ordinateurs et smartphones ainsi que la consommation d’énergie nécessaire pour entraîner les modèles et faire fonctionner les centres de données ont un fort impact non seulement écologique, mais aussi social, souvent marqué par des pratiques d’exploitation dans les pays du sud. Il a également souligné l’importance d’une transparence sur l’origine des données utilisées pour entraîner l’IA.

Finalement, pour aider à résoudre les problèmes liés à la durabilité, l’IA doit elle-même être rendue plus durable.

Humainement rédigé par Mélanie Trélat

Pour en savoir plus, rendez-vous sur neomag.lu

Les 4 choses à retenir pour bien profiter des bâtiments intelligents
Les 4 choses à retenir pour bien profiter des bâtiments intelligents

Les bâtiments « intelligents » ont le vent en poupe car ils permettent de diminuer entre 30 et 70% les consommations d’énergie et bien d’autres dépenses de maintenance ou de gestion. C’est un savant équilibre qu’il faut bien préparer pour bien pouvoir en profiter.

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1. Tous les bâtiments peuvent parler, pas tous peuvent devenir intelligents

Aujourd’hui, avec les technologies IoT (Internet of Things), il est possible de faire parler n’importe quel bâtiment, même un château ou une église du XVe siècle. Il existe de nombreux capteurs, sans fils, pour de multiples applications.

Le monitoring énergétique vient souvent en premier, mais c’est applicable au confort, à la gestion de l’eau, la corrosion, l’inclusion, l’antivol, la sécurité etc…

Techniquement tous les bâtiments peuvent « parler » et nous indiquer ce qui se passe.
En revanche, tous les bâtiments ne peuvent pas devenir intelligents, car suivant l’âge des installations techniques, elles n’auront pas forcément la capacité de donner des détails ou recevoir des ordres trop précis.

Par exemple, à Campus Contern, nous avons construit nos six bâtiments en phases entre 2008 et 2019. Les installations HVAC des premiers sont bien plus limitées en consignes et flexibilité que les dernières. Si le système n’est pas prévu pour séparer les zones, le pilotage par zone sera de facto impossible, même avec un très bon capteur.

2. Important de suivre les 3 étapes : Mesurer, Optimiser, Piloter

Une fois les capteurs installés, il y a toujours une phase d’observation : le bâtiment va nous indiquer où et comment l’énergie est consommée, quelles sont les données de base de confort, comment les espaces sont utilisés etc…

Cette phase d’état des lieux a été très importante pour nous pour détecter les actions prioritaires, celles qui auront le plus gros impact sur notre fonctionnement.

Ensuite, nous pourrons optimiser le fonctionnement en agissant sur les plus gros points révélés par notre observation des données : ajuster la température des espaces quand ils sont vides le weekend par exemple.

Enfin, après les optimisations de base, alors il devient possible de mettre en place de la gestion d’alertes, du pilotage automatique, de la maintenance préventive etc…

3. Au-delà de l’énergie, la bâtiment intelligent permettra des économies de maintenance et gestion

Le fonctionnement d’un bâtiment va bien au-delà de la simple utilisation d’énergie. La maintenance est un gros poste de dépense qui peut être allégé fortement. Par exemple :

  • Surveiller le bon fonctionnement des ascenseurs permet de détecter un problème potentiel avant la panne, ce qui réduit le coût d’intervention ET de maintenir le service pour les occupants, qui ne se rendront compte de rien.
  • Surveiller la pression et la poussière dans le système de ventilation, permet de détecter des anomalies avant la panne et de ne pas détériorer des pièces chères à changer ou de ne faire la maintenance des filtres que lorsque c’est nécessaire, évitant ainsi d’attendre trop longtemps (et d’avoir une mauvaise qualité d’air) ou de faire un remplacement de filtre pour rien (des déchets)
  • C’est aussi une économie de temps et d’efforts pour les gestionnaires une fois le système en place car ils vont recevoir des alertes, automatiser les interventions, etc…

Ils vont coordonner les prestataires plus facilement et plus précisément puisque le bâtiment aura fourni des données précises sur la nature du problème : pas de surprise, on vient directement avec le bon matériel.

4. Le prix et ROI sont bien meilleurs qu’il n’y parait

C’est toujours un point bloquant : investir dans le bâtiment certes, mais avec quel retour ?
À Campus Contern, nous avons tendance à voir le résultat plus que le ROI, même si évidemment c’est important.
Les bonnes nouvelles :

  • Il existe de nombreux subsides pour financer entre 50 et 70% de l’investissement.
  • Ces technologies sont de plus en plus accessibles. Si elles sont bien pensées et dimensionnées à votre bâtiment, le ROI pour l’installation est entre 1 et maximum 2,5 ans, ce qui est très court.
  • Les bénéfices collatéraux sont aussi intéressants.
    • Si on reprend l’exemple de l’ascenseur : une intervention en urgence coûte 10 fois plus cher qu’une intervention préventive.
    • Plus on anticipe et pilote le bâtiment, plus l’expérience client est bonne : moins de panne, meilleur confort, plus de flexibilité … et donc des locataires satisfaits, qui renouvellent leur bail.

Les bâtiments ne pouvaient pas être intelligents il y a encore 8 ans, mais ils peuvent tous le devenir à des degrés différents. Il suffit de se pencher sur le sujet.

C’est aussi pour rester à la pointe de l’innovation que nous sommes membres de la Smart Building Alliance Luxembourg. Nous sommes à disposition pour donner nos astuces si besoin.

Texte de Virginie Ducommun, Campus Contern

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Gestion des déchets de construction : quand l'IA optimise la logistique
Gestion des déchets de construction : quand l’IA optimise la logistique

Le secteur de la construction, en quête d’efficacité et de durabilité, doit relever le défi de la gestion des déchets. L’IFSB et le LIST testent IRMA, une IA développée avec Polygone, pour améliorer le tri et la logistique des déchets de chantier.

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Trop de retours à vide

Bien que les chiffres exacts soient difficiles à consolider, des études révèlent qu’un pourcentage significatif des trajets des camions de chantier s’effectue à vide, notamment lorsqu’ils repartent des chantiers sans charge. Cette pratique génère des coûts élevés en carburant, des émissions de CO2 inutiles et des inefficacités logistiques importantes. Une solution potentielle consisterait à charger ces camions de matériaux de récupération ou de déchets de chantier destinés à être revalorisés, ce qui permettrait de réduire les trajets à vide, réduisant ainsi à la fois leur impact environnemental et économique.

En pratique, ceci implique de sortir une partie des flux de déchets de chantier de la gestion en bennes habituelle, au profit de contenants adaptés aux camions réalisant des livraisons. Pour rendre ceci possible, il est impératif de prévenir les erreurs de tri dès le poste de travail et de disposer d’une information en temps réel sur les matériaux à collecter (quoi transporter et en quelle quantité).

C’est là qu’intervient IRMA, un système en développement (grâce au programme FNR Bridges) reposant sur des caméras intelligentes qui pourront être installées sur les bennes ou dans des équipements mobiles suivant les équipes. Ces caméras analysent en temps réel les flux de matériaux, identifient les erreurs de tri et fournissent également des informations précises sur le taux de remplissage des contenants.


« Autant de données qui, une fois transmises au logisticien, permettront d’établir dynamiquement un plan de transport intégrant à la fois les livraisons et les retours. En croisant avec le planning et les livraisons, on pourra permettre une logistique au poste de travail, y compris pour l’évacuation des déchets, et l’optimiser grâce à notre outil TwiSCO »

Fabrice Berroir, chercheur au LIST

L’IFSB : un laboratoire grandeur nature

Pour relever ce défi, l’IFSB a mis à disposition ses installations comme terrain d’expérimentation. « Nous avons mis à disposition notre chantier-école pour tester IRMA en « conditions semi-réelles », explique Guillaume Karmann, chef de projet digital à l’IFSB. « Pour nous, c’est l’étape intermédiaire idéale entre des conditions de laboratoire et un chantier classique », confirme le chercheur du LIST. « Les solutions d’identification de déchets habituelles (telles qu’utilisées par exemple pour le tri des déchets ménagers) nécessitent une quantité énorme d’images, un temps d’entraînement important et supportent très mal les nombreux changements d’environnement qui sont le propre de la construction. Dans ce projet, notre approche en termes d’IA, se démarque par la création d’algorithmes plus légers qui apprennent en continu en échangeant avec les utilisateurs du terrain ».

Une synergie entre recherche et terrain

Réciproquement, un tel outil peut fournir des retours en temps réel utiles à la formation comme, par exemple, une estimation instantanée de l’impact qu’auraient certaines erreurs de tri à l’échelle d’un projet complet.

« Cette approche immersive permet non seulement de développer des solutions concrètes, mais aussi de sensibiliser directement nos stagiaires et futurs professionnels à ces nouvelles technologies. »

Guillaume Karmann, chef de projet digital à l’IFSB

Ce partenariat illustre l’importance du dialogue entre formation et recherche.

IRMA s’inscrit pleinement dans la stratégie écologique de l’IFSB. « Nous voulons être moteurs de la transition écologique dans la construction », affirme-t-il. Cette initiative pourrait servir de modèle à d’autres projets similaires.

IRMA représente une avancée majeure pour la gestion des déchets sur les chantiers, répondant à la fois aux exigences environnementales et économiques du secteur. Grâce à cette innovation, l’IFSB et le LIST contribuent activement à façonner une logistique optimisée et durable pour la construction.

Naomi Corman

Pour en savoir plus : à vos agendas !

Les mots « technologie » et « intelligence artificielles » sont sur presque toutes les bouches. Des conférences destinées aux entreprises et au grand public sont organisées au Luxembourg dans les prochaines semaines. De quoi vous faire patientet jusqu’à l’événement de parution de notre magazine 4x3 !

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11 mars 2025 – Future Ready Days

Complet (liste d’attente)

𝗟’𝗜𝗔 𝗲𝘁 𝗹𝗲𝘀 𝗻𝗼𝘂𝘃𝗲𝗹𝗹𝗲𝘀 𝘁𝗲𝗰𝗵𝗻𝗼𝗹𝗼𝗴𝗶𝗲𝘀 𝘀𝗼𝗻𝘁-𝗲𝗹𝗹𝗲𝘀 𝘂𝗻𝗲 𝗼𝗽𝗽𝗼𝗿𝘁𝘂𝗻𝗶𝘁é 🚀 𝗼𝘂 𝘂𝗻 𝗿𝗶𝘀𝗾𝘂𝗲 ⚠️ 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝘃𝗼𝘁𝗿𝗲 𝗲𝗻𝘁𝗿𝗲𝗽𝗿𝗶𝘀𝗲 ?

Le 11 mars, lors des 𝗙𝘂𝘁𝘂𝗿𝗲 𝗥𝗲𝗮𝗱𝘆 𝗗𝗮𝘆𝘀, deux experts en cybersécurité vous donneront des clés essentielles pour anticiper les menaces et sécuriser votre transformation digitale 🔐

🎤 Christophe Bianco – IA et nouvelles technologies : Terreau fertile de la malveillance cyber.
💡 L’IA et le cloud révolutionnent nos usages, mais ouvrent aussi la porte aux cyberattaques. Comment en tirer parti sans compromettre votre sécurité ?

🎤 Luc Cottin – Systèmes de défense et prévention des cyberattaques dans les PME.
🛡️ La cybersécurité est un enjeu stratégique. Découvrez comment mettre en place une défense efficace pour protéger votre entreprise des menaces numériques.

Programme complet et inscriptions (à la liste d’attente) : pretix.eu

24 mars 2025 – Journée de l’économie AI Technologies : Overhyped, imperative or real opportunity ?

« L’intelligence artificielle (IA) a considérablement évolué ces dernières années, avec des développements remarquables dans différents domaines. Ces progrès rapides ont suscité un dialogue mondial, les opinions allant de l’approbation enthousiaste au scepticisme prudent.

Les technologies de l’IA remodèlent les industries et transforment de nombreux secteurs, leur influence ne cessant de croître dans la vie de tous les jours. Cependant, à mesure que ces technologies continuent de se développer, elles soulèvent également des questions cruciales quant à leur véritable impact sur les entreprises et les économies. L’IA est-elle réellement un moteur de croissance économique et d’innovation ? Le Luxembourg, avec son secteur financier solide et son écosystème technologique émergent, est-il bien placé pour explorer et capitaliser sur le potentiel de l’IA ? Quel est l’avenir de l’adoption et de la réglementation de l’IA au Luxembourg et sur la scène mondiale ?

Rejoignez-nous le 24 mars 2025, lors de la Journée de l’Economie organisée à la Chambre de Commerce du Luxembourg où, ensemble, nous poserons les questions suivantes : l’IA est-elle simplement exagérée, un moteur essentiel du progrès, ou une réelle opportunité de changement transformateur ? »

Programme complet et inscriptions : jecolux.lu

3 avril 2025 - Elements of AI Luxembourg Closing Conference

« Elements of AI » est une série de cours en ligne gratuits créés par l’université d’Helsinki et l’institut Minnalearn, destinés à encourager un large groupe de personnes à apprendre ce qu’est l’IA, ce que vous pouvez (et ne pouvez pas) faire avec l’IA, et comment commencer à développer des méthodes d’IA. Le MOOC combine des exercices théoriques et pratiques et peut être suivi à votre propre rythme.

La conférence de clôture est organisée en collaboration avec l’Université du Luxembourg, le 3 avril à la Maison du Savoir à Belval. Présentation : « Ouvrez les portes de l’avenir grâce à notre conférence unique et gratuite sur l’intelligence artificielle (IA). Rejoignez-nous pour plonger dans les vastes domaines de l’IA et explorer son potentiel de transformation dans divers secteurs et industries. Que vous soyez un passionné chevronné de l’IA ou que vous commenciez à peine à vous familiariser avec cette technologie de pointe, notre conférence offre quelque chose à chacun. Profitez d’un déjeuner qui vous permettra de nouer des contacts, de partager vos expériences et de vous détendre dans une atmosphère conviviale. »

Programme complet et inscriptions : conference.eofai.lu/

Du 2 avril au 19 juin – Cycle de conférences sur l’éthique et l’IA

L’essor fulgurant de l’intelligence artificielle bouleverse nos sociétés et pose des questions éthiques fondamentales. Comment concilier innovation technologique et valeurs humaines ? Comment garantir une IA responsable, alignée avec nos principes éthiques et démocratiques ?

C’est pour répondre à ces enjeux majeurs que The House of Ethics™ organise, dès le mois d’avril 2025, un cycle de conférences réunissant des experts de renommée internationale.
Au programme : trois rencontres exceptionnelles, avec des figures de référence telles que Dr Susie Alegre, avocate spécialisée en droits de l’homme appliqués aux technologies émergentes, Dr Carissa Véliz, professeure à l’Université d’Oxford et auteure du livre phénomène : « Privacy is Power », élu meilleur livre de l’année par The Economist, et Pr Dr Ingrid Vasiliu-Feltes, Stratège Digitale et ambassadrice de la Deep Tech.

  • 2 avril - ConVergence : Éthique, IA et l’identité humaine
  • 15 mai - ConFluence : Éthique, IA et le pouvoir des données
  • 19 juin - Collective : Éthique, IA et l’innovation

Programme complet et inscriptions : [conference.houseofethics.lu/->https://conference.houseofethics.lu/b?p=april2

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