Le nucléaire : dangereux, onéreux, pas utile et liberticide

Le nucléaire : dangereux, onéreux, pas utile et liberticide

Suite au récent positionnement du Gouvernement luxembourgeois quant à la production d’énergie nucléaire, Eurosolar Lëtzebuerg asbl estime que le nucléaire n’est une option ni à court, ni à moyen ou long terme pour remplacer les énergies fossiles, en réduisant respectivement l’impact carbone et autres gaz à effet de serre.

Dangereux : il ne faut plus revenir sur les difficultés en matière de gestion des déchets nucléaires, elles sont connues et non résolues depuis des décennies, tant en ce qui concerne leur stockage pendant des milliers d’années ainsi que la promesse trompeuse du retraitement des éléments combustibles. À mentionner aussi les risques liés aux catastrophes naturelles, qui augmentent en intensité et en fréquence suite au réchauffement climatique accéléré. Sans oublier les infrastructures nucléaires en tant que cible de guerre ou d’attentats.

Onéreux : l’EDF, gestionnaire du parc nucléaire de France, accuse une dette d’environ 70 milliards d’euros. La rénovation de chaque centrale nucléaire, sur la cinquantaine présente en France, coûte 1 milliard. Le prix moyen de constructions d’une nouvelle centrale s’élève à 15 milliards. Celui de la centrale Hinkley Point C que l’EDF, avec des partenaires, est en train de construire en Grande-Bretagne, a été estimé au début à 21 milliards et va passer à plus que 30 milliards. Sans parler que les délais de construction dépassent largement les délais initialement prévus. Les coûts pour l’électricité nucléaire ont augmenté depuis 2009 de 47 %, celui des énergies renouvelables (p.ex. photovoltaïque ou éolienne) ont considérablement diminué.

Pas utile : la part de l’énergie nucléaire dans le mix énergétique global est en constante diminution depuis 1996, de 17,5 à 9,2 %, tandis que la part des énergies renouvelables ne fait que croître. En Allemagne, le nucléaire importé de France est de l’ordre de 0,5 %.

Par ailleurs, le défi de la transition énergétique, donc le remplacement des énergies fossiles par des énergies non polluantes et dangereuses, est la gestion des crêtes de consommation et de production. Or le principe du mode fonctionnement des centrales nucléaires est une production continue.

Pour enrayer la crise climatique, la transition énergétique doit être bien avancée d’ici à 2030. Cela dure tout simplement trop longtemps pour construire suffisamment de centrales nucléaires capables de contribuer de manière significative à la production d’énergie requise.

Liberticide : nous l’avons vécu et sommes en train de la vivre en matière d’énergies fossiles, on risque de revoir la même chose en matière d’énergie nucléaire : en misant sur les gros investisseurs, on expose les économies et les gens aux sauts d’humeur, la spéculation boursière, les idées, la gourmandise, de ces investisseurs et exploitants, donc à une variabilité des prix imprévisible.

Les énergies renouvelables, notamment le photovoltaïque, fonctionnement autrement : chacun peut faire partie de la production et du partage de l’énergie. La multiplication des producteurs locaux assure des prix stables.

La transformation d’énergie à partir du soleil et du vent sont des techniques disponibles directement, qui ont fait leur preuve et dont il faut profiter maintenant en multipliant leur implantation.

La dépendance de fournitures en énergies fossiles serait remplacée par une dépendance de fournitures en barres de combustibles, tandis que le soleil et le vent sont omniprésents.

Si l’on consacrait les fonds destinés à l’énergie nucléaire (actuels et futurs) à la poursuite conséquente de la mise en œuvre de la transition énergétique, les objectifs climatiques fixés seraient certainement plus réalistes.

La production d’électricité à partir du photovoltaïque augmente également de manière significative au Luxembourg. Cette tendance doit être renforcée et non atténuée par des pseudo-solutions.

Paul Zens, Président d’Eurosolar Lëtzebuerg asbl

Références :

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Publié le mardi 26 mars 2024
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