Labio Analytics Group à Esch-sur-Alzette : détecter pour décarboner
Labio Analytics Group a débarqué cet été afin de commercialiser des dispositifs de détection de composants chimiques à partir d’échantillons de gaz ou de liquides. Un outil simple d’utilisation, et aux nombreuses applications.
Trois questions à Dr Luis Valencia, Head of Business Development et Carl Brännhammar, Manager for Technology and Product Innovation.
Labio Analytics Group s’est installé au Luxembourg il y a tout juste quelques mois. Dans quel secteur votre entreprise est-elle active ?
Carl Brännhammar : Effectivement, Labio est arrivé au Luxembourg il y a seulement quelques mois, mais l’origine de Labio et l’histoire du développement de la technologie qui l’accompagne date d’il y a une quinzaine d’années. La société a fait le choix de s’installer et développer au Luxembourg, où l’écosystème « recherche et développement industriel » ainsi que la position géographique sont propices à la bonne évolution de son projet.
Luis Valencia : La technologie brevetée GC-UV de Labio est actuellement en phase finale de développement et se prépare à entrer sur le marché. GC-UV trouve des applications dans divers secteurs tels que la surveillance environnementale, le contrôle de qualité dans les processus de fabrication, l’analyse de la pureté des substances, et bien d’autres encore. Nous sommes spécialisés dans la fourniture d’informations analytiques précises pour répondre aux besoins spécifiques de nos clients.
Notre équipe rassemble diverses expertises : je suis chimiste spécialisé dans les matériaux et nanotechnologies, avec une solide expérience en durabilité. Nous avons des ingénieurs mécaniques en charge de l’assemblage des dispositifs et de l’interface, nous collaborons avec des développeurs de software et Carl travaille au concept de commercialisation.
Quelle est cette technologie, et surtout, comment peut-elle contribuer à la décarbonation ?
CB : Nos dispositifs d’analyse GC-UV sont basés sur la chromatographie en phase gazeuse (Gas Chromatography - GC) et la spectroscopie des ultraviolets (UV).
LV : Ils peuvent détecter dans des échantillons de liquides ou de gaz, des composants chimiques de façon très précise et très rapide. Cette technologie est adaptable à un très large champ d’applications. C’est un dispositif tout-en-un qui simplifie la détection des polluants.
Lorsqu’une entreprise envisage de lancer un nouveau produit durable ou un nouveau matériau sur le marché, elle doit faire face à un processus de contrôle qualité potentiellement long et onéreux. Ce que nous leur proposons est une plateforme qui permet de faire sauter ces obstacles vers l’innovation.
Pour en venir à la décarbonation, bien que GC-UV ne décarbone pas par nature, il permet d’identifier les composants problématiques dans un échantillon, facilitant ainsi leur élimination ou la réduction de la concentration. En résumé, cela permet de quantifier les polluants vet c’est la base pour agir contre !
Pourriez-vous expliquer un cas pratique d’utilisation de GC-UV Inscan ?
LV : Je peux vous donner l’exemple d’une entreprise qui développe des matériaux innovants basés sur des fibres naturelles. Leur processus de fabrication implique le recours à des composants chimiques qui doivent être quantifiés afin de s’assurer qu’ils respectent les normes européennes. Grâce à notre boîte à outils, ils ont pu mesurer la présence de composants chimiques en temps réel et adapter leurs process.
Un autre exemple est la manière dont nous avons utilisé notre appareil pour analyser les composants des carburants traditionnels. Nous sommes capables de séparer et de quantifier chaque composant. Si cela est précieux en soi, cela revêt une importance particulière lorsqu’on envisage le développement futur des biocarburants, qui exigent une caractérisation précise et un contrôle qualité rigoureux.
CB : Labio accompagne si nécessaire les entreprises dans le développement des méthodes de détection, dans les réglages et dans la lecture des résultats. Une courte formation suffit, il n’est pas nécessaire d’être chimiste pour utiliser les dispositifs de Labio Analytics Group. Le service technique de notre équipe reste bien entendu crucial, mais le dispositif est très accessible et simple d’utilisation. Le logiciel inclus offre une interface conviviale pour visualiser les résultats de mesure en trois dimensions.
LV : Concrètement, on insère l’échantillon de gaz ou de liquide dans un appareil, et on reçoit les résultats sous forme d’un spectre indiquant la quantité de chaque composant individuellement, telle une empreinte digitale. On peut aisément imaginer l’intérêt de ce type de contrôle pour des biocides, biogaz ou biofuels, ou même simplement l’air que l’on respire, l’eau que l’on boit ou les sols sur lesquels nous construisons.
Par Marie-Astrid Heyde
Photos : Labio Analytics Group
👉 Page LinkedIn de Labio Analytics Group
👉 Article initialement publié dans notre dossier du mois « INCO₂MPATIBLES »
Lisez aussi la 👉 carte blanche de Sophie Leguil sur le changement climatique et le déclin collatéral de la biodiversité