« Nous avons rebondi positivement »

« Nous avons rebondi positivement »

En cette période de crise sanitaire et économique, le groupe CDEC continue à soutenir l’innovation, à accompagner le secteur à travers des mesures de formation repensées et il réaffirme son rôle de moteur dans le domaine de la sécurité et de la santé au travail.

Comment le groupe CDEC s’est-il organisé en interne pour faire face à cette crise ?

Le gouvernement a pris des mesures très strictes, et que je juge parfaitement légitimes, qui ont impacté nos activités à double titre : comme acteur du secteur de la construction et, en ce qui concerne l’IFSB, comme centre de formation puisque, en tant que tel, il a été assimilé aux établissements scolaires.

À l’IFSB, nous nous sommes organisés pour maintenir une activité, non plus d’organisation de formation, mais de développement pédagogique. Nous avons notamment accéléré le développement de notre plateforme d’e-learning, sur laquelle nous travaillions déjà depuis plusieurs mois dans le but de pouvoir compléter notre offre de formation présentielle par une offre virtuelle. Nous avons aussi mis à profit cette période de confinement pour tester différents modèles pédagogiques avec nos partenaires que sont l’Université du Luxembourg, le ministère de l’Éducation nationale et les entreprises. Nous avons ainsi pu avancer sur la mise en ligne d’une série de formations qui étaient auparavant présentielles, avec une priorité donnée aux formations obligatoires. Nous avons prévu ces formations en vidéo conférence (nous avons virtualisé ou filmé le chargé de cours), mais nous proposons aussi des formations e-learning avec un phasage et un apprentissage plus individualisé.

Comme nous sommes un groupe intégré, il en est de même pour nos autres entités, Cocert et Neobuild, qui ont pu se focaliser sur des développements plus conceptuels et sur la gestion de dossiers. Chez Cocert, l’activité s’est arrêtée sur la partie « technique chantier », mais les ingénieurs ont continué à travailler à distance sur la partie « gestion /ingénierie de l’efficacité énergétique ». Quant à Neobuild, ils ont planché dans l’ombre sur un processus de construction innovant, une solution de rénovation moins onéreuse et un système d’analyse de production d’énergie renouvelable plus performant.

Nous avons donc rebondi positivement.

Comment avez-vous apporté votre pierre à l’édifice au niveau du secteur ?

Avant même que les mesures de confinement ne soient prises par le gouvernement, nous avons observé ce qui se passait autour de nous, dans les autres pays, dans notre secteur, ce qui nous a permis d’anticiper.

Nous avons, comme partenaire de longue date, l’organisme de prévention et de protection du BTP en France, l’OPPBTP, avec lequel nous partageons la même vision de la santé et de la sécurité au travail. L’OPPBTP travaillait déjà quelques semaines avant le confinement sur la rédaction d’un guide Covid-19. Du fait que nous avons d’excellentes relations, ils ont accepté de mettre à notre disposition leur matériel pédagogique, qui a servi de base à l’élaboration d’une Toolbox Covid-19 Construction adaptée aux spécificités luxembourgeoises. Cette Toolbox a été développée par l’IFSB et le STI (service de santé au travail de l’industrie). Nous l’avons ensuite partagée auprès de toutes les instances institutionnelles du secteur et elle est désormais disponible et téléchargeable sur notre site web et les leurs. Elle contient un guide complet, ainsi que des annexes sous forme d’affiches et de vidéos dans les langues usuelles du pays qui illustrent des bonnes pratiques du type : comment utiliser un masque ?

Quel est votre regard sur la reprise ?

Il est un fait qu’il y a une pandémie et qu’elle doit être gérée de manière responsable pour pouvoir redémarrer nos activités, même si celles-ci se feront de manière différente qu’elles ne se faisaient auparavant. L’incertitude sur la durée de la crise n’est certes pas rassurante pour un manager. On ne peut aujourd’hui ni élaborer des perspectives sur le moyen ou le long terme, ni renseigner son personnel parce qu’on n’a tout simplement pas les réponses à ses questions. On peut néanmoins mettre en place les moyens et solutions pour pouvoir reprendre nos activités tout en respectant les mesures de prévention préconisées par des experts et validées par le gouvernement.

À l’IFSB, nous recevons quelque 8 000 personnes par an, ce qui est un facteur de risque. Il est donc évident que l’on va mettre en place des mesures de distanciation, accueillir de plus petits groupes – de 6 personnes maximum —, ce qui implique d’utiliser deux salles de classe au lieu d’une, d’alterner entre théorie et pratique pour leur offrir de bonnes conditions de sécurité. Avec mon adjoint, Michel Lemineur, nous avons passé de longues années au sein de la Défense belge, notamment dans les domaines nucléaire, bactériologique, chimique. Le port du masque n’est donc pas un sujet de débat. Ce sont de nouvelles habitudes à prendre et, une fois qu’elles seront ancrées, les choses se feront de façon naturelle.

Mais, même en revoyant notre fonctionnement, il faut être conscient que nos activités ne vont pas pouvoir reprendre à 100 %. Il y aura forcément une perte qu’il faudra compenser par des alternatives, comme la formation en ligne.

Mélanie Trélat

Interview de Bruno Renders, directeur et administrateur du groupe CDEC
Article tiré du NEOMAG#30
Plus d’informations : http://neobuild.lu/ressources/neomag
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Publié le lundi 15 juin 2020
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