La prise en charge globale de chaque projet
Face aux besoins et aux attentes des maîtres d’ouvrage en matière de programmation, de qualité durable, de respect du budget et du délai ou encore de gestion efficiente du projet, face à la complexité croissante des projets de construction et notamment aux constantes mutations du cadre légal, face aux nouvelles exigences en matière d’énergie, de flexibilité, d’accessibilité, de biologie de la construction, de santé, de bien-être, d’économie circulaire et de construction durable ou encore de digitalisation, mais aussi face à l’augmentation du nombre d’acteurs et d’utilisateurs des projets, l’OAI a mis sur pied la Maîtrise d’œuvre OAI (MOAI.LU).
Cette méthodologie, qui peut se définir comme la normalisation de la relation entre les concepteurs du projet, les maîtres d’ouvrage, les utilisateurs, les administrations et les entreprises, a été conçue en étroite collaboration par des architectes, des ingénieurs du génie civil (structures et infrastructures) et des ingénieurs du génie technique (techniques du bâtiment). In fine, si son but est d’équilibrer les intérêts des maîtres d’ouvrage et des utilisateurs avec l’intérêt général, cet outil est pensé pour apporter de la clarté à une matière complexe. Il constitue ainsi une nouvelle réponse aux défis actuels de créer, pour les femmes et les hommes de l’art, un cadre de vie aux normes d’aujourd’hui, et un vivre-ensemble de qualité.
Pratiquement, qu’est-ce que la MOAI.LU ? Comment cette méthodologie se présente-t-elle ?
Le groupe de travail OAI qui l’a mise en place a formalisé l’ensemble des tâches qui attendent l’équipe de maîtrise d’œuvre : architectes, ingénieurs du génie civil et ingénieurs du génie technique, auxquels peuvent s’adjoindre d’autres acteurs en fonction de la complexité du projet. Les actions s’étendent ainsi, de la conception et de la réalisation à la réception par le maître d’ouvrage, et se fractionnent en différentes étapes :
– Conception du projet : avant-projet sommaire, avant-projet détaillé, dossier d’autorisation et procédures d’approbation ;
– Développement du projet : projet définitif, dossier de soumission et d’adjudication ;
– Réalisation du projet : direction générale et réception des travaux, dossier final.
Ce catalogue des prestations décrit avec précision les tâches des architectes, des ingénieurs-conseils, tandis que la méthodologie est suffisamment souple pour s’adapter aux formes contractuelles retenues et pour s’appliquer à tous les secteurs, qu’il soit étatique, communal, para-étatique ou privé.
Il s’accompagne également de fiches, au nombre de vingt-deux, qui reprennent pas à pas - et souvent sous forme de check-list - toutes les interventions à mener, mais expliquent aussi, quand il le faut, les particularités luxembourgeoises par rapport à celles de nos voisins allemand, belge et français. C’est, par exemple, le cas pour le calcul des surfaces dont la procédure détaillée a pour but de définir « une base de calcul cohérente et bien définie ».
La Maîtrise d’œuvre OAI ne se limite cependant pas à un catalogue de près de trois cent cinquante pages de prestations qui synthétisent le savoir-faire des professions représentées par l’OAI, même si une des applications possibles de cette méthodologie est de permettre de vérifier que toutes les prestations requises sont couvertes. Ce modèle a, en effet, le net avantage de maintenir un lien direct entre le maître d’ouvrage et les concepteurs qui disposent de tous les atouts pour faire avancer le projet selon les exigences de leur client.
C’est également un outil qui se base sur la communication au sein même de la maîtrise d’œuvre. C’est une des conditions pour gagner en efficacité, en productivité et en fiabilité. La communication joue un rôle essentiel, car elle permet de traiter les problèmes le plus en amont possible. Elle renforce aussi la connaissance mutuelle des différents acteurs et de leur approche spécifique d’un projet.
Avec la MOAI, l’Ordre souhaite accentuer et valoriser une véritable culture de services intégraux et coordonnés. Le cycle de formations continues de l’OAI consacre ainsi un module à la Maîtrise d’œuvre OAI. Module qui est obligatoire pour tous les nouveaux membres.
La MOAI n’est pas un instrument figé. Elle se veut évolutive, puisqu’elle sera nourrie de l’expérience et des apports des maîtres d’ouvrage, des concepteurs et des autres acteurs d’un projet de construction. En ce sens, le site www.oai.lu est interactif. Il comporte un forum d’échange et de retours d’expérience pour assurer une mise à jour régulière de cette nouvelle méthodologie conçue pour rester maître de son projet.
Article tiré du NEOMAG#27
Plus d’informations : http://neobuild.lu/ressources/neomag
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