« Never waste a good crisis »
Malgré la conjoncture atypique que traverse le secteur de la construction, Thomas & Piron garde le cap en proposant des habitations innovantes, comme des maisons durables et évolutives qui permettront un meilleur accès au logement tout en contrôlant son budget. Rencontre avec François-Xavier Gilen, Manager vente, et Michel Villani, directeur ERD.
La crise est au centre de toutes les conversations. Si des solutions commencent à arriver pour relancer l’économie, certains secteurs sont particulièrement touchés par cette déferlante. C’est notamment le cas du domaine de la construction qui essaie de lancer de nouveaux projets mais se trouve freiné par une absence d’acheteurs bloqués par les banques.
« Les actes notariaux de logements neufs ont diminué de 70 %, les demandes d’autorisation de bâtir de 62 %, sans oublier le nombre de crédits hypothécaires qui sont refusés », souligne François-Xavier Gilen. « Ces chiffres décrivent l’importance de cette crise économique et son impact sur le secteur de la construction. Nous sommes dans une tornade telle que le pays n’a jamais rencontré et qui n’a aucune commune mesure avec la crise des subprimes de 2008-2009. Nous avons décidé d’anticiper avant la reprise du marché, plutôt que de rester dans notre coin à attendre que l’orage passe. »
Ironie du sort, la demande en logement au Grand-Duché reste grande, « nous le constatons au quotidien via les nombreuses demandes traitées par nos équipes commerciales, et les derniers chiffres officiels le confirment, la demande en logement est toujours beaucoup plus grande que l’offre. Nous devons par conséquent être prêts car lorsque le contexte économique s’éclaircira, nous devrons répondre à de nombreuses demandes ».
Mais ne serait-ce justement pas le bon moment pour tester certaines innovations ? « Certainement, car nous avons envie de nous préparer pour le futur », précise François-Xavier Gilen. « Le groupe Thomas & Piron a beaucoup d’ambitions sur le marché grand-ducal, tout en ayant acquis assez de biens fonciers et de terrains grâce à de bons investissements avant la crise. Nous voulons et pouvons anticiper la reprise des marchés, ainsi que les changements d’attitudes de nos clients. »
En termes d’innovations, les constructions modulaires constituent une belle opportunité pour l’accès au logement. « Nous travaillons sur un projet de maison évolutive », explique Michel Villani. « L’idée est de proposer une maison compacte et bien agencée avec deux chambres : avec une moyenne d’âge du premier enfant au-delà des 31 ans, le besoin d’espace est moindre au début de la vie de couple.
Pendant une dizaine d’années, les acquéreurs peuvent évoluer dans la vie et profiter d’une habitation abordable et confortable. Ensuite, la maison est étudiée pour y greffer facilement des annexes (chambres, living plus étendu, bureau,..). Ces annexes sont fabriquées en usine, ce qui fait qu’elles sont habitables directement et cela évite les contraintes de vivre au milieu d’un chantier lors de l’agrandissement de la maison. »
« Nous croyons beaucoup en ce principe qui est une alternative à la location », poursuit François-Xavier Gilen. « Être propriétaire de son propre bien est important, car il représente une épargne pour le futur. Mais l’accès reste problématique aujourd’hui. Même si le Luxembourg reste une référence avec plus de 70 % de propriétaires contre moins de 50 % pour les pays limitrophes. Je ne pense pas que la crise économique va faire changer toute la culture luxembourgeoise. Les résidents ont besoin d’investir dans la pierre. Chez Thomas & Piron, on profite réellement de cette crise pour réaliser des analyses assez poussées du marché immobilier pour ainsi, mieux cibler les attentes de nos futurs clients, car le marché évolue et nous voulons anticiper les nouveaux besoins immobiliers de demain. »
« Cette maison évolutive est vraiment la solution parfaite pour se projeter », insiste Michel Villani. « Nous construisons, sur un terrain en Belgique, les deux versions : celle de base avec les deux chambres et celle évoluée pour que les visiteurs puissent vraiment se projeter. Outre cet avantage, les futurs acquéreurs pourront également mieux budgétiser leur investissement auprès des banques. Au lieu de devoir emprunter une grosse somme, ils pourront étaler leurs dépenses au gré de leurs envies d’agrandissements. L’expérience belge servira pour le Luxembourg. »
De l’innovation en attendant le rebond
Ce nouveau projet peut être une solution face à la crise. « La construction hors-site est un complément à notre expertise et non un remplacement de certains domaines », précise François-Xavier Gilen. « Le but est de travailler avec tous les atouts des matériaux pour être les plus efficients possible. Nos futures maisons témoins sont un outil de qualité qui permet, à nos clients, d’apprécier notre expertise. Mais également, qu’il est possible de vivre agréablement dans une maison de 140 m2. Le concret vaut mieux que de belles paroles. »
Le logement au Grand-Duché a donc de l’avenir. « Nous sommes certains que le rebond de cette crise arrivera au cours de l’année prochaine. Nous faisons confiance au Gouvernement, même s’il faudra être encore un peu patient en cette année électorale. La construction est le 2e pôle économique luxembourgeois après celui des banques. Il est donc important qu’il soit aidé par l’État dans la phase de relance avec des incitants fiscaux, des primes et des subsides. »
Michel Villani est également optimiste. « La meilleure conclusion pour cette période vient probablement d’une phrase attribuée à Winston Churchill qui est ’Never waste a good crisis’. Une crise est vraiment l’occasion de se remettre en question pour aller de l’avant. »
Sébastien Yernaux
Photos : TomWood by Thomas & Piron (projets) - Fanny Krackenberger (portraits)
Article tiré du dossier du mois « Doheem »