Le LIST veut développer un engrais recyclé d'origine naturelle et locale

Le LIST veut développer un engrais recyclé d’origine naturelle et locale

Avec le projet LIFE, le Luxembourg Institute of Science and Technology veut répondre aux défis posés par le changement climatique en matière d’agriculture. Dans le cadre de cette collaboration internationale, les chercheurs travailleront sur des engrais naturels recyclés d’origine naturelle et locale, utilisés pour la culture hydroponique.

Partant du constat que le système agroalimentaire est de plus en plus exposé à des risques participants à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle à cause du changement climatique, le Fonds national de la recherche (FNR) a créé le projet LIFE, coordonné par le Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST).

Pour contrecarrer les problèmes d’approvisionnement en eau, d’engrais et de nouvelles maladies, l’initiative mise sur les engrais natuels, associés aux systèmes d’agriculture hydroponique en boucle fermée. Problème, « ces systèmes nécessitent toujours une source fiable de nutriments d’origine durable, ce qui n’est pas disponible actuellement », explique le LIST.

Une collaboration internationale

Le nouveau projet vise justement à transformer les déchets agricoles traditionnels (le fumier animal) en solutions nutritives sanitaires, riches, organiques et solubles dans l’eau. Les chercheurs auront recours à « de nouvelles technologies de transformation bactérienne et chimique couplées à une automatisation des processus » afin de produire des engrais liquides qui seront utilisés dans une ferme hydroponique pilote.

C’est Fësch Haff, expert de l’agriculture durable installé au Luxembourg qui « fournira l’infrastructure nécessaire à l’installation de ces solutions d’agriculture verte, s’occupera de la transformation du fumier et du système de récupération des eaux de pluie, et mettra en œuvre le modèle de ferme hydroponique de recherche et développement. » Les chercheurs du LIST seront, eux, chargés du déploiement des solutions numériques intégrées et de la surveillance de la qualité microbienne de l’eau afin de détecter d’éventuels pathogènes d’origine hydrique.

L'installation aquaponique de Fësch Haff à Greiveldange
L’installation aquaponique de Fësch Haff à Greiveldange - ©Fësch Haff

À l’international, « l’Institute of Sociology and Economics of the University of the Bundeswehr Munich encouragera l’engagement des parties prenantes et évaluera la viabilité des entreprises et le respect des politiques » et « University College Dublin contribuera à l’intensification du processus de production d’engrais. »

L’innovation au cœur du projet

La stabilité et la sécurité des engrais produits sera garantie grâce à des « technologies de jumeaux numériques (digital twins, DT) qui contrôlent le processus de transformation et surveillent l’évolution des cultures dans les fermes hydroponiques. » De quoi améliorer l’efficacité des engrais et maximiser le rendement des cultures, tout en réduisant l’utilisation d’engrais conventionnels et de ressources naturelles comme l’eau.

« La représentation virtuelle DT, ainsi que les modèles simulant les différents comportements des entités physiques (c’est-à-dire les cultures et les engrais), rationaliseront la production d’engrais, maximiseront le rendement des cultures et contribueront à réduire l’utilisation d’engrais conventionnels et de ressources naturelles telles que l’eau. »

Maria Rita Palattella, chercheuse au LIST et coordinatrice du projet LIFE

La ferme pilote sera mise en place pour tester et prouver la faisabilité du projet. Elle réunira le processus de transformation du fumier en un engrais liquide biodisponible, un modèle de ferme hydroponique de R&D et un nouveau système de récupération de l’eau de pluie.

À l’issue des recherches, cinq « impacts majeurs » sont attendus :

  • Améliorer l’efficacité des engrais et réduire l’utilisation d’engrais chimiques grâce au recyclage du fumier.
  • Augmenter l’utilisation des ressources naturelles grâce à la capture de l’eau de pluie.
  • Intégrer les systèmes d’aide à la décision dans le système agroalimentaire.
  • Valider l’économie circulaire dans le système agroalimentaire.
  • Contribuer aux objectifs de développement durable.

Par Léna Fernandes

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Publié le vendredi 4 octobre 2024
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